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administrateur littératures

Plus-value culturelle en péril?

  "...ils répondent plutôt à une logique commerciale et orientent vers des ouvrages plus fructueux à vendre...préférant une pratique de l'opacité...la visibilité est nulle..." lit-on dans un sérieux magazine littéraire au sujet d'une significative plateforme de vente en ligne d'ouvrages littéraires et autres produits de tout acabit. Faut-il s'en étonner? Avant tout la rentabilité, le profit, faire du chiffre, sinon c'est le Titanic assuré. Vraiment? Ne serait-ce pas une (simple) question de gestion pour pouvoir rendre le site de vente plus attractif et faire ressortir le meilleur du meilleur, c'est-à-dire la qualité? Qualité de style et de fond des ouvrages proposés?

  Les partenaires de la "chaîne du livre", éditeurs, libraires, critiques, bibliothécaires, se placent certes aussi dans une logique commerciale mais en y ajoutant une plus-value culturelle qui fait toute la différence. L'éditeur "travaille" le livre avec l'auteur et offre une information ainsi qu'une promotion du livre, parfois un pari sur le futur qui consiste à investir éventuellement à perte sur un auteur à l'avenir duquel on croit. Le libraire assure la visibilité du livre, propose une information, prodigue des conseils aux lecteurs. Le journaliste pose un regard critique. Le bibliothécaire assure l'accompagnement des lecteurs dans les multiples questions qu'ils se posent...bien, bien, ainsi la chaloupe de la plus-value coulera moins vite. Couler? L'invasion du numérique, de l'e-book, a porté un fameux coup à l'adorable livre papier dont on tourne les pages avec émotion et délice une fois en apnée avec l'oeuvre et son contenu souvent aussi riche que la faune et la flore marines réunies. Qu'ajouter à cela? Evolution, progrès, entend-on mais l'est-ce réellement?

  Réfléchissons-y sérieusement mais posément... Nos yeux par exemple ne vont-ils pas un jour se rétrécir au point de nous rendre inaptes à ouvrir un bel ouvrage littéraire parfumé? Les écrans sont partout: sur le téléphone portable, le smartphone, l'i-pod, la tablette, l'ordinateur, et n'oublions pas l'écran télé et l'écran ciné. Accro? On le devient aisément...et la littérature en fin de compte? Revenons-en à nos "mots-ons": préserver la chaîne éditeur-libraire-journaliste-bibliothécaire, avec la plus-value culturelle que celle-ci garantit (même si des adaptations de la chaîne seraient souhaitables), est un gage du maintien de la variété éditoriale, de la diversité créative aussi. Souvenons-nous en lorsque nous serons tentés, par facilité, de commander des livres chez un cybercommerçant douteux au lieu de privilégier ceux qui font réellement vivre le livre, et le saviez-vous? Les gros lecteurs achetant leurs livres sur la toile n'y découvrent qu'environ  7% de ces livres! Pour 93% de ces ouvrages de qualité, ce sont les libraires physiques, les journalistes, le service professionnel de l'éditeur et les bibliothécaires qui les ont informés, mais ce travail-là a malheureusement un coût. Il ne se brade pas. Tout d'un coup un Coelho apparaît dans une caisse à la brocante du coin? Foncez! Plongez! Des noms d'auteurs de qualité? Vous en voulez? Aucun ne sera cité ici, ce serait faire de l'ombre à tous les autres. Imaginez que je vous cite Eric-Emmanuel Schmitt, ce serait placer Amélie Nothomb à l'ombre. Et qu'est-ce qui fait le succès d'un livre ou d'un auteur au final? Trop d'éléments entrent en jeu ici, pas toujours les meilleurs... Se retrouver répertorié sur amazon.fr ou chapitre.com? Très bien mais ce n'est qu'une porte ou une fenêtre qui s'entrouvre. Les réseaux sociaux? Utiles essentiellement pour être suivi. A bon entendeur...

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