L’âme d’un poète se perd dans l’horizon,
D’une mer sereine qu’il a dessinée,
Dans la féerie du feu d’un soleil de gloire,
Et d’arlequinades jouées dans les squares,
Sur d’âpres querelles qu’il a marmonnées,
Vécues dans la douleur comme une trahison.
Il devient l’orateur d’un manuscrit obscur,
Dont il est l’historien que rien ne console,
Epoque de drames, ou de vaudevilles,
Croupis dans les larmes d’infects bidonvilles,
Où le nord et le sud perdent leur boussole,
Fondues dans les glaces de rayons clairs-obscurs.
Poète d’eaux vives sacrées dans le désert,
Couvrant la surface de notre ère chaos,
Il est philosophe, occulte en textes purs,
Qui raniment le vent au galop des jodhpurs*,
Par-dessus les terres secouées de cahots,
Qu’il creuse d’énigmes aux pieds d’amours diserts.
Quand son rêve vous suit il s’évapore alors,
Sur l’écran des vôtres pour une éternité,
Qu’il enlace de soie pour plonger dans les fruits,
D’une corne d’excès qui contient des grap-fruits*,
Glissés par ses strophes, comme superfluité,
Pour fuir la disette palpable jusqu’alors.
Le poète est un fou qui voit l’impossible,
Il tâtonne les mots tombés des nuages,
En pluie de papillons aux ailes d’or et feu,
Embrasant les esprits quand vient le couvre-feu,
Et que surgissent du noir des êtres de tout âge,
Lutins, anges et démons devenant tangibles.
Détaché du réel quand il est passionné,
Il cisèle l’amour de détails et motifs,
Monte sa tendresse, d’ors, en talent divin,
Polit l’argent d’ardeur, du gout se fait devin,
S’étourdit avec joie de termes créatifs,
Qui en font l’orfèvre des billets crayonnés.
Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.
*grap-fruit (Désuet) (Mot du XIXe siècle) Synonyme de pamplemousse, que l’on trouve dans la dictée de Mérimée. *jodhpurs Pantalon d’équitation ajusté du genou à la cheville et qui se porte sans bottes.
Commentaires
Merci beaucoup Jeannine.
Bonsoir chère Rébecca.
Je te sais très occupée, tout comme je sais que j'ai de supers amies. Je te dois l'appel aux compositeurs pour mon poème "N'aboyez pas sur nos aïeux" : encore merci. Je n'oublierai pas le résultat obtenu, grâce à Antonia : une merveille, et maintenant Liliane et Joëlle qui lui a parlé de moi. La vie est faite de passerelles d'amitié et c'est merveilleux, même si c'est "virtuel" quelque part, elle atteint l'humain qui se trouve derrière son clavier et donc merci à Robert Paul, pour ce réseau formidable.
Passe une bonne soirée de détente. Bisous, Claudine.
Super beau ton poème mis en valeur par Liliane !
Enfin j'ai pu le lire !
Quelle vie mais j'y reviendrai mieux
Belle soirée Claudine toute en douceur
De rien !! Rendez-vous le 8 février !
A bientôt !
Magnifique ! Merci Liliane.
J'espère que j'aurai l'occasion de te manifester ma joie, un jour.
Excellent WE créatif. Bisous, Claudine.
Ce petit cadeau pour toi, Claudine.
Bonjour Jacqueline.
D'accord : je veillerai à faire le moins de bruit possible :-)
Merci en tout cas, d'être passée et d'avoir laissé ce gentil et jovial commentaire.
Je te souhaite un très beau WE. Amitiés, Claudine.
Eh bien pour un billet crayonné c'est magistral. Bravo Claudine et félicitations de pouvoir ainsi jongler avec les mots et les rimes. Explose encore pour notre plaisir. Amitiés
Bonsoir Joëlle.
Je ne sais plus qui a dit "je suis faite du bois dont on fait les reines", ce dont je suis sûre, c'est qu'elle ne l'a jamais été Lol.
Merci chère Joëlle, d'avoir donné la parole à Pierre Siméon ... que je ne connais pas. J'espère que tu as raison et que je suis réellement faite de ce bois. Nous le saurons, si un jour je suis publiée (faut absolument que j'essaye). Bisous et à bientôt. Claudine.
Bonsoir Marie-Josèphe et merci pour ton commentaire très valorisant.
J'ai lu très peu de poésie au cours de ma vie : j'avais la mienne, prisonn!ère à l'intérieur de mon monde.
Je ne remercierai jamais assez monsieur Robert Paul de m'avoir invitée à le rejoindre sur Arts & Lettres.
Cela m'a permis de laisser " exploser" tout ce qui a trop longtemps dormi en moi.
Je te souhaite une excellente soirée et à bientôt. Bisous, Claudine.