Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

Nouveau Testament - Evangile de saint Jean

12273238052?profile=originalCet évangile écrit par l'apôtre Jean, en grec, sans doute à Ephèse d'après le témoignage, digne de foi de saint Irénée, suscita de longues controverses quant à la date précise de sa composition. En considérant toutefois que l'Apôtre l'écrivit dans sa vieillesse (selon les affirmations d' Epiphane et d' Eusèbe), à l'époque de son rappel d'exil par l'empereur Nerva (96-98), et que selon saint Jérôme, l'auteur mourut 68 ans après la Passion de Jésus-Christ, on peut établir, avec une quasi-certitude, la date de sa composition entre 96 et 98. Les deux papyrus de Ryland et Egertone, découverts en Egypte respectivement en 1920 et en 1934, indiquent que ce quatrième Evangile était déjà reconnu et inclus parmi les "Ecrits synoptiques", dans la première moitié du IIe siècle.

Le livre commence par le Prologue, qui inspira plus encore que les pages de saint Paul toute la théologie chrétienne. On y trouve la présentation du Verbe Divin, Lumière et Vie, qui se manifeste par la Création et l'Incarnation et qui confère aux fidèles qui le reçoivent, la filiation divine. Déjà, dans ces trois affirmations initiales, apparaissent les trois vérités prêchées dans tout le livre: Jésus est substantiellement lié à Dieu le Père; il est Lumière (vérité) et la Vie (grâce) des hommes; il est enfin le vrai Dieu. Dans la première partie (I, 19-XII, 50), Jésus-Christ est révélé au monde. Il resplendit dans les ténèbres qui se refusent à l'admettre. Cette manifestation débute avec le témoignage de saint Jean-Baptiste, avec la vocation des disciples et avec le premier miracle qui proclame la Gloire du Christ. A lieu ensuite la première manifestation publique en Judée: c'est alors que les Samaritains, puis les Galiléens le reconnaissent comme le Sauveur du monde. Sa deuxième apparition publique à Jérusalem et son miracle de la piscine probatique lui valent la haine des Juifs. En Galilée, Jésus se révèle comme le "pain de vie" et le miracle de la multiplication des pains le confirme. Mais le peuple ne le croit pas et ses disciples ne lui accordent encore qu'un crédit limité. Seul parmi tous, saint Pierre exprime sa foi dans les paroles du Sauveur. Dans les chapitres VII, VIII, IX et X, Jésus précise sa doctrine, au milieu de l'animosité croissante des Pharisiens. Il est la Lumière du monde, et il le prouve par la guérison de l' aveugle-né. Il est le Bon Pasteur, et le miracle de la résurrection de Lazare dévoile sa toute-puissance et confirme sa mission. Jésus va à Ephraïm, puis à Béthanie chez Lazare; enfin il rentre triomphalement à Jérusalem où, pour la dernière fois, il parle de sa grandeur et de sa future gloire. Ici, l' évangéliste semble se résumer, en exposant à nouveau les causes de l'incrédulité et en citant à ce sujet, comme pour conclure, une déclaration solennelle du Christ (X, 22-30). Dans la seconde partie (XIII-XXI, 25) resplendit l'amour du Rédempteur pour ses disciples. Il leur donne à la dernière Cène des preuves suprêmes de charité et d'humilité. Dans une ultime prière à son Père, Jésus implore sa propre glorification, la protection et la sanctification des Apôtres, ainsi que l'union pour tous les fidèles. Du chapitre XVIII au chapitre XXI, 24, la charité du Christ et son caractère messianique trouvent une éclatante confirmation dans la Passion et la Résurrection. L'avant-dernier verset donne des indications sur l'auteur de l' Evangile, tout en précisant que le livre est loin de relater toutes les actions du Christ. Le point le plus remarquable de cet évangile, si on le compare aux "Ecrits synoptiques", est sa richesse en discours et sa pauvreté en récits. Bien qu'essentiellement doctrinaire, cet Evangile ne laisse pas de donner certaines précisions historiques. La chronologie de saint Jean se limite aux grandes lignes, à la répartition de la vie du Christ entre quatre ou cinq Pâques (d'où l'on déduit que la vie publique du Rédempteur a duré plus de trois ans).

L'Evangéliste s'est fixé un triple but. Le premier est dogmatique: l'auteur veut prouver que Jésus est le Messie annoncé par les Prophètes, le vrai Fils de Dieu (II, 17; III, 14; III, 18; XIX, 24, 28, 36; XX, 31). L'Evangile, bien que ne donnant pas explicitement le nom de Messie au Sauveur, le décrit toutefois comme celui qui a été annoncé par les Prophètes, et sa divinité est clairement proclamée dans tout le livre. Le second but que saint Jean se propose d'atteindre, est apologétique: combattre l'erreur de Cérinthe, qui niait la vérité de la divinité du Christ. Le quatrième Evangile réfute aussi l'erreur des Ebionites, coupables de la même hérésie. Certes, s'il n'atteint pas les hérésies gnostiques qui surgiront plus tard, on peut dire qu'il les anéantit par anticipation. Le troisième but est historique: ici, l'intention de saint Jean de compléter le récit des "Synoptiques" paraît évidente. Saint Clément d'Alexandrie observe que la mission terrestre de Jésus avait été confirmée dans les trois autres Evangiles et qu'à saint Jean il incombait de rapporter les faits relatifs au ministère divin du Christ. Et l'Evangéliste le confirma lui-même. C'est pour cette raison qu'il écarte de son récit certains faits qu'il suppose connus par les autres Evangiles. Il ne cite pas les préceptes moraux du "Sermon sur la montagne"; il ne mentionne que cinq miracles de Jésus; il ne décrit pas le voyage du Sauveur en Galilée, mais rappelle par contre les admirables discours et les miracles de Jésus en Judée et à Jérusalem; épisodes que les autres évangélistes avaient omis de transcrire. Saint Jean ne mentionne que deux actions antérieures à la Passion, qui soient également citées dans les autres Evangiles: le miracle de la multiplication des pains, et Jésus marchant sur les flots, miracles qu'il rapporte pour mieux expliquer les discours du Sauveur en Judée, en Galilée et à Jérusalem. A la description de la dernière Cène, il ajoute aussi l'épisode du lavement des pieds, détermine la date d'emprisonnement de saint Jean-Baptiste, précise le lieu des trois reniements de saint Pierre, situe les quatre Pâques, donne enfin le moyen de coordonner tous les événements rapportés dans les autres Evangiles et d'établir une concordance précise. Le quatrième Evangile et les Evangiles synoptiques" contiennent des parties communes qui sont: la première multiplication des pains (VI, 1-13), l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem (XII, 12-19), la trahison de Judas (XIII, 18-30), la prédiction des reniements de saint Pierre (XIII, 36-38), la scène dans le Jardin des Oliviers (XVIII, 1), l'arrestation de Jésus (XVIII, 11), Jésus devant Anne et Caïphe (XVIII, 19-24), reniements de saint Pierre (XVIII, 15-18, 25-27), Jésus devant Ponce Pilate (XVIII, 28-38). Jésus et Barabbas (XVIII, 39-40), Jésus est condamné à mort (XIX, 1-16), crucifixion  et mort (XIX, 17-30), sépulture (XIX, 38-42), les saintes femmes au tombeau (XX, 1), Pierre et Jean sont avertis par Marie-Madeleine, près du Sépulcre (XX, 2-10), apparition de Marie-Madeleine (XX, 11-18), apparition de Jésus aux Apôtres, pendant l'absence de Thomas (XX, 19-25).

L'Evangile de saint Jean procède par des affirmations théologiques présentées avec autorité et majesté, dans une haute forme littéraire. L'épisode de Jésus et de la Samaritiane, comme le récit de la résurrection de Lazare, peuvent être comparés aux meilleures pages de saint Luc. Quelques récits, comme celui de la guérison de l'aveugle-né, ont au contraire une couleur plus sémitique, qui se rapproche plutôt du style de saint Marc. Saint Jean est essentiellement dogmatique et théologien. Il est le poète et le philosophe du spiritualisme catholique. Origène s'écriait: "Si les "Ecrits synoptiques" sont les prémices et la meilleure partie des Ecritures Saintes, l' Evangile des saint Jean est la primeur des "Livres synoptiques" et de tout le Nouveau Testament". Saint Jean possède quelque chose de plus doux et de plus tendre que les autres Evangélistes. Il se complaît à décrire naïvement l'amour que Jésus lui portait, et formulant la théologie du Christianisme, il en illumine les beautés d'une intense émotion d'amour et de miséricorde que la religion du saint n'a jamais plus cessé de cultiver.

Envoyez-moi un e-mail lorsque des commentaires sont laissés –

Vous devez être membre de Arts et Lettres pour ajouter des commentaires !

Join Arts et Lettres

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles