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MUZUNGU, souvenirs d’enfance et d’Afrique

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C’est par le biais de quelques bobines de films retrouvées dans la maison familiale que Vincent Marganne tente de reconstituer le théâtre de son enfance vécue dans une certaine insouciance alors que des événements tragiques vont tracer son destin.

 

La pièce s’ouvre sur l’évocation de souvenirs collectifs des golden sixties, le téléphone à cordon, l’euphorie des voyages et l’émission « Visa pour le monde » dans un décor de Boeing au son des tam-tams... Et puis cet avion filmé en Super 8 qui ramène une famille en Belgique.

Vincent a alors 7 ans. Son père, professeur de mathématiques au Collège jésuite du Saint-Esprit à Bujumbura, fuit le chaos des premiers massacres hutus en 1972.

Vincent n’a jamais su exactement ce qui s’était passé. Aujourd’hui les anecdotes filmées par son père questionnent en lui un passé nébuleux avec une image forte qui surgit, celle de corps massacrés sur le bord d’une route...

 

Avec un interlocuteur, Edson Anibal, qui se glisse avec aisance dans la peau de divers personnages pour titiller ce « Muzungu », cet homme blanc d’Afrique qui a été servi par des « boys », Marganne tisse des liens entre les perceptions sensorielles que les images suscitent en lui et les souvenirs éphémères d’une époque dont il se sent en partie étranger. Que signifie colonialisme pour lui ? Sa famille partie dans le cadre de la coopération au développement a vécu une tranche d’histoire traumatisante et son père avec l’aide de sa hiérarchie a contribué à aider des hutus à fuir les persécutions tutsies.

 

L’émotion est palpable à chaque instant de ce récit introspectif qui se déroule comme un long poème d’où émergent des odeurs, des sons, des effluves de paradis perdu.

 

Dans une mise en scène sobre de Serge Demoulin, les images défilent derrière une porte fenêtre, dans un décor daté qui contraste avec la fraîcheur des sensations retrouvées.

 

Palmina Di Meo

https://www.rideaudebruxelles.be/projects/muzungu-2020-2021/

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