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Mourir est difficile.

 

 

 

Il s’y était repris à quelques reprises sans aboutir. L’avant dernière fois, il avait été blessé. Physiquement blessé, inutilement blessé. C’est lui, vivant, qui avait reçu les condoléances émues, à ce qu’elle disait, de Julie qui croyait s’adresser à son amie. A peine s’il avait pu répondre

- c’est moi, Julie

Elle avait raccroché. Elle avait pensé qu’il n’avait pas changé.

- Toujours ces sinistres plaisanteries.

La dernière fois, il avait préparé un cocktail de médicament destiné à dormir. Il espérait bien entendu qu’il ne se réveillerait plus. Mais il n’avait pas fermé la porte à clé de sorte que lorsque Simone était entrée, qu’elle le vit affalé sur la table, de petites bouteilles vides autour de lui, elle comprit immédiatement ce qui venait de se passer. Elle appela l’hôpital, puis le traîna littéralement jusqu’au lavabo. En glissant un doigt

dans la bouche, elle le forçât à vomir.

- Vous êtes arrivée à temps, dit le jeune urgentiste. Il ne risque plus rien. Demain, il aura l’estomac un peu barbouillé. 

Il la regarda, un mince sourire aux  lèvres. Il pensa qu’une scène un peu dramatique avait poussé l’homme à faire semblant de se suicider devant sa compagne. Appétissante ; pensa-t-il avant de sortir.

A toutes ses amies, à Julie y compris, Simone raconta ce qui s’était passé. Elle ajoutait à chaque fois qu’elle n’en tirait aucune gloire, que Pierre était amoureux d’elle mais qu’elle ne lui avait rien promis.

Julie était l’amie que Simone avait remplacée lorsque Pierre s’était séparée d’elle parce que ; disait-il, il n’avait pas encore envie de se marier.

- C’est d’une ménagère dont tu as besoin, c’est ça ?

Il souriait à la manière d’un Casanova de province.

- Ce n’est pas de ma faute si je plais aux femmes.

Depuis, c’est à Julie qu’il pensait lorsque Simone était dans ses bras. Il fallait en convenir, c’est Julie qu’il aimait au point que sans elle la vie lui paraissait impossible.

Durant la nuit lorsqu’il qu’il voulait prononcer le nom de Julie au lieu de celui de Simone, il ne pouvait le faire qu’en son for intérieur ou, hélas il ne pouvait s’y forcer, il ne pouvait le prononcer qu’en rêve.   

S’il fallait y trouver un peu de réconfort, c’était dans l’idée que de regretter Julie, tout douloureux que ce soit, c’était encore penser à elle.

Le suicide est toujours une bonne idée lorsqu’on est fatigué de vivre. Il y a un risque cependant. Il arrive qu’il réussisse.

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