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Marie et la peur JGobert

Comme à chaque retour du printemps,  des pensées nouvelles l’envahissent et la laissent sans voix. La montée de cette sève la concerne, la captive aussi.  Son corps en mouvement,  son esprit en éveil n’arrête pas de lui lancer des images inédites et des sentiments contraires, opposés.

Toujours cette angoisse, bien présente, qui la suit, tel un fardeau trop lourd.  Cette peur de perdre ce qui lui appartient, ce qui lui est cher.  Cette peur de blesser par des paroles dites sans discernement, sans réflexion. Ces mots tueurs que la bouche déverse nonobstant une vérité complice. Cette peur d’être rejetée, repoussée par l’ami de toujours et par lequel inconsciemment  elle dépend et qui malgré son amitié lui devient toxique.

Cet ami qu’elle instrumente, qu’elle pose sur un piédestal mais qu’elle réduit au rang de moyen pour combler un vide, sa solitude. Cette solitude qui l’enferme et donc le poids lui pèse. Cet ami à qui elle s’accroche pour ne pas sombrer. Alors que la vérité simple est d’admettre que c’est elle qu’elle fuit par son intermédiaire.

Cette souffrance qu’elle partage dans cette amitié finit par l’affaiblir.  Vulnérable, faible, cachée derrière ce mot d’attachement, ses sentiments sont instables, légers, périmés. Marie a oublié le plaisir d’être. Toujours dans cette audience, dans le défi de cette facilité à vouloir  vivre une vie parfaite.

Cette amitié qui au fil du temps lui est devenue si lourde, elle veut apprendre à la redécouvrir.  Elle a donc renié cet ami pour récupérer son indépendance, sa vie, son existence. Elle a renoncé à cette part rêvée et à cette solitude collante.  Elle a abandonné sa souffrance dans ce renoncement. Marie a jeté cette raison de vivre obsolète...

Ce printemps naissant lui réapprend le sens de la vie, cette liberté retrouvée dans la souffrance, la peine et la conviction que tout va changer et être plus léger.  Le silence a fait place à l’angoisse dans cette relation éteinte.  Une sérénité à retrouver sur le chemin de la vie et dans le bonheur d’être enfin elle.

 

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Commentaires

  • Merci Michel pour ce joli commentaire.

    Amicalement

  • Bonjour Rolande, Aucune rupture n'est facile et encore moins quand c'est soi-même que l'on quitte pour un avenir différent et qui peut être meilleur.

    Bonnes fêtes de Pâques

    Amicalement

    Josette 

  • Un message simple et universel qui nous touche par sa vérité nue.

  • Une saine rupture est parfois l'ultime remède pour vaincre l'irréversible lien que nous croyons nécessaire à notre épanouissement.

    La solitude n'est-elle pas préférable à une amitié délétère ?

    Tant il est difficile d'aimer suivant une chanson célèbre.

  • e pense effectivement qu'il faut s'accepter pour être en paix et pour accueillir l'autre tel qu'il est !! et il y a aussi heureusement toutes les fois où notre coeur accueille spontanément l'autre peut être parce qu'il nous parle un peu de nous et peut être parce que nous aimons tout simplement aussi !! c'est  là toute la magie du coeur !!!

  • Merci Marie-Jo pour ton message.

  • Oui,une question à débattre et qui contrarie beaucoup de personnes. Il faut une certaine sérénité pour aimer les gens comme ils sont. Merci de votre commentaire.

    Amicalement

    Josette

  • il y a parfois de bien curieuses coïncidences, cette histoire est une réponse aux remarques que je me faisais justement cet après midi - aimons nous les gens pour ce qu'ils nous apportent ou pour eux mêmes ?

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