Maman vient de fêter ses 90 ans. Je lui ai composé cette chanson.
C’est une chanson pour ma maman, … çà
Une chanson pour pas longtemps
Il lui reste si peu de temps, … là
Si peu de temps, à rester là
Et tous jours elle nous attend, …là
Elle prie l’bon Dieu, qui est absent
Qui s’occupe d’un autre partant
Y a trop vieux dans cette pension, ci
Qui demandent un peu d’attention
Maman s’obstine et prie quand même,
Ce serait le cadeau que j’aime, dit
Protège mes petits, mes enfants, dit
Moi qui n’ai plus que mes ennuis
Mes souvenirs et peu de vie.
Elle vient de sonner la sienne
C’était là, sa nonantième
Un tintement d’une chanson
De celle jouée au carillon.
Une chanson qui va vantant
Sa vie de femme et de maman.
Bon anniversaire ma mère
Tous ici, fruit de ta chaire
Chargé en fleurs, en compliments
Et baisers les plus ardents.
Une fête ça fatigue,
Met la tête en vertige
En craignant son gâteau
Elle souriait à nos propos
Ta main douce me regarde
Elle glisse sur ma barbe,
Contourne mes yeux que je ferme
Se glisse dans mes cheveux bouclés
Mon beau P’ti fils, mon grand chéri.
Recouche moi donc, dans mon lit
Tes yeux que la nuit ravage
C’est pour toi le vrai dommage
Jours et nuits restent différents
Mais tu ne « sais » plus tes enfants
Alors ton cœur nous redessine
Tels que tes yeux à leur printemps
Faisaient de nous de beaux enfants.
Moi j’ai mes sandales brunes
Une paire de haut bas prune
Un tablier en beau vichy
Que tu cousais sans un gâchis.
Et puis elle s’endort la mère,
Sur Trenet, chantant La Mer,
Et puis, elle rêve ma maman, … là
Sont ils toujours beaux mes amours
Ma vie, pour les revoir, UN jour
Comment sont ils en cheveux blancs ?
Qu’ont-ils gardé d’leurs traits d’enfant ?
L’un, était blond comme les blés,
Le P’ti, c’était, charbon mouillé
Et ma petite, mélange des deux
Chevelure brune ornée d‘un nœud
Que je tressais tous les matins
Avant d’lui faire de gros câlins
Je m’assurais qu’ils étaient beaux
Même sans être de gros costauds,
Puis je serrais fort mes garçons
Allez, ouste, l’école, pour les leçons !
Arteepee
Tadeusz, Robert, Pirschel
Neuville en Condroz, le 21 mars 2013.
Commentaires
Je ne vous le fait pas dire Jacqueline, et plus on la voit vieillir, et s'éteindre doucement, et plus notre amour tendresse pour elle va croissant.
Lu et relu cette superbe lettre à une maman adorée. C'est quand elles partent que l'on se rappelle combien elles étaient précieuses n'ayant peut-être pas toujours eu la possibilité de vous consoler et de vous écouter. Que ne les évoquent-on pas pour nous aider dans des moments parfois pénibles ? A si on avait su...
Merci à toi Jacqueline qui sais aussi, comme tout bon enfant, que l'amour de la maman ne meurt jamais.
Tendresse, émotion, douceur... le regard de l'amour quoi! Si beau...et qui ne vieillit pas;
Le tendre et doux regard "mort" d'une maman, a ceci de bien; c'est qu'elle n'a plus de vous qu'une image du temps de votre "jeunesse", alors quand elle vous dit: "C'est toi, Robert, MON PETIT? Ce sont des mots d'un instant qui se fondent en vous, mais hélas, à la vitesse d'une pointe de crème glacée.
Puis, vous, conscient de votre réalité, vous mesurez obligatoirement en un éclair," la distance de temps, qui sépare sa vision de la votre...Alors vous vous demandez; aurait elle voulu me voir vieillir ? Et une étrange pression vous écrase alors le plexus, faisant surgir une larme au coin de votre œil ! Alors vous prenez doucement sa main, vous la faite glisser sans brusquerie dans vos cheveux, et vous la couvrez de quelques gros baisers de "petit garçon, à sa maman"!
Une maman toujours très belle malgré ses nonante ans. Et quel beau regard d'amour envers son fils chéri qui semble néanmoins inquiet.
Depuis, la séparation et ses séquelles. Mais un amour aussi grand, aussi pur, aussi désintéressé ne peut mourir. Il vit dans l'Eternité à laquelle elle croyait. Il vit en chacun et chacune d'entre nous. Il vit comme une lampe qui éclaire ton chemin, ami Robert.
Bref, un magnifique poème dont elle serait assurément très très fière.
Et puis, c'est certain .... son désir de vous revoir sera exaucé un jour .... car son regard reste à jamais rivé aux vôtres. Et il est Eternel.
Bisous de Mère Grand.
Une maman , c'est un trésor précieux , que l'on soit petit ou grand §
Une maman , comprends tout ; pardonne tout ...Ma maman me manquera toujours
Un gros bisous à votre maman .
Très émouvant Robert ! Merci
Merci Miss Swerts Albertine, heureux e de vous connaître et MERCI encore pour vos mots plein de gentillesses.
Quel bel hommage pas seulement à ta maman Robert, mais je crois à toutes les mamans. Très touchant et aussi longtemps que l'on a sa maman on reste l'enfant. Profite au max.