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Publié en édition originale en 1950, ce roman de Vian devenu quasi introuvable proclame que "Etre satisfait ou gâteux, dit Wolf, c'est bien pareil. Quand on n'a plus envie de rien, autant être gâteux"." Lui, Wolf, est partout et toujours mal à l'aise. Pas désespéré, pas exactement amoureux: mal à l'aise. Il a fabriqué une machine, un monstre mécanique qui lui permet d'explorer méthodiquement, palpablement, ses angoisses, ses terreurs, son passé. Il entre dans la machine et des personnages viennent à sa rencontre, qui rendent vivants les souvenirs cependant que des explications s'ébauchent.

A côté, il y a la vie, merveilleuse et invivable malgré Lil, sa femme, Lazuli, son ami, et Folavril, l'amie de son ami. Comment dire? Un récit fantastique et amer, une parabole sous la pataphysique et la plaisanterie, un langage qui est à la fois une critique du langage. Derrière l'histoire de la machine, l'histoire de deux couples, et derrière ces histoires de la plongée dans l'abîme intérieur du temps et des rapports torturés-torturants où s'use l' amour, la danse des masques au creux desquels se dissimule notre détresse. L' humour de Vian, comme celui de Jarry, mais peut-être plus continûment, excelle à se jouer de la logique pour mettre à vif les nerfs de notre esprit et faire craquer le confortable oubli où il s'efforce de tenir nos plus cuisants problèmes. Pas de repos pour qui ne se satisfait pas; pas de repos ni dans l' amour ni dans les oeuvres, seulement dans la mort, point final appelé par cette confidence qui sonne étrangement au bout du fantastique et terrible voyage: "Un mort, c'est bien. C'est complet. Ca n'a pas de mémoire. C'est terminé. On n'est pas complet quand on n'est pas mort."

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