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Lena Macedo telle qu’en elle-même

Lena Macedo telle qu’en elle-même

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Evoquer une œuvre bâtie patiemment au fil des décennies relève d’une réelle introspection au cœur de l’univers pictural tout autant qu’humain de l’artiste si l’on considère que la pérennité de l’œuvre s’inscrit dans une parfaite cohérence entre l’acte créateur –universel- et l’être –intime-…

Voici bien des années déjà, j’écrivais au sujet de Lena Macedo : « Tout dans la peinture et l’œuvre générale de cette artiste porte la marque d’une expresse singularité.

Au-delà de la représentation artistique, il y a l’écho perpétuel d’un cœur qui bat –à s’en rompre- passionnément.

Peintre de l’inné, des sens, du non dit, des fragrances, du caché… Lena Macedo est un être de souvenances et d’avant-garde… »

Aujourd’hui avec le recul, je peux affirmer voire confirmer –en regard du cheminement de l’artiste- ma perception d’alors.

Lena Macedo sait ce qu’il faut de travail, d’abnégation, de volonté, de remise en question pour transformer une œuvre débutante en une œuvre mature, diseuse de continuité et malgré tout d’évolution.

Car si le peintre demeure fidèle à sa quête première, il n’en doit pas moins investir tout le champ des possibles, s’aventurer et parfois même se méprendre, pour un jour tendre à une œuvre aboutie.

Ainsi Lena Macedo poursuit-elle ses incursions en un art pluriel, passant avec une même aisance de la peinture à la sculpture, travaillant l’huile, l’acrylique, le pastel, le fusain, le bois, la pierre avec passion, dénominateur commun à tous ses ouvrages.

Excellant dans la maîtrise du trait, Lena Macedo se joue des styles, des factures, des courants, flirtant avec un expressionnisme informel et une abstraction chromatique, mêlant avec virtuosité surréalisme et fantasmagorie, révélant là dans un dessin à main levée la quintessence de son sujet, ici dans une gestuelle abstraite la beauté d’une émotion.

Est-il nécessaire de souligner son travail de coloriste, ses qualités d’illustratrice, sa pratique des plus diverses techniques, son don pour les thématiques existentielles et oniriques ?… Son inspiration possède un je ne sais quoi de profondément spirituel et terrestre tout à la fois, comme si l’esprit et le corps se confondaient en sa peinture même pour ne plus traduire que ce ressenti sensible qui l’anime.

L’artiste sonde le tréfonds des âmes, « force » le verrou de nos inconscients, nous donnant à voir ce que nous portons de plus beau et de plus noir aussi en nous, étrange et troublant face à face qui parfois déstabilise et dérange le regardant peu habitué à fouiller les méandres de la pensée…

L’œuvre de Lena Macedo s’enracine dans les bris du miroir traversé… loin des apparences, se dessine la vérité, s’authentifie l’acte…

Entre harmonie et ténèbres, affleurant le chaos d’une humanité sacrifiée sur l’autel du veau d’or, pénétrant l’être, l’œuvre magnifie l’existant, légitime le songe.

Dévêtue des oripeaux du talent et du savoir, l’artiste s’avoue enfin au zénith de son œuvre « telle qu’en elle-même » et c’est peut-être ce qui bouleverse tant…

 

Nathalie Lescop-Boeswillwald

Docteur en Histoire de l’Art,

Agent d’art, critique, poète,

Directrice de Espace NLB 

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