Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

Le Voyage Immobile

Maurice Chaudière, Berrias,

le 7 Juillet 2008

 

 

Quand le prix du pétrole se met à flamber, on se prend à rêver d’autres torchères, comme de gisements verts, où le colza, génétiquement modifié, s’annexant les terres fertiles, viendrait lubrifier l’économie mondiale !

 

Pour répondre à la fringale de développement qui nous fait courir de mirage en

mirage et de colonisation en délocalisation, il faut se déplacer et rouler, rouler,

brûler les étapes pour gagner de vitesse une inflation galopante.

Dans un labyrinthe obscur où la circulation des personnes et des biens tourne à la confusion, il n’y a d’autre issue que dans l’accélération. Il faut donc rouler, et brûler... brûler ?

Comme si nous étions tenus d’entrer en compétition avec celui qui ne fait que ça,

brûler : le Soleil, ce mâle impénitent qui crache sans vergogne l’énergie dont il est

fait.

Or, si chacun cessait désormais de courir pour dépasser son ombre, tout rentrerait

dans l’ordre. On n’aurait plus qu’à vivre de soi, dans la proximité du Présent. Tout

projet d’agglomération en deviendrait suspect comme tous les modes de transport

qui l’alimentent et le cautionnent. Il faudrait regarder sous ses pas pour tenter de

savoir où l’on va...  et tourner en rond sans doute, mais avec la curiosité du Milieu.

Alors s’ordonnerait en cernes concentriques l’exploration de la pénurie.

On finirait peut être par admettre que la Vie s’accommode de peu, et que les

matériaux dont s’agrège l’Espace pour retenir le Temps, ne sont qu’illusions. Il

suffirait de renoncer à l’exotisme de la Culture pour reconnaître sur place, dans

l’intimité du besoin, le confort d’une Nature qui n’attendait que notre renoncement

pour nous convaincre d’opulence.

 

Ce serait, dans son nid, consentir à l’incubation du Futur, à seule fin de l’y voir

éclore. Car, que cherche-t-on sinon éclore, pour naître et renaître indéfiniment ?

Tel est du moins le mythe qui nous hante... vaisseau d’argile neuve, offerte aux

songes, comme aux spirales impulsives de l’eau.

 

 

Envoyez-moi un e-mail lorsque des commentaires sont laissés –

Vous devez être membre de Arts et Lettres pour ajouter des commentaires !

Join Arts et Lettres

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles