Le tourment d’amour
Par André Chamberland, artiste peintre
et philosophe d’un soir
La maladie d’amour frappe l’homme de façon aussi violente qu’inattendue. Ce tourment descend vite de la tête et s’installe dans l’estomac et dans le plexus solaire, dans les tripes de l’homme. C’est là que l’homme aux épaules nues montre sa plus grande vulnérabilité. Les épaules s’affaissent et il place les deux mains dans ses poches, recroquevillé sur lui-même, pris dans un bloc trop petit pour lui. Le tourment prend toute la place, déguisé en douce rose, cachant ses épines. Une fois la fleur dans l’humain, elle occupe tout l’espace, toute la place.
Les épines tassées contre les bords saignent le cœur de l’homme qui laisse écouler quelques larmes de sang. Mais lorsque l’homme se rend compte que la rose ne porte pas d’épines (c’est plutôt le rosier qui les porte), le tourment se transforme en serment d’amour, tout aussi puissant que le tourment mais plus agréablement engageant.
Seules les tripes comptent. La tête s’éclipse de même que les bras et les jambes. De toutes façons, ces membres ne lui servent plus à rien. L’homme concentre toutes ses énergies sur ce tourment. Il se met en mode de survie. L’homme reste seul à se défendre ou à s’y complaire. Il en meurt ou il en vit, selon qu’il l’accepte ou qu’il le rejette. L’amour dérange tout; l’amour arrange tout. En guise d’acceptation, il voit déjà la tête imaginaire de son amour se posant au creux de son épaule.
Le mien fait des jaloux !
André Chamberland
Artiste peintre et portraitiste
Trois-Rivières (Québec) andre.cham@sympatico.ca
Commentaires
Bonjour André, une belle analyse sur cette maladie, qui a fait chanté, pleurer, et rire. J'ai l'antidote, tout aussi dérangeant mais encore plus vénéneux, qui peut tuer l'amour dans le coeur de l'humain. Antidote dit Jalousie, poison de l'amour et assassin de la raison, de la conscience, assassin de l'humanité qui fait l'humain.
J'aime vraiment votre texte, et nous pourrions en parler des heures
Bien à vous
Marie-Ange