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Il s'agit d'un roman de l'écrivain français Luc Dietrich (1912-1944) publié en 1935. Alliant comme nul peut-être ne le fit, corruption et candeur, rêve et réalisme, maturité et fidélité à l'enfance, Luc Dietrich confesse dans ce livre, comme dans "L'Apprentissage de la ville" qui lui fait suite, une vie dont il n'a transposé que les noms. En sept chapitres, découpés en petites scènes indépendantes, où l'écriture est à la fois respiration de l'événement et "connaissance" de cet événement, il nous livre les jalons d'une expérience dont la trame s'illumine toujours d'une étrange limpidité. Son innocence, dans le mal comme dans le bien, est celle de quelqu'un qui connaît d'instinct l'ordre des choses et s'y soumet sans se soucier d'un ordre moral qui étouffe la nature mais demeure bien incapable de l'innocenter. Aussi ne juge-t-il pas plus les pensionnaires de la maison de redressement, où il est jeté à huit ans, qu'il ne jugera sa mère; une mère tendre et adorée mais qui se drogue et pour laquelle il acceptera les métiers les plus vils afin de lui permettre de s'acheter, en secret, le poison dont elle ne saurait se passer pour survivre. Qui est-il? Un être souvent à la dérive et cependant jamais égaré car l'humour lui permet toujours de se regarder en prenant vis-à-vis de soi la distance du rire; un être capable aussi d'abolir cette distance pour avoir le "grand courage inutile" d'aimer. A la mort de sa mère, il s'engage comme valet de ferme dans une campagne reculée où la brutalité, le vol, l'inceste, le meurtre même, sont le lot courant d'un monde qui ne refoule pas encore la barbarie primitive, mais il traverse avec le même détachement tranquille, curieux "idiot" qui, comme celui de Dostoïevski, mêle à sa candide jeunesse une sagesse comme surgie d'un vieux savoir.

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Commentaires

  • "Je savais bien deux choses pour les avoir vues moi-même, je savais les fleurs et les étoiles. J'avais pris un pot de géranium et planté les fleurs dans la terre et les racines vers le haut.

    Mais lui s'était tordu la tête comme quelqu'un qui se bat et était remonté par-dessus ses racines.
    « Les fleurs remontent vers les étoiles parce que les étoiles leur donnent à boire.

    On voit les étoiles dans les puits, mais au contraire les étoiles sont des puits et la pluie et la rosée

    tombent de là."

    Luc Dietrich

    le Bonheur des tristes

  • Merci de faire découvrir, ou, pour certain redécouvrir, un auteur qui a sans nul doute le talent d'un titre et celui d'une formule qui interpelle : Le grand courage inutile d'aimer  sorte de déclinaison pour le bonheur des tristes!?

    Belle fin de week-en à vous

    Amicalement

    Jacqueline

  • Merci beaucoup.

  • Merci Monsieur Paul . Titre et résumé "Pour avoir le grand courage inutile d'aimer " incitant à en découvrir plus .
    Bonne fin d'année à vous et à vos proches .

    Solen

  • il est paru en livre de poche

  • Où puis-je me procurer ce livre Monsieur Paul ?

    "pour avoir le grand courage inutile d'aimer" ! Cela me plaît beaucoup.

    Passez de joyeuses et jolies fêtes de fin d'année !

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