Fénelon, qui était français, déclara : « Notre langue n’est qu’un mélange de grec, de latin et de tudesque avec quelques restes confus de gaulois.»(Dictionnaire des citations de langue française) Cette définition réductrice fait croire qu’il ne lui accordait nulle beauté particulière.
Et pourtant, sous le règne de François Ier, qui voulut donner au français ses lettres de noblesse, Joachim Du Bellay et ses amis poètes avaient rédigé, dans l’enthousiasme, le célèbre manifeste Défense et illustration de la langue française. Ils voulaient en faire « une langue élégante et digne» Leurs efforts furent suivis et leur souhait pleinement réalisé.
La littérature française a un rayonnement incontestable dans le monde. Elle révèle des possibilités esthétiques qui émerveillent. Le français permet également aux hommes de sciences d’exprimer clairement leurs hypothèses et conclusions.
L’amour de la langue française se traduit parfois d’une façons intense. Elle fait certes rêver.
Selon Anatole France:« La langue française est une femme. Et cette femme est si belle, si fière, si modeste, si hardie, si touchante, si voluptueuse, si chaste, si noble, si familière, si folle, si sage,
qu’on l’aime de toute son âme, et qu’on n’est jamais tenté de lui être infidèle.» (Dictionnaire des citations de langue française)
Voilà une exaltante déclaration d’amour. Elle semble concerner une muse inspiratrice.
Au vingt et unième siècle, les plaisirs intellectuels sont devenus accessibles à un très grand nombre de personnes, mais il n’en reste pas moins vrai qu’ils ne profitent qu’aux initiés privilégiés.
Le parler de tous les jours, s’il n’est agrémenté d’aucun proverbe savoureux, ne procure aucune allégresse.
La plupart des gens, occupés à travailler, pourraient dire tout comme un personnage de Molière: « Je vis de bonne soupe, et non de beau langage. »( Les femmes savantes)
Une langue n’est rendue élégante, savoureuse, nourrissante, distrayante, que par le talent de ceux qui l’utilisent pour qu’elle engendre du plaisir ou des pensées.
Il faut inciter les jeunes à l’apprivoiser, à la respecter, à l’aimer, et à la chanter, peut-être, à leur tour.
Hommage aux talentueux écrivains de la francophonie, poètes, romanciers, philosophes, dramaturges, humoristes et vulgarisateurs, qui ont consacré leurs efforts à illustrer et à défendre le beau parler.
17 mars 2011
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