L’œuvre ultime de Giacometti : son vertige abyssal
UNE SÉRIE ANIMÉE PAR JACQUES-LOUIS BINET, CORRESPONDANT DE L’ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS
Jacques-Louis Binet se penche sur les dernières œuvres du suisse Alberto Giacometti, mondialement connu pour ses dessins et ses sculptures de personnages longilignes aux surfaces accidentées. Issu d’une famille d’artistes, Alberto Giacometti vit une enfance heureuse. Il arrive à Paris à 21 ans à l’atelier Bourdelle après avoir suivi les beaux-arts à Genève. Et très vite on voit apparaître dans son travail le conflit entre la vision et le toucher, la vue et la main du sculpteur.
Durant les derniers mois, un vertige le saisit...
Les derniers mois de la vie de l’artiste : un vertige qui l’envahit complètement
Au début des années 1950, Alberto Giacometti part pour les Etats-Unis en bateau. Il se retrouve au milieu de l’océan « qui n’a pas de fin, qui n’a pas de nom, au milieu de cette eau noire dans laquelle je pourrais sombrer, dans laquelle je pourrais être mangé, dévoré par des poissons aveugles et sans nom » écrit-il.
« Il retrouve dans la mer cette vision du fond sans fond » fait remarquer Jacques-Louis Binet.
Pour son retour, il lui devient impossible de se concentrer, « la mer envahit tout » écrit-il.
« Ce fond sans fin devient une obsession, une phobie incarnée par la mer. Il se retrouve complètement noyé dans cette perspective. Ce n’est pas la folie qui l’a emportée en 1966, mais sa vision est à la fois ce qui l’a sauvé et ce qui l’a tué » conclut Jacques-Louis Binet.
L’œuvre ultime de Giacometti n’est pas unique, mais multiple. Elle concerne toute la série de dessins et de sculptures tournant autour du fond abyssal et de la profondeur résume-t-il.
Source: Canal académie
On écoute JACQUES-LOUIS BINET (document Canal académie) :
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