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L'oiseau bleu, féerie de Maurice Maeterlinck

12272954859?profile=originalCette féerie en cinq actes et dix tableaux fut créée dans une mise en scène de Stanislavski en septembre 1909 à Moscou au théâtre d'Art, et publiée à Paris chez Fasquelle en 1909. La pièce fut remaniée à la suite de la représentation à Paris au théâtre Réjane le 2 mars 1911, et portée à six actes et douze tableaux.

La vieille fée Bérylune est à la recherche de l'Oiseau bleu pour sa petite fille malade. Elle charge Tyltyl et Mytyl, les enfants du bûcheron, de trouver l'oiseau; pour cela il leur faudra emporter le chapeau vert orné d'un gros diamant qui permet de voir l'âme de toute chose. Autour des enfants la cabane se transforme en palais tandis que l'âme du Pain, du Sucre, de la Lumière, du Chien, de la Chatte, du Lait, du Feu, de l'Eau leur apparaît (tableau 1). Au palais de Bérylune, les âmes tiennent conseil: la fée a annoncé que la fin de la quête de l'Oiseau bleu marquera la fin de leur vie. La Chatte veut empêcher les enfants de trouver l'Oiseau, mais le Chien qui vénère l'homme comme un dieu s'oppose à cette désobéissance (tableau 2). Tyltyl et Mytyl s'arrêtent au pays du Souvenir pour voir leurs grands-parents qui vivent dans un univers en tout point semblable à celui qui était le leur sur terre (tableau 3). La Chatte, traîtresse, prévient la reine de la Nuit de l'arrivée des enfants. L'Oiseau bleu, le vrai, le seul qui puisse vivre à la clarté du jour, se cacherait dans le palais de la Nuit parmi les oiseaux bleus des songes. Malgré la Nuit et la Chatte, les enfants découvrent les oiseaux mais ne savent reconnaître celui qui vit à la lumière du jour (tableau 4). Dans la forêt, l'Oiseau bleu est perché sur l'épaule du chêne mais celui-ci ne veut pas prendre la responsabilité de livrer aux hommes "le grand secret des choses et du bonheur"; aussi convoque-t-il les âmes des animaux pour une assemblée. Tous décident qu'il faut se débarrasser des enfants. L'arrivée de la Lumière sauve Tyltyl, Mytyl et le Chien leur allié (tableau 5). Un mot de la fée Bérylune informe la Lumière que l'Oiseau bleu se trouve dans un cimetière. Il faut faire sortir les âmes des tombes (tableau 6). A minuit, Tyltyl tourne le diamant et de toutes les tombes béantes monte une floraison blanche et virginale qui transforme le cimetière en un jardin féerique (tableau 7). Dans les jardins enchantés se trouvent réunis sous la garde du Destin toutes les Joies et tous les Bonheurs des Hommes. Le Chien, le Pain et le Sucre accompagnent les enfants et la Lumière (tableau 8). Les gros Bonheurs, vulgaires et obèses, se vautrent dans la ripaille tandis que les petits Bonheurs chantent, dansent et que les grandes Joies acclament l'arrivée de la Lumière (tableau 9). Au royaume de l'Avenir vivent les enfants à naître qui attendent leur tour pour descendre sur terre (tableau 10). Tyltyl et Mytyl sont de retour chez eux mais sans l'Oiseau bleu. Ils prennent congé de leurs amies les âmes qui les ont accompagnés pendant leur long voyage (tableau 11). Lorsqu'ils racontent leurs aventures, la mère Tyl les croit malades. Dans la cage, la tourterelle est devenue bleue: "Mais c'est l'Oiseau bleu que nous avons cherché!... Nous sommes allés si loin et il était ici!" La voisine emporte l'oiseau pour sa petite fille malade qui recouvre la santé mais la tourterelle s'échappe. "Si quelqu'un le retrouve, voudrait-il nous le rendre? Nous en avons besoin pour être heureux plus tard", conclut Tyltyl (tableau 12).

En 1905, Maeterlinck commença la rédaction d'un conte de Noël à la demande d'un journal; de fil en aiguille, sa pièce de théâtre la plus célèbre (avec Pelléas et Mélisande) et la plus populaire prit forme. Avec cette oeuvre de plaisir, Maeterlinck se défait du pessimisme et de la langueur pour créer un univers léger, de magie et de rêve. Tous les grands thèmes de sa seconde période sont contenus dans une féerie dont la symbolique est tissée d'innocentes paraboles sans ésotérisme ni mystère.

L'Oiseau bleu est la pièce la plus jeune, la plus familière de Maeterlinck et sans doute celle qui lui procura le plus vif bonheur d'écriture. La quête de l'Oiseau bleu tient lieu de fil directeur à des scènes de fantaisie aux décors lumineux, pleins de couleurs et de poésie. Le récit prend l'allure d'un songe enfantin dans lequel l'auteur réussit à rendre sensibles des abstractions, des sentiments; cette quête de l'oiseau qui détient le secret du monde, c'est-à-dire le bonheur, marque l'inutilité d'aller chercher ailleurs ce que l'on a à portée de main. En s'adressant aux enfants, les seuls à savoir reconnaître que le bonheur est dans la maison, Maeterlinck parle aux adultes et leur montre que le monde du visible est trompeur. L'homme doit apprendre à éduquer son imaginaire, à retrouver son esprit d'enfance pour accéder au monde spirituel.

Maeterlinck a écrit une suite à l'Oiseau bleu, les Fiançailles, pièce parue en 1922, dans laquelle il fait de Tyltyl un adolescent de seize ans à la recherche de l'amour. Cette nouvelle féerie, simple variation sur les thèmes de l'Oiseau bleu, eut un retentissement plus limité.

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Commentaires

  • Merci pour le magnifique conte,J'aime beaucoup l'oiseau bleu.Amitiés Andrée

  • Merci pour ce merveilleux partage d'instants de bonheur.

    Bonne soirée à vous.

    Amicalement, Claudine.

  • boujour monsieur Paul, je vous remerçie pour les beaux billets que vous présentez ! le les trouvent très intéressants !!encore félicitations !!!!

  • Merci cher Robert Paul pour ce rappel du conte onirique de Maeterlinck ! Il est souvent fait référence à "l'oiseau bleu" en poésie et ce serait un euphémisme de dire qu'il représente l'espoir souverain dont nous avons tous besoin...

    "Nous avons tous un oiseau bleu qui sommeille au fond de nos songes... surtout gardons-le bien au chaud; c'est lui qui nous offre d'encore rêver !" Bien à vous tous et toutes. Amitiés, Roseline Gilles-Renier

  • Dans les années 60, nous recevions en classe la revue hebdomadaire " Les Petits Belges". Revue épluchée de la première à la dernière page avec notre institutrice.

    En première illustration, la représentation de la Légende de Charles De Coster, ayant pour personnages Thylthyl et Mythyl ( Nele) et Lamme ( Goedzak).  Pour la Flandre, la revue s'appelait " ZONNELAND" . avec Thyl et Lamme : de vogelvrij verklaarden ! en titre.

    Aujourd'hui, je pose la question à savoir si L'oiseau Bleu de Maurice Maeterlink s'interposait dans le sénario proposé par l'auteur de la bande dessinée, misant également sur le fait que le bonheur est à portée de main, s'adressant aux enfants que nous étions à l'époque.

    Merci pour votre bonne attention.

    Michelle Decoster

  • Le bonheur si près de nous et que nous ne savons pas reconnaître ...

     

  • MERCI INFINIMENT....PARDON PR MES SILENCES;

  • C'est avec beaucoup de plaisir que l'on revisite ce texte. Merci Monsieur Paul.

  • Merveilleuse re-découverte de ce conte magique.

    Un ravissement qui nous fait réfléchir au vrai sens du bonheur au quotidien...

    Merci Monsieur Paul

  • Merci Monsieur Paul, pour cette découverte qui enrichit mes connaissances.

    Bon dimanche.

    Très cordialement.

    Adyne

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