L'ondée chantonne dans les arbres amaigris,
la seine est triste, toute ralentie,
le ciel est anthracite, les toitures sont grises,
le paysage de mars, monochrome, un peu vague,
ce matin tout entière m'enveloppe !
Il fait froid et humide,les cygnes regardent au
bord de l'eau, les péniches passer, les instants s'écouler.
C'est l'hiver qui s'en va, de ses pas lourds et noirs,
nous faisant cher payer, les semaines précédentes,
bien trop bleues, bien trop claires !
L'impatience du printemps à vouloir l'évincer, l'aurait-il
à ce point rendu si ténébreux, du matin jusqu'au soir ?
l'ondée chantonne sur les roses encore closes,
la seine est insonore, dans la brume captive,
seule je marche, touchée par toute cette gratuité,
ces somptuosités que la terre malmenée, nous offre,
nous laisse voir !
Ne s'agit-il pas du plus beau, plus profond corps-à-corps,
celui qui associe mon souffle à celui de la terre-mère ?
NINA
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