Devant sa feuille blanche, elle voudrait mettre par écrit le poids et la longueur de ses jours mais l’inspiration ne vient plus. Elle est épuisée depuis un moment et en recherche la raison. La vie est pesante et ne lui laisse plus de temps pour se ressourcer et reprendre son souffle. Les jours se ressemblent, remplis de gestes lents, habituels, de moments anodins, quelconques. Ils se suivent les uns les autres la laissant au bord du gouffre. Souvent, son esprit évolue à vide, fatigué et n’arrive pas à se fixer sur un objectif positif.
La fatigue prend parfois des chemins escarpés et rend la réalité insupportable. Là où le rêve avait fait son lit, ne reste qu’un sillon inoccupé qui parcourt une âme dépouillée, esseulée, égratignée.
Réveillée de bon matin et debout devant sa réalité, la journée lui semble triste. Plus le poids de la lassitude l’envahit, plus elle s’enfonce dans l’abîme où elle se débat. Son âme vagabonde dans un labyrinthe d’idées noires et ne trouve pas le chemin de l’échappatoire.
Tous ses beaux rêves se sont envolés un à un, disparus sans trace. Elle s’agrippe aux derniers avec force pour ne pas couler dans l’habitude infernale d’une vie sans tendresse. Ses mots jetés ci et là sont des bouées qui la maintiennent à la surface et la laissent voguer un instant encore.
Elle voudrait partir comme au temps de sa jeunesse vers des lieux qui lui sont chers et retrouver cette force qu’il lui manque tant. Combler ce vide et le garnir de nouveaux souvenirs. Décorer sa vie de jours joyeux, radieux et l’orner de regards tendres et doux. Oublier cette faiblesse qui l’accable depuis des mois et qui la rend triste même si la sagesse qu’elle a acquise l’aide parfois à reprendre les brides de ses pensées.
Commentaires
Merci Marie-Jo pour ton commentaire.
Excellente soirée
Josette
réaction tout à fait légitime à cet âge et dans la solitude !
Bonjour Gilbert,
Je ne pense pas que l’on puisse gérer aussi facilement cette lassitude qui engourdit les êtres à un moment donné, non pas qu’elle soit volontaire mais inéluctable faisant son chemin dans un terrain propice. Je crois que l’on lutte continuellement contre et qu’il arrive un jour où elle est la plus forte. Certains, avec la sagesse, ne se laissent pas engouffrer volontiers dans cette brèche qui hélas est le destin de tous.
Amitiés
Josette
Merci Nicole de ton commentaire. Je suis d'accord avec toi, on est plus riche grâce aux expèriences que l'on a fait.
Le tout est de rebondir au bon moment.
Amicalement
Josette
Merci Michel de ton commentaire.
Amicalement
Josette
Bonjour Josette,
Il n'y a pas beaucoup à rajouter à ce qu'écrit ce merveilleux personnage qu'est Olivier Lamboray. Peut-être ceci : la peur. Logée inconsciemment, bien verrouillée comme une cellule de prison, indélogeable comme une vilaine et laide araignée qui a tissé sa toile au beau milieu de l'esprit , qu'il faut identifier et chasser Pour cela aiguiser la volonté comme l'on aiguise un couteau. Les méthodes sont diverses, il faut donc choisir la sienne : le chant, le yoga, la danse, la marche.... J'ai souvent conseillé-puisque cela faisait partie de mes attributions- l'exercice musculaire comme remède à la misère. A chacun son rythme bien entendu. La pulsion cardiaque réanime aussi les neurones engourdis ! Essayez, que risquez-vous ?
Toutes mes amitiés
gilbert
Bonjour Josette,
Ton texte m'a fait songer, d'emblée, à une chanson de Brel , " Jef " : " Pleure pas,...Viens ... T'es pas tout seul, Jef ... "
Tant ces sensations de vide, de lassitude, appartiennent , je pense, au cheminement de chacun d'entre nous, à un moment ou l'autre de notre parcours...
J'adhère au commentaire d'Olivier , qui éveille en moi l'écho de moments très pénibles de ma vie...
Lire, par exemple, Paulo Coelho, Boris Cyrulnik , Jean Giono,... , se reconnecter à la Nature, ... peuvent être de précieux auxiliaires pour retrouver la lumière dans le coeur, trouver la force de rebondir, l'envie de faire de nouvelles rencontres , de sourire à la Vie ... conscient, au plus profond de soi, que l'on sort de cette souffrance, plus fort qu'avant , riche d'une expérience que l'on a surmonté .
Merci de ton partage ! Nicole
Le vide, l'absence, l'impression déjà de n'appartenir qu'au passé. Les souvenirs, oui, une prison... mais quel avenir ? quel horizon ?
Bonjour Olivier,
Tout d‘abord, merci pour votre commentaire. Les difficultés de la vie nous obligent parfois à jouer à l’équilibriste entre le haut et le bas. C’est vrai que toucher le fond rend plus fort quand on a eu le courage ou la chance de s’en sortir. Demain est toujours un autre jour et si le fil qui nous maintient hors de l’eau ne se rompt pas, il y a l’espoir de vivre des jours meilleurs
Amitiés
Josette.
Bonjour Suzanne,
Merci à vous de lire et commenter ces quelques mots.
Je vous souhaite une excellente journée
Josette