"Vous dites :
C'est fatigant de fréquenter les enfants.
Vous avez raison.
Vous ajoutez :
Parce qu'il faut se mettre à leur niveau, se baisser, s'incliner, se courber, se faire petit.
Là vous avez tort.
Ce n'est pas cela qui fatigue le plus.
C'est plutôt le fait d'être obligé de s'élever jusqu'à la hauteur de leurs sentiments.
De s'étirer, de s'allonger, de se hisser sur la pointe des pieds.
Pour ne pas les blesser."
Voici la seule parole de vérité que je place sur les panneaux d'affichages pour les familles
et cette poésie demeure tandis que les autres informations défilent.
(et aussi perdure une carte d'Einstein a vélo qui nous dit : "Ne pédale pas plus vite que ton ange !")
Janusz Korczak est une personnalité très attachante.
Il était médecin pédiatre et un pédagogue inovant très célèbre et génial, respecté et connu mondialement.
Il faisait des émissions de radio très appréciées par tous également. (Voyez la vidéo de témoignages directs).
Il avait créé un orphelinat israélite de sa confession d'origine et un orphelinat chrétien.
Et il s'est occupé de ces deux structures aux différents moments de sa vie.
Il a développé toute une pédagogie de pointe, de fraternité et liberté :
"la République des enfants" qui vécut activement dans ses orphelinats et ce
avec des concepts de droits et devoirs très pointus, exigeants et d'un respect total de l'enfant
jamais connu auparavant et ce, dans l'implication volontaire au jour le jour, il animait des forums
d'échanges et réflexions avec les enfants. Il était très en avance pour son temps.
Il était venu se former dans sa jeunesse en Suisse à la pédagogie de Pestalozzi ...
Et voici ce que je réalise pour mon vécu :
Dans notre home d'enfants du Château de Combault de Madame Sans Gène
où j'ai grandi, je constate que nous vivions dans l'ambiance
d'UNE REPUBLIQUE DES ENFANTS très exigeante.
Les éducateurs-artistes que nous avions nous aimaient et nous respectaient.
Ils nous enseignaient les arts, les travaux manuels, la musique, le théâtre, le chant et les danses
aussi bien folkloriques qu'israéliennes et cela n'est pas limitatif, mais surtout l'écoute et l'affection.
Je n'ai jamais vu un enfant maltraité ni verbalement et encore moins physiquement.
Une très belle protection pour les enfants provenant directement de la Shoah pour nos ainés
ou pour ceux nés de plus jeunes parents brisés par la Shoah, comme ce fut mon cas.
Pour connaitre sa vie, "Janusz Korczak, le roi des enfants",
biographie par Betty Jean Lifton, édition Robert Laffont
Janusz Korczak
Janusz Korczak, vers 1930
Nom de naissance | Henryk Goldszmit |
---|---|
Naissance | 12 juillet 1878/1879 ? Varsovie, Royaume de Pologne |
Décès | 5 août 1942 (à 64 ans) - Treblinka |
Nationalité | polonais |
Pays de résidence | Pologne |
Diplôme | Médecin |
Profession | |
Autres activités | il est médecin, pédagogue et pédiatre écrivain |
Janusz Korczak (né le 22 juillet 1878 ou 1879, mort le 6 août 1942), de son vrai nom Henryk Goldszmit1, est un médecin-pédiatre et écrivain polonais. Avant la Seconde Guerre mondiale, il est une des figures de la pédagogie de l'enfance les plus réputées.
Il laisse son nom à la postérité pour avoir choisi délibérément d'être déporté vers Treblinka avec les enfants juifs du ghetto de Varsovie dont il s'occupait dans un orphelinat (voir le film d'Andrzej Wajda : Korczak, 1989).
« Le fait que Korczak ait volontairement renoncé à sa vie pour ses convictions parle pour la grandeur de l’homme. Mais cela est sans importance comparé à la force de son message », disait Bruno Bettelheim.
Reconnaissance de choc -
C'était, dans les années 1985... à Chatou-Paris, pour une fois, j'avais acquise une petite télé noir et blanc
et l'avais ouverte par une impulsion de hasard ... (Le hasard c'est Dieu qui vient incognito ...Einstein)
Apparait alors un documentaire tout juste découvert de la dernière guerre et préservé par miracle face aux
destructions des nazis.
Je vois apparaitre un petit homme bienveillant aux cheveux blancs : il marche avec une colonne d'enfants
polonais tout blonds et bouclés très beaux et dignes qui chantent des hymnes, apparition angélique très
émouvante.
Choc au coeur et souffle retenu
car immédiatement je devine par intuition, je reconnais de l'intérieur - sans l'avoir encore vu, la belle
personnalité de Janusz Korczak en train de vivre ses derniers instants... de liberté et de vie.
Voilà que les S.S. nazis polonais l'arrêtent et lui disent avec un grand respect, voulant l'empêcher de
poursuivre son chemin :
"Pas vous monsieur !" mais il persiste et accompagne les enfants juifs jusque dans le camp
d'extermination de Tréblinka et jusqu'à leurs derniers instants, il restera auprès d'eux,
les accompagnera de son soutien et mourra avec eux
afin de ne pas laisser ces beaux enfants passer seuls le seuil de l'autre monde dans le désespoir.
Triste humour de voir cette blondeur soit disant propre aux purs Aryens chez "ces petits youpins" qui
pour leur race impur et brune devaient mourir !
Et aussi au sein de notre famille Ukrainienne-polonaise
où tous sont blonds sauf ma grand mère Rébekkah, un peu de type tzigane de qui je tiens.
"Janusz Korczak, de son vrai nom Henryk Goldszmit, naît en 1878 dans une famille juive libérale de Varsovie. Celui que tout le monde appellera plus tard, « le vieux docteur », est médecin-pédiatre, éducateur et écrivain. Nous sommes dans les années 1920 à Varsovie. Il consacre sa vie sans répit aux enfants pour que l’enfant soit reconnu et respecté, quelles que soient les circonstances et son appartenance religieuse
Créateur et animateur d’orphelinats, il instaure dans chaque établissement une société démocratique pour les petits pensionnaires. Elle est organisée selon les principes de justice et d’égalité en droit avec des obligations pour tous. La « République des enfants » est née. Elle possède son tribunal et son parlement. Elle connaît un véritable succès."
Commentaires
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"Quand je redeviendrai petit"