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Marche doucement car tu marches sur mes rêves.

William Butler Yeats


Écrire, c’est aussi interroger, embrasser le Monde, être disposé à se porter à son écoute, à être ébranlé par son bouillonnement qu’il soit fructueux ou dévastateur, c’est se mettre en état de réceptivité sensorielle, d’ouverture d’esprit et de cœur, afin de goûter, sentir, explorer, mesurer autant que faire se peut, le sens de la vie profonde…

 

Écrire, c’est en outre, proclamer ses admirations, gages d’inspiration, c’est émettre de perpétuels questionnements [1]soulevant moult problématiques, demeurant, non pas pourvus d’une seule et unique réponse, mais d’un éventail de « vérités »…

 

Écrire, c’est respecter les créatures peuplant cette planète bleue, notre Terre-Mère, Gaïa, en s’ingéniant à instaurer un dialogue passerelle avec une pléiade de Sages généreux une once responsables, dotés d’une essence visionnaire, rare, hors du commun !

 

Écrire, c’est se plonger dans les abîmes du temps …

Temps passé, temps présent éphémère, qui s’écoule sans que nous ne puissions jamais le retenir, temps angoissant d’un demain pétri d’incertitudes mais enluminé, néanmoins, d’espérances, de promesses !

 

Écrire, c’est ne pas avoir peur d’affronter ses propres houles épousant la cadence des vagues de la marée intérieure du souffle humain…

C’est se révéler à soi-même, oser une introspection au tréfonds de son âme, si ce n’est s’autoriser le doute, ce pas vers la liberté, vers nos fiançailles avec la métamorphose…

Or, il est aisé d’entrevoir les conséquences, si par malheur, en similitude de nombre d’unions de raison, vous vous efforcez de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Trop de compromis d’importance et vous voilà réduits en esclavage, pauvres pantins privés de décisions fondamentales relevant de « grands départs inassouvis », de la quête de l’existence :

 

« Le monde n'est si meurtrier que parce qu'il est aux mains de gens qui ont commencé par se tuer eux-mêmes, par étrangler en eux toute confiance instinctive, toute liberté donnée de soi à soi.

Je suis toujours étonné de voir le peu de liberté que chacun s'autorise, cette manière de coller sa respiration à la vitre des conventions, et la buée que cela donne, l'empêchement de vivre, d'aimer.[2] »

 

Écrire, c’est faire front au clair-obscur[3] caravagesque, à la matière gémellaire dont chacun d’entre-nous est composé à l’origine, pour mieux en savourer ensuite l’évolution, le dépouillement, la reviviscence et l’envol, après le bouleversement de la mue que génère tout cheminement…si l’on en croit l’illustre légende du Phénix renaissant de ses cendres !

 

Écrire, c’est accueillir en conscience l’inconnu, cet autre soi-même mystérieux qui s’invite au miroir de notre raison, fruit de notre vie ardente intrinsèque, dans le dessein de le laisser infuser longuement en nous, pour mieux jaillir ensuite, telle une source intarissable, onde pure désaltérante, Fontaine de jouvence intemporelle bienfaisante et révélatrice…

 

Car « Les choses les plus belles sont celles que souffle la folie et qu'écrit la raison. Il faut demeurer entre les deux, tout près de la folie quand on rêve, tout près de la raison quand on écrit », nous préconise le démiurge des « Nourritures terrestres »[4]

 

Écrire, c’est accepter que parle l’intellect en tant que reflet des affects qui nous traversent, et ambitionner, sinon souffrir, de dévoiler des bribes de cet « étrange étranger », à autrui…

 

Écrire, c’est se soustraire à la morosité sclérosante du quotidien, c’est sortir de son enveloppe corporelle quelquefois ressentie comme basse et lourde, végétative, c’est s’évader de la geôle où la société[5] nous maintient fréquemment contre notre gré, emprisonnés[6], se plaisant à nous museler, à faire de nous des impuissants, en soutenant des arguments des plus prosaïques, ne serait-ce que celui qui consiste à subvenir à « l’ordinaire » !

 

Écrire, c’est aller à la rencontre des multiples facettes polychromes de notre personnage d’Arlequin en habit d’apparat rapiécé, c’est se délester parfois d’un déguisement encombrant superflu en mettant à bas quelques masques, et ce, en usant « d’humour, cette politesse du désespoir »[7]

 

Écrire, c’est s’émerveiller devant les fibres à tisser de l’étoffe concernée, qu’elles soient constituées de jute, de bure rugueuse ou de velours et laine de soie afin qu’inlassablement, chaque jour que Dame Nature, fasse, centimètre par centimètre carré, les fils de la tapisserie se nouent sous les mains amoureuses, savamment déliées, de l’artisan créateur[8] chérissant les nobles matières…

 

Écrire, c’est se faire passeur-ciseleur de verbes, de mots émaux sculptés sans maudire ni fuir la difficulté, au prix de maladresses avouées, à la manière du tailleur de pierre ou de l’orfèvre apprenant à marteler son ouvrage au burin, le modelant et remodelant sans cesse envers et contre tous, en dépit des « tendances » du moment et maints effets de mode mercantiles d’un commercialement correct, non équitable !!!

 

 

Écrire, c’est reconnaitre qu’une fois enfantée sa géniture, le parent n’en n’est plus « maitre » et que libéré d’une telle gestation conduisant à la naissance de son fragile enfançon, il se doit une fois ressourcé, à l’aube d’un jour nouveau, de s’adonner à faire fructifier d’autres graines en germination, méritant ô combien de s’émanciper de leur sort d’inertie, de pauvres plantes stériles ou menaçant de le devenir !

 

Enfin, puisque écrire, c’est assurément procréer, spirituellement s’entend, et se reconquérir, n’est-ce pas en conséquence, échanger avec ses « Frères humains » quelque idéal sain et saint, tout en cultivant le jardin de sa singularité, se découvrant tantôt des « Affinités électives » goethéennes, aux détours de sentes escarpées, semées d’embûches où croit une corolle à nulle autre pareille, nommée fleur d’humilité ?

 

Mais au fait, dites-moi, amis qui affectionnez cet univers, est-ce bien raisonnable tout ce remue méninges au sujet du duo fétiche écrivain-chuchoteur de lexique portant le sceau de la langue de Molière ? Oui, franchement, quelle fonction utilitaire, quel rôle vital peuvent jouer dans le parcours du commun des mortels, ces protagonistes, sinon de découvrir et de sonder la nature de la gente humaine, en allant à sa rencontre ?

 

Jeu inévitable de question-réponse touchant au superflu, à ce luxe continûment assimilé à la création artistique et pourtant indispensable à l’équilibre, à la dignité de notre condition,  suivant notre simple regard :

« À quoi ça sert de lire. À rien ou presque. C'est comme aimer, comme jouer. C'est comme prier.

 Les livres sont des chapelets d'encre noire, chaque grain roulant entre les doigts, mot après mot.

 Et c'est quoi, au juste, prier. C'est faire silence. C'est s'éloigner de soi dans le silence. »[9]

 

Et puis, « La vraie lecture commence quand on ne lit plus seulement pour se distraire et se fuir, mais pour se trouver » repartit Jean Guéhenno, à travers cette phrase clé du Carnets du vieil écrivain…Ce à quoi, Henry Miller rebondit en nous interpellant : « A quoi servent les livres s’ils ne ramènent pas vers la vie, s’ils ne parviennent pas à nous y faire boire avec plus d’avidité ? »

 

Puissent-ils seulement être exaucés, ces visionnaires !

Puissent-ils seulement nous inciter à creuser en nous un sillon opportun à faire éclore une moisson prospère afin de percevoir ce qui vaut la peine de l’être :

 

« Notre ciel du dedans nous parle sans cesse, mais nous ne l’entendons pas, absorbés par le vacarme du quotidien.

Berceau de la création, écrin de la pensée, le silence est aussi le terreau de la beauté du monde.  Il est cette larme qui perle après “Nantes” de Barbara.

Qu’il s’appelle émulation, inspiration, Il est riche et fécond,  jamais  vide.

Il faut oser le courage du silence. Face à soi-même, on ne trompe personne.

C’est à sa source qu’on puise la force et  la raison de notre folie douce. Son murmure imperceptible nous offre les signes de piste de notre propre boussole intérieure, celle qui nous montre le Nord quand on se croit perdu… »[10]

 

Valériane d’Alizée

Le 4 janvier 2014,

En ce jour de commémoration de la disparition tragique

d’Albert Camus, il y a 54 ans

©Tous droits de reproduction réservés

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Le Combat de Jacob avec l'ange de Gustave Doré

détail, d’après une scène de la Genèse, 1865

 



[1] : Propos appuyés ici de la devise suivante de Roland Barthes : « Écrire c'est ébranler le sens du monde, y disposer une interrogation indirecte, à laquelle l'écrivain, par un dernier suspens, s'abstient de répondre. La réponse, c'est chacun de nous qui la donne, y apportant son histoire, son langage, sa liberté.. »

[2] : Fragment de Christian Bobin trouvé au sein de « La plus que vive », coll. L'un et l'autre chez Gallimard

[3] : « Plus on s'approche de la lumière, plus on se connaît plein d'ombres » affirme une sentence de C.Bobin issue de La plus que vive (coll. L'un et l'autre Gallimard)

[4] : Emprunt à André Gide, Journal 1889-1939, Septembre 1894

 

[5] : « La vie en société c'est quand tout le monde est là et qu'il n'y a personne. La vie en société c'est quand tous obéissent à ce que personne ne veut. »Christian Bobin, L'inespérée, coll. folio

[6] : "J'ai conscience de vivre dans une jolie prison, de laquelle je ne peux m'échapper qu'en écrivant" certifiait Anaïs Nin…

 

[7] : Citation malaisée à attribuer mais probablement due à la plume de Georges Duhamel au sein de son œuvre la « Défense des Lettres »…

[8] : À propos de la création, Albert Camus disait : «Créer, c’est vivre deux fois. » (citation extraite  du « Mythe de Sisyphe »)

[9] : Citation due à Christian Bobin « Une petite robe de fête », coll. folio

 

[10] : Passage provenant du dernier ouvrage d’Yves Duteil, « La petite musique du silence » (Médiaspaul) 

 

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Commentaires

  • Je partage le plaisir de l'intérêt que vous portez à nos échanges, Valériane. Ayant reçu une formation scientifique, je ne possède pas un grand bagage littéraire, cependant j'apprécie bien la manière d'enrober les messages que la polygraphe que vous êtes souhaite faire passer dans ses billets.

    Que deviendrait donc ce beau réseau Arts & Lettres dans l'hypothèse de l'inexistence du mot commenter ? Il s'éteindrait sans aucun doute faute de pouvoir vivre ces échanges courtois.

    Mais par ailleurs, le réseau recèle un tel foisonnement de billets, d'événements, de photos, de vidéos, de poèmes, qu'il n'est pas possible, hormis Robert Paul et son don d'ubiquité, de tout découvrir. Et tant pis pour ma pomme s'il m'arrive de manquer de beaux événements ou parutions !

    Pour ma part je privilégie, comme beaucoup de membres sans doute, ce qui me procure de l'émotion et aussi ce qui élargit mes connaissances. La curiosité, ici, n'est pas un vilain défaut. Saint Augustin n'écrivait-il pas déjà au IVème siècle de notre ère qu'il vaut mieux suivre le bon chemin en boîtant que le mauvais d'un pas ferme ?   

    En parlant d'écrire, revenons donc au titre du sujet qui nous occupe dans ce billet.

    Le linguiste René Etiemble (1909 - 2002) a écrit qu'il ne faut, à aucun prix, renoncer à l'écriture, ne serait-ce que parce que dans toutes les civilisations elle est liée à la calligraphie, c'est-à-dire à la beauté.

    Dans la rubrique Forum "Lettres d'hier et d'aujourd'hui..." initié en avril 2012 par Sandra Dulier, j'ai publié des extraits d'une interview du calligraphe Nicolas Ouchenir et je me permets de la reproduire ici car elle conforte vos propos, me semble-il :

     

    Qu'est-ce qui vous plaît dans l'écriture ?

    J'ai toujours écrit, depuis que je suis tout petit, avec du papier et de l'encre. Mon journal intime, des lettres. J'entretiens depuis longtemps de grandes relations épistolaires. Est-ce que j'aime écrire ? C'est un geste qui me vient très naturellement depuis longtemps. Une passion incontrôlée, vraisemblablement.

     

    Les smartphones et autre tablettes risquent-ils d'avoir raison de l'écriture cursive ?

    L'écriture cursive ne peut pas mourir car elle est à l'origine de toutes les créations ! Les défauts de forme inhérents à l'écriture manuscrite ne se retrouvent pas sur supports informatiques. Avec eux, l'idée d'exclusivité, de personnalisation, d'élégance et de luxe n'existe plus. Nous avons tous notre écriture personnelle. C'est un geste qui nous est propre. C'est impensable de priver un enfant de "son" écriture. C'est une valeur ajoutée qui n'a pas de prix.

     

    Même si cette écriture n'est pas "belle" ?

    Une belle écriture, cela ne veut rien dire, parce que la notion de beauté en soi est forcément subjective. Il y a de la beauté dans les pattes de mouche ! Dans l'écriture d'un médecin, aussi. Moi, j'aime les "signatures" qui ne sont pas belles. Du moment qu'elles me procurent une émotion, qu'il s'agisse de désir ou de dégoût. Une belle écriture, c'est attirant. Le geste doit être naturel. Simple et sophistiqué à la fois. Cela doit être fluide au point de paraître facile. Même si en réalité cela ne l'est pas. J'aime que les gens soient séduits quand ils me voient écrire. Je n'ai alors qu'une envie. Leur mettre un stylo dans les mains et leur dire : "essayez!".

     

    Réfléchit-on et crée-t-on différemment quand on écrit à la main?

    J'en suis convaincu car l'erreur est moins "effaçable" qu'avec le clavier et l'écran. Donc on réfléchit davantage avant de poser ses idées sur papier. On veut prendre du recul. L'introspection s'impose d'elle-même. Le rapport à ce que l'on fait est dès lors plus intelligent et plus esthétique à la fois. Derrière l'envie de prendre une feuille pour écrire, il y a celle de créer sur du blanc, à partir de rien. Et de remplir un espace. Sans limite, sans frontière...

     

    Et ça passe nécessairement par la main et le stylo ?

    C'est important de pouvoir barrer ses erreurs. De rajouter des mots pour compléter son idée ou d'en enlever certains. On apprend bien plus qu'à lire et qu'à écrire quand on manie un stylo. On apprend à bien se corriger. Avec un crayon et une gomme, déjà, sur une tablette ensuite, ce n'est pas pareil. Parce que l'on va effacer la faute. On ne la voit plus. Pour un enfant, en plein processus d'apprentissage, c'est important de garder une trace de son erreur : il ne la fera plus puisqu'il l'a en face de lui lorsqu'il se corrige ! Pouvoir faire des taches, des fautes, c'est important, cela vous construit. Cela vous aide à accepter l'échec, à l'affronter et à trouver une solution.

     

    Ecrire à la main, sur du beau papier, avec de la belle encre et un stylo, croyez-vous que cela soit bientôt réservé uniquement à une élite ?

    Non ! Ecrire, ce sera pour toujours pour tout le monde ! Car écrire, c'est être libre !

     

    J'aime cette belle chute.

    Louis

  • Je me réjouis d'avoir " visité votre page " ces derniers jours, Valériane !

    Vos partages sont particulièrement profonds, ce jour ...

     Je ressens intensément les lignes de Christian Bobin ! 

    Merci à vous !

  • "Ce n'est pas l'encre qui fait l'écriture,

    c'est la voix, la vérité solitaire de la voix,

    l'hémorragie de vérité au ventre de la voix".

    Christian Bobin

  • Je suis d'accord avec vous, Nicole concernant la formule  "ordre du jour"...Elle est quelque peu maladroite !

    Tout ce qui relève du péremptoire, de préceptes  un rien dictatoriaux, me gêne profondément ! Au nom de quoi, pouvons-nous décider en parole et en acte pour nos "frères humains"?

    Aucun d'entre-nous, de surcroit, ne peut se targuer de détenir la vérité, celle-ci n'étant pas unique mais pluriel !

    Seulement ayant choisi de transmettre ce "Conseil" parce qu'il me parlait, je ne me suis en rien permise d'y apporter la moindre  modification, ni dans le titre, ni dans le texte lui-même ; je respecte trop les créateurs pour cela !

  • Merci, Valériane,  du partage des lignes de Jean-Pierre Rosnay !

    Un grand bon sens , une belle perspicacité , des sentiments auxquels j'adhère bien volontiers !

    Une espérance  , cependant  :  en place du titre  " Ordre du jour " qui claironne  quelque peu " militaire "  je déposerais, par exemple,  les mots   " Pour le bien-être de tous "   et en place du mot " Tenir " ,  j'inviterais le mot " Ecouter " , ou " Partager ",  selon la ligne ...

    Mais quoiqu'il en soit , le " programme " proposé est porteur de dignité  et donne sa pleine valeur aux qualités d'un Etre Humain .

    Cordialement, Nicole

  •                        Ordre du Jour

    Tenir l'âme en état de marche
    Tenir le contingent à distance
    Tenir l'âme au-dessus de la mêlée
    Tenir Dieu pour une idée comme une autre
    un support, une éventualité,
    une contrée sauvage de l'univers poétique
    Tenir les promesses de son enfance
    Tenir tête à l'adversité
    Ne pas épargner l'adversaire
    Tenir parole ouverte
    Tenir la dragée haute à ses faiblesses
    Ne pas se laisser emporter par le courant
    Tenir son rang dans le rang de ceux qui sont décidés
    à tenir l'homme en position estimable
    Ne pas se laisser séduire par la facilité
    sous le prétexte que les pires
    se haussent commodément au plus haut niveau
    et que les meilleurs ont peine à tenir la route
    Etre digne du privilège d'être
    sous la forme la plus réussie: l'homme.
    Ou mieux encore, la femme.
    Jean-Pierre Rosnay
  • Vous faites allusion à la folie destructrice de l'humanité, Louis, aussi destructrice, certes, qu'elle peut être source de jaillissement créatif... Sans doute est-ce là une particularité prégnante de notre race, à l'inverse des créatures nanties d'un pedigree dit inférieur, nos "Amies les bêtes " pour paraphraser Colette,  et nos "Amies les plantes" encore plus méprisées sous prétexte, qu'elles ne sont pas douées d'un langage articulé audible par nos esgourdes de bipèdes soit-disant évolués...

    Gageons que les futures générations vont connaitre  un éclair de lucidité, et que, se ressaisissant, elles n'iront pas jusqu'à l'irréparable, tant d'un point de vue écologiste (combien d'espèces végétales et animales sont déjà éteintes, en voie d'extinction, telles les plantes messicoles chères à la palette des peintres impressionnistes, comme notre cocardier bleuet fragilisé par les herbicides, fongicides et autres substances chimiques de synthèse, empoisonnant le sol de notre Terre-Mère, tel le familier hérisson de nos jardins européens ancestraux ?...), oui, gageons, que de plus sages dans la lignée du vénérable philosophe Pierre Rabhi, sauront reprendre le flambeau du vivant avant qu'il ne soit trop tard !

    Cet acte de foi que représente l'écriture, en similitude de ses sœurs apolliniennes, est l'une des composantes de ce vaste programme qu'il va falloir défendre contre vents et marées, en sacrifiant au passage quelques "conforts personnels",  si l'on ne veut pas que le patrimoine culturel, artistique fonde à vu d'oeil, et que la société actuelle aimant le moule, le stéréotype jusqu'à plus soif, sacrifie sur le chemin "progressiste", nombre de créateurs, et d'amateurs de la création,  au sens noble du terme !!!

    Je salue votre commentaire pour la pertinence de son propos, Louis, et me réjouis de pouvoir ainsi converser, échanger avec vous, hormis le fait, assurément, que vous manifestez quelque intérêt  semble t-il, à mes empreintes de polygraphe anonyme (vous devez bien être l'un des rares à vous penchez sur elles, d'ailleurs, je constate froidement cela, sans l'ombre d'une amertume ...) pour user d'un mot connoté lorsqu'il est prononcé par un fringant poète né en plein coeur des "Années folles",  qui voit justement en polygraphe, une quasi injure.

    C'est du moins, ce que nous a entre-autres, récemment transmis, au cours d'une rencontre de plusieurs heures, Yves Bonnefoy, au sujet de sa poétique .

  • Après ces trois lectures, (agrémentées d'une peinture d'Odilon Redon), on ne peut résister à vous... écrire, Valériane, et l'anaphore conforte le suspense pour aller jusqu'au point final !

    Oui, écrire est un acte qui toujours engage, c'est un acte social, c'est un acte d'amour plus qu'à son tour. Un acte dont vous présentez près de 40 présentations/traductions/définitions avec conviction. Je relève celle relative au temps car elle me plaît bien :

    "Ecrire, c'est se plonger dans les abîmes du temps...

    "Temps passé, temps présent éphémère, qui s'écoule sans que nous puissions jamais le retenir, temps angoissant d'un demain pétri d'incertitudes mais enluminé, néanmoins, d'espérances, de promesses !

    Puisse la folie des hommes ne pas empêcher que l'acte d'écrire perdure 4 milliards d'années, durée de vie de notre Soleil et donc de notre Terre.

     

  •  

    Merci infiniment Nicole de prendre le temps de lire mes pensées ...de polygraphe !

    Car, sans le regard de nos semblables, existerions-nous ?

  • Merci Valériane, de ce partage enrichissant ! Je suis impressionnée par votre talent !

    Cordialement, Nicole

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