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Interview par Thierry-Marie Delaunois

TMD : Prête? Toujours prête peut-être?

VV : Toujours, prête envers et contre tout.

 

TMD : Comment te sens-tu en cet instant? Détendue ou sur le grill?

VV : Sur le gril, comme une merguez sur un barbecue.

 

TMD : Pour toi, en une centaine de mots maximum, aimer, c'est...?

VV : Une charmante utopie quand il s’agit de relations hommes/femmes. En revanche, je crois fermement en l’amour et la défense de sa famille, de ses amis, de ses idées et de ses valeurs. Mais qu’on ne me parle d’amour romantique ou sensuel. Comme dirait Nietzsche, l’amour, c’est l’infinité à la portée des caniches.

 

TMD : Qu'attends-tu le plus d'un homme en amour? En amitié ensuite si tu crois en l'amitié entre un homme et une femme?

VV : La plupart de mes vrais amis sont des hommes et le peu d’amies que j’ai sont aussi viriles que moi. Donc, oui, je crois en une amitié inter-sexe totalement dénuée d’ambiguïté et de sensiblerie. Ce que j’attends d’un homme est extrêmement simple : rien ! J’ai eu des aventures et j’en aurai encore. Je sais, c’est sordide mais j’ai largement passé l’âge de croire aux contes de fées.

 

TMD : Le projet le plus fort de ta vie, que tu as réalisé avec succès, celui qui t'a fait le plus de bien jusqu'à présent, quel est-il?

VV : Décider que je n’étais plus un être sédentarisé mais une nomade dotée d’un Nikon. Depuis que j’ai choisi de partir à l’étranger 4 fois par an là où bon me semble, là où le vent me pousse et d’en ramener les images telles que je les ai ressenties, j’ai sincèrement trouvé ma voie. J’ai l’impression d’être en quête d’un quelconque Graal, je ne sais pas ce que je cherche, où je le cherche et pourquoi je le cherche mais je le trouverai quand même.

 

TMD : Ton rêve le plus fou d'un point de vue professionnel, quel est-il? D'un point de vue personnel ensuite, quel est-il?

VV : Je ne nourris aucun rêve. Plus jeune, j’ai rêvé et je me suis toujours retrouvée démentiellement déçue face à la non-réalisation de ces chimères. En revanche, je fourmille de projets car, ça, je suis sûre de pouvoir les réaliser parce que nous touchons ici au concret et non plus à un obscur vagabondage de l’esprit.

 

TMD : Choisis à présent une question que tu aurais aimé que je te pose sur toi-même, et réponds-y! Il n'y a pas de contrainte: ce peut être en 5 lignes ou en 50 lignes. Merci à toi.

VV : Demande-moi l’heure qu’il est.  Je te dirai que je n’ai jamais de montre et que j’arrive pourtant systématiquement un quart d’heure à l’avance.

 

TMD : Je te remercie, Virginie, d'avoir répondu à cette première série de questions. Nous continuons? Oui, bois un coup d'abord. Prête?

Quel était ton état d'esprit au moment d'entamer l'écriture de "Battue!" une fois en avoir planifié l'écriture si toutefois tu l'as planifiée?

VV : Je ne l’ai pas planifié. J’ai commencé à prendre des notes par-ci par-là sur un thème que je jugeais assez fort pour tenir  la route tout du long d’un roman. J’ai entamé l’écriture alors que j’étais bloquée chez moi pour cause d’intenses courbatures dues à la reprise du sport en salle.

 

TMD : Comment t'es-tu sentie après l'écriture de ton ouvrage? Sereine? Comme libérée?

VV : Je n’ai pas entamé ce livre dans un but thérapeutique. Je ne suis capable d’écrire sur mes propres expériences que si celles-ci sont déjà bien digérées. En revanche, vu que je n’ai pas compté mes heures et que j’ai rédigé le tout en fort peu de temps, au final j’étais morte de fatigue. Je n’étais ni sereine ni libérée puisque le je l’étais déjà avant.

 

TMD : Pourquoi avoir choisi ce titre de "Battue!" pour ton témoignage?

VV : Parce que je l’avais été. C’est aussi simple que ça …

 

TMD : Voici un extrait du début de ton ouvrage: "Et bien que je souffrisse par moments de cette solitude relative et de ce manque évident de réelle affection, je n'aurais jamais pensé à rebrousser chemin. Je plaisais, plus personne ne me traitait de vilain petit canard au nez de miro sans cesse plongé dans des livres aux thèmes indigestes, et cela me suffisait largement." Est-ce pour toi une tare d'être éventuellement taxée d'intello? Cela exclut-il pour toi le fait de pouvoir plaire différemment?

VV : Pour moi, personnellement, bien sûr que non, mais il faut être réaliste : dans ce monde décadent dans lequel nous vivons, mieux vaut une grosse paire de loches en plastoc qu’un joli petit QI ! « Non, mais allo quoi ? » a remplacé en 2013 les E = mc² et les cogito ergo sum dont plus personne n’a rien à caler.

 

TMD : Voici un autre extrait de ton oeuvre: " Mes yeux me brûlaient la face et de toutes mes forces, je pensais: "Tu crois que je ne suis qu'une effrontée. Tu crois que je mérite à peine l'honneur d'être ton défouloir. Tu crois que tu arriveras à me tuer. Sache que je m'en fous! Quoi que tu puisses me dire, quoi que tu puisses me faire, ma colère te suivra." Est-ce ici le moi profond de Virginie, une partie de toi peut-être insoupçonnée, qui parlait, qui te dictait ces pensées, les faisant jaillir, révélant la vraie Virginie, la battante cachée en toi?

VV : Ce n’est pas une question d’être battant ou non. Devant la tyrannie violente et imbécile, je me dresse avec la véhémence d’un pitbull bouffant un tigre du Bengale.

 

TMD : J'ai lu entièrement ton oeuvre, elle m'a bouleversée, parfois même secouée. Comment as-tu fait pour reproduire de manière si précise la chronologie détaillée des événements? Tenais-tu un carnet de bord et/ou t'es-tu aidée de tes proches qui ont été témoins de ton calvaire?

VV : Rien de tout cela, j’ai la mémoire absolue. Ce qui est un réel handicap quant à la résilience, car plus le temps avance, moins j’oublie.

 

TMD : As-tu en tête un nouveau projet d'écriture s'inspirant de ce que tu as vécu après mai 2002, ou relatant simplement ta vie après ces événements?

VV : Non, pour l’instant je suis sur plusieurs projets en cours mais rien n’est encore arrêté. Un seul est d’inspiration autobiographique mais je n’ai pas envie de rester cantonnée dans les récits de mon propre vécu. Au mieux, cela m’apparaît comme un manque d’imagination, au pire comme un horrible nombrilisme totalement lénifiant.

 

TMD : Un conseil à donner ou à transmettre aux femmes qui subiraient un calvaire semblable à celui que tu as vécu?

VV : On vous l’a déjà dit dans les médias et je sais que je ne fais qu’enfoncer une porte déjà grandement ouverte par d’autres. Pas d’excuse pour les sagouins qui prouvent leur amour à grands coups de poings. Si vous êtes victime de violences physiques ou morales, soit vous répliquez avec la force d’attaque d’un escadron de panzers, et vous réduisez votre bourreau en purée, soit vous ne détenez ni armes à feu ni objets contondants et vous avez la musculature d’un moucheron, vous vous tirez. Et si l’adversaire revient à grands coups de promesses : « je ne le ferai plus, je te demande pardon », muni de fleurs et de chocolats, sachez qu’il ment comme un arracheur de dents. Claquez-lui la porte au nez après lui avoir enfoncé les chocolats dans les yeux et/ou l’avoir fait bouffer les fleurs jusqu’au dernier pétale.

 

TMD : L'avenir, le crains-tu, Virginie? Si oui, en quoi principalement?

VV : Je vis au jour le jour et ne me soucie du futur que quand il d’agit d’affaires boursières et de prévisions météorologiques.

 

TMD : Un grand merci, Virginie, d'avoir répondu à mes questions. Oui, tu peux boire un nouveau coup. Les interviews, cela donne soif, n'est-ce pas?

VV : Je confirme : un demi-litre de Coca zéro par interview, c’est ma moyenne au bas mot !

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