"Le vent se lève !...
Il faut tenter de vivre !..."
Paul Valéry
"Arbre, mon modèle, arbre mon ami, tandis que la destinée éphémère de l'espèce humaine s'effeuille jour après jour et que cette dernière arrogante, oublieuse de son statut précaire joue à l'invincible, s'ingénie à retarder le moment où elle s'éclipsera, tu perdures à imposer ta "force souveraine aux plaines", enluminant coteaux et vallées..., monts et bois, taillis et tertres mûrissants...
Alors que nous autres Hominiens appartenant à une race soi disant supérieure, dirigeons nos pas, dès notre naissance, tel un sablier, vers l'inéluctable proche, cheminement auquel nous ne pouvons nous soustraire… impassible, faisant montre d'un stoïcisme exemplaire hors du commun, même au cœur de la tempête la plus redoutable, dont tu ne ressors néanmoins pas toujours indemne, hélas, tu perdures dans ta mission d'élévation, indifférent à notre sort de fragiles créatures lilliputiennes.
Mais qui oserait t'en blâmer ?
Ainsi, ne pouvant comparer le moins du monde ton histoire à celle de l'homme, ce mortel au court séjour terrestre se berçant parfois d'illusions, homme la tragique incarnation de ton prédateur le plus redoutable, tu persévères au fil d'une lente croissance, à étoffer ta "vie ardente", pour que certains bourreaux dictateurs s'arrogeant, sans autre forme de procès, leur sentence de vie ou de mort sur les quatre règnes, végétal, minéral, animal et humain, jugent opportun de l'interrompre, et ce, n'écoutant que leur bon plaisir !
Or, ne sembles tu pas, incomparable allié du genre "bipède", vouloir nous délivrer un message essentiel, celui de l'opiniâtreté, nous incitant à relever les défis, quelque en soit la complexité?
Et de ta "multiple splendeur" selon une formule du poète Émile Verhaeren, de tes ramures caduques, donc, verdoyant à nouveau au printemps, tel le Phénix renaissant de ses cendres, de tes ramées persistantes chlorophylliennes, puisant leur énergie substantielle, fertile, bref, de ta souche enracinée dans des profondeurs abyssales de Gaïa, notre mère nourricière à tous, ne nous parles tu pas cette langue imagée, aux antipodes de la langue de bois prisée de nombre de politiciens ?
Ne nous traces-tu point la voie de la sagesse, éminent philosophe que nous n'entendons guère, de ta cime cherchant à s'évader des contingences bassement prosaïques ?
Quête d'altitude, de sommets que nous ne pourrons jamais prétendre atteindre, nous, qui sommes ancrés dans ce monde trivial, si fréquemment violent et cruel, cependant que nous ne cesserons d'aspirer à nous en échapper, spirituellement oblige, afin de "tutoyer l'azur" à la manière de la palette de peintre du "roi des ciels", précurseur de l'impressionnisme, Eugène Boudin !
Hors, le Père de "Terre des hommes" riche d'idéaux, aimant à gagner les hauteurs afin de fendre les airs et de repousser, sinon de transcender ses propres limites, avait lui aussi conscience de ta valeur, de ton rôle appelé à nouer un sublime trait d'union avec Ouranos :
"L'arbre, c'est la puissance qui, lentement, épouse le ciel"
professait Antoine de Saint-Exupéry…
Certes, à condition que nous lui en offrions le loisir, qu'une pléthore de profiteurs inconséquents, relevant d'une humanité inhumaine exploitant à l'infini tes ressources, ami, qu'ils s'imaginent inépuisables, modifient radicalement leurs comportements de drôles, de fieffés coquins, fort suicidaires, qui plus est, et synonymes de massacres criminels !!!
Gageons que nos civilisations sauront se ressaisir avant l'inexorable : l'heure fatidique sonnant la disparition de tant d'essences botaniques, à l'instar de ton frère l'orme…
Valériane d'Alizée,
Le 23 Janvier 2012
"Hymne à une noble essence : l'arbre, témoin séculaire de la courte existence des hommes", que je me permets de dédier à Rébecca Terniak, en l'honneur de ses "Affinités électives" tissées avec la lyre d'Orphée ...
Les Cyprès à Cagnes de Henri Edmond Cross
Commentaires
Elle est bath, la Dame de la lyre d'Alizé, artiste-éditrice guidant comme personne les âmes enfantines, si je puis me permettre de m'exprimer ainsi ! Toujours en éveil pour ses amis (es), malgré un emploi du temps rempli ! Merci beaucoup de tes bons voeux Lily Rivka et gloire à Gaïa... tant que nous ne détruirons pas !
Succès à tes projets Valériane !
Que tous les trésors de tes recherches et créations fassent des heureux
et nourrissent l'amour de Gaïa !
Premier jet de ce texte dédié à la créatrice de la Lyre d'Alyzé, légèrement remanié cette année et apparaissant en fin de document du :
Prototype d’Atelier pédagogique artistique
« À Fleurs de Mots et Voix au Chapitre »
Hommage à l’Arbre
ce « géant » majestueux dont la cime se plait « à tutoyer l’azur »
et qui survit à l’Homme :
https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/prototype-d-atelier-p-...
Puissions dire encore à l'instar de Ronsard :
Je plante en ta faveur cet arbre de Cybèle,
Ce pin, où tes honneurs se liront se liront tous les jours.
J'ai gravé sur le tronc nos noms et nos amours,
Qui croîtront à l'envi de l'écorce nouvelle.
et auprès de nos arbres vivre heureux.
Et bien plantons !
C'est vrai que Valériane est divine et extraordinaire dans sa culture gargantuesque,
ses choix et son goût exquis élevé au service de Gaïa à travers les arts !
Et que de présents de beauté autant en verbe poétique que picturale.
Je me disais bien que c'est aussi ainsi qu'avait commencé.
il y a bientôt un an, notre amitié avec Valériane,
notre grande dame des arts d'Alizée, maraine de mon édition La Lyre d'Alizé.
Valériane m'avait fait un grand honneur d'aussi me dédicacer
un poème magnifique ayant pour thème les arbres,
je ne me trompe pas, n'est-ce pas Valériane ?
Valériane, vous êtes divine.
Vous sublimez par les mots ce que d'autres subliment par le pinceau ou la musique.
Liliane
http://www.loiseaulyre.ch/garderie.php?pageN=saisons-et-fetes/fete-...
La table des fêtes de récoltes à mon Lieu d'Accueil pour Enfants - L'oiseau Lyre -
Chère Eve,
merci vraiment pour vos paroles de sensibilité poignante
Si elles pouvaient éveiller tous nos les artistes présents dans ce merveilleux site à la compassion
envers nos amis qui servent dans le grand plan de Mère Nature !!
Menu peuple comme disent les anglais, ou grands esprits des arbres et des lieux, visibles aux tout petits enfants, aux poètes et aux fées, telles que vous.
Il m'apparait que lorsque l'on a la grâce d'avoir cette perception si fine ouverte, par delà le rideau de la réalité restreinte, que l'on est en union à l'être et aux êtres des mondes, de Gaïa, tel que vous et Béatrice, c'est pour justement remplir cette mission de témoin, par la poésie ou l'art, favoriser l'éveil et faire lever une autre conscience d'amour et de respect en ce sombre temps de matérialisme.
Et vous le faites si bien par vos photos et témoignages, Cela me donne l'idée de proposer à Robert Paul de créer une page ou groupe appeler GAÏA !!
Les merveilleux textes et poèmes de Valériane et ses travaux sur les plantes y auraient bien sa place !!
Pour moi, mes livres aquarelles sont des odes à Mère Nature et dans mon Lieu d'Accueil L'Oiseau Lyre, nous célébrons tous les jours par des rondes gestuelles chantées dansées - écrites par mes soins en poésie -le cycle de Mère terre tout au long de l'année et l'honorons par un décors de saison sur la table de fête.
Mais quelle beauté vous nous offrez là !
Le lire et le relire me ravit vraiment.
Merci
et pourriez vous le donner dans la page Spleen des Poètes ?
comme d'autre merveille d'Omar ... que j'ai entrevue trop vite.
Dès qu'une éclaircie me le permets, je vous livre ma réponse à vos commentaires, chers amis de dame Nature...
En attendant, et ce, afin de vous témoigner le plaisir procuré par un tel accueil, je vous propose de célébrer cet accord naturaliste autour d'une œuvre signée de la "femme mage" chère à Marcel Proust :
"Être dans la nature ainsi qu'un arbre humain,
Étendre ses désirs comme un profond feuillage,
Et sentir, par la nuit paisible et par l'orage,
La sève universelle affluer dans ses mains !
Vivre, avoir les rayons du soleil sur la face,
Boire le sel ardent des embruns et des pleurs,
Et goûter chaudement la joie et la douleur
Qui font une buée humaine dans l'espace !
Sentir, dans son cœur vif, l'air, le feu et le sang
Tourbillonner ainsi que le vent sur la terre ;
- S'élever au réel et pencher au mystère,
Être le jour qui monte et l'ombre qui descend.
Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise,
Laisser du cœur vermeil couler la flamme et l'eau,
Et comme l'aube claire appuyée au coteau
Avoir l'âme qui rêve, au bord du monde assise"...
" la Vie profonde " d'Anna de Noailles
(pièce issue du recueil "le Coeur innombrable")
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