Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

Horta à la Maison Autrique

Jusqu'au 31 décembre 2011

12272729886?profile=original

 

L'exposition consacrée à Victor Horta par la Maison Autrique se propose de voir ou revoir les moments clés d'une œuvre architecturale aujourd'hui disparue. Cette démarche s'inscrit dans ce mouvement de mémoire renaissante de l'Art Nouveau déjà bien marqué en région bruxelloise depuis plusieurs années.

On a peine à croire qu'une œuvre architecturale célébrée en son temps, ancienne d'un peu plus d'un siècle et construite avec un savoir-faire magistral dans des matériaux de qualité se soit révélée si fragile. Son histoire pourrait être le thème d'une fable moderne.

 

Biographie

exposition

Horta naît à Gand le 6 janvier 1861, voici très exactement 150 ans. Dès l'âge de 12 ans tout son esprit était tourné vers les choses de l'architecture. Jusqu'en 1891 il travaille par intermittence dans les bureaux d'Alphonse Balat (Serres Royales de Laeken) qui lui donne la connaissance du vrai classique. La commande de l'édicule Lambeaux (Parc du Cinquantenaire) en 1889, obtenue grâce à Balat, marque véritablement le début de sa carrière à Bruxelles. Horta a 32 ans lorsque Eugène Autrique et Emile Tassel lui accordent leur confiance et par conséquent la liberté de créer une architecture nouvelle caractérisée par l'abandon des styles et l'application généralisée des matériaux apparents.

Les commandes de maisons particulières vont se succéder : Frison, Winssinger, Solvay, Van Eetvelde... Jusqu'à la Maison du Peuple en 1895, que lui confie le Parti Ouvrier Belge, et le jardin d'enfants des Marolles commandé par le bourgmestre de Bruxelles Charles Buls.

En 1898 Horta est assez fortuné pour se construire sa propre maison et son atelier Rue Américaine à Saint-Gilles. A l'apogée de sa carrière, tant dans la construction que dans la décoration et le mobilier, Horta est devenu l'architecte à la mode. Les propriétaires de grands magasins font naturellement appel à lui : Innovation, Grand Bazar, Wolfers.

Non sans difficultés, il se consacre à l'enseignement et à la refonte des cours d'architecture de l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Mais la première guerre mondiale interrompt ses activités. Exilé d'abord en Angleterre puis aux U.S.A., il en reviendra avec des conceptions architecturales complètement changées. Lui qui avait produit une architecture exigeant d'innombrables heures de travail était arrivé à la conclusion qu'il fallait désormais simplifier. Le concept de maison artistique a été balayé par la guerre. Horta décide de vendre sa maison et son atelier pour s'installer Avenue Louise dans un immeuble qu'il modifie. Il entame le projet du Palais des Beaux-Arts et retravaille les plans de la Gare Centrale.

Horta est chargé d'honneurs mais est devenu amer. Il sait que l'Art Nouveau est désormais raillé, démodé. Après avoir brûlé la plupart de ses dessins dans les années qui précédent, il décède le 8 septembre 1947.

Les citations en italique sont largement extraites des « Mémoires » de Victor Horta cités par Françoise Aubry dans son livre « Horta ou la passion de l'architecture » (Ludion, Bruxelles 2005)

 

Thématiques

exposition

La Maison du Peuple

Rue Joseph Stevens (Place Emile Vandervelde), Bruxelles

Horta voulait construire un palais qui ne serait pas un palais mais une « maison » où l'air et la lumière seraient le luxe si longtemps exclus des taudis ouvriers ; une maison où serait la place de l'administration, d'un café où les consommations seraient en rapport avec les aspirations des dirigeants combattant l'alcoolisme. Des salles de conférence pour élargir l'instruction, et, couronnant le tout, une « immense » salle de réunions pour la politique et les congrès du parti et aussi pour les distractions musicales et théâtrales des membres. (p.95, § 3, l.1)
La Maison du Peuple fut inaugurée le 1er avril 1899. En 1911 et 1912 des transformations lui firent perdre sa couleur rouge dominante. En 1965, elle fut démolie et certaines parties jugées importantes furent démontées. Les vestiges récupérés connurent alors bien des tribulations jusqu'à disparaître presque entièrement, à l'exception de rares éléments comme ceux montrés ici.

 

Anna Boch

En 1895, l'artiste peintre et collectionneuse avertie Anna Boch demande à Horta la décoration et la transformation de certaines parties de sa maison, 75 Avenue de la Toison d'Or.
Les projets successifs pour les tapis révèlent bien la logique constructive de l'ornement qui n'est pas pure fantaisie. Il est rare qu'Horta ait conservé autant de croquis pour une commande à laquelle il travailla durant trois ans.
Les plans de transformation ont été conservés aux archives communales de Saint-Gilles ; les projets de tapis, aux archives du Musée Horta et les croquis de la main d'Anna Boch, à la Maison des Arts de Schaerbeek.

Les grands magasins

Avec l'Innovation Rue Neuve, et comme à la Maison du Peuple, Horta conquiert un remarquable équilibre dès la façade, estimant que jamais construction ne reçut plus complète et plus fidèle application de la théorie que la façade doit être la résultante de l'intérieur. (p.124, 3 dernières lignes) Cette façade depuis longtemps camouflée réapparut aux yeux du public lors du tragique incendie de l'Innovation en 1967.

Pour les magasins du sculpteur orfèvre Wolfers, Rue d'Arenberg, le programme du bâtiment était complexe. Réaliser le plan en tirant tout le parti artistique et constructif possible, c'était démontrer une compétence et une expérience considérables pour sortir au mieux des intérêts de tous. (p.194, fin du § 1) Horta avait dû livrer un nombre de plans inusités en raison de la complication de la structure métallique qui variât à chaque étage. (p.195, § 2, 3 dernières lignes)
Considérablement transformés, les magasins Wolfers abritent actuellement les locaux de la KB.

Seul survivant des grands magasins bruxellois construits par Horta, les Magasins Waucquez de la Rue des Sables sont devenus le Centre Belge de la Bande Dessinée.

Le pavillon du Congo

Elaboré essentiellement en 1898 par Horta pour l'Exposition universelle de Paris en 1900, ce Pavillon du Congo resta à l'état de projet.

Hôtel Aubecq

520 Avenue Louise, Bruxelles

L'Hôtel Aubecq était une des œuvres dont Horta s'enorgueillissait. Jamais client et architecte ne furent plus reconnaissants l'un envers l'autre, jamais non plus famille ne fut mieux d'accord pour aimer la maison et y vivre. (p.120, dernier §)
La maison fut démolie en 1950, comme la plupart des hôtels de maître de l'Avenue Louise ; le mobilier dispersé entre musées et collectionneurs. Une partie de la façade, démontée, attend toujours un remontage, ainsi en témoignent les deux travaux d'étudiants en architecture de la Cambre que nous présentons ici et qui datent des années 1970.

Envoyez-moi un e-mail lorsque des commentaires sont laissés –

Vous devez être membre de Arts et Lettres pour ajouter des commentaires !

Join Arts et Lettres

Commentaires

  • Merci à vous de cette information et des renseignements relatifs à la carrière d' Horta .
This reply was deleted.

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles