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Gaston Godfrin, poète oublié


Il était vital pour moi de ramener à la lumière du présent ce poète belge, originaire de Neer-Heylissem.
Il publia son premier recueil en 1950. Le dernier, il ne le vit pas paraître. Sa femme, Vony, son épouse de toute éternité veillera à le faire éditer. Son titre: 'L'heure équilibre' paru aux éditions ' LA DRYADE'.

Voici quelques extraits de cette 'HEURE ÉQUILIBRE':

Au fort du rêve

Ourle ton âme
D'orages verts,
Recouds de flammes
Le cœur ouvert
Qui, sous le marbre,
Corne l'oubli.
Crois en ton arbre
Malgré Midi
Brûlant les feuilles.
Au fort du rêve,
Que tu le veuilles
Ou non, se lève


La folie d'être


Gaston Godfrin


L'heure équilibre


Peut-être, oserai-je mourir
Un rêve fou entre les dents,
Comme un faucon dans l'air ardent
Et que Midi vient éblouir.

Je grifferais la peau du ciel
D'un grand coup de songe affûté
Au diamant de mes étés
Quand giclent les roses de sel.

Mes dieux à peine éteints fuiraient
Sur d'asiatiques cavales;
Je volerais à ras d'étoiles,
Piqué d'orages et de forêts.

Sevré de l'arbre aux apparences
Comme l'écho de son métal,
Je peuplerais mon champ spectral
Des photons d'or de mon enfance.

Je planerais longtemps ainsi
A voir naître l'heure équilibre
Où sur le corps, l'âme éclôt, libre,
Et le calcine au flanc d'un cri.


Gaston Godfrin


Le transétoiles


Je prendrai le transétoiles
A la tombée des regrets
Dans la gare provinciale
Qui ne compte plus d'arrêt.
Par un beau clair de coeur
Comme il en fait quand on prie,
Les volets verts du bonheur
Redescendront sur ma vie.
Dans mes valises, l'amour,
Torturé comme les rues
A la queue des vieux faubourgs,
Se souviendra de la nue
Où il faisait bon rêver
Entre une lune bien rousse
Et un brin de vent bleuté.
Sans sous, je paierai ma course
Avec l'air grue du voisin
Qui n'a jamais rien compris
A l'horaire de mes trains.
Le quai désert, mes amis,
Attablés à mon passé,
Mâcheront un pain d'épeautre,
Se boiront morts pour chasser
Le vide qui remplit l'autre.
Je brûlerai les signaux
Où tout songe est un flambeau
Des nuits ferrées de folie
D'où fusent nos autres vies.
La Terre me croisera
Qui fut l'arc de mes poèmes;
Brillant de mille carats
Y dansera ma bohème.
Comme un pays de moineaux
Peuplé de vertes prières,
A Dieu tirant ses rideaux
Je tendrai ma foi première.
Je prendrai le transétoiles
A la tombée des regrets
Dans la gare provinciale
Qui ne compte plus d'arrêt.

Gaston Godfrin


Oubli

Comme une armée de pas longtemps en marche
Comme dans les branches du poème
Les mots assassinés
Comme on descend ses Champs-Elysées
Dans une coque de bois mort.

Oubli

Retourner soi-même
A la vague première
Comme la première mer.

Oubli

Chance de n'être
Qu'une rumeur à naître
Dans le silence fruité
D'un grand songe d'été.




....A Gaston Godfrin mon grand-oncle
....mon maître
....celui que je n'oublierai jamais.



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