EXPOSITION : FABRICIA LEPOUTRE
Après un parcours de globe-trotter et de grands changements dans son existence, Fabricia Lepoutre renoue, après des années de silence artistique, avec la peinture. Elle façonne un univers chargé d'émotions, caractérisé par un style propre. A travers ses toiles, on voyage dans la Bretagne qui est devenue son environnement quotidien. Rencontre.
Qui êtes-vous ?
Je suis née à Quito en Équateur le 24 avril 1961 et je vis actuellement à Penmarch dans le Finistère, une belle région de Bretagne. Tout jeunes, mes frères et moi avons été initiés à la peinture par notre maman, qui était artiste peintre. Après mon bac, j’ai quitté l’Afrique du Sud, où j’ai vécu dix ans, pour suivre un cursus d’une année à Paris, puis de trois ans à la Ringling School of Art and Design en Floride, où j’ai décroché mon diplôme d’illustratrice en 1984. De retour en France, j’ai gagné ma vie dans une imprimerie durant une douzaine de mois, mais la peinture me manquait et je m’y suis mise à temps plein. Les expositions ont commencé à se succéder dans le Nord où je vivais alors en compagnie de mes quatre enfants, A l’époque, je peignais surtout des natures mortes, des intérieurs de maisons et des représentations de marchés africains très colorés, thèmes influencés par mes nombreux voyages.
Vous a-t-on soutenue dans votre parcours artistique ?
Mon grand-père et ma maman m’ont beaucoup aidée dans mon travail, ainsi que mes enfants. Ils étaient présents pour donner un avis, me conseiller et m’encourager à ne jamais baisser les bras. Sans eux, rien n’aurait été pareil !
Votre style a évolué en 2027. Que s’est-il passé ?
Chaque existence connaît des changements d’orientation. A vrai dire, je n’ai jamais réfléchi à un plan de carrière et j’ai toujours peint instinctivement ce qui me plaisait. Pourtant, je sentais que je devais évoluer. Je me suis mise à représenter ma Bretagne, avec ses maisons de pécheurs, la mer, ses places, ses ports, ses rochers, son ciel chargé ...
Quelle technique pratiquez-vous ?
Je travaille essentiellement à base d’acrylique, de craie, de pastel et de peinture caséine. Quant au support, il s’agit de lin épais. J’ai découvert la caséine grâce à mon compagnon, qui est décorateur d’intérieur. Il l’utilise régulièrement et j’ai tout de suite eu un coup de foudre pour cette matière. Pour celles et ceux qui l’ignorent, la caséine est un mélange complexe de protéines obtenues à partir du lait ou de protéines végétales. Depuis des centaines d'années elle est également employée comme liant des peintures et des colles. Elle se présente sous la forme d’une poudre blanche, qu’il faut diluer avec de l'eau. Son traitement apporte un effet magnifique sur les surfaces mates.
De quelle manière êtes-vous entrée en contact avec Espace Art Gallery ?
J’ai eu la surprise de trouver un mail du patron de cette enseigne. Il me proposait un rendez-vous pour parler de mon travail et pour, éventuellement, organiser une exposition à Bruxelles. Sans trop réfléchir, j’ai répondu, en me répétant que cela ne m’engageait aucunement d’accepter un tête-à-tête avec ce monsieur. Sur place, j’ai découvert un professionnel attentionné et qui avait l’air de bien connaître les rouages du métier, avec un contrat clair, dans lequel tout était millimétré afin d’éviter les différent ultérieurs. Que dire de plus ? J’ai emporté les documents chez moi, afin de les relire au calme et pour en discuter avec mon compagnon. Puis, je me suis lancée et j’ai signé !
Qu’allez-vous proposer dans le cadre de votre exposition ?
J’ai rassemblé des toiles qui correspondent à ce que je vis, à ce que je ressens et à ce que j’ai envie de montrer de mon travail. Le public aura l’occasion de découvrir tout un pan de ma Bretagne, qui bouge, qui chahute de partout et qui, paradoxalement, affiche un apaisement qui contraste avec ses turbulences.
Les œuvres de Fabricia Lepoutre sont à découvrir à Espace Art Gallery du 3 au 27juillet 2025. Référez-vous à tous les détails pratiques mis en ligne sur le site www.espaceartgallery.eu
Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles
Propos recueillis par Daniel Bastié
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