Adossé à l’arbre, assis sur la pierre,
Visage tendu à la douce lumière,
Sous Janvier tenace qui ne désarme pas
Ni n’effraie le subtil lézard près de moi,
Me vient une lueur qui vite s’estompe.
Plus rien alors de me tente ni ne compte :
Ni le fer pointu d’un songe nostalgique
Ni l’enfer têtu d’un rêve bucolique !
Mes paupières fondent sous le brillant éclair,
Au loin une aile bruisse et chante l’hiver.
Mes épaules glissent au vide du conscient,
Au vent encore tiède je plane doucement.
Telle un léger nuage  à l’élan décousu
Une image traverse ce vide absolu.
Je souris à cette audacieuse intruse,
Fourbue, honteuse  de sa  fine ruse,
Et lui tend avec miséricorde la main
L’invitant poliment à passer son chemin.
Ainsi voyez-vous , ne faudrait-il plus souvent
Convier le vide  à la table des  tourments  ?