Ô larmes desséchées ! Comment vous retrouver
Alors que cette fois j’ai besoin de pleurer
Et vous voir arroser ce cœur aride de plaintes,
Cette bouche dont la parole a oublié l’adresse ?
Comment ne pas pleurer cet oiseau qui était
Hier encore symbole de l’envol et des joies ?
Comme si d’être orpheline très tôt n’avait suffi,
Ou de perdre de suite trois embryons sans noms
Etait un moindre mal pour l’âme prisonnière
Du silence des morts des vieilles traditions !
« Se plaindre, lui dit-on, n’est pas bon pour une femme
Dont l’éducation doit l’élever sans vacarme
Pour qu’on célèbre dans le silence sa patience ! »
Et pleuvent les parallèles aux prophètes et aux saints !
Jusqu’à ce que le Moi s’emmure dans le silence
Et dans l’abnégation disparaisse tout Non !
Cet oiseau qui hier faisait la joie de tous ;
Beau, joyeux, élégant, bon vivant et parfait,
Ne vole que d’une seule aile, les pieds quasi liés,
Et regarde peiné sa nichée quémander
Jeux, soins et attentions, est-ce trop demander ?
Trop, bon Dieu, pour l’oiseau de daigner lui laisser
Aux moins ses deux petites ailes pour pouvoir caresser
Ce duvet qui rappelle sa vieille mobilité ?
© Khadija ELHAMRANI, vendredi 03/5/2013.
Commentaires
toujours aussi beau Khadija...Amicalement...Loïc
très bien écrit mais la question est : qu'est ce qu'il y a derrière ces mots - une douleur extrême - un appel !!!
Khadija ELHAMRANI -
Je ne sais pas si ton ancienne page sera encore visible ou pas. Celle ci.
Aië !
Il faudrait sauver toutes tes merveilles.
Est-ce que Robert Paul pourrais t'aider à dupliquer les anciens billet sur la nouvelle ?
Peut être ce serait abuser de sa bonté... ?!
Va chez chacune de nous que nous te faisions la fête !
Je sais par expérience personnelle, combien la différence est grande entre se nourrir de philosophie (ici l'Ataraxie prônée par un grand penseur persan...) et réussir à la mettre en application au quotidien...
Loin de moi, donc, de me positionner en donneuse de leçon, j'éprouve simplement le besoin de communiquer quelques vers consolateurs, ou du moins censés témoigner de ma compassion à notre "Lumière d'orient" :
Pour le sage, tristesse et bonheur se confondent,
Comme le bien, le mal, qui partagent le monde.
Il prend d'un cœur égal le bonheur qui survient,
Et la peine qui frappe et qu'il n'attendait point.
Omar Khayyam
Vous exprimez ici une complainte douloureuse que nous savons fraternelle, pour lors en gris. Mais ce cri est tellement empli d'empathie qu'il reste néanmoins bon espoir car l'affection y est tellement présente. Et cela est l'essentiel.
Fleurs de mots à fleur de peau.
Qu'il faut parfois un long cheminement pour s'extirper doucement de son enveloppe larvaire, s'étendre progressivement, s'imbiber du suc de vie, avant de voir les ailes d'une demoiselle se déployer.
Avec tout mon amitié.
Chère Khadija,
Toi qui prodigues si souvent des paroles apaisantes, reçois à présent toute notre affection.
Le malheur frappe à notre porte, aveuglément.
L'oiseau blessé va se réfugier dans le chaleur du nid, lissera ses plumes endolories, et, entouré de l'amour des siens, retrouvera du courage et de la volonté.
Courage Khadija.
Chère Khadija,
Enfin tes si jolis mots prennent sens ...
Je comprends aujourd'hui ce poème où tu te désoles
pour ta petite soeur !
Que cette épreuve trouve une amélioration, si possible.