J'aimerais vous faire découvrir & partager le travail qu'Albert Hartweg consacre avec passion au thème des livres. Il nous "raconte" de somptueuses histoires de papier,de vieux livres, d'ateliers et autres lieux de mémoire où règne une atmosphère pleine de nostalgie et de poésie...
Le lien : https://www.scribest.fr/article-186-empreintes
Le livre présente également trois beaux poèmes de Lionel Droitecour - disparu depuis peu - et je vous propose celui qui se trouve page 52 de la publication :
PORTE CLOSE
Le libraire a fermé, sa boutique est déserte ;
On n’a pas tiré le rideau : une affichette
Invite le chaland à passer son chemin.
La vitrine est vidée mais, en regardant loin,
Dans la pénombre on voit volumes oubliés...
Comme jonchée d’automne à l’air de supplier
Le vent qui la chahute et pousse son murmure ;
Un titre, deviné, fait comme une échancrure
En mon cœur attristé face à la porte close.
Hier je portais là mon âme un rien morose,
Essuyant ma tristesse aux pages des vieux livres.
Comme un prince indulgent, magnanime, délivre
Un mortel de ses fers, j’emportais quelquefois
Une âme dissidente accordée à ma voix ;
Échangeant la poussière en la vieille boutique
Pour celle de mon antre où sont mes chœurs antiques.
Et, parmi leurs pareils, entre mes rayonnages,
J’appareillais ces mots à mille autres voyages,
Spectateur immobile appuyé au lutrin
Où mon âme tranquille espérait le matin.
Lionel Droitecour(*)
(*) voir aussi p. 18 et 66.
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