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administrateur littératures

Ecrivains et auteurs, soyez fiers...

  Ah l'écriture! C'est penser, imaginer, chercher, encore réfléchir, se documenter mais c'est surtout créer! D'une toute simple idée, qu'elle soit basée sur un fait réel ou relevant du domaine du fantastique ou de la SF, peut germer un ouvrage puissamment structuré de plus de 300 pages, derrière cette structure toute une constructive réflexion avec à la clé un scénario parfois sophistiqué pour des personnages malmenés et hauts en couleur. L'écrivain? Un créateur!

  Mais le manuscrit une fois clôturé vient alors - si l'on est réfléchi et quelque peu consciencieux - la relecture, le contrôle méticuleux de l'oeuvre - excusez du peu! - accompagné à l'occasion de sueurs froides dignes d'un Hitchcock: ce mot est-il bon? Cette phrase est-elle correcte? Cette expression est-elle appropriée? Juste? Adéquate? Existent notamment les fautes grammaticales et les fautes de style, le créateur n'étant point à l'abri d'une coquille à moins qu'il ait le cerveau connecté à une mémoire périphérique équivalente au gros Robert. L'écrivain? Un correcteur de premier ordre...en théorie!

  Vient ensuite le temps - parfois de l'ordre d'un siècle dans l'esprit du candidat à la publication - de la prospection d'un éditeur et l'on commence par les "aristos-éditeurs" avant de descendre progressivement - dans 98% des cas - vers les "populos-éditeurs" - si je peux me permettre cette expression... - si par malchance (?) le manuscrit devenu tapuscrit se faisait refouler. Jeter. S'y faire? S'y habituer? Si l'on n'est point une personnalité en vue ou si l'on n'a point ses entrées chez l'un deux notamment. L'écrivain? Un croisé des temps modernes!

  Votre texte est subitement - Oh miracle! - accepté par un éditeur quel qu'il soit? Sautez de joie même si l'aventure, une aventure digne d'un Indiana Jones, est loin d'être terminée! Sautez de joie car vous allez être publié...et lu par vos amis et vos connaissances au minimum! Aventure loin d'être terminée? Car il faut d'abord lire et décortiquer toutes les clauses, grandes et petites, du contrat pour ne pas se faire avoir, rouler en d'autres termes; ensuite l'éditeur ou le prestataire de services peut exiger des retouches, voire un sérieux remaniement pour que l'oeuvre soit à ses yeux acceptable, c'est-à-dire "commerciable", c'est ainsi avec bien des maisons d'édition. L'écrivain? Un véritable aventurier!

  Enfin publié mais la promotion n'est pas suffisamment poussée? La visibilité de l'ouvrage, médiocre, ne mène pas loin? Les libraires le dénigrent ou votre livre passe complètement inaperçu? L'auteur n'a point une belle et forte image - capitale malheureusement - porteuse ou on ne le voit que trop peu en photo malgré la qualité, tant sur le fond que sur la forme, de son récit? Il doit alors... Vous devez alors vous retrousser les manches, partir sur le terrain, celui du numérique comme sur l'autre, pour vous faire connaître, diffuser, apprécier, reconnaître et tout et tout... un parcours du combattant! L'écrivain? Un producteur-présentateur-animateur-agent littéraire, personne multiples talents obligés! C'est dur, épuisant, stressant? Votre motivation, votre endurance, votre patience sont mises à rude épreuve? Soyez fiers malgré tout!

  Créateur, correcteur, croisé, aventurier et auto-agent littéraire, l'écrivain a du mérite, énormément de mérite mais beaucoup ne voient point - ou si peu - les efforts accomplis derrière une parution, une publication. Ecrivains et auteurs, vous êtes des héros et soyez fiers malgré les difficultés rencontrées et quel que soit le type d'éditeur qui vous a accepté: le fruit de votre réflexion si longue et si ardue est publié! Que ce soit en livre papier ou en format numérique, le résultat est à présent visible, à la portée de tous! Vous visez le succès? Comme les droits d'auteur ne sont généralement pas très élevés - signalons-le au passage! - , il faudra dans ce cas vous entourer d'une petite équipe énergique et efficace pour promouvoir et mettre en valeur votre livre ou vous métamorphoser en vendeur hors pair, une stratégie d'enfer à l'esprit!

  Mais, en fait, ne vous êtes vous point rendu compte que c'est déjà un succès d'être publié même si vous avez payé pour? Car vous avez créé, trouvé l'idée, les mots, les phrases! Bravo et mes sincères félicitations! Un ultime conseil si vous comptez vous jeter dans l'écriture - car c'est une plongée en apnée- ? Faites-le principalement pour vous-même, pas pour gagner des euros! Trouvez votre style, votre genre de prédilection; si vous y croyez, en vous et en votre talent, cela se verra ,cela se remarquera et l'on vous suivra! Votre imagination et votre enthousiasme? A mettre instinctivement en avant et surtout soyez FIERS de vous, de vos bébés! En conclusion? Point de lamentations...à moins que vous ne vous prénommiez Jérémie! Merci à tous de m'avoir lu jusqu'au bout!

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Commentaires

  • administrateur littératures

    Excellent billet, Gil, un tout grand merci, et très pertinent!

    Cordialement,

    Thierry-Marie

  • Bonjour Thierry Marie

    Est-il une seule entreprise humaine qui puisse échapper à la critique ? Vous conviendrez je pense bien qu’il n’y en a pas à moins de considérer que tout ce que fait le genre humain est toujours formidable, ce qui n’est évidemment pas du tout le cas. Je ne vois donc pas pourquoi il faudrait considérer la littérature comme un domaine d’exception où tous les pratiquants seraient des personnes de qualité supérieure, animées des mêmes et bonnes intentions et pouvant être légitimement fiers de ce qu’ils font. Je pense en tout cas que l’époque n’a de quoi être fier de l’état de sa littérature vu le nombre restreint d’écrivains qui peuvent vivre de leur art sans y perdre leur âme, vu le nombre de librairies qui disparaissent, vu le nombre de réseaux sociaux consacrés à l’écriture avec nombre d’écrivains météores, réseaux qui ne durent et deviennent vite des champs de bataille pour quelques égos surdimensionnés qui ont tôt fait de se transformer en cimetières d’œuvres abandonnées sans personne pour les lire, les commenter, vu ce qui a du succès, fait de gros sous mais qui est loin s’en faut un gage de qualité littéraire et de responsabilité morale ou philosophique, vu le manque de solidarité de bien des écrivains aussi dont on ignore souvent combien ils peuvent être suffisants ou féroces vis-à-vis des autres, chose que j’ai apprise à mes dépens plus d’une fois.

    Ceci étant dit, je ne suis absolument pas pour rester braqué sur tout ce qui est mauvais, médiocre ou insignifiant en littérature comme ailleurs et me priver du meilleur qu’on puisse y trouver, à aimer des textes, des auteurs qui parlent juste, fort, qui provoquent ou raffermissent la réflexion, l’élan du meilleur ou à exercer cet art ou plutôt cet artisanat d’écrire qui n’est en rien facile, loin s’en faut, mais qui peut nous libérer de bien des choses, et nous apprendre finalement qui nous sommes. Ainsi je comprends tout à fait votre démarche d’encouragement à ceux qui écrivent, puisque c’est ma démarche depuis plus de dix ans d’encourager mon entourage à écrire régulièrement. Je  vous suis tout à fait pour tout ce que vous évoquez de l’écrivain aventurier qui doit faire avec beaucoup d’obstacles avant de pouvoir publier son œuvre sur papier ou sur le net sans avoir à en rougir, à supposer que ce soit un but à atteindre. Je vous suis tout à fait pour dire qu’en arriver là, c’est déjà beaucoup, énorme … Je vous suis aussi pour parler d’enfants, de bébés pour ce qui concerne ses productions écrites. Même si on se rend compte qu’elles sont plutôt mal nées, mal fichues, accidentées, il faut les défendre telles qu’elles sont comme on le ferait pour des enfants qui ont des problèmes mais qui ont le droit de vivre. Il ne saurait y avoir d’œuvres parfaites, et qui veut écrit à merveille se trompe, nous ne pouvons écrire qu’à chercher encore et encore pourquoi et comment dire les choses, à qui s’adresser et si ça vaut la peine de le faire …  Pour conclure tout provisoirement, je dirai que la littérature a plus que jamais besoin d’être un art de l’exigence des contenus et de l’obstination du genre humain à vouloir vivre, défendre le monde vivant, la mémoire de nos chers disparus et dépasser tout ce qui nous ronge, nous met en colère, en souffrance, en désespérance bien trop, bien plus qu’il ne faut ..      

     

    Bonne journée. Amitiés. Gil

  • administrateur littératures

    Un tout grand merci pour la publication de ce billet, Monsieur Paul!

    Cordialement,

    Thierry-Marie

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