ANTONIETTA CORTI DI CURIO : EXPOSITION
Antonietta Corti di Curio fait partie de ces artistes complets. Elle travaille avec la même aisance sur bois, papier ou toile. Sa technique, souvent mixte, lui permet d’allier les matières. Elle trouve son inspiration dans le monde qui l’environne ou dans le cadre de voyages à l’étranger. Tout la conditionne et rien ne l’endigue ! Rencontre.
Qui êtes-vous ?
Je suis originaire de Curio, un petit village pittoresque du Tessin en Suisse italienne. J’ai étudié à Berne, puis j’ai vécu et travaillé à Vevey en Suisse romande et à Londres. Les circonstances ne m’ont pas permis d’entamer des études d’art ou d’architecture comme je l’aurais souhaité. J’ai néanmoins utilisé toutes les opportunités pour explorer les aspects culturels et artistiques, là où je me trouvais. Depuis fort longtemps, je me suis installée à Bruxelles, où j’ai exercé diverses professions : journaliste, chercheuse pour ses multinationales, puis dirigeante de fédérations internationales et européennes. J’ai eu l’opportunité de visiter une cinquantaine de pays, autant en Europe, en Amérique du Nord et latine, qu’en Asie. Artistiquement, je suis autodidacte, même si j’ai eu, au cours des derniers trente-cinq ans, la chance d’apprendre une série de techniques en allant à la rencontre d’ateliers, d’artistes et d’académies en Belgique. À la Rhok Academie, je me suis initiée à la bijouterie, non pas pour créer des bagues et des colliers, mais pour maitriser la soudure pour mes fils de récits, dont certains sont exposés à Espace Art Gallery.
Qu'est-ce qui vous inspire le plus dans votre travail artistique ?
Ce qui me touche profondément devient source d’inspiration. Certaines personnes en particulier, l’opéra, les paysages de mes lieux d’origine et certaines œuvres d’art de toutes les époques confondues.
Comment décririez-vous votre style ?
Je ne m’attache à aucune étiquette. Je suis adepte d’une liberté totale et cette position se reflète dans mon travail, qui se veut à la fois éclectique et mû par la curiosité, autant que par le plaisir de la découverte permanente.
Y a-t-il un artiste ou un mouvement artistique qui a influencé votre parcours ?
Sans aucune hésitation, Pablo Picasso se situe au sommet de ceux que j’admire. Il ne s’est jamais installé dans un système. Il est toujours allé de l’avant pour tester, expérimenter et trouver, comme il le disait lui-même. Malgré tout ce qui a été raconté sur l’homme et son rapport aux femmes depuis quelques dizaines d’années, sa liberté, sa créativité et son assiduité au travail en ont fait un immense créateur. Vraisemblablement, le meilleur de tous ceux que le XXe siècle a engendré ! A huit ans, alors malade et alitée, mon père m’a offert un livre sur ce peintre et j’en suis tombée admirative au plus haut point. Quasiment amoureuse. Pour moi, il était clair que quelqu’un capable de créer ainsi des mondes sans barrières ne pouvait être qu’heureux. Je n’ai jamais cherché à l’imiter, parce que personne ne peut l’égaler. J’ai suivi ma propre voie, qui demeure une quête constante. Plus tard, j’ai découvert d’autres artistes, dont ceux de la Renaissance et les post- impressionnistes, inventeurs d’un nouveau langage. Comment taire aussi l’impact qu’ont eu sur moi les expressionnistes : Ernst Barlach, Käthe Kollwitz, August Macke, Egon Schiele, Emil Nolde, Chaïm Soutine, Léon Spilliaert, Lucian Freud, Jawlensky et bien d’autres, dont l’utilisation de la couleur ne peut que troubler. Enfin, l’art brut s’est avéré un nouveau choc esthétique, de même que le Street Art !
Quelle est votre technique ou médium préféré ?
Cela dépend du moment et il s’agit là d’une de mes faiblesses puisque, dès que j’ai expérimenté une méthode, je dois impérativement en tester une nouvelle. Je pense qu’un artiste devient plus lisible s’il balise sa route, se positionne avec un style pour devenir immédiatement reconnaissable et trouve sa signature. Mais, la vie me paraît trop courte pour résister à la tentation d’autres voies empiriques. J’ai donc commencé à travailler avec des pastels secs, pour passer à l’huile. Ensuite, j’ai embrassé l’acrylique et, en parallèle, je me suis mise à concevoir des œuvres en fil de cuivre.
Quelle émotion ou message cherchez-vous à transmettre ?
Je n’ai jamais eu la prétention de véhiculer quoi que ce soit et ne revendique rien. J’essaie d’apporter du bien-être à travers mes créations. Il suffit d’écouter les informations ou de les lire dans les journaux pour se rendre compte que notre monde souffre, que les gens sont angoissés et ne sont jamais satisfaits. Si je parviens à apporter de la sérénité et du réconfort, je suis déjà suffisamment comblée en tant qu’artiste.
De quelle manière êtes-vous entrée en contact avec Espace Art Gallery ?
José Duchant, conseiller artistique, a découvert une partie de mon travail lors d’une de mes nombreuses expositions et m’a conviée à pousser la porte d’Espace Art Gallery, pour discuter des modalités du contrat, Démarche précédée par une visite de mon atelier et suivie par un accord pour fixer une date d’installation de mes œuvres. Voilà !
Qu’y présentez-vous ?
J’expose des travaux faits de fils de cuivre soudés et appliqués sur un arrière-plan coloré, puis encadrés. Il y a aussi deux sujets en fil de cuivre à suspendre, installés à une certaine distance, pour qu’ils projettent leur double en ombre sur le mur. Les œuvres encadrées mesurent 60cm sur 60cm.
Qu’attendez-vous de cet accrochage ?
Je suis toujours curieuse de l’interprétation des visiteurs. Entendre ce que raconte le public est extrêmement constructif. Puis, il existe ce plaisir incomparable de détecter les petites lumières dans son regard, un sourire ou un enchantement sur ses lèvres.
Découvrez les œuvres d’Antonietta Corti di Curio à Espace Art Gallery du 1er au 31 mai 2025. Référez-vous à tous les détails pratiques mis en ligne sur le site www.espaceartgallery.eu
Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles
Propos recueillis par Daniel Bastié
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