Il arrive souvent que l’on me présente en qualité de « Critique » littéraire titre que je réfute en préférant, s’il me fallait une qualification, celui de « chroniqueur ». Je n’aime pas la critique, je préfère l’observation positive c’est-à-dire, souligner les écrits qui offrent aux lecteurs quelques bonnes raisons de sacrifier le temps nécessaire à la découverte d’une plume intéressante.
C’est en parcourant « Cœur en os » que s’est dévoilée l’ambiguïté de mes choix.
Disons-le sans détour, avec « Cœur en os », Anaïs Votquenne propose une histoire des plus ensorcelante. Le sujet est original, le suspense est au rendez-vous et l’aventure aurait pu nous porter à ne plus nous détacher du livre.
Je ne puis m’empêcher de penser que l’auteure s’est peut être montrée impatiente de passer du stade « manuscrit » au besoin d’être éditée. J’ose croire qu’un travail de fond aurait couronné son roman au même titre que les romans de J. K. Rowling. Même si le sujet n’a rien à voir avec les aventures d’Harry Potter, les idées de l’auteure portent notre imaginaire à s’étonner de chapitre en chapitre.
Passer d’un monde à l’autre, entendez « mondes parallèles », luttes de pouvoir, machiavélisme, fidélité, alliances et j’en passe sont des piments savamment dosés, le juste ce qu’il faut pour nous permettre de nous évader le plus loin possible de notre réalité (quoique !)…
Un premier reflex me poussa à passer le livre sous silence si l’originalité et la fraicheur n’éveilla mon intérêt.
Les raisons de mon hésitation résident en des phrases parfois trop longues, des répétitions inappropriées ou des dialogues éloignés du naturel. Une impression fugace qui me laisse penser que la fluidité de lecture a été délaissée par facilité. C’est agaçant et déconcentre le lecteur le poussant parfois à refermer l’ouvrage. Pourtant, malgré ces quelques faiblesses, il faut bien avouer que l’aventure reste à ce point passionnante qu’elle nous emporte à terminer l’ouvrage.
Anaïs Votquenne est une auteure à l’imagination aiguisée. Une nouvelle génération qui place l’histoire en priorité. Je dirais que l’œuvre mérite le détour malgré ses péchés de jeunesse (qui n’en a pas ?).
Je suis intimement persuadé que si l’auteure voulait s’en donner les moyens, elle réussira à se faire une place parmi les incontournables et les « best-sellers » contemporains…
L’avenir nous le dira, je ne manquerai pas de suivre Anaïs Votquenne tout au long de son évolution car quelque chose me dit qu’elle parviendra à nous surprendre. Madame Anaïs Votquenne, je vous souhaite le plus joli chemin littéraire, voir cinématographique qu’il est possible de parcourir… Après tout, qui suis-je pour porter jugement ? A mon âge les habitudes s’installent, c’est peut-être l’une des raisons de mes hésitations.
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