L’automne s’est enroulé, dans un manteau de feuilles,
Vaincu par la froidure d’un hiver insensible,
Qui étend sa rudesse à tous les portefeuilles,
Vidés de leur contenu par le gel impassible.
Dans un manteau de feuilles, sous des bouquets de branches,
Les animaux sommeillent, pour survivre à l’hiver,
Des sans-abris grelottants, sous une cape blanche,
Moribonds qui ne feront pas, la Une des faits divers.
Sous des bouquets de branches, glacés des morsures du vent,
Les regards grésillés s’éteindront dans la mort,
Du froid de leurs entrailles, malheureux morts-vivants,
Rejetés dans le combat des exclus, sans remord.
Glacés des morsures du vent, les bois sont en dormance,
Tandis que dans les villes, par des rafales givrées,
Humblement, les mains mendient une maigre becquetance,
Espérant de la compassion, pour leur vie désœuvrée.
Les bois sont en dormance, dans la jungle des sans collier.
Etendus sur les bancs publics, ou errants dans le brouillard,
Les délogés de l’hiver cherchent des lieux hospitaliers,
Pauvres en abondance, pour les miséreux guignards.
Dans la jungle des sans-colliers, les relents des égouts,
Couvrent les fumets exquis, des ripailles voisines,
Au cœur de l’indigence, qui ronge les pousse-cailloux, (*)
Abonnés aux poubelles, près des arrière-cuisines.
L’automne s’est enroulé, dans un manteau de feuilles, sous des bouquets de branches.
Glacés des morsures du vent, les bois sont en dormance, dans la jungle des sans-colliers aux relents d’égouts.
*pousse-cailloux : (vieux) Celui qui marche beaucoup à pied.
Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.