Pardonnez-moi si je vous lis si peu... car ça bouillonne en moi et ça doit sortir, alors j'écris quand je ne m'enflamme pas dans le débat... Et quand je vous lis et que ce que vous dites ouvre une porte, c'est terrible !... Alors j'écris à mon tour non pas des idées que je vous piquerai... mais à propos de ce que j'ai vu au-delà de la porte que vous avez ouverte, à propos de ce que vos propos font s'engouffrer en moi ou rejaillir de lectures passées et travaillées.
Pour comprendre ce que je veux dire ici voici mon dernier billet de mon blog de scIence, texte intégral sauf modifications éventuelles ultérieures (c'est né de la rencontre entre un raz-le bol d'entendre parler des 5 sens et de cette réalité augmenté pour laquelle plaide ce mouvement qui porte le nom horrible et doctrinaire de transhumanisme (informations ici (article de Laurent Alexandre, fondateur du site Doctissimo) ou là (wikipédia)) :
On aura pu s'étonner de la place d'un poème dans ce blog de scIence... La poésie en tant qu'art, c'est-à-dire "faire", est pour moi le moyen de rester connecté au Réel sans tomber dans les aspects théoriques que la science, qui prend une large partie de ma vie, suscite en général, et contre lesquels je lutte, rejetant leur allure séduisante et confortable.
À notre terrible époque technologique l'art devient une obligation pour ne pas déconnecter.
Nos écrans multiples et variés nous déconnectent voilà la réalité !
Tomber dans l'illusion de la réalité augmentée par exemple sera une tragédie pour l'humanité* si certains ne conservent pas le lien direct avec leur entité périphérique.
[* Même Bill Gates qui n'est pas pour rien dans cette histoire le dit à ce propos du transhumanisme : "Je ne comprends pas que les gens n'est pas peur."]
Mais, c'est quoi l'entité périphérique ?
En deux lignes car il me faudrait sinon plus de 20 pages :
ma périphérie s'étend à ce que je peux goûter (en moi donc), toucher avec mes doigts (pas très loin de moi donc), sentir (avec mon nez), puis entendre, puis, en allant tout à coup beaucoup, beaucoup plus loin, voir (avec la vue je prends conscience que ma périphérie est cosmique...).
C'est le message des fameux cinq sens : le simple élargissement physique des moyens de perception de mon être donc de l'espace dont je peux être conscient (même si dans cet espace se déroulent des faits qui m'échappent : rayonnement cosmique ou simplement la présence des clés que je cherche.
Et encore, ne sont-ils que 5 comme on le lit encore bien trop souvent alors que notre organisme perçoit sans peine la chaleur extérieure, son propre équilibre, ses propres mouvements et les mouvements extérieurs qui lui sont imposés, et même son état de vie ?
N'avons-nous pas aussi une perception sensitive de la réalité de l'autre avec qui l'on parle, bien au-delà de sa simple apparence ?
Comment percevons-nous ses pensées pourtant parfois si mal exprimées ?
N'accédons-nous pas au sens de ce que l'autre exprime ne serait-ce qu'avec des gestes, des regards, des mouvements qui sont un langage ?
ET L'ON VEUT PARLER DE RÉALITÉ AUGMENTÉE !
Il faut bien noter que chaque écran nous coupe d'un accès au Réel pour nous transmettre le sien, celui pour lequel il est fait et pour lequel il nous offre des données sélectionnées, réductrices à la fonction pour laquelle ses capteurs et programmes informatiques en arrière-plan ont été étudiés.
Une partie de nous est étriquée à notre corporéité, l'autre atteint des espaces que notre conscience usuelle voire intellectuelle ne peut imaginer car il faut pour cela déjà s'ouvrir à l'immatérialité de celle-ci ; mais QUI s'ouvre, la conscience ou l'être qui la porte ?
Cette part non corporelle est fermée à la technologie...
Quand on ne parle que de 5 sens, on limite déjà énormément notre capacité à atteindre le Réel du monde, on la limite à ce qui est plutôt grossier... alors, commençons par développer notre propre potentiel, il verra bien plus vastement que tout gadget technologique orienté.
(article in situ)