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Publications de Lansardière Michel (148)

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La pépite.

12272846495?profile=original"Face au col du Chilkoot pendant la ruée vers l'or en Alaska.

Des milliers de chercheurs d'or empruntèrent cette piste" (1897-1898)

La pépite.

Au fond de la batée, du sluice

Quelques gouttes de rosée, silice

Quête de soi bue au calice

Nuée d'or, rêves et artifices.
Lente procession au Chilkoot Pass

Criblée, vannée, cherchant le sas

Fait d'espoir, dernier carré d'as

Fil d'or au coeur du quartz.

Hommes de boue aux flancs de la Pelada

Loi du plus fort, de l'omerta

Grains de sable broyés à l'arrastra

Fièvre de l'or se riant de la malaria.

Argonautes perdus, inlassable ronde

Barbaresques, parias immondes,

Utopistes, insurgés en rupture de fronde

Porte d'or ouverte sur Golconde.

Quarante-huitards tombés au sacrifice

Est-ce là ta victoire, leur trépas

Espace des vanités, gloria

Or,

Plus vieux meurtrier du monde.

Michel Lansardière

 

Notes :

Les quarante-huitards nés de la révolution de 1848 tuée dans l'oeuf grossirent les rangs des quarante-neuvards (les forty-niners de la ruée vers l'or californienne de 1849).

Arratra : moulin à broyer le quartz aurifère, procédé primitif mexicain d'origine aztèque.

Sluice : auge de débourbage équipée d'une rigole (flume) où des rainures (riffles) ou des grilles (grizzley) sont aménagées pour retenir les paillettes d'or. Le mercure (hautement polluant) est utilisé pour en capter la moindre parcelle (le long-tom est plus court).

La Pelada : une des grandes ruées de la misère et du vice de la fin du vingtième siècle au Brésil (50 000 hommes s'enfoncèrent dans la Serra Pelada au Roraima, la "terre protégée" des Indiens d'Amazonie).

Le col du Chilcoot (1097 m), marquant la frontière entre les Etats-Unis et le Canada, était la voie la plus courtes pour se rendre sur les placers du Klondike (Yukon, Canada). Des certaines d'hommes y laissèrent leur vie (pour les Américains tout ça c'était l'Alaska, où d'autres ruées eurent lieu, notamment à Nome). Un autre col, le White Pass (792 m), offrait un passage aux hommes plus facile, mais plus long, là ce sont surtout des milliers de chevaux qui périrent.

12272846870?profile=original"Prospecteur campant sur la piste de l'Alaska"

Mort ou vif ?

(une autre photo représente un mourant dans les mêmes conditions et une complainte intitulée "The dying Klondiker", le "Klondiker -participant à cette célèbre ruée qui inspira Chaplin- mourant", évoquait un homme mort sur la glace "A Dawson city mining man lay dying on the ice...")

 

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De passage à Paris ? Musées, expositions ne manquent pas. Oui, la foule... Envie de voir des pièces exceptionnelles dans un cadre somptueux, une ambiance feutrée ? alors précipitez-vous au 25, quai Anatole-France, un splendide hôtel particulier vous attend.

Situé entre l'Assemblée nationale et le musée d'Orsay, ce quai fut commencé en 1708 par le prévôt des marchands Boucher d'Orsay, et terminé sous Napoléon 1er.

Cette exposition est axée sur la production de Johann Christian Neuber, orfèvre minéralogiste qui travailla à Dresde dans la deuxième moitié du 18e siècle. Elle est organisée par Nicolas et Alexis Kugel en collaboration avec la Grünes Gewölbe de Dresde (la fameuse Voûte Verte) et la Frick Collection de New York, à Paris jusqu'au 10 novembre 2012 (ouvert tous les jours, sauf dimanche, de 10h30 à 19h00, entrée gratuite).

12272835452?profile=originalExposition Neuber, orfèvre minéralogiste à la cour de Saxe : vue d'ensemble (au premier plan le surtout de Repnine).

Des pièces rares et prestigieuses qui constituent un témoignage unique de la longue tradition du savoir-faire de la haute joaillerie saxonne. Elles appartiennent aux créations les plus abouties du classicisme allemand. Qui verrez-vous : des tabatières et autres galanteries (bonbonnières, pommeaux de cannes, étuis...). C'est tout ? Non, mais patientons.

Neuber travailla moins les pierres précieuses que les pierres fines et autres pierres dures de sa Saxe. Et pourtant par leur choix, leur savant assemblage et la virtuosité de ce maître elles rivalisaient avec les meilleures productions de Paris, capitale du luxe et de la mode, comme en atteste un petit livret manuscrit sur la "Spécification d'une TABATTIERE composée d'un CABINET des PIERRES dans la qu'elle on trouve LXXVII pièces des tres belles Pierres precieuses qui se trouvent au l'ELECTORAT de SAXE faite par Jean Chretien Neuber à Dresde" et qui comporte notamment de l'"Agate de Chemnitz, Bois pétrifié... Ametiste... Caillou de Moriztbourg, Agate de Leisnig...Jaspe... Calcedoine..." Finalement des pierres humbles pour des objets de prestige. oui, mais enchâssées avec minutie et virtuosité, selon la technique de la marqueterie de pierres dures, sur un fond d'or. Chaque boite constituant un véritable cabinet miniature de minéraux combinant luxe, goût et science.

12272835496?profile=originalNeuber utilisait essentiellement des pierres fines de sa Saxe.

Elles se trouvent plus particulièrement aux environs de Freiberg, berceau de la minéralogie avec la première Ecole des Mines dirigée par Abraham Gottlob Werner (1750-1817). Photo L.M.

12272823890?profile=originalAgate de Saxe (Sankt-Egidien ; photo L.M.)

Deux meubles plus imposants attirent d'entrée tous les regards : la "table de Breteuil", pierres semi-précieuses montées sur un fond en porcelaine de Saxe, offerte par l'Electeur de Saxe au baron de Breteuil.

12272836096?profile=originalTable de Breteuil (photo Thomas Hennocque)

12272836456?profile=originalTable de Breteuil (détail) en pierres semi-précieuses de Saxe, plaque de porcelaine de Meissen, bronze doré de trois couleurs, fausses perles, sur âme de bois. Médaillons de porcelaine peints en grisaille par Johann Eleazar Zeissig, dit Schenau (1780). Collection du marquis de Breteuil. Château de Breteuil (Yvelines).

Et un surtout en porcelaine de Meissen de Reptine sur un socle en bronze doré et pierres dures de Saxe dû à Neuber.

Vous n'êtes pas rassasiés ? Et bien cet éblouissant palais vous offre sur trois niveaux bien d'autres découvertes !

Au rez-de-chaussée ne manquez pas entre autres l'étonnant tableau "L'alchimiste" de Joseph Heintz le jeune (1600-1678) et n'oubliez pas que la porcelaine dure, une invention chinoise dont le secret était jalousement gardé, fut réinventée par un alchimiste, Johann F. Böttger en résidence forcée à l'Albrechtburg de Meissen en mars 1709.

Puis vous montez d'étonnements en éblouissements : cabinets d'ébène incrustés de jaspe et d'agate, deux grands cabinets recouverts d'écaille livrant en leur centre un surprenant autel-chambre d'optique, un hanap en ivoire d'une rare maestria, une navette en lapis-lazuli, un gobelet tourné en corne de rhinocéros du XVIIe siècle, des plaques de paesine, albâtre, agate ou lapis peintes, des toiles (une émouvante Artémise, un Saint-Michel terrassant de monstrueux dragons...), des panneaux de stuc recouvert de quartz et coquillages à la manière des grotesques, un Arcimboldo en trois dimensions !, des tableaux de mosaïque de pierres dures (dont un Saint Antoine dans une grotte, une lumière, un rendu, une perspective...) dont certains en micro-mosaïque d'une telle finesse qu'il faut une loupe pour en déceler l'admirable assemblage ! Etc...

Notons que si généralement on confond marqueterie et mosaïque de pierres dures, il existe une subtile nuance entre marqueterie (où l'on utilise des fette, des tranches de pierres dures découpées à la scie selon la forme souhaitée, selon un patron, pour la réalisation du commesso, que les Latins appelaient opus sectile) et la mosaïque (où l'on utilise des tesselles, petits fragments réguliers que l'on assemble à partir d'un carton comme modèle).

Vous l'aurez compris on se trouve là dans un cabinet de curiosités comme il s'en trouve peu, et là face à la Seine !

En plus d'aimables hôtes et hôtesses peuvent vous renseigner.

La galerie J. Kugel  et Floriane Bardy-Ouanaïm ont eu l'obligeance  de me communiquer des photos officielles de l'exposition. Je les en remercie chaleureusement.

Michel Lansardière

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Un petit éclairage sur Georges Rouault (cf. vidéo Albert Roussel illustré par Rouault que vous êtes nombreux a avoir appréciée, ce qui m'a beaucoup touché). N'étant point expert c'est surtout l'occasion d'ajouter quelques illustrations.

Rouault (1871-1958) fut d'abord verrier-restaurateur de vitraux anciens, d'où certainement sa propension à bien cerner ses personnages, leur donnant toute leur forte expressivité. Très religieux,

12272834499?profile=originalSainte Véronique (Notre-Dame-de-Toute-Grâce, Passy, Haute Savoie)

12272835260?profile=originalFlagellation (Passy)

il eut néanmoins pour sujet de prédilection des créatures marginalisées, prostituées notamment sur lesquelles il porte un regard plein de compassion, sans jugement.

12272835497?profile=originalEt il n'a pas ouvert la bouche (Passy)

En cela il assure la liaison entre le fauvisme, les maîtres de la couleur pure (Matisse, Vlaminck, Derain...) et l'expressionnisme allemand, chargé de symbolisme (Kirchner, Nolde, Berckmann...), fortement teinté de pessimisme.

   Si l'on dit de Kees van Dongen (Cornelis Théodorus Marie van Dongen, 1877-1968, dit), qu'il fut un fauve aux griffes rognées (Emil Nolde avait prévenu : "Les oeuvres inoffensives ont rarement une grande valeur", 1907), un mondain (son comportement pendant la seconde guerre mondiale fut également douteux), il reste néanmoins un grand orchestrateur de couleurs, jouant de lumière comme un projectionniste.

12272835888?profile=originalKees van Dongen : Femme au chapeau vert (1907)

C'est certainement pour cela qu'il fut si prisé des célébrités de son temps.

12272836276?profile=originalKees van Dongen : Lucie et son danseur (1911, musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg)

   Inutile de présenter Henri Matisse (1869-1954), sans controverse le maître absolu de la couleur sauvage, le précurseur au parcours exemplaire. Et sa palette reste sa meilleure carte de visite.

12272836880?profile=originalHenri Matisse : Nu (noir et or), 1908 (musée de L'Ermitage, Saint-Pétersbourg)

Pour terminer :

12272837074?profile=originalBouquet (Georges Rouault)

A vous tous,

Amitiés.

Michel Lansardière

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L'arhant.

12272835664?profile=originalL'arhant

 

De l'arhant la lumière sourd

Indifférent au monde qui l'entoure

Théâtre d'ombres, parfaite orchestration de reflets

D'une calcédoine trouble sur le front rond

De l'ascète touchant à la révélation

surnaturelle de la création, mystique creuset,

dans un bleu crépusculaire fantomatique

Tendant l'ostie dans une grande communion bouddhique

Union sacrée du ciel et de la terre

Céleste emprise, station sanctuaire,

Part des songes vouées aux céraunies

Le premier matin du monde n'est qu'un cri.

Michel Lansardière

 

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Songe calédonien

12272824073?profile=originalSonge calédonien

 

Surface lisse, peau serpentine

De ton cortex se dessine

Un front barré de rides

S'écoulant dans leur sablier

Creusant un regard vide

Qui se fixe au-delà du limier

Cherchant dans ses larmes colloïdes

Une bouche esquissée, livide

Un rire à jamais étreint

Dans une gorge nouée

Pétrifiée, aphone, garrottée

Masque de boue énucléé

D'une beauté figée au pilori

Née du hasard, au biribi

Pureté minérale, primidi

Terre oubliée, paradis ?

Aucune lueur ne s'éteind

Dans deux yeux ocelles

Devant tes yeux oscille

Une nuée de mouches noires

Nul vent, miroir de moire

Jardin zen que tu contemples

Qui te cultive et qui te hante

Pierre-aux-masures, improbable temple

Où tes mains jointes, implorantes

Cherchent la trace devinée

De ta propre destinée.

 


Illustration : serpentine métamorphisée (péridotite/dunite) de Nouvelle-Calédonie. J'ai malencontreusement brisé cette belle roche, qu'importe. Qu'en sera-t-il de nos os ?

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Lithophyse (blessure d'étoile)

12272823491?profile=original"Oeuf du tonnerre" ("Thunderegg", lithophyse, agate, Oregon, Etats-Unis)

Lithophyse

 

Etrange fleur

Blessure d'étoile

Oeuf du tonnerre

Ophiure imaginaire

Poussière transfigurée

Premières lueurs

D'un hiver boréal

Réveil de la matière

Primaire pie-mère

D'une aurore bleutée

Innocente candeur

Rose de cathédrale

Pentacle d'avant Collomb

Mystérieux blason

Hymen pétrifié

Michel Lansardière

12272823890?profile=originalAgate (lithophyse, agate rouge avec au centre du quartz, Sankt-Egidien, Saxe, Allemagne)

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J'aime Mark Twain, son humour, sa lucidité, sa modernité. Volontiers caustique, jamais cynique, il sut raconter la vie des gens simples, parler à toutes les générations.

Il a bien connu la vie rude des bateliers, des mineurs...

12272819071?profile=original"Train de bois sur un fleuve américain" (gravure in Le Magasin Pittoresque, 1849)

Joueur de mots, son pseudonyme d'abord vient de son tumultueuse expérience sur le Mississipi où il fut pilote, avertissant "Mark Twain", "Deux brasses de fond !". Ses héros même, Tom Sawyer qui lui aussi découle de ces bois de dérive appelés, selon la position qu'ils prennent dans le fleuve, "logs", "snags" ou "sawyers", causant des désastres aux bateaux qu'ils défoncent et aux radeaux qu'ils soulèvent et submergent.

Gourme jetée, typographe puis pilote donc, Samuel Clemens partit en Californie avec son frère ainé Orion pour trois mois en 1861, de batelier il deviendrait bateleur ! Il y passa finalement "six ou sept années longues et singulières", en Californie puis au Nevada. prospecteur malheureux, il devint journaliste en signant Josh puis Mark Twain. Il entra au Territorial Enterprise de de Virginia City en 1862 (j'ai pu retrouver, dans un bric-à-brac indescriptible, un article original signé mark Twain pour le Daily Alta California, juste avant qu'il ne s'installe à New York) et s'y taille une petite réputation, ses lecteurs le reconnaissant sous les traits de "Wild humorist of the Pacific Slope" (l'extavagant humoriste des bords du Pacifique) ou de "Sagebrush Bohemian" (le Bohémien de l'armoise sauvage).

d'une blague sur les batraciens colportée dans le comté de Calaveras, et entendue à l'Angels Camp, Samuel Clemens tirera sa première nouvelle. Dans ce coin de Californie on organise toujours, pour en perpétuer le souvenir, des courses pour ces animaux sauteurs. Il publia un récit sur son épopée en 1872 : Roughing it ("Mes folles années années" ou dans une traduction plus récente "A la dure").

Quelques unes de ses impressions tirées de son expérience minière :

"La Gould & Curry n'en est qu'une des mines parmi beaucoup d'autres et, cependant, les rues de ses galeries et de ses tunnels avaient ensemble cinq miles de longueur et sa population était de cinq cents mineurs. Prise dans son ensemble, la ville souterraine avait quelques trente miles de rues et une population de seize mille âmes. A l'heure présente, une partie de cette population travaille à douze ou seize cents pieds de Virginia et Gold Hill et les Sonnettes  qui leur signalent ce que leur surintendant, à la surface, désire qu'ils fassent, sont mises en marche par télégraphe comme nous mettons une sonnette d'alarme en marche. Des homes tombent parfois dans un puits de mille pieds de haut".

Gould & Curry avait bâti là "une fonderie monstre de cent pilons moyennant une dépense qui s'avéra finalement très proche du millions de dollars. Les actions Gould & curry rapportaient de gros dividendes, chose rare et résultat confiné à la douzain ou à la quinzaine de filons sur la veine principale, la Comstock".

Il est facile de trouver un florilège de ses bons mots (y compris sur notre site, cf. Groupe Citations). Pourtant certaines de ces "petites phrases"" sont moins connues et révèlent sa pénétration d'esprit, son humanité sous le masque de l'humour. Un humour de l'Ouest (tale tall) dont il fut le chantre (citons aussi, moins connus chez nous, Bret Harte, son alter-ego, ou O Henry-William Sidney Porter, dit-).

Portait chinois (les Chinois furent parmi les minorités les plus maltraitées, c'est dire) :

"En Californie il tire sa subsistance de vieilles mines que les blancs ont abandonné comme épuisées et sans valeur, et les fonctionnaires leur tombent alors dessus avec une escroquerie exorbitante à laquelle l'administration a donné le nom très large et très général de taxe minière étrangère, mais elle n'est généralement infligée à aucun autre étranger que les Chinois".

"La libre Californie prélève un impôt illégal sur John le Chinois, chercheur d'or, et permet à Patrick l'Irlandais de fouiller le sol gratis. Pourquoi ? Sans doute parce que le Mongol dégénéré ne dépense pas un cent en achat de whiskey, tandis que le Celte civilisé ne peut vivre sans boire".

Les Chinois "sont des gens inoffensifs quand les blancs, ou bien les laissent en paix, ou bien ne les traitent pas plus mal que des chiens".

Du quoi rire, John ?

Sur les pratiques douteuses de ses contemporains :

"La coutume était de chercher le morceau le plus riche et de le faire évaluer ! Très souvent ce morceau, de la grosseur d'une aveline, était le seul fragment d'une tonne contenant du métal, et cependant, l'évaluation le présentait comme représentant la valeur moyenne la valeur moyenne de la tonne de matière sans valeur d'où il venait !". Toujours prévenant, "en son état primitif, l'or n'est qu'une matière terne et sans agrément... seuls les métaux vils excitent l'ignorant par leur brillance ostentatoire" (ce qui est souvent vrai, de la pyrite, l'"or des fous", à la muscovite, "l'or des chats"). Car il faut prendre garde de pécher par excès de confiance, d'optimisme ou de naïveté dans les "mines les plus riches de la terre", selon la désignation locale usuelle" où "la modestie dans la nomenclature n'est pas un trait dominant".

Qu'aurait-il dit de nos modernes traders, avocats, philistins, notaires ?

Amer moqueur ce merle persifleur et pourfendeur poursuit :

"Rien n'offrait un tel champ d'action à l'activité intellectuelle comme de nourrir une batterie et de tamiser les résidus et rien ne stimulait les qualités morales comme de distiller de l'or et de laver les draps, mais je me trouvais, toutefois, contraint de demander une augmentation de salaire".

Voilà pour cette page à son honneur, j'espère ne pas l'avoir trahi ou escamoté l'essentiel de sa pensée. Aussi pour me faire pardonner mon éventuelle offense, j'ajoute qu'un astéroïde a été baptisé "Mark Twain".

Que les feux de l'humour continuent à briller (lorsqu'il se mêle à l'acuité).

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A signaler pour les contemplatifs la belle et rare exposition "Rochers de lettrés. Itinéraires de l'art en Chine" au musée Guimet de Paris (jusqu'au 25 juin 2012). Pour une initiation à l'esthétisme chinois, mieux un art de vivre et pour nous un bain de sérénité.

Vous y découvrirez notamment quelques pierres de rêve (mengshi) qui sont un de mes sujets de curiosité et d'émerveillement.

"Je me demande si c'est un tableau ou un rêve", Zhang Fengyu (dynastie Ming).

"Tout en étudiant la Voie

Je m'adonne aux jeux de l'encre.
Mon but n'est pas le renom,

Bien qu'à ce jeu on se laisse prendre.
Ceux qui me traitent d'amateur

Ignorent tout du Chan :

Je n'ai rien à leur répondre..."

Kuncan (1612-1693)

Le Chan chinois donnera le Zen japonais, comme le mengshi correspond au suiseki. Citations extraites de "Beauté tranquille de la Chine" de Pat Fok et de "Toute beauté est singulière" de François Cheng.

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