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Publications de Andree Colon (35)

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IMPOSSIBLE AMOUR

extrait de IMPOSSIBLE AMOUR
LA DAME EN MAUVE

Extrait a colon

À toi

Ce mars 1998

Au soleil couchant, je métire dans un rayon en son déclin

La voix de Renata Scotto sélève pure, claire et je demeure, à lécoute, le geste suspendu ému de tant de beauté et me sens nu de tout passé. Il me plaît demmener ma Dame en Mauve comme Don Quichotte sa Dulcinée Au pays de lau-delà. Tout est possible puisque le temps lui-même est un leurre. Ma pensée sélance de Renata à Ma Dame en Mauve. S’élance de ma Raison à mon Imaginaire.

Ma Dulcinée. Je ne puis vous occire moins encore castrer ma propre imagination Kierkegaard na-t-il pas dit « La vérité se vit et s’éprouve » Je vous ai tellement éprouvée !

Le timbre du téléphone grelote, une voix, un message, je ne bronche pas.

Ce message dénoyaute mon rêve me laissant une pensée dynamitée, éclatée. Téléphone ! Mine anti personnelle ! Il sonne, sonne, sonne, impératif. Renata chante fortissimo, le téléphone sonne sonne, sonne

Tu mécris : « À défaut d’avoir l' amour que tu désires, contente-toi d’un amour plus calme, plus rassurant »

Je me tords de rire en songeant à cette phrase. Tu parles d’une joie de vivre ! D’un élan ! D’un don, d’une amplitude de sentiments. Les gens sont parcimonieux de leurs propres sentiments et conçoivent très bien

LA PASSION SELON SAINTE COUETTE

Il ne sert à rien de vouloir communiquer. Communiquer avec qui ? Un trou ? Le vide ? Pourquoi me faut-il quitter mes rêves ? Pour entendre et voir les gens greloter de peur, la crainte est à ce point chevillée, inhérente à. l'être que même aimer l’action, le faire, « aimer » doit se réaliser avec le bon dosage, en toute sécurité. Certes, la découverte de la vérité ne peut s’éprouver quà travers le stable, le durable, le quantifiable mais, l’amour EST mouvance, élancement, imagination libre. On ne peut mathématiser les élans du coeur, moins encore, en faire son deuil. Je préfère aimer jusquà la lie que de périr d’ennui. Jai un penchant certain pour les amours maudits, impossibles. Les amours « casse-gueule » Profonds comme des gorges torrentielles ; Tortueuses comme des noueds de vipère. Des amours, tour à tour, affilés ou veloutés mais passionnants Je coupe net à cet amour popote que tu me proposes ; Sans doute, suis-je plus déséquilibré qu’il ny parait ; J’en accepte laugure

DIMANCHE

Au son de l’accordéon, que dis-je ? Des accordéons éclatent les pasodobles, tanguent les javas. Au son de l’accordéon je joue avec mon Game- boy (un jeu de rôle) que “jai entamé il y a une bonne année. Au son dun tango, je revois furtivement ma Dame en Mauve. Un songe, un rêve, une illusion me pince le coeur mais, « le mauve » me sied.

Je feuillette, toujours au son de l’accordéon, les Pensées de Pascal (Ce qui est aussi irrévérencieux qu'un juron à la Grand-messe.) Je lis, également, les comptes rendus des années quarante 45 pour répondre à un nouveau au club ; un avocat qui ma énervé en chantant les louanges de Degrelle Je t’oublie dans ‘lactivité vois, je t”oublie, oublie, oublie ; Vois, comme je suis raisonnable je moccupe !

Lundi

Dans le plus grand silence, je dirais presque monacal, jai monté l’habitat de « VAILLANTE » La petite fourmi Je moccupe.

Hier, j’ai réparé une sonnette palière pour ma voisine. J’ai branché un timbre plus aigu. Jai cru qu'elle n”allait pas s’arrêter de me remercier Je m’occupe Je bricole à tourne vis que veux-tu Cet après midi je vais monter une voiture de sport miniature avec moteur et tutti quanti Vois je m’amuse.

.

Mozart fils, emplit mon coeur Ce fond sonore convient très bien pour les aventures de Nivard de Chasse-pierres maitre verrier. Je suis occupée de livre le livre de Bernard Tirtiaux. Le Passeur de Lumière. Je fais une orgie de lecture de musique d’oubli ; Je me noie Au secours ! À toi !

Bientôt Pâques, ma Dame en Mauve s’en va, là-bas, très loin près du village de Laleux. Pour combien de temps ?

Peu importe. Quand revient-elle ? Sans importance ; j’ai lhabitude, je me laisse aller, laisse couler le temps et me berce de souvenirs.

À tout hasard, bonnes fêtes de Pâques

PB

Lisez Quartier Nord Centre millénaire
écrit par une sénior pour les séniors
http://aristide3.aceblog.fr


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vous jouez aux échecs ?

VOUS JOUEZ AUX ECHECS ?

 

 

                        A colon

 

 

-          Dis, PB. Tu joues ?

 

Un silence comme il en existe peu. Un silence épais, miasmatique,

Bleu-cigarettes.  Une atmosphère asphyxiante  tombe sur la Voix qui tousse, se dégage, s’éclaircit comme un ciel qui s'ébroue  au sortir d’un nuage.

- Ce  sont les échecs ? Tu joues aux échecs PB ?

Silence. Les ronds blancs, les ronds bleus montent,  montent, flottent, s’éparpillent,  s’évanouissent dans l’espace sous le souffle des fumeurs qui,  tirent ensemble sur leur mégot,  rejettent, ensemble, la fumée qu’ils poussent ensemble dans la même direction.

- Dis, PB. Hou !  Hou ! Tu joues ? Reprend  la Voix suraiguë et nasillarde que marque une pointe d’étonnement.

Ce silence qu’elle pressent hostile lui est des plus pénibles  et cependant elle ne fait que demander, gentiment, poliment avec un véritable intérêt si, PB joue aux échecs et voilà le résultat !

 La Voix Perçoit  dans les yeux de PB l’agacement luisant comme une lame de couteau à cran d’arrêt La Voix perplexe, se fait douce, discrète, complice

- Oui, oui, je le vois bien, ce sont les échecs. Oui, oui.  Ce n’est pas facile hein,  les échecs ? La Voix apporte cette précision ;  sous-entend que,  n’importe qui,  ne peut se livrer à ce jeu lequel n’est pas facile

PB de son côté, au lieu d’être content, d’être heureux de cette remarque explose telle une nappe de grisou frôlée par la flamme de la colère.

- Comment jouer dans de telles conditions ?  Mais qu’ai-je affaire de tes remarques saugrenues ? Et, sans attendre la réponse il  plonge un front soucieux dans ses mains.

La Voix se fait menue, toute petite, murmure une excuse trouant le bleu immense de la fume.  Les deux joueurs  se regardent, les yeux dans les yeux en une courte oraison jaculatoire. 

La Tour noire se trouve entre la Dame et le Roi blancs. Situation dangereuse.  Coup impossible, pense  PB qui joue avec les « noirs »  Il avance cependant, une main réfléchie, lente tel un bombardier cherchant la cible.  La main plane et va.

- Dis,  PB. Qui gagne ?

La main retombe, la main tremble, la main se contracte tant si bien qu'elle ressemble, étrangement, à un poing.

Curieux.  La voix aurait- t-elle demandé quelque chose d’incongru ?  Aurait-elle avancé une hérésie ? Elle s’inquiète la Voix.  Elle demeure  soucieuse La Voix.  Il n’y pas de quoi fouetter un chat.  Si on ne peut plus rien dire, alors ? Voyez l’attitude de PB  rien moins qu’agressive Je vous prends à témoin.  La Voix regarde autour d’elle. Toutes les têtes se baissent, les regards se détournent des joueurs. Nul ne voit, moins encore n'entend.

Aristide,  joue avec les « blancs » et annonce

- Chaval blanc prend Tour noire

-  Nom de D. Tu ne pourrais pas te taire toi ? Tu ne pourrais pas me lâcher deux minutes ? Tu voix le résultat hein ? Tu le vois ? Je perds ma Tour à cause de, de,  de cette…

La Voix désapprouve cette attitude de mauvais joueur.  Elle attend que le calme soit revenu.  Elle attend que l’orage passe et, de son côté PB entrevoit une façon de contrer l’attaque  Si on lui fiche la paix Evidemment ! ! !  Il peut, il doit exécuter un échange de pièce grâce à son Cheval qui…

- Tu m’en veux. PB ? Je te demande si tu m’en veux. Je t’ai dérangé ? Si, si, je t’ai dérangé.  Tu ne dis rien mais...Je le sens. Je te trouble.  Un silence long, long, long terrible s’établit.  Un soupir lourd, lourd, lourd siffle comme un cobra

- Je m’excuse hein.  Tu as raison de m’en vouloir

Aristide jubile ; l’adversaire est déconcentré !

- A qui le trait ? Interroge PB la gorge nouée.

- Moi, répond Aristide et de préciser Je t’ai pris la Tour noire !

-  Je ne suis pas aveugle !

PB avance une main brûlante, sèche comme une trique, nerveuse presque tremblante vers ce sacré cheval qui…

-  Kss, kss, kss Fait une voix.  Une autre voix.

PB joue. Nul ne peut deviner le drame qui se vit, la solitude ressentie. Le cerveau vide agit comme un automate ;  Il a l’esprit traqué matraqué à mort  L’esprit ne produit plus qu’éclaboussures de pensées  Le supposé joueur exécute n’importe quoi.

- Kss, kss, kss émet  la voix, l’autre dans un sifflement dental des plus crispants.  PB,  tourne la tête. Le sifflement s’arrête net. 

- Je ne dis rien.  Faut pas me regarder ainsi mais, à ta place… J’aurais joué … Cela crevait les yeux…  N’est ce pas Enfin c’est ton jeu. Je ne veux pas intervenir.

PB bondit attaque.  Hop!  Hop!  Hop!  Echec au Roi et à la Dame « Kss Kss » tousse, se mouche, se racle la gorge incline la tête pensivement, à gauche ;  la redresse.  Inspecte le jeu en fin connaisseur. Incline la tête à droite.  Hum, oui.  Opine du chef.  Revient à la verticale et incline vers l’avant.  Le menton devient double,  le menton devient triple. Kss, Kss étudie un point de détail,  mieux, s’imprègne de la finesse du coup tandis que deux soupirs s’élèvent

 

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MA PATRIE

 

 

NOUS LE JURONS TOUS  TU  VIVRAS

 

Belgique  CHERIE

 

 

 

 

MISERERE

Ma Patrie, ma Douce, Ma Bien Aimée

La Liberté, en pleurant se retire

Tandis que, l'Occupant, sans rien dire

L'œil bleu et froid

Fixe déjà mes bras en croix

Miserere, miserere

Ma Patrie

Ma Douce ma Bien Aimée

DRANCY d'effroi

Mon cœur bat, bat, bat

Tout bas, bas, bas

Sonne le glas, roule le fla

Miserere, miserere

Ma Patrie,

Ma Douce, ma Bien Aimée

Au four...tout de ma mémoire

Restent les THRACE

Des coups reçus

Offert en exemple

Les bras en croix

Rigides et froids

Et, si je tremble

C EST DE FROID

Miserere, miserere

Geste papal

Douleur palpable

Dans un pyjama-chasuble

Je prie

PERE, PERE

Éloignez de moi ce calice !

Ma Patrie,

Ma douce, ma bien Aimée

Le vers est dans le "vert"

Et, dans le verre

Le poison

Tel ce verre

Nos vies se brisent

C'est la croix-Ade

Des maudits

Portant des lanières pour

Bannière

Miserere, miserere

Ma Patrie

Ma Douce, ma bien Aimée

Croix de bois

Croix de fer sur la poitrine

Croix jaune sur la poitrine

Ironie, ironie

L'épi pousse, ici et là

Il plie, oui, mais ne rompt pas

J’enchaîne….

 

Miserere, miserere,

Ma Douce,

Ma Patrie

Ma bien Aimée

Mes bras, mes pauvres bras

Tels des mâts

Indiquent les trépas

Suivez les corps

En croix

Les corps

En tas

Corps à l’étroit

A mes pieds posés

CORPS-CHARNIERS

Corps à corps

 

C’est à crever

De rire

Leur FUHRER de vivre

Vie couleur souris

Le manège de l’horreur

Tourne

Les bras en croiX

Je prie

Tout bas, bas, bas

 

Miserere, miserere

Ma Patrie

Ma Douce

Ma Bien Aimée

Nous n’irons plus « hautbois »

A l’arbre de vie

Attaché je délire

C’est à mouroir de rire

Où sont les i oliviers

Les palmiers en fleurs

Les cerisiers d’épines

 

Une souris verte

Qui courait dans l’herbe

 

Nous n’irons plus « hautbois »

Je t’aime, un peu,

Beaucoup

 

PERE PERE PERE

Pourquoi m’avez-vous abandonné

 

Vendredi des cendres

Et puis, ce sera Pâques

Où à la Trinité…

Où à la Trinité….

Douze apôtres

Douze résistants

La bande à Manouchiant

Le noir est dans mon cœur

 

Miserere, miserereeeeeee

Je vois

Au front d’Est en Ouest

Du Nord au Sud

Je vois du haut

Du Golgotha

Se lever

Les épis violets

Indiquant

Les POINGS  cardinaux

Poussent

Des épis sang

Des épi-phénomènes

Des bombes à retardement

Sont-ils encore vivants ?

Ces mourants

Ma Patrie

Pitié pitié

J’ai tout donné

Sacrifié tous mes enfants

Pitié pour nous

Toutes les mamans

Les êtres aimants

Les hêtres…du Liban

O patrie si étique

Célèbre ta messe noire

Dans  le blizzard qui se lève

POM POM POM POM!! ! !

 

POM POM POM POM

 

Amis, amis

Nous voici nous voilà

Rouge est notre sang

Et bien salés nos pleurs

Amis amis

 

C’est l’Angélus qui sonne !

 

 

Andrée colon

 

 

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DIS-MOI



DIS- MOI


1°    Qu'est-ce une poésie ?

C'est :
Une chorégraphie
De l'âme
Une profonde douleur
Au cœur

2°  Une poésie ?

C'est :
Laisser le verbe
En pointillé
Mais, c'est aussi :
Parler à tort et à cris !
Sans ligne directrice
Cent lignes de confusion
Parler sur tous les tons
Chercher la clé des mots
        FA  SOL  UT
Deux mots
A l'endroit
Deux mots
Allant vers.
Les mots se paient
au centuple

3°  Une poésie ?

C'est insinuer, s'insinuer
Avec des mots passe-passe
Des phrases qui, s'entrelacent
Et,  des expressions inusitées
Propositions. Subordonnées.
Subodorées !

4°  Une poésie ?

C'est :
Embarquer  sur le DELIRE
CINGLER  au large
Passer les    « garde-fous »
Couper les brise-larmes !

5°  Une  poésie ?

C'est :
L'IMMERSION D'UNE RAISON



a.  Colon  








 

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dame en mauve 12

DAME EN MA





Tu es mon irréel, mon abstrait ; Tu es rêve, songe, délire, fumée ; Tu es flèche O cupidon ! Réalité identifiable par ma douleur et par elle seule. Je veux, de mon amour, te façonner dans l’absurde. Je te sens, te pressens, te ressens, Je te dessine enfin au fuseau horaire qui rythme ma vie

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Je ne t’écris plus avec la foi de jadis, le bonheur de jadis Je t’écris dans la certitude de ton indifférence ; je désire t’aliéner à mon délire, t’identifier à mes regrets Je sais que tu n’es rien ne vaut rien mais le désir de toi frémit au bout des mots, à chaque mot-épines » mon souvenir se blesse
Ma pensée se déroule en long frémissement érotique
Je me contemple au spectacle de ma désolation. Je me pleurs à grand renfort de cris et, ma douleur, pour superficielle qu’elle soit me fait souffrir à souhait, elle donne sens à ma vie cette douleur, elle m’émeut, m’impatient, me fait courir vers toi ; mouvement que je réprime sitôt amorcé

Le ton de ta lettre me laisse croire, entendre, percevoir quelque secret ; Délice de promesses tamisées ; tu entrebâilles mon désir et je m’essaime dans tes sillons, tes vallons.

J’ai des pages et des pages dans le tiroir ; Je t’écris à la Zola, plaide ma cause, je suis aussi dérangeant, provocant qu’un Celine Je dénonce, j’avoue tout En un mot comme en cent Je finis par me croire !


Mon Aimée,

Amour honni, banni des dieux, je t’écris durant des heures durant des mois. Je t’écris au-dedans. Je t’écris sur papier, j’irais jusqu’à inventer des mots pour enfin me faire comprendre pour enfin « exister » à tes yeux
Dans le silence du jour encore blême et hésitant, je t’écris. Ecrire, n’est-ce pas te décrire ? N’est-ce pas une histoire d’amour en devenir qui ne souffre nul bruit, nul cri, moins encore la morsure envieuse. Ecrire. N’est-ce pas mon histoire que j’imagine terrible et affreusement unique ? Je ne dis plus : « Notre histoire » tant il est certain que je n’ai jamais tourné qu’autour de moi-même me donnant l’illusion d’un « quelqu’un » et je suis parti vers ce quelqu’un l’imaginaire en poupe pour un doux libertinage et des jeux savamment étudiés et répétés mille et mille fois. Monde fantasmagorique où il fait si bon se réfugier, s’élaborer, t’inventer, te créer. Ecrire. T’écrire Toi que je ne puis oublier c’est te redessiner avec des signes ronds, chauds, prometteurs. Refaire ton portrait, trait pour trait d’une main extravagante et douce et précautionneuse telle la tortue qui enterre ses œufs dans le sable Enterrement, renaissance. Ecloront ces œufs comme mes mots et naîtront les phrases et enfin « Notre histoire » Il faut être deux pour créer « Il faut et la source et celui qui décrit la source
Sept heures du matin
Je continue de t’écrire avec un frou-frou de plume sur le papier. Je m’aiguillonne vers une absolue projection et ne réussis qu’une projection bâtarde cent fois renouvelées cent fois différentes. Projection qui imagine un « moi » en détresse
Il me tarde de plonger dans le Léthé. Je porte la mort en moi En me laissant, tu m’as vidé de « sens » de "Pourquoi ? Et de "Comment ? En me laissant, tu m’as éclaté au-dedans sans image de « moi » Bombe à retardement, l’explosion finale se fera plus tard, bien plus tard. Cela ne fera pas mal à peine un léger, un dernier soubresaut du cœur et je partirai sans témoin sans suspect « Crise cardiaque » "Le cœur a lâché " Oui, le cœur a lâché… Je n’aurais été qu’une hérésie dans ta vie, une incise, une fausse note.
Huit heures
Je vais, je viens, je parle, j’écris mes éditoriaux et autres bricoles. Je t’écris sans rien attendre surtout pas de tes nouvelles ; surtout pas un signe de toi et je m'en fous. Je suis chloroformé au-dedans. Tétanisé, sous verre et je m’en fous. Je me sens bien, enfin, pas trop mal ce qui est déjà très bien ! Je suis dans la grisaille mais je suis et je m’exprime ; voilà qui est très bien. Parler, en parler, se confier c’est parfait. Il faut communiquer même et surtout par écrit : « Excellente thérapie que l’écriture «
m’assurent-ils doctement. Je souris au-dehors pleure au-dedans
Ne m’as-tu pas dit « Les gens créatifs, que ce soient des musiciens, peintres, écrivains, retombent toujours sur leurs pattes. S’en sortent toujours. Leur art les sauve. Transcendés par les Muses, nous sommes « La Croix Rouge » des asphyxiés du beau qui vont, viennent, produisent tout, sauf du beau. C’est vrai que, touchés par la grâce, quelquefois pas la tristesse voire la douleur nous écrivons pour ne pas hurler. Notre âme ne peut rester inerte, immobile. L’équilibre intérieur nous est inconnu et, c’est très bien ainsi. Je pense que les quatre péchés capitaux de l’artiste sont
1 La défaillance de l’imaginaire
2 La pudibonderie
3 L’intuition pataude
4 L’ironie marécageuse

Créer c’est faire une grande déchirure au manteau des convenances
Créer, c’est avoir l’esprit fripon, fripouille et le faire savoir sans vergogne, le revendiquer
Créer, avancer cheveux au vent, l’esprit brouillon et la plume en bataille versant des arrhes au bonheur
Il est exact d’affirmer que la création artistique ressort de l’extraordinaire.
Mais de là à affirmer que nous retombons toujours sur nos pattes c’est faire son petit Ponce Pilate moderne. Qu’importe ce que je dis, ce que je fais. Comme un chat, je retombe sur mes pattes. Je ne sais si c’est vrai mais il est bien vrai qu’on a l’habitude de
Noyer les chatons
Nous retombons toujours sur nos pattes Cette phrase me gifle, me gicle au visage et me fait rire. J’ai la mélancolie souriante. Je retombe toujours sur mes pattes dès lors… J’ai beau faire des efforts de concentration, me centrer sur moi, rien que sur moi, je ne ressens aucune affliction pas la moindre désolation moins encore de la détresse. C’est fou ! Oui, c’est vraiment fou d’avoir tant aimé. D’avoir cru aimer
Devrais-je préciser
Mon amour, Mon Amour, je t’ai créé, me le suis offert tandis que tu me regardais faire
Je n’ai rien répondu à ton assertion Vous retombez toujours sur vos pattes C’est plaisant vraiment. Grotesque, presque. Sans doute un trait d’esprit ? Vous retombez toujours sur vos pattes ; ouf (le "Ouf !" Était pensé si fort.)

Neuf heures
Je n’ai jamais été plus hermétique, plus cabotin. Si c’est ta façon de t’absoudre ? Peut me chaut ; c’est à peine si je me sens concerné ; je suis en cessation de toutes pensées de toute philosophie. Je me laisse flotter au gré de tes dires je deviens comme tout le monde. J’entends et n’écoute plus Je me sens vide de tout désir de tout ressentiment. Mon angoisse ne me fait pas mal n’est pas lourde à porter
Comment cela se passe la mort que l’on appelle Délivrance ? Vais-je souffrir ? Si oui, Combien de temps ? Telles sont mes interrogations. Je puis choisir l’heure, le lieu, le moyen mais non le déroulement.
Je ne sais plus qui a dit que « La présence en nous de l’idée de la mort n’est que le signe et la preuve de l’exercice de l’intelligence »

Je reste sans bouger en profondeur ; c’est presque le Nirvâna. Je demeure échoué au rivage de ma vie
UN HOMME A L’AMER

Bruxelles. Au cœur de la Ville, dans un appartement multiple comme on dit. Dans un Parc ; comme on dit. Dans une Résidence. Dans un appartement, une chambre était allumée à six heures du matin. La voisine l’avait bien remarquée. Insomniaque elle avait pour habitude de surveiller son voisin. Un homme très gentil, souriant, sans histoire, Ces derniers jours il semblait d’excellente humeur Elle avait vu sa lumière et avait pensé
-Tiens PB ne dort pas
Elle avait l’habitude ; pensez donc Monsieur le Commissaire,
- Il écrivait toujours au petit matin
Il y a deux jours de cela, oui, oui, le deuxième jour à midi la lumière … encore… oui, oui, c’est cela. Le troisième jour donc la lumière toujours là. Parfaitement. Fait le nécessaire évidemment … Autorité compétente ? Ça va de soi ! Prévenir la famille ? Oui, oui, ce fut vite fait. Oui, oui, à l’étranger, oui. En Europe oui mais, tout de même aux prix des communications ! N’est-ce pas ! L’eau n’a pas débordé. Heureusement pour mes tableaux.
La voisine s’approche près de la baignoire où, PB endormi son rasoir électrique à la main, attendait.
Les chats retombent toujours sur leurs pattes mais on a aussi pour habitude de les noyer


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Poète du dimanche

FESTIVAL DE LA POESIE




Jeu de mots

A ma mère





Quels sont ces gens
Qui comptent
Leurs syllabes
Et coupent les mots
En pieds
Pour faire plus beau ?
Piet bot ?

Devant ces crimes
Mes idées fuient au galop
Cupidon
O raison
Funeste oraison

Idées poinçonnées par l’horloge rythmique
Ma pensée dit
Non ! À la rime pénitentiaire
Non ! À la rime galère
Non ! Au génocide d’idées
Elle RECLAME droit de Cité

Devant l’Inquisition
Des Beaux Esprits
Le poète comparaît
Inquiet

La rime en bataille
Il craint le fouet mais
Sur une page
Blanche
S’étale sa…rébellion
Et, en boustrophédon
Oh ho
Nous lisons
JE NE SUIS PAS UN FABLIAU
JE NE M’APPELLE PAS BOILEAU
Je suis poète du dimanche j’aime jouer avec les mots les faire rouler hors des enclos
Il connaît ce poète
La vigueur des « maux »
Il en sait toutes les nuances
Pourtant frôlant
L’impertinence
Il clame toujours
Plus haut

Je ne suis pas un fabliau je ne m’appelle pas Boileau
Je suis poète du dimanche j’aime jouer avec les mots
Les faire rouler hors des enclos

Il y a les mots discours
Que l’on n’emploie pas tous les jours
Drôlichons, abscons

Les mots « faubourg »
Les mots tendres
Qu’on aime entendre
Tous les jours
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guerre plus jamais guerre la der des der

Nos remerciements à : Monsieur Raoul


MOTS MAUX 2
18 mai, Les 18 jours de la Résistance Belge sont terminés pour ton grand-oncle Il aura fait les 8 premiers jours, les prisonniers se sont pour la plupart, fait cueillir au petit matin Ma mère pleure, elle est femme de prisonnier, je suis enfant de prisonnier, murmure -t-on autour de moi et j’ajoute haut et clair "de guerre " Ce mot prisonnier me déplaisait beaucoup
Laisse-moi te raconter, laisse-moi te dire, encore et toujours, et inlassablement les étrangetés d’une guerre, de toutes les guerres Ma mémoire, mise à vif regorge de souvenirs qu’elle me jette en vrac. Je les croyais perdus oubliés pour jamais ; Eh bien non. Imagine-toi
Nous étions, nous les petits, dans la cour de récréations où nous nous adonnions à un jeu étrange ; Chaque fois qu’une bombe sifflait sur nos têtes, qu’un V1 à la forme oblongue, passait pesamment dans le ciel Nous nous mettions à l’arrêt, scrutant la "chose" et comptions jusque trois A trois, nous entendions le "Boum" ! La déflagration.
Dire qu’en 1938 Monsieur Spaak assurait la «Belgique sur pied de paix renforcé…"
Nous sommes deux ans plus tard ; deux années plus loin, trop loin 1 940 La Presse est muselée LE SOIR VOLE Les Belges auront les nouvelles du "faux soir" journal écrit par les collaborateurs du nouveau régime.
1940 Nous commençons déjà à avoir faim et froid. Nous payons avec des tickets de rationnement quelques grammes de pommes de terre pour un mois. 200 grammes de sucre ;
1 kg de gruaux d’avoine (dont je retirais des morceaux de paille en mangeant) Tu sursautes 200 gr de sucre ! C’est presque ce que tu emploies pour tes crêpes Tu me regardes interloqué
Est-ce possible que les enfants ne mangeaient pas de crêpes avec du vrai sucre ; de la confiture et toutes ces choses "normales"?

1940 INTRODUCTION A LA QUESTION JUIVE. Tu vois mon petit pourquoi tu es parti Pourquoi je te raconte l'histoire et "l'Histoire" dans ses moindres "détails" ?


1940 Londres ensevelie sous UN MILLION de kilos de bombes l'Angleterre ne gémit pas. Londres, entrailles à l'air prend son thé chaud. Quadrille étrange dans le sens fort du terme : Hollande, France, Belgique tous les avions accourent à la rescousse avec de longs roulements de tambour… Pavane Pas de deux les avions, ailes tendues à mort, envahissent un ciel déjà lourd ; un ciel rouge Chorégraphie macabre ! Je fouille, ma mémoire, cherche, traque la plus petite idée pour t'expliquer le comportement de jadis, mais je ne me souviens que "ICI RADIO LONDRES " Les corbeaux volent bas ce soir ; Nous répétons "Les corbeaux volent bas ce soir" Phrase magique qui viendra bientôt allumer les cœurs

2001 11 septembre (Comme on dit pudiquement) Il ne s'agit pas d'une guerre mais d'une riposte. Vengeance ? Non ! Défense ciblée ? Oui Paix ! Paix !
Je demeure dans une déroute et du cœur et de l'âme (j'allais écrire de l'arme…) Je reste au guet d'une attaque imminente, d'une agression de partout, de nulle part que nous a promis
Bel Laden. Je tremble, j'imagine, vois, sens la fumée ...Respire les gaz
Comment pourrais-je,, rester calme, tranquille, voire impassible Comment pourrais-je ne pas voir, revoir le côté tragique de "demain", Ne pas entendre les pleurs des "mamans" Comment te faire comprendre sans te faire peur le mot « guerre »




extrait de " LE BRUIT DES BOTTES " a colon
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SI VOUS NE DÉSIREZ PLUS NOTRE CYBERFANZINE, VEUILLEZ NOUS LE FAIRE SAVOIR MERCI
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Lettre d'un hypocondriaque

Ma chère amie

1995

Pardonnez à ma paresse et à mon modernisme mais, je préfère et de loin vous écrire à l’ordinateur

Quinze jours sans vos nouvelles me sont une éternité l’Eternité

Vous vous inquiétez si gentiment de ma santé voici de deux mots Je ne puis sortir de chez moi sans une grande difficulté je bute sur les bords du trottoirs lever le pied plus haut que la bordure est souffrance extrême cependant je me suis rendu à la Presse culture la semaine passées et j’y ai vu quelques ouvrages dont j’ai noté les titres dans le dessein de vous distraire je vous les cite je m’étais rendu donc à cette librairie afin d’y trouver un traite sur la PCE cette sortes de rhumatisme multiforme il me semblait essentiel de me documenter sur ce mal qui me ronge
Imaginez ma chère Agnès que le sujet m’intéressant je l’ai trouvé au rayon vie pratique (pas question de bricolage ») pour absurde que ce soit il s’agit bel et bien de médecine
Je parcourais du regard tout s ces livres sur les rayons en silence rangés…je déchiffrais les titres mon bloc-notes à la main au hasard de mon cheminement
Voici ce que vie pratique offre à l’humanité désemparée
« Tout est dans le geste » À côté de ce livre
Lève-toi Ça va ?
Autre recueil placé là par un esprit facétieux
Ostéopathie, des os qui craquent ; écoutent les autres Cet ouvrage m’intéresse sans doute puisque je souffre d’ostéoporose mais je cherchais la PCE et ne vis rien nulle trace serait-ce une malade inconnue ? Orpheline comme on dit à présent ou alors tellement grave ?...tout en songeant a des éventualités aussi dramatiques les unes que les autres je continuais ma promenade parmi les rayons « Elle a jeûné 24 jours et ne souffre » plus Heu un moment de réflexion svp ne me bousculez pas, ai-je affaire à une allégorie ? Certes il me faut perdre 10 kilos je vous l’accorde volontiers mais ’ que devais-je entendre par 24 JOURS, ET PUIS QUE DEVAIS_JE ENTENDRE PAR ELLE NE SOUFFRE PLUS ?,
Je déambulais toujours pour me distraire, me changer les idées Comment vivre avec un déprimé un aveugle un malentendant remarquez très chère qu’on a banni le terme de fous quoi qu’il en soi comment vivre avec un rhumatisant ne s’y trouve pas la question ne se pose pas semble-t-il de toute évidence les rhumatisants ne sont que douces plaisanteries je vous laisse le meilleur des titres pour la fin « La prière guérit » je suis resté songeur ; agnostiques depuis toujours je ne sais quel parti prendre devant une promesse de guérison aussi formelle j’en suis là de mes réflexions quand je lis:" arthrose cause: anxiété je me saisis du volume le feuillette d’un doigt noueux de rhumatisant là, sur cette page-là noir sur blanc frémissant comme un cancer la liste de mes repas habituels détaillés je demeurais écrasé de honte chips coca cola eau gazeuse et oui et oui même l’eau gazeuse est néfaste je reconnus ma culpabilité je suis malade par ma faute tout ce qui m’arrive est de ma faute vous me direz très chère que les traitements ambulatoires, les Aides à domicile sont bien organises ma demande pour une aide familiale a été remise à l’assistante sociale de ma commune le 23 octobre et nous abordons joyeusement décembre sans que l’on m’importunât le moins du monde par des soins ou une aide intempestifs, pas un mot, néant, je me débrouille seul mais il est vrai que les structures ambulatoires sont là mais si discrètes

Je vais devoir conclure ici mes mésaventures J’adore vous parler de moi !!!
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dame en mauve 4

LA DAME EN MAUVE 4

Extraits Andrée colon

Ma Lointaine, ma Visible ; J’allais écrire Concrète…

J’ai remis le Pays du Sourire qui me convient tellement bien La voix de Du Ponteau me ravit.

Vendredi, je me suis rendu comme à l’accoutumée au « Comptoir » Place Vieille Halle aux Blés. J’aime ces endroits propices à mes trips intérieurs. Endroit, lieu, nuit où je me sens tellement chez moi. Je pénètre dans ma dimension, puis aimer et le montrer. Endroit, lieu, nuit où je me pense, me sens identique moi - même ;
Tous les vendredis, je me laisse ’étonner, charmer, l’intrigue m’attire et m’effraie juste un peu
Je sers très fort un briquet dans ma main (gauche). Briquet lance- flamme, briquet sans flamme, briquet à recharger, à garder.
Décidément, entre nous, mon Aimée il n’y aura jamais qu’une question de flamme. Rien que des brûlures. Rien que des plaies béantes. La souffrance est notre passion, notre combustion.
Je ravive les cendres et crois me souvenir. Briquet, cierge, pureté, re- naissance. Briquet fétiche
Qu’as-tu voulu me faire comprendre en échangeant nos briquets ?
"Toujours sourire, le cœur douloureux"
«C’est notre loi. Toujours sourire »
« Notre regard discret garde son secret » chante du Ponteau
Le petit chat est sur ma table de travail. Cette carte que tu m’as envoyée ; c’est tout toi. Ce chat de gouttière qui annonce « Pas de problème » C’est toi toutes papattes dehors . C’est toi, poils hérissés.
Moi, chaton, j’ai un problème.
Je relis ta lettre, la toute première et ce sera la dernière en deux ans. Tu commences par :
« J’écris beaucoup moins facilement que toi. L’écriture me demande toujours un effort tant il est vrai que je suis plutôt orale, que je préfère parler à mon interlocuteur face à face. «
Cherchez l’erreur, l’incongruité. Je ne me suis jamais aperçu d’une telle évidence. Tu préfères voir les gens? En un an, nous nous sommes vus deux fois. Nous nous sommes téléphoné des heures durant.
Je lis ta lettre :
« Quoi que tu en pense et dises, j’aime le livre de Marie-France Hirigoyen «
Je souris. Tu es superbe, admirable. Quelle suffisance, quelle délicatesse ! Je te reconnais ô ! Combien ma Grande, quand tu dis
« Quoi que tu dises, quoi que tu penses, j’affirme que…. » C’est fou comme tu ouvres le dialogue, comme tu écoutes l’autre ! Cette phrase hors champs, hors norme est un trait dominant de ton caractère.
Pourquoi m’avoir conseillé ce livre si, quoi que j’en pense, ton opinion est faite. Je souris ne m’émeus point de ta façon de faire disgracieuse, inopportune et très dans le ton « Hirigoyen »
Hirigoyen me fait peur ; il n’est pas question d’aimer ou pas. Aime-t-on un concept ? Une théorie ? Hirigoyen me fait peur Je ne veux et ne peux pas la croire ; cela signifierait que tu m’as fait souffrir sciemment, que tu t’es amusée de mes larmes et de mes attentes que tu entretenais savamment. Je ne puis m’imaginer que j’ai été l’objet d’un pari, d’un simple pari entre toi et Jeannine. Cependant, cette rumeur est tenace mais, je me bouche les oreilles. Tu n’as été qu’une plaisanterie, un amusement même pas ; une passade, m’affirment les âmes bien pensantes.
Ma Dame en Mauve, dites-moi que ce n’est pas vrai que vous n’avez pas guetté la zébrure de mes désirs que pour en mieux rire entre amies ? Une vague de tristesse comme une vague d’assaut déferle et ma colère gronde. Il n’est pire blessure que celle infligée à l’amour propre
Ma Dame en Mauve, ma Dame en Mauve
Je continue ta lettre
« J’ai relu ta dernière lettre ; un certain paragraphe m’a fait l’effet d’un curriculum vitæ pour un poste à pourvoir de psy. Ce que tu ne seras jamais pour moi.
Certes j’ai eu tort de céder à un moment de vanité, à l’agacement .C’est curieux, comme c’est bizarre oui, vraiment. Sans cesse, à qui veut l’entendre, dans n’importe quel groupe, dès le premier quart d’heure, tu mentionnes ta formation de psy

Je continue ta lettre
« Tu ne seras jamais mon thérapeute même si parfois ton écoute a pu faire illusion dans ce domaine « et te voilà lancer dans l’empathie, amour, transfert, contre- transfert, et patati et patata. »
Ai- je prétendu être psy ? Quand ai-je jamais prétendu être thérapeute, moi ? Certes sur moi a déferlé la vie privée de Jeannine, ton amour pour Jeannine, ta haine de Jeannine, ton problème de te faire entendre par Jeannine. Je n’avais rien demandé, pas recherché ces confidences moins encore ce genre de confidences Tu me parlais d’une Autre, de l’Autre avec un tel souci du détail
(A présent, je sais que cela faisait partie du jeu) mais comment aurais-je pu deviner que sur le tapi vert, au casino de ton ironie, roulaient les dés de mon amour.
Dame en mauve ; valet de pique Dame en mauve, carreau. Je coupe. Roi, dame, valet, il n’y a pas d’As. Et cependant la Bataille continue !
Une séance, chez un psy, tu dois le savoir, dure trois quarts d’heure et non pas trois heures durant (’J’ai regardé l’heure.) Pendant trois heures non-stop tu n’as parlé que de ton désir de liberté. Ne juge pas trop vite, ne me juge pas trop vite C’est peut être beaucoup me demander d’écouter parler de l’Autre sans broncher sans état d’âme.
Je continue ta lettre
« Ce long préambule pour te dire que j’ai parfois l’impression que tu te positionnes vis à vis de moi comme celui qui sait qui donne la bonne parole à l'autre même si tu t'en défends. » J’éclate de rire. Tu devrais écrire plus souvent je t’assure. « MEME SI TU
T' EN DEFENDS
Tu as raison c’est de l’Hirigoyen. Déjà tu m’empêches de te répondre . Ce que je dis
ou rien…. Pourquoi me parler pendant des heures ? Tu sors de ta séance de psy et tu éprouves le besoin de te confier à moi ? Que faire d’autre que d’écouter ?
Je continue ta lettre
« Moi seule sait ce qui est bon pour moi et cela mieux que tout autre. Moi seule suis responsable de ce qui m’arrive et suis non coupable «
« Dans tes lettres je lis : coupable de ne pas t'écouter, coupable de ne pas t’écrire, coupable de sentir ce que je sens. Bien sûr je dois reconnaître que tu m’as entendue dans ma pseudo vérité car, la vérité existe-t- elle ? mais aussi parfois au travers d’un prisme déformé par la perpétuelle oscillation entre narcissisme, idéalisation, hypertrophie du « moi » en quête d’une déesse
(cfr. La Dame en Mauve)
Comme tout cela est fort joliment rationalisé La Dame en Mauve tu ne l’as jamais lue. Tu ne pouvais lire la Dame en Mauve tant ce récit était vrai ; m'as-tu avoué un jour. Et à présent, la voici, ma belle Dame en Mauve le résultat ; je te cite « d’une hypertrophie du « moi » en quête d’une déesse… »
Quand ai- je jamais dit, ou écrit que tu étais coupable ? Je n’ai jamais pensé cela C’est Kafka qui a dit « L’homme dès qu’il vit est coupable » Par contre il est vrai que je pense que « Tu es incapable pour le moment de m’écouter ».
Au contraire de toi, j’éprouve le besoin de dire que j’aime, de le témoigner, de me l’entendre confirmer Je ne veux point avoir un cœur sec et dur comme un rocher de Cayenne Il y a bien longtemps que peu à peu je dé bouchonne les « tabous » et m enivre de vins capiteux dont le millésimé « Je t’aime » est toujours à l’honneur.

Il est minuit, je vais te quitter non sans relire « Ton portrait » que tu m’envoies et qui me laisse songeur.
Si quoi que je dise, quoi que je fasse etc.
Pourquoi m’envoyer dès lors ton portrait ? Pourquoi me téléphoner au plus vite pour savoir ce que j'en pense ?
Nous sommes humainement contradictoires

C’est un PB bien perplexe qui t’embrasse

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adieu 2

Adieu 2

Il dépose son revolver devant lui en caresse la crosse de nacre.

Le timbre du téléphone le fit sursauter mais il n’étendit pas le bras pour décrocher. Son répondeur se mit en route pour l’éternel message priant, l’intrus, de bien vouloir laisser ses coordonnées etc. et, n’oubliant pas de remercier pour le final. Du raffinement ! Il avait du raffinement en tout.
Il écouta la bande « Shame » qu’il avait mise justement dans l’enregistreur Il adorait écouter et réécouter les airs qu’il aimait. La musique hurlait ; il se trouvait dans un vacarme, dans un grondement qui était sien. Le tumulte dans la pièce était sien.
Le silence. Anne, car c’était elle, s’arrêta de parler. Toujours cette manie de raconter sa vie au répondeur. Il fit une pause, un temps mort passa, il prit le combiné et, à contrecœur ressona Anne
Il raconta son bras cassé, sa solitude. « Merci de m’avoir appelé « Jeta-t-il, mi-figue, mi-raisin. « Je t’ai téléphoné deux fois » Précisa-t-elle. Il lui lança, sarcastique. Justement, deux fois en cinq semaines ! Dans le fond il s’en foutait, c’était pour le principe ; il entendait bien ne pas passer pour la cinquième roue du char. Elle parla de son loyer qui augmentait de 50% Elle le savait depuis le weekend- end passé Tiens, Elle téléphonait Il souriait, se marrait de la coïncidence. Anne ne pouvait l’entretenir que de ses dettes Il ne sait pourquoi mais il exultait. Elle voulait la vie de Cocagne ? Qu’elle assume donc. L’argent ne fait pas le bonheur ; assure-t-on. Apparemment ce n’est pas vrai. Il trouvait que, pour un couple si heureux, ils sortaient tout le temps, pour tout et pour rien ils étaient dehors. Que cachait donc cette frénésie de bruit, de monde ? Et si en plus ils se trouvaient à cours d’argent… Il secoua la tête en souriant. Un couple qui ne peut rester seul n’a-t-il pas mal quelque part ? Il se posait la question mais en toute quiétude dans un détachement parfait. Anne lui dit qu’elle resonnera demain, s’assure qu’il serait bien là. Il dit « Oui » Il ne décrochera pas. Il était fatigué. Il attendit patiemment que le clapotis de l’autre côté cesse Enfin Anne raccrocha
Il soupira d’aise se rassit et prit la lettre de l’Aimée qu’il relut :

Mon unique amie, toi à qui je n’aurais jamais autant confié, avoué, confessé. Mon amie pas libre ; jamais libre ; Mon amie au cœur emprisonné pour jamais pourquoi vais-je vers toi dans un mouvement si naturel de l’âme ? Mes jours se succède malgré moi et sans moi. Quelle que soit ma peine du moment, je reprends la lettre ; la lis, la déchiffre mot à mot ; l’épluche, j’ânonne mon chagrin, en égrène les causes m’assurant bien d’aucun oubli, d’aucun trou, aucun Temps de pause entre deux sanglots, deux accusations
Voici ex-cathedra, mes états d’âme
La Yougoslavie me panique. 1997 année de malheur
Les réfugiés réveillent mes craintes, réveillent le Temps Ombre, le Temps du « non-être » Le Temps interdit de parole. Yougoslavie. La saison de la grande moisson de racines Arrachées les racines ; coulent le suc, le sang des individus par millier On les viole jusque dans la pensée puisqu’ils devront, désormais parler une autre langue
J’envoie mes écrits du bout des dents, du bout des doigts, du bout du cœur. M’ennuient les Maisons d’édition, M’emmerde de me vendre. Quel prix donner à mon cœur ? Chaque histoire est « moi » émietté, morcelé, parcellaire. Imagine un prix à
La Dame en Mauve ! Un prix à notre histoire ! Te représentes-tu ce sacrilège ?
Ces textes travaillés laborieusement fiévreusement ; Ces textes uniques puisque miens
Ces textes, ces pages avec lesquels je jouais à « saute ruisseau » Combien les vendrais-je ? 30 deniers ? » Il relit encore la lettre qu’il lui avait envoyée tout en en faisant un double. Toujours un double…. Il créait, façonnait, La Dame en Mauve en vivant sa propre histoire. Il provoquait l’événement pour mieux les analyser, les écrire ensuite Il en parlait autour de lui pour étoffer les personnages de sa propre histoire d’amour
Imitant cela son dieu, son maître : Diderot.
« La Dame en Mauve que je corrige, je la tourne, la contourne, la virgule, la marque de mon sceau de mon style. Comment la vendre ? Sur quel marcher ? » Il replia la lettre et prit son article que lui avait demandé une revue sur l’incontinence. Il avait mis le titre « Que d’eau ! Que d’eau ! » Il a envie de se mettre à hurler « Marre ! Marre d’écrire vos conneries « Marre de me trousser comme une gourgandine pour vous plaire, plaire à la mode, à l’édition, aux magazines

Ecrire ? C’est respirer à profondes goulées ; c’est vivre et, vous m’étouffer de votre prétention littéraire Ecrire ? S’entretenir avec soi-même. Ecrire ? Duo entre l’auteur et le narrateur. Ecrire ? Se raconter à
Mi-voix, à mille voix, à haute voix. Le cœur bat ; Saigne le cœur. Le récit enfle les voiles ; Les crêpes du devenir se gonflent. Anna Karine ,Docteur Jivago, Faust sur l'écran de ma mémoire se meuvent
Il revient, malgré lui, à La Dame en Mauve
Comment ai-je pu vivre cela ? El n’avait de cesse de crocheter patiemment leur relation. Avec quelle minutie El enlevait les repères ; Avec quelle vigilance El effaçait toute trace de son passage. Jeanine ne peut pas souffrir…. Il éclata de rire Il se souvient de cette relation « Love Phone » Avec El, tout devenait mortifère ; Lui, de son côté, voulait ses trois cents page sur La Dame en Mauve qu’il enfantait dans la douleur. Déjà il comptait son temps par nombre de pages. Encore deux cents pages à écrire donc tenir la relation encore trois mois… Il finit par être saturé » de ses caprices qui le jetaient dans une nervosité intense. Tourbillon d’amour. Malgré lui contre lui il se laissait prendre à ses propres filets. Il aimait Il l’aimait
O mon âme tu as osé. Cerveau sillonné à la charrue de la douleur. L’amour n’est jamais qu’un Temps au subjonctif parce que toujours incertain dans le long terme. Amour « t’aime » mille mille fois rabâché. Rien ne me convainc, rien ne me convient dans cet amour que tu m’offres
Il alla, le crayon à la main, annotait en rouge dans la mage gauche toujours « gauche » les notes rectificatives.
Il devait revoir ce texte qui n’était pour l’heure qu’hémorragie d’une confiance, une pensée incontinente qui pisse le sang.
Il joua avec son revolver, en abaissa le chien et sourit tout en le déposant Je ne suis qu’à la lettre 2 Il m’en faut 500 avant…
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vous êtes un homme mort extrait

VOUS ETES UN HOMME MORT

Extrait

A colon


Première réflexion

Vous me demandez des nouvelles de ma santé les voici d’une phrase d’un seul tenant on ne peut plus laconique

« VOUS ETES UN HOMME MORT »

Me dit l'homme de science le tablier blanc en décollant son regard de son écran de TV Les yeux rivés sur moi deux traits rouges vont et viennent moi j'entends bbz bz bz ouaouaoua bzbzbz mort ou tout comme
Je reste prostré

J’ai donc souffert subi enduré tous ces examens pour un verdict imprévu
J’ETAIS MORT A L’INSU DE TOUS,
Si vous aviez pu être témoin de mon affairement à les interroger, eux tous, hommes, femmes, de sciences, témoins de ma fièvre à bien tout comprendre, ma curiosité était sans limite ; J’allais butinant de-ci de-là, ne sachant trop où donner de la tête pour m’effondrer enfin dans une clinique
Après vérification de mon numéro de sécu B étais -je bien le matriculé 121/121OO59006/787 que je prétendais être après confirmation de son petit écran la préposée à l’accueil marmonna en soupirant prenez un ticket, donnez votre vignette passez votre carte d’identité par l’ouverture là. L’ouverture là…Vous ne voyez pas en bas à gauche voilà merci à présent votre plaquette la bleue oui la blanche c’est pour plus tard allez dans la salle d’attente on viendra vous chercher ; on arriva sur-le-champ je fus entouré enveloppé ventousé retourné terrorisé entre les mains des cow- boys de la technologie de pointe toccata des examens largo pour prises de sang french cancan des radiographies c’était grandiose c’était divin on ne lésinait sur rien je me trouvais dans le meilleur des mondes possibles Les machines travaillaient enfin !
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Nouveau message sur poète dans l'âme



NOUVELLE ? QUI ?



De : colon andrée festival de la poésie de JANE TONY





QUI?

Tiens une "nouvelle" La rumeur ne s'était point trompée, le bouche à oreille pas menti; point de bobard la "nouvelle" est là.

Assis sur un banc, à côté d'elle (C'est vous dire si je suis certain de la "nouvelle" ) je retarde le moment de la bien regarder, freine mon envie d'en connaître plus, éconduis mon impatience.
-Vous ne la connaissez donc pas ? Me demanda mon voisin avec quelque étonnement . Surpris par la question je répondis avec humeur
-Pardieu, mon ami! Évidemment que non. S'il en était autrement ce ne serait plus une "nouvelle" pour moi.
- Mais, que faites-vous ,dès lors , des "nouvelles connaissances" ?
-Des "nouvelles connaissances" ? Que me racontez-vous comme fable à dormir debout ? Sans répondre, il s'en retourna et me laissa perplexe à côté de la "nouvelle" désireuse, très certainement, rester incognito . Qui est-ce ? Que nous rapporte-t-telle comme récit ?
Mille questions , mille suppositions me harcèlent, labourent ma curiosité tandis qu'elle est là comme offerte aux regards
Ce doit être une "nouvelle" de fraîche date, me dis-je. Une "nouvelle" récente, captivante tel un rébus, troublante comme une énigme, pure et limpide comme eau de source. Je ferme les yeux, la sens vibrer. Elle m'assiège, m'habite tout entier, me laisse l'esprit sens -dessus -dessous et je demeure sur ce banc fouetté de désirs les plus fous, les plus fiévreux Une seule chose m'obsède. La connaître de A à Z comme on dit. La connaître mot à mot, par coeur, de mémoire ; la posséder tel un abécédaire
Mon amour, ne bougez pas, ne dites rien, peuplez mes longs couloirs de rêves uniquement drapée du voile de l'interdit dont sont toujours vêtues les "nouvelles " l'idée même de l'inconnu nous effraie, La représentation même vénielle d'un Autre de l'Autre nous met sur la défensive. L'étrangère, la "nouvelle" ; la différente sont des termes "boucliers" "qui nous rassurent. Nous ne pouvons aller vers la" nouvelle" que protégés mais aussi.... Instant sublime que celui de l'attente ! Je prolonge mon désir, attise mon espoir de d'une rencontre, m'exhorte à la patience et souffre avec raffinement J'aime à ressentir et le doute et l'absence. Comme elle est différente de moi cette Autre ! Elle est là c'est l'essentiel. Elle reste à portée de main, à portée de voix . Yeux mi-clos, je me conte ses aventures et j'expie mon bonheur
O ma belle, ma Lointaine, mon Inaccessible, ma Dévotion, J'attends ta Révélation et m'abandonne à ton récit. Discrètement mes yeux t'effleure, j'étudie la trame de ton visage, remarque sa blancheur de feuillet , apprécie ton profil de page. Je lis en toi comme en un livre ouvert.
Un regard circulaire m'assure que nous sommes seuls elle et moi sur ce banc et, je la vole...(C'est dans les livres que se recueillent les "nouvelles") c'est pourquoi je te consulte, je te relis avide de sens, je te parcours en long en large en tous sens; Devine entre les lignes, comprends à demi-mots. Je te dévore des yeux
O ma "nouvelle" livre-toi.
Ta pensée palpite dans le blanc cassé d'une page cornée. La "nouvelle" rétive, se rétracte. Il me faut tendre les bras pour la voir nettement. Secrète, timide il me faut la relire, l'interroger plus avant ; l'apprivoiser pas à pas, prendre mon temps contourner la pensée , le désir, les émois du narrateur et, remonter jusqu'à l'auteur
La "nouvelle" se laisse aller peu à peu tandis que je m'en pénètre, une voix me demande :
-Connaissez-vous la dernière ? Vous a-ton parlé de la dernière "nouvelle" ? et d'ajouter Il faut la voir pour le croire C'est "une nouvelle" qui fera du bruit J'en réponds.
Ma voisine me regarde en riant "Toutes dents au vent" dirait Maupassant.
Sans me laisser le temps de répondre , elle reprend
-Lisez-vous ce magazine littéraire ? Elle me tend une revue. Non mais, lisez donc pour voir ! en bas . Je suivis le trajet de son index boudiné et lus
"LA DAME EN MAUVE" L'auteur nous réserve une bonne "nouvelle" comme on aimerait en écrire tous les jours.









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adieu 4

Adieu 4


Il déposa son revolver sur la table, Tiens, l’arrêtoir est griffé remarqua-t-il
Tout à ses pensées il ne fit pas plus attention et, se replongea dans la lecture

« Coup de fil, coup de fatigue, coup de grisou. Comment contenir mon angoisse ? Trop c’est trop. Que s’est-il passé ?IL a relu son pronostic émit par le cardiologue et toutes ses notes prises sur internet Il sait qu'il va mourir pronostic vital très entamé, il est dans la catégorie trois des handicapés cardiaques trois sur quatre Il a commencé la période nausée prévue il s'en fout, il a peur il se tait pour ne déranger personne avec ses lamentation et puis, n'est-il pas comme avant lui affirme son entourage il a repris le même poids Il sourit une insuffisance cardiaque soignée au kilos...
Je ne sais. Une assertion de trop, un coup de pied, un mauvais jour, un coup de griffe mal placé ? Je ne sais plus. »
Il poussa un soupir, attendit quelque peu et reprit la lettre


« A part une aliénation complète, une décentralisation de la conscience, je ne vois pas comment je pourrais avoir envie de vivre avec toi. Partager ton quotidien. Je t’ai aimé avec faiblesse, avec joie, avec peine, avec des larmes. Aimé contre toute raison, contre toute attente »
Il éclata d’un rire joyeux en lisant ces dramatiques lignes. Aliénation, décentralisation… Fichtre que de mots…. de mots, de mots pompeux !
Il se frotta les yeux et murmura : Il était grand temps que je rentrasse en moi, en mon silence comme le loup en sa tanière l’éléphant en son cimetière. Je suis dans une espèce de nomansland de « non-souffrance » Comment ai-je pu écrire, pire encore, vivre cela ?

Il prit « Le neveu de Rameau « et se perdit dans le silence de la chambre. La musique était de trop, sa perruche était en trop Tout occupé à son séisme intérieur, à ses tempêtes affectives. Et cependant il avait conscience qu’il ne pouvait plus rien lui arriver quand bien même elle eut fait un signe. Il en était guéri, indifférent. Tout lui était indifférent. Il relisait cet amour de jadis avec des yeux de glace.
Quel cheminement avait- il parcouru. Tout ça pour ça ? Il avait vécu dans un état de manque, difficilement concevable. Etait passé par d’intenses souffrances oscillant sans cesse entre le désir de la voir et celui de la fuir.
Il songea, à nouveau, à cette période de sa vie Il sourit amer se concentra sui lui-même comme un boxeur qui esquive les coups de son adversaire Le voici en apnée de pensées perdu dans des abîmes Il songeait à ses afflictions ô combien bruyantes C’est alors que l’idée de la mort commença de l’envahir peu à peu. Il prit grand soin, à présent encore, de rester tout sourire au –dehors. Son âme avait fait un repli sur elle-même L’amour est enfant de la cécité. Il y a presque trois ans, presque trois ans ; il se souvient de tout Etrange jeu de rôle que ce jeu où sur « un chiche » pour « un chiche » el s’était joué de lui. El fut toujours le pion central, certes mais un pion à l’orée du réel, à la frange de toute logique ; ses récits le mettaient en joie. Il prenait notes, au fur et à mesure, qu’elle se racontait, se déboutonnait, se déshabillait. El écrivait des extraits de sa vie intime qu’el lui envoyait rarement il est vrai mais quand el laissait des traces ! A l’époque, il ne savait quelle partie prendre de cette parade amoureuse ou de ce streap tease
Il reprit le manuscrit

« Mon cher, en quel état je me présente à vous ? Les pensées décoiffées, en désordre. Coupable ? Oui, je me sens coupable de l’aimer de ma clandestinité. Mea culpa ; Je suis un misérable voyeur, un voleur de songes, voleur de rêves, je fais figure d’impudent, de mal avisé. Je l’encombre je l’ennuie et si, d’aventure je me tais, El me téléphone ingénue, étonnée de ne point avoir de mes nouvelles tandis que je deviens fou.
Mon ami, je ne puis oublier sa voix grave et veloutée, sa voix creuse où se niche ma déraison. Exproprié de toute sérénité, je m’enfonce dans cette « voix souvenir » aux inflexions chaudes aguichantes
Qu’ai -j’affaire de la morale que les autres, les bienpensants, me cornent aux oreilles ? Le désir est amoral par essence par nécessité. Il est élan, évasion, fantasme, liberté et lien. Le désir est invocation, évocation
Je l’aime à cause de nos échanges riches, durs, profonds et rares Echanges coupants comme des brisures de vitres El m’aliène d’un mot ; El me téléphone et me voici. Chose, objet manipulation féerique ; la magicienne fait une OPA sur ma volonté, ma confiance. Je ne connais aucune allégorie assez juste pour vous décrire le souhait de me désaltérer à cette promesse sans cesse renouvelée à cette « O »
Avec vous, mon cher ami, je vais de confession en confession scrupuleusement. Je veux m’exorciser, me délivrer, me laver avant le grand voyage qui m'habite, me hante "L'Homme se salir pour la mort " et cela est bien triste on a largement le temps d'agoniser seul muet pour ne pas déranger j’annote mes impressions, j’explique, vous explique ce que je ressens ; commente mes fautes, mes manquements. Souvenirs vilebrequins me rentrent, avec quelle jouissance pointue… dans les chaires. Fine devient ma souffrance tandis qu'el me laisse seul se retirant dans l’ombre et sans l’ombre d’un regret.

Nous sommes amants par la pensée, par le désir, notre alliance secrète m’étourdit, m’effraie ; j’aime et j’ai pour amante une pièce à conviction, un fantôme, une ressemblance, un reflet un effet de lumière
Révèle- moi mon Absente, ma Dédaigneuse. Révèle- moi, Arbre du fruit défendu. Nouveau Testament de tes désirs. Ouvre- toi Indique- moi et, l’Eden et, le Péché originel. Laisse- moi te frapper à l’enclume de ma passion, à l’emblème de ma folie Laisse- moi te marquer à mon effigie pour jamais modelée monnayée
Je me vêts de rêves licencieux, bleus comme des hématomes de nos « nuits clos »

Il déposa la lettre avec un sourire. C’est fou. Pour un peu il se croirait lui-même, se prendrait au sérieux
Oui, il me faut écrire le mot « FIN » murmura-t-il déposant son revolver dans un tiroir à portée de main.

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olé!

EL Amor Olé !


Samedi ce premier août 98

Matin

Ma Silencieuse,

Te voici à nouveau : Ombre, Silence, Absence. On s’habitue vite aux bonnes choses ; à tes coups de fil par exemple même si parfois tu me fais râler et que je le cache du mieux que je peux mais, foin de tout cela, après tout les choses n’ont jamais que l’importance qu’on leur accorde. J’espère que ce n’est pas une raison de santé qui est cause de ton mutisme. Je t’imagine, certains jours, souffrant, agonisant, te vois dans le coma, t’imagine la tête en sang.
Les bras ballants et je vais, et je viens, me trouve dans tous mes états rongé par la plus forte des angoisses ; pour me persuader, dans le même temps, qu’il n’en est rien que tout cela n’est que le fruit de mon imagination malade. Malade de ton silence abrupte auquel je ne m’habituerai jamais. Je t’imagine en croix ; Je te veux en croix, toi la célébrissime crucifiée
Ce ne sera pas le premier silence, ni le dernier pour me rappeler que, chez toi, c’est comme une habitude :
Te voici tout sourire et puis pfft ! Plus rien. Il n’empêche que chaque fois je m’interroge. Qu’ai-je fait ? Qu’ai-je dis ou pas dit ? Que n’ai- je pas su deviner chez toi ? Vois comme un rien… rien qu’un silence …. Me tracasse. J’ai beau m’en défendre, mais j’attends de tes nouvelles désespérément et malgré moi.
Si tu n’existais pas, il faudrait t’inventer. Quel besoin éprouves-tu de sans cesse, tester, éprouver, douter, suspecter. Certes, on ne peut s’endormir sur l’amitié quand bien même elle ressortirait de l’affection la plus forte ; C’est là un concept que je partage mais, faut- il pour autant, constamment remettre l’honnêteté des sentiments en question ? Constamment prendre la mesure de la sincérité de l’autre ? Se jouer de sa patience pour être bien sûr qu’il reste en éveil prompt à se rendre à ton désir ? Moi, je ne dis rien, je te regarde agir et froid, et conscient et lucide et plus déterminé que jamais. Je te guette derrière un rideau de pleurs secrets.
Prends garde à la colère que tu suscites. Le meilleur des chiens peut encore mordre.

Midi

J’écoute en ce moment le la Veuve Joyeuse
« Ne jouons pas avec le feu » Elle paraît me prévenir de quelque danger futurs mais, je me bouche les oreilles retiens la mélodie non les mots Ne jouons pas avec le feu… Elle insiste, je persiste dans ma surdité N’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.

Il est 18H passé ; je ne tourne pas la tête pour chercher une confirmation de cet espace temporel ; peu me chaut le temps ; hormis le temps de la séparation qui me ronge aussi sûrement que l’eau la pierre Je nous imagine pour l’heure (C’est le cas de le dire) écoutant la Veuve Joyeuse dans le noir, le silence, le non-geste « L’amour chez vous c’est sans façon…. » Nous nous sourions à cette phrase,
« L’amouuuuur chez vous c’est sans façoooon » insiste la soprano toute voix dehors tandis que je pianote fiévreusement ma lettre cette lettre que tu liras avidement

Cet après midi c’était les grandes vannes Non, non ; rassurez- vous bonne gens ; je travaille, j’écris mes éditoriaux que l’on trouve très bons, meilleurs qu’avant. La Dame en Mauve, plus vraie que nature les séduit
A croire que j’ai vécu ces tourments ! Je ne dis rien, ne réponds pas. Panique générale au-dedans je viens de pêter le plomb central ; j’incarne la nuit, la longue nuit,
L amnésie. Je ne réponds pas. Vaisseau fantôme je glisse sur les eaux. Chaland tout de noir habité je n’allume aucun feu. Je passe. On me parle ; souriant je passe. On me félicite ; souriant je passe.

Le soir

Vois comme les gens sont étranges ! Imagine- toi que Flaubert, le grand Flaubert , l’illustre Flaubert, Or donc ce Flaubert –là, est né dans un hôpital.
Non ! Si ! Oh ! J’ai le magazine littéraire à la main donc, je sais ce que je dis.
Moi aussi je suis né dans un hôpital mais personne n’en a rien dit
Notre petit Gustave, tel était son prénom, grandit près des cadavres que « papa dépeçait toute lame dehors Dès sa plus tendre enfance il prit la décision solennelle de devenir écrivain. A son âge, je pris la même décision Non, Si ! Oh ! Mais personne n’en a rien dit.
Mais ce n’est pas tout, je continue plus avant la lecture du magazine qui me plonge encore plus profondément dans mon chemin de croix. Songe un peu ma Grande Amie mon Cher Fantôme, Gustave rencontre une fille Elista On pourrait croire qu’elle lui inspira quelque roman d’amour, quelque poésie de derrière le fagot, quelques sanglots longs et plaintifs. Pas du tout, mais alors là, pas une ligne ; pire encore, il écrivit : « Mémoire d’un fou » Non, Si ! Oh ! Moi aussi ! J’écrivis
« Mémoire puzzle » mais personne n’en a rien dit

Ecouter, mais écoute si un soupçon t’habitait encore si une incertitude te mettait le cœur en vrille, écoute ces lignes que je t’envoie texto : J’aurais voulu être une femme pour la beauté, pour pouvoir m’admirer moi-même, me mettre nue ! Laisser tomber ma chevelure sur mes talons Et de s’écrier encore ! Madame Bovary. C’est moi !
Moi ? Je ne dis rien et… Tout le monde en parle ! !

J’aime beaucoup ce nom de virgule que tu m’as donné Virgule je me sens virevolter, je puis me cacher derrière n’importe quel mot. Fermer la marche d’une pensée un peu trop violente, Je marque le temps souvent à contretemps. Je marque le souffle, marque l’arrêt
Je ne sais pas virguler mes textes, m'assures- tu.
Je manque de logique, m’affirmes-tu. Soit, je l’assume non sans me poser la question : Manqué-je de logique ou ma logique est elle différente ? Et, si ma logique est différente est- elle pour autant moins efficace voire caduque, erronée ?
Pouvez-vous m’éclaircir Belle Dame Silencieuse qui ne m’écrit jamais A quand notre lutte fraternelle ? Nos joutes, nos assauts d’imagination, nos écrits issus de nos plumes en bataille ? Oui à quand le Waterloo du stylo où l’encre coule à flot.

J’ai une envie folle de te téléphoner pour qu’on aille faire une de ces virées canon. Au diable la mélancolie.
Un taxi et hop ! Nous voici dans une boîte La musique techno. Des boissons à gogo, cocktail Molotov ; que prendre d’autres avec toi ?
J’ai souhaite que ça gueule, que ça hurle. J’ai soif de superficialité ; envie de te voler ; Boum ! Sans crier gare.
Il est 20H. Je ne téléphonerai pas parce que, de toute manière tu refuseras. « Il est trop tard « « Tu n’avais pas prévu » Si tu avais su » et puis, « Mes enfants, mes petits enfants » « Demain me lève très tôt »
Bien vite je te chasse de mon esprit. Chut, mon cœur silence mon âme Psyché supporte mal l’image du dédain dans l’attitude de l’autre et qu’à t-elle à t’offrir si ce n’est un refus poli oh ! Si poli et si froid ?
Boîte de Pandore les souvenirs palpitent vivent, vibrent, me prennent d’assaut

Lorsque je corrige : La Dame en Mauve je voudrais éclairer le flou gênant. Je n’y vois plus toujours très clair Agaçant parfois ce manque de contour, de netteté, de repère. J ‘aimerais pouvoir mette un détail ici, une précision là, une impression de lumière dans les sous bois d’un Trouble. Souligner ma vie séquentielle avec toi. Lumière intense d’une Re-connaissance Qui ne me quittera plus. On ne rencontre pas impunément son SOI
Le Brouillard ankylosant inexplicable. Etat second qui ne déchiffre que le non- dit, le non fait. « Il ne sait rien passé dans les faits » clames-tu avec un peu trop de véhémence.
Celui qui n’a jamais été envoûté qui n’a jamais perdu l’esprit, ne s’est jamais perdu dans et par l’amour ne peut comprendre.
Mais, revenons sur terre Jean André le puîné de mes neveux qui vient de terminer un laboratoire de fourmis sorte de grand aquarium avec des labyrinthes en plâtres dedans, des branches, plus exactement, des branchettes dedans Un vieille passoire de théière, un casse - noix et autres objets contondants dedans
Jean- André, que j’appelle Longs- Cils, rugit de joie en voyant les hésitations de quelques fourmis placées dans ce château.
Aux dernières nouvelles sa carrière de savant biologiste est vachement compromise pour celle de coiffeur ou alors commandant de pompier ! ! ! Cherchez le lien !
Comment as- tu trouvé l’histoire de Volubilis la petite fourmi que je t’ai envoyée ? De toute beauté, j’espère.
J’ai terminé la série des quatre nouvelles pour la France J’entame LA PASSION pour la Fureur de Lire. Et toi ? Quid ?

Chère Ombre Bonne nuit

Bisous PB
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desordre

DESORDRE


J’ai un abcès d’amertume
Accumulation d’amour
Et de rêves stériles

Je hurle



Méandres où se perd ma raison
Obscurité nuit qui forme cloison
Soubresauts de bonheur
Goût salé de mes pleurs

Hadès Hadès Et toi
Proserpine
Halbrené, meurtri
Je supplie

Emmenez-moi
En vos abysses

Dans les sentiers tortueux
De mon cerveau malade

J’ai le…
Souvenir monstrueux
D’un « JE » anthropophage
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DAME EN MAUVE extrait

Dame en mauve 21




L’an de grâce 1998 ce mois d’avril



Ciel ! Dieu ! Est-ce un rêve ? Je vous croyais toujours dans votre couvent apprenant à faire la révérence, à marcher yeux baissés, recueillie, confite en dévotion dans une attitude des plus humbles devant Monsieur de Molière votre père.
Je vous imaginais, très chère enfant, lui confiant,
De frais matin et claire journée :
« Monsieur, le petit chat est mort ».

Par Jupiter le Grande Planète que le monde est bien fait et votre esprit bien tourné en effet.

Les tarots m'affirment, dans leur globalité, que vous vous exprimez en français avec aisance, joliesse et, ma foi, beaucoup d’agrément.

Le Soleil, parle en particulier, d’un beau rayon de poésie dans votre journal intime, comme dirait un philosophe bien connu.

La Lune, vous conseille son croissant à la cafétariat au jour et heure que vous m’indiquerez par scintillements multiples dans le ciel

Voilà ma Chère, ma très Chère, comment je devrais m’adresser à toi. Par le biais des astres, des tarots, de mancies de toutes sortes.
Il me faut pour cela te voir, là près de moi. Là, réelle, présente, oui présente c’est à dire à l’écoute, c'est-à-dire, portant quelque intérêt à ce que j’ai à te confier, c'est-à-dire, toi m’aimant. c’est à dire toi, entièrement là, toi disponible mais, je souris, il vaut mieux
Pâques approche ; l’autre Pâques, la deuxième Pâques et je suis aguerri. C’est le temps de l’Avant, des punitions, voire de l’ascétisme qui touche à sa fin Pâque renaissance, résurrection, renouveau.
Est-ce cela qui t’a poussée à me téléphoner avant hier ? Nous semblions ne plus devoir nous arrêter. J’étais loin de toi cette fois, je me sentais dans la non-souffrance, dans le déjà connu, déjà vécu. Tu parlais, m’expliquais ce que je suis, comment tu me voyais.
Ta voix m’arrivait en écho ; écho de mes pleurs, de mes appels. Je n’ai rien dit. J’ai fait : Hum, comme toi, jadis comme toi les mauvais jours. J’ai fait « Hum « Et, tu parlais, parlais, parlais de toi. J’ai seulement fait
« Hum »

Le lendemain

Ce matin il y a du grand nettoyage dans l’air, de l’eau de javel et tutti quanti sans oublier, la mambo que me lance la radio qui participe, grandement, à ce renouveau.
Elle va, ma radio, poussant sa chansonnette avec force notes blanches, soupirs, croches, ne dédaignant point un fortissimo qui la mène jusqu’à la syncope tandis, qu’intérieurement, je me livre à un close-combat des plus étranges. Tu es là et cela me fait souffrir mais, de si loin ; d’une si convalescente façon que je doute de bien sentir. Tu es là dans ce corps à corps, je ne puis maîtriser les mouvements l’âme ni celui du souvenir qui s’imposent. Si je puis les museler, les gommer ? Jamais
Tu es, ma Dame en Mauve qui me pousse à écrire pour y gueuler toute ma souffrance, y pleurer à souhait, te maudire sans regret.
Je viens de terminer « Pasionaria tango »
Tout se passe dans un bordel. Tu es maquerelle et je prends mon pied ! Olé ! Tu es pute, objet, esclaves. Olé ! Je suis Jojo la gamberge, dont tu es la « gagneuse » il te mène la vie dure. Ensemble vous dansez un tango ; le véritable tango, le tango unique et seul acceptable par le « milieu » qui reconnaît les siens à la manière dont ils marchent aux pas, emboîtent le pas, obéissent à la prunelle, au coup de hanche.
Pendant la duré d’une danse « « le milieu » s’interroge sur toi. Les demi-sel, les proxos avertis et les « dames » tous se demandent D’où sort-elle cette morue ? Qui est son « parrain » à cette pouliche ?
Les filles s’entredéchirent par anticipation. Toi, l’inconnue qui va leur larder le trottoir ; Je t’ai ressuscitée pour Pâques !
Moi ? Ce que je fais dans cette histoire ? Je relève ton compteur à coups de trique, à coups de poings, à coup de cœur. Je te déprave, t’entrave, m’en donne à cœur joie.
Je n’ai écrit, rassure-toi, qu’un jeu de rôle, qu’une nouvelle. Honni soit qui mal y pense.
Ce n’est qu’un songe, un rêve sans plus.
Tout le monde sait que « Jeu de rôle « est le mot gentil pour « Petite cochonnerie «

C’est Pâques, je n’ai nul désire de travailler.
Je vais essayer de me traîner jusque devant ma Télé et encore ! Pas sûr.

Mon festival de la poésie a l’air de plaire. Bien qu’il ne soit pas lancé sur une grande échelle, je puis me faire une idée de son écho. Je ne veux y trouver que divertissement, plaisir d’être lu, oui. Je m’aime ? Hé oui pardi ! Je veux ma plume en folie avec des temps inversés, arythmiques. Je veux des plumes courant sur la portée de la vie avec ici et là, une pause, un silence, un soupir, ici et là, une gamme qui se déploie sous mes doigts, je veux qu’ici, comme là, les noirs se mélangent aux blanches pour, précisément, créer la dissonance (Je n’ai pas écrit discordance) Une plume, la mienne, qui m’entraîne dans des modulations, de fréquence où ton image apparaît et nette, et brouillée et disparaît pour revenir m’ébranler crachotant, hésitante, criant, me criant ta foi en moi !
Je viens de remettre une cassette :
« Quand tu reviendra j’aurai le ciel au fond des yeux. Je te crierai mon bonheuuuuur »
J’étouffe de rire en écoutant ce vieux machin ; comme on disait jadis, de mon temps.
J’écoute, la même époque,

« Il est minuit. Nous avons commencé par danser ; reviendrez-vous samedi ? «

« Déjà minuit voici la fin de notre reêêêêêve » Je voudrais te voir à l’auroreûûûûûû »

Les violons pleurent, les archers courent, sautent, caressent subrepticement, s’attardent avec langueur ; Les cordes frémissent, la voix s’envole dans les volutes de notes, la voix traîne, gémit ; la voix éplorée, suppliciée chante la doûûûûleur des coeûûûûûrs Roulement de la grosse caisse. Un piccolo pique sa dernière notre avant de disparaître.
Je ris à gorge déployée. Dire que j’aimais toutes ces chansons.

Le lendemain dimanche
Comme d’habitude, j’écoute mes émissions religieuses à la télé.
Aujourd’hui, il était question de la réincarnation.
Il n’était fait mention que de : Christianisme, théisme ou de sa négation. Les esprits forts s’en donnaient à pleine voix. La morale du jugement se le disputait à la morale de l’esprit. C’était grandiose, ma Chère, c’était magnifique ! Que de spéculations ! L’esprit de géométrie en désaccord avec l’esprit de finesse, comme d’habitude mais là, sur le plateau ! Ce dimanche - ci ! N’est- ce pas Theil liard de Chardin qui disait « Nous sommes dans l’hier de demain » ?
Courageusement, cette semaine, en attendant notre prochain rendez-vous j’ai commencé la lecture de « l’Optimisme de la Croix » J’ai de ces appels soudain… Mais, j’ose à peine te l’avouer j’ai très vite troqué la sainteté de cette lecture pour l’Appel des Savanes » magazine un peu leste il est vrai

Pâques. Où es-tu ? Quand reviens-tu ? Qu’importe. Je me dis « Qu’importe et me force à penser à autre chose.
Un an déjà, un an seulement. Quand je relis mes écrits, revois, réentends mes état d’âme amplifiées, certes, grandiose, ô combien dignes des plus belles orgues. « Ne dit on pas Amour, délices et orgues ? « Quand je relis mes lettres te confiant mes pleurs, convaincu d’être unique dans la désolation alors, qu’en somme, je ne suis jamais que le millionième clonage amoureux

Pâques deux de mes amis sont entrés dans des Maisons de Repos et j’ai comme un froid dans le cœur. Mon imagination décliquetée tourne fou. Je me clive de l’intérieur emmène la Dame en Mauve sur mon écran, la pose sur le « net » Tournez moteur, cherchez moteur. Je ne veux point La Dame en Mauve sous la dalle froide Cherchez moteur, connexion à distance réseau des réseaux, je veux La Dame en Mauve présente à mon désir. Instant privilégié, vie expérimentale, pourquoi éteindre sa lumière ? Instant sacramentel, don des dieux Ma Dame en Mauve ! Sommes- nous donc à ce point des handicapés du bonheur que nous ne le reconnaissons plus ? Si par malheur nous rencontrons le bonheur, si nous en voyons ne serait- ce que le contour, l’ébauche du bonheur, nous affirmons, avec une foi désarmante, « Ce serait trop beau pour être vrai, » vite, nous nous efforçons à l’oubli, à la négation et nous parlons travail du deuil, Nous crions : « A moi mes chaînes et vos cliquettements ! » Il ne s’est rien passé dans les faits. Ce n’est point de ma faute crie de son côté La Dame en Mauve portant la robe de bure, se soumettant, elle-même, à la question, à sa propre inquisition du verbe, au viol de l’analyse sauvage que lui fait sa conscience coupable, elle ne répond pas et m’accuse du doigt, me montre, me désigne. Hurle « Je n’ai rien demandé ! » et explique dans un langage allusif le contenu, la valeur la puissance du « non dit » Ah tout ce qui ne se dit pas et que l’Autre devine si aisément… Est- on coupable de penser si fort ! Si haut ?
De mon côté, entrant dans ce tournoi bien étrange et qui déjà m’affecte je démontre froid, lucide, conscient, que chaque passion est une étincelle du » moi « qui se reconnaît en l’autre. Elle, que j’appelle « Ma flamme, » Ma Dame en Mauve. Elle dont j’arbore fièrement les couleurs. Elle continum de moi-même. Elle, enfin dont je bats pavillon dans la mer des Silences… Pourquoi devrais-je l’oublier ? Pourquoi devrais-je te tuer, t’effacer de moi ? Di moi ; explique- moi, esprits lucides esprit pur… Moi, je me veux en éveil, je me désire intervenant, coopérant dans mes déambulations imaginaires ; Je me désire partie prenante quand l’absence de ma Dame fait ressurgir ma peine aussi violente qu'une insurrection, effrayante comme une lame. Eblouissement intérieur, je vois « nous » il est évident que je suis un « nous »
On prétend que les coups de foudre « heureux » deviennent « amitié tendre » il en va de même pour moi, je pardonne à l’Ombre de me faire pleurer ; elle peut m’atteindre le cœur par surprise ; jamais la mémoire moins encore mon âme. Ombre, Ombre, je me souviendrai
8/10 des personnes interrogées sur le coup de foudre déclarent avoir touché le merveilleux et que cette expérience était aussi violente et inattendue qu’une secousse tellurique dans la reconnaissance Ils savaient que c’était eux ; ils se sont reconnus.


Moi, Aimée je demeure dans la « reconnaissance »


jeanflon
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choc

CHOC


Quand je respire
Le doux parfum des fleurs
Et que sans rien dire
Dans la vase
Tu passes laissant
Les traces de tes pas
Je pleure

Je pleure de ne pouvoir
Te revoir plus vite
Sot l’y laisse en plan
Sur le flanc
Je me pose et
Y laisse
Couler mon sang
Toi, tu prends
Ma laisse et fous
Le camp
Me laissant marquer le pas
Compter le temps
De mon trépas

Ces vers ne veulent
Absolument rien dire
Pensez-vous
Puisqu’ils sont libres
Libres donc
Sans rimes mais, avec raison

En vérité je vous le dis
C’est le « chic » d’un « choc »
Dire sans dire
Sous-entendre sans entendre
Ni attendre…
Tout est dans le « non-dit »
Que je vous « dis »

Pourquoi exprimer ces vers
De leur substance
Et, vous faire connaître
Clair leur secret

Ecoutez écoutez les bien

Encore toujours
Mon amour
Aimer jusqu’en sa propre rupture
T’aimer jusqu’en ma finitude
Amour absolu, pour l’éternité
A jamais, pour jamais
JE T’AIME

Stop ! Arrêt sur l’absurdité
Car, voyez-vous à se lire
Mes vers sont verts
De peur
Ces vers rampent, pour jamais
Dans le sol

DO MI SOL UT !

Andrée colon
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AVANT LE CHANT DU COQ

A COLON



INTERROGATOIRE


L'homme un inconnu marchait lentement Il portait des sandales, était
pieds nus par un temps glacial La côte lui semblait dure à grimper
Il se sentait le souffle court et s'assit au pied d'un mur s'appuyant contre
un ados

Au loin, une charrette dont les essieux crissaient à chaque tour de roue,
tirée par un cheval brabançon, roulait péniblement auprès du paysan qui
marmonnait :

-Faudra huiler la mécanique.

Il cracha à terre comme pour sceller cette promesse, essuya sa bouche d'
une manche énergique, se racla la gorge tout en continuant son chemin d'un
pas pesant

L'Homme surprit le geste, plissa les paupières et suivi la charrette du
regard Il n'était pas étonné de la voir passer, on eut même pu croire
qu'il s'attendait à la voir surgir, mieux, qu'il attendait sa venue



Av 19. Qu'importe, toutes les dates se valent , toutes les époques se
ressemblent Il essaya en vain de se souvenir, de préciser l'instant,le
moment où cela s'était passé, où il avait vu ce paysan si paisible Il
revoyait la scène, situait l'endroit , mais le temps ?



Il remémora la pièce ; Les cris, oui les cris lui déchiraient encore les
tympans

- Cet homme aussi était avec lui,

Hurlait une femme grande mince tout en os au gendarme qui l'
interrogeait

- Cet homme était dès leurs , je le reconnais à ses vêtements Sont
Toujours sales ces gens et avec ça. Pour l'arnaque y a pas mieux Faut les
écouter parler ! Et que j'te cause, et que j'te cause ! Le royaume ; Le
royaume, Mon père. Un machin pas croyable Faut l'entendre pour le croire Un
royaume ? Ces gueux là ? « Mon père à dit et patati, Mon père a dit
et patata, Si c'est pas malheureux Mieux vaut entendre ça que d'être
sourd, me direz- vous mais tout de même c'est à crever de rire En
attendant, ça court les rues sûrement pour chaparder Sinon ? Ah ! Oui ne
cessent pas de parler de poissons, de pêche miraculeuse Miraculeuse ! Mon
oil oui Il, celui là, l'homme, L'accusateur désigne le coupable,
un et celui-là, j'vous le demande ; non mais sans rire, je le reconnais
pour sur

-Tu es certaine ? sollicite, mollement, l'agent C'te fois te plante pas
la mère

-Elle se redresse dédaigneuse Puisque j'vous le dis

-Justement ! La chemise bleue se retourne vers L'HOMME

-t'as entendu la bourgeoise ? L HOMME bouleversé, ébranlé montra sa
stupeur devant l'accusation haineuse C'est le plus sincèrement du monde qu'
il nia le fait : Femme je ne te connais pas

Un avion traversa ciel avec un bruit d'enfer couvrant sa voix au même
moment , un autre bruit plus sourd accompagné d'un gémissement vite
réprimé La lèvre supérieur du suspect était fendue à gauche Un filet de
sang coula

Au loin un coq chanta

Ils se regardèrent tous ahuris Un coq, sur une plaine d'aviation avait de
quoi surprendre mais le fonctionnaire avait d'autres chats à fouetter Il
en avait assez, marre, marre, ras le bol de leurs histoires à dormir debout

-C'est pas demain la veille que je connaîtrai le fin mot de l'histoire Hein
bourrique ? Il jeta un regard torve sur sa victime qui se tamponnait la
lèvre avec un mouchoir blanc douteux Douteux comme ses origines, Douteux
comme sa raison d'être là ; Douteux comme tout ce qui n'est pas habituel
donc, étranger. Nous y voilà ! Chemise bleue qui de toute manière s'en
fout complètement de la véracité de l'accusation écoutait d'un air agacé
les affirmations des uns, les dénégations de l'HOMME

C'est bon qu'il lui fallait écrire ce foutu rapport Consigner noir su r
blanc et dûment tamponner sans rien omettre des conneries que va encore
lui raconter cet imbécile devant lui Pouvait tout de même pas cogner sur
ce mec pour lui faire cracher le morceau !

Le bousculer un peu histoire de le saisir, de lui faire entendre raison ça
oui, mais, dans ce but seulement.

-Faites entrer le type qui est dans le corridor Le témoin, petit trapu
tenant du bouledogue au physique comme au moral aboya désignant

L'HOMME d'un index vindicatif

· Tu es l'un d'eux. C'est lui Monsieur l'agent, H eu Commissaire,
Heu, Monsieur le gendarme C''est lui, je le reconnais, suis formel, le
reconnaîtrais entre mille

· Chemise bleue de service fixa l'accusateur d'un regard froid
impassible Allez bon, encore un ! On est jamais assez prudent, faut s'
entourer de précautions, se couvrir ; Le gendarme regarda une dernière
fois le témoin qui n'avait pas cessé d'affirmer, de clamer son bon droit
N'était-il pas, ce témoin, du bon côté de la barrière donc, du côté du plus
fort, du bon droit. N'était- il pas ce témoin, au-dessus de tout reproche
Il était chez lui dans ce pays N'est ce pas Alors ? Voyez comme il se gonfle
d'importance Il vociféra de plus belle sentant l'approbation de chemise
bleue

· - Vaurien bandit, va nu-pieds C'est cause de toi que c'est
arrivé ! Tu étais avec ce révolté, cet anarchiste, ce fauteur de troubles
Oui tu es de la bande qui se carapate de long en large de la ville en
proférant des menaces

· - Malheur à celui qui.

· En vérité je vous le dis.

Non mais pour qui il se prend ce caïd, ce gourou Tu étais fort engueule
avec celui que tu appelais « Maître » Je t'entends encore d'ici Oui
Maître Non Maître Bien Maître Dis ; Avoue que j'ai raison si tu n'es
pas une mauviette

L'HOMME restait silencieux les yeux peureusement fixés comme hypnotisés
sur son accusateur Il était habité d'un trouble profond On le sentait
sous le choc, presque tétanisé L'autre l'invectivait de plus en plus se
sentant de plus en plus grand, sûr de lui, sûr de plaire aux siens

-T'oses pas parler hein . Tu dois protéger ton gourou qui disait un truc
dans le genre « Dieu reconnaîtra les siens » Tu parles d'un allumé ce
mec ! Et toi, pauvre cloche tu le couvres, tu dégustes pour lui,
pauvre con, moi, à ta place, j'te balancerais vite l'adresse de ce Maître

L'HOMME le mains moites, le front en sueur se sentit flancher pour la
seconde fois L'autre avait touché un point sensible La peur, la triste
peur, la peur déterminante, étouffante, suicidaire La peur mère de toutes
les lâchetés La peur hurlait en lui

Après un effort surhumain il retrouva quelque peu ses esprits et la voix
ferme répondit :

· Non, je n'en suis pas ! Je ne connais pas l'homme dont tu me parles.

Un avion traversa le ciel dans un bruit d'enfer couvrant sa voix

Au même moment, un autre bruit plus proche plus sourd accompagné d'un
gémissement vite réprimé Dans un fracas de vitres on entendit comme des
gifles. L'interpellés présumé Innocent aux yeux de la loi montrait un
visage rouge vif et enflé

Un coq se mit à chanter pour la deuxième fois



- A qui appartient cette volaille de malheur On est pas à la campagne sans
blague hurla un gendarme dans le corridor

-Merde hurla à son tour chemise bleue entre les barreaux du commissariat
Il avait besoin de faire écho à son collègue de lâcher la vapeur Il se
sentait nerveux On a beau dire il avait un métier ingrat Suivre une
filière Arrêter ceux qui sont de mèche, qui ourdissent des attentats et pour
tout remercîments.

Le gendarme ôta son képi, se gratta vigoureusement le crâne presque chauve

-Au suivant !

Un étranger, cela ce voyait à son teint, Bien vêtu celui là Bien nourri
Celui là salua le gendarme d'un « Salut Chef » Regarda L'HOMME
distraitement (La force de l'habitude sans doute)

-Je te reconnais, toi Tu es du même pays que moi Et, se tournant heureux
vers « le Chef »

-J'affirme que cet homme était avec lui . Il jubilait Il en avait débusqué
plus d'un de ses compatriote Ce ne sera pas trente deniers qu'il allait
toucher mais de quoi se payer du bon temps, sans parler de l'estime des
autres, des autochtones, des Belges de souche

Le gendarme souriait d'aise L'affaire est dans le sac et c'est guilleret qu
'il remit la somme convenue (bien modeste rassurez- vous) Un simple
dédommagement pour l'aide et le dérangement occasionnés.

L'HOMME vert de peur, affligé, la conscience tiraillée baissa les yeux
pressa fortement ses mains croisées Tout le chagrin du monde l'habitait
Il luttait désespérément contre le tourment de l'aveu, la crainte de la
vérité. La lutte le laissa effondré abattu mais au bout d'un moment, s'en
fléchir il affirma :

-Je ne sais ce que tu veux dire

Un avion traversa le ciel dans un bruit d'enfer couvrant sa voix

Au même moment, un autre bruit plus proche plus sourd accompagné d'un
gémissement vite réprimé Le présumé innocent se tenait l'estomac de ses
mains ensanglantées Plié en deux, il cherchait son souffle

Le coq chanta pour la troisième fois

le gendarme cria : Ta gueule sale bête !

La porte s'ouvrit, le commissaire entre, le présumé innocent savait que
c'était un gradé à son allure distingué et puis, il ne portait pas d'
uniforme ce dernier glissa quelques mots à l'oreille de son subordonné qui
opina l'air entendu, absolument d'accord Une fois seul il reprit sa morve

-Allez ouste, tous dehors j'en ai assez entendu pour aujourd'hui Et, de
toute façon il n'y a pas de preuve suffisante

Le dernier témoin partit non sans glisser un papier dans la main de Chemise
bleue

Qui lut distraitement :

Nom de Code : LUC 22 23 Il fourra le papier dans sa poche Connaissait pas
ce Luc De toutes manières, l'affaire passait au-dessus de lui On la lui
retirait , alors ce Luc ? Nn nom de chez nous, donc, valable, crédible on
ne dit pas le contraire mais les ordres sont les ordres

L'HOMME qu'on avait laissé partir pleura amèrement il se sentait sale
au-dedans , sale au dehors Il n'avait pas mangé depuis sa garde à vue
Avais seulement reçu de l'eau du robinet pour étancher sa soif Quand il
sorti du poste la clarté de dehors lui fit mal aux yeux il était affaibli
des coups reçus ; marcher pour lui était un chemin de croix qui le menait
vers son calvaire individuel

-J'ai mérité O Dieu ton indifférence ton hostilité mais tu es aussi le Fils
alors ne me repousse pas J'ai été ,il est vrai , faible ,haïssable Je n'ai
jamais cessé de t'aimer voilà pourquoi je suis encore bien plus méprisable
Nier son ennemi soit, mais qu'ai -je fait ? J'ai nié mon ami par crainte par
frousse, pleutrerie La peur, cette terrible peur l'a emporté

Ne sois pas hostile à mon chagrin , ne repousse pas mon repentir , ne me
laisse pas dans ton inimitié Accorde -moi ne serait ce que ton ombre



L'homme ferma les yeux ,oui ce payant bon enfant oui ,cet home marchant au
pas de son cheval était cet accusateur de son pays il s'en souvint. La
charrette en grinçant passe dans l'autre sens

Depuis combien de temps l'HOMME étai il assis contre ce muret

O mon Père, Père que c'est loin tout cela Et, pourquoi ?

L'HOMME soupir prit une pierre qui lui pendait au cou dans un petit sac Il
l'enveloppa de ses doigt et par petites pressions légères comme des pardons
la caressa en pleurant

Pierre angulaire, larmes de pierre

L'HOMME mit la pierre sur sa joue et l'y roula comme jadis il murmura
Pardon, Pardon, Garde moi dans ton ombre.

Je te roule dans le nid de mes doigts qui te réchauffe Sois le caillou
dans mon soulier pour que chaque pas me ramène dans le Sentier

Pierre l'apôtre

De mes doigts oblongs tu t'échappes et fuis mais « Pierre qui roule n'amasse
pas mousse « Je te reprends d'un geste impulsif te serre très fort

Simon Pierre

Concave par endroit, je devine du bout de l'index, un mouvement centripète
qui te ferme mes investigations Mes doigts te découvre asymétrique avec des
bords râpeux Je te retourne comme un gant

Avant le chant du coq !

Trois fois j'ai ignoré , trois fois j'ai renié O Pierre toi aussi tu as
faibli et cependant au poinçon IL t'a marqué Clef de voûte de son
église il t'a nommé

_ Pierre tu es pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église



Je t'imagine O Pierre Dans ta bouche le goût un peu âcre un goût de larme de
sueur, un goût de peur t'accompagne tandis que tu marches pieds nus
Que celui qui n'a pas péché lui lance la première pierre.

Chemin de croix, chemin de pierres, sentier de cendres

Mont des Oliviers

L'homme posa sa pierre sur l'oreille Qu'espérait -il entendre? Les voix
lointaines des voix de Béthel , de Jacob, L'Homme songea « C'est
pourquoi à la carrière de la vie, je casse les cailloux Renégat, je monte
vers toi par des chemins de pierres qui me lacèrent les pieds

L'HOMME reprit sa route Un voyageur solitaire le croisa un moment et
regardant le sol vit une pierre ponce Il la ramassa l'air entendu et
murmura :

Excellent pour se laver les mains!
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ADIEU extrait de la Dame en Mauve

Adieu 8

Lui qui pensait à une fin la sienne, lui qui composait morceau par morceau le menu de son suicide, lui qui sombrait par bâbord l Pouvait- il encore penser à lui ? Le pouvait- il vraiment ? Tout en réfléchissant il nettoya la semelle de son chargeur qui lui semblait un peu terne. Le 11 septembre : La Guerre, la déclaration de Guerre l’avait secoué, chamboulé. Le 11 septembre 2001 L’Amérique, ses deux tours, des milliers de morts, des milliers d’explications, de prévisions. On explique ; On commente. Plus jamais ça, affirme- t-on encore une fois.
Il déposa son revolver sur le bureau et reprit
LA DAME EN MAUVE

Ma toute grande, salut
Triste que j’étais, malheureux que j’étais, infortuné. Dans sa chambre en ce moment la radio crachote vaille que vaille « Begin the Begin » il tape au rythme, en rythme, il tape, tape. « Quoi ? Que penser du livre » LA VIOLENCE AU QUOTIDIEN » me demandes-tu Ma dame en mauve, Madame en mauve où êtes-vous ? Pourquoi quand je suis si libre êtes vous si mariée ! ! ! Ce qui fut de l’ordre du beau ne peut devenir « pervers » comme il ne peut devenir » duel » Nous sommes vous et moi Ma Dame comme ces couleurs qui se marient malgré elles ; Vous me demandez la sagesse ??? Que voulez-vous dire par là ? Plus de drague de biche dans les sous-bois ? Plus de chasseur avec Arche d’amour ? Voulez-vous dire encore plus de mandoline, de Roman de la Rose ?
« C’est li Roman de la Rose
Où l’art d’Amors est tote enclose »
Défendue la chasse à courre ? Plus de vierge rougissante avouant dans un souffle : « Ciel j’ai failli » ou mieux encore la belle s’écrie « Ciel j’avais peur pénétrée de honte je me suis laissée faire « Ma Dame j’ai écouté vos confidences ailes repliées, dans l’ombre je vous guettais, vous vous livriez sans effort aucun. Madame Psy que vous consultez prétend elle m’enlever le sel de la vie ?l Ola qu’on me laisse mes rêves, mes illusions, mes entretiens avec Don Quichotte, mes complots avec Don Juan Qu’importe la cause pourvu que l’ effet » soit des plus agréables C’est fou ce que je m’aime, auto m’aime, je traverse ma phase Narcissique hardiment Je me lèche les babines cherche du regard quelque jupon affriolant Madame Psy assure et jure p 7 « Un individu pervers est constamment pervers… En psychologie je me place dans une philosophie humaniste Je pense l’homme bon mais « tordu »
PAR la vie et non pas POUR LA VIE
Ma rencontre avec toi fut pour moi une avancé parmi un champ truffé de mines antipersonnelles mais est ce toi qui as posé ces mines ?

Je vérifie notre vécu comme on vérifie un robinet d’eau « Il s’arrêta de lire soudain agacé de lui même Il vérifia toutes ses notes n’y voyant partout que le verbe « aimer » décliné à tous les temps, par gros vents, tempête, tourmente mais le Verbe était toujours présent pour t’épeler. Je remonte le temps, relis notre histoire à peine entamée Personne ne peut être la Dame en mauve le croire est de l’ordre de l’hérésie la Dame en Mauve tellement sublimée est devenue rêve On peut aimer et ne plus rien comprendre à son cœur on peut aimer et porter un souvenir en berne
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Adieu 3 extrait de la Dame en Mauve

Adieu 7


Il soupesa son revolver pendant un bon moment tout en remarquant que, somme toute, il n’était pas bien lourd et cependant…Il en estima le poids soigneusement

….C’était bien une arme, une arme à feu qu’il détenait sans permis

« La où croisent les rayons qui naissent de l’ardeur »

« Vos yeux Béatrice sont le repos du désiré

« Ma Dame donna l’aile à ma volonté »

« Je la regardais comme l’œil du chasseur suit le vol de faucon »

Il resta deux bonnes heures à se perdre, ce complaire dans « La Divine comédie » Il savoura cette joie solitaire Quel besoin de partager ses sentiments ? Foutaise que cela ! La communion des âmes… Les autres ? L’Autre dans le regard du quel je me reconnais… L’Autre n’était qu’un fieffé menteur qui ne lisait les livres par kilo « Vous avez aimé untel ? Allez ! Moi, je ne l’ai jamais lu. Vous avez-vu le volume ? Gros hein ? Il parlait d’un livre par vantardise, lisait un livre comme on lit une sténographie alors que lui, parcourait, voyageait entre les pages, sautait un passage, comme on saute un ruisseau. Se baignait dans tel chapitre qu’il relisait mainte fois; un autre qu’il soulignait avec grande joie, profonde émotion ou émerveillement, c’était selon Il conversait avec un livre.
On ne sait jamais si Dante s’adresse à Béatrice, à Marie, à Dieu se dit-il soudain changeant brusquement le cours de sa pensée
C’est astucieusement bien ficelé pour parler de sa libido. Quoi de plus délicieux que de boire les larmes du Seigneur.
Le voici devant sa bibliothèque placard Les livres était dans un placard, à cause de son allergie à la poussière Il ne possédait, u demeurant, pas une bibliothèque à proprement parlé mais un fatras de livres qu’il connaissait un à un.
« Cha0grin d’amour de Jean Edern Hallier « Impossible de parler de ce livre avec âme qui vive ; à croire qu’il ne s’entoure que d’imbéciles Dès qu’il prononce « Chagrin d’amour » Ne dure qu’un instant… La vieille rengaine avait la peau dure ! Il citait Edern Hallier! Tu parles d’un emmerdeur ! Hier soir, chez Pivot….. Sur le livre, pas un mot Ils n’avaient jamais lu une ligne de l’emmerdeur.
Tout en songeant à cela il s’habilla pour faire ce qu’on attend de lui : Sortir, sourire, voire rire, parler, tandis qu’il a l’impression de s’évanouir au-dedans. Il se rêve, se voit en bordure de la raison, de cette réalité qui lui pèse tous les jours un peu plus Le vide est lourd à porter. Avec l’âge, on perd de plus en plus les êtres qui nous sont chers
L’après midi

Il reprit avec délectation sa lecture son manuscrit qu’il corrigeait pour se donner bonne conscience en fait, il se réécrivait se ré-aimait pour la dernière fois il faisait le point. C’est le cas de le dire
12 février ! Un an déjà, un an seulement. Il y était retourné mais seul cette fois dans cet établissement. Leur table était libre Deux théières deux tasses, un cendrier plein. La table, leur table. La chaise, sa chaise. Il notait ces détails tout en constatant qu’il n’aimait pas le thé 12 février, un an déjà, un an seulement qu’il passe et repasse, chaque semaine, devant cette table. Leur table Comment faire son deuil dans de ces conditions ? Au demeurant il ne désirait nullement faire son deuil ; Se muter, oui Se transformer, certes. Renoncer ? Jamais. Il ne suffit pas de clamer : Je te veux, viens. Je ne te veux plus, casse toi.
Les souvenirs lui reviennent à un rythme endiablé en sarabande folle. Le voici proche de l’auto admiration.
Comme j’ai grandement souffert tout de même et, avec quel panache ! Ah ! Ce premier soir du mardi 12 février ! C’était un mardi jour, de scrabble.
Il s’arrêta de lire ; il ne ressentait rien resta songeur. Que d’idioties ! Tout cela pour écrire ces satanées trois cents pages, pour imiter Diderot Rien que cela. Diderot écrivait ses romans en jouant les scènes au fur et à mesure. Il avait fait de même. Jamais dans la vie courante il n’eut toléré la moitié de ce que cette fille lui a fait subir Jamais il n’eut permis que l’on se moqua de lui de la sorte Il alla même jusqu’à créer les rebondissements si, d’aventure, le rythme ralentissait encore qu’avec elle, cela ne se pouvait ; elle parlait tellement et, toujours d’elle ! Son thème favori étant « son viol par son père » Avec quels détails, avec quel soin de précision, avec quelle analyse fine elle décrivait ce viol, pas tout à fait un viol, mais un viol tout de même. Elle le racontait, ce viol, avec quelle souffrance immense !
Il lui avait dit que le 12 février de l’année suivante ce serait la fin de « La Dame en Mauve » Elle savait et jouait l’étonnée pour ne pas changer. Elle était la victime comme à l’accoutumée
Il lui avait dit : Nous allons écrire notre histoire pendant un an. Il avait tenu parole avait terminé ses trois cents pages et… Et puis…. Etait- ce une expérience enrichissante ? Se demanda-t-il ? Certes, presque toutes les personnes qui l’on lue aiment « La Dame en Mauve » Tout le monde s’y reconnaît. Que de fois avait-il perdu le « Nord » en écrivant leur histoire ! Que de bourrasques, de gros vent, de gros sel ? Il se souvient. D’El se racontant sans arrêt et Jeanine et Ma mère et mon fils ; tout devenait dans sa bouche flaubertien, dantesque. Elle était dans l’horreur, le sadisme, magnifique de prestance.
Cher Magnum silencieux Son amour de jadis Il nota en rouge
« Ce n’est pas la victoire qui rend l’homme beau c’est le combat. »
Ce qu’il devait être beau alors sublime Il se sourit avec complaisance à cette idée El sa Silencieux, sa Capricieuse qui a toujours confondu attente et abandon, pause et silence, volonté et caprice
Tout cela est bien charmant se dit-il avec un soupir Victime effarouchée, cible de ses harcèlements !
Incroyable qu’il ait pu gober cela. Il se voyait accusé d’harcèlement avec des petits cris ravis « Jamais jaaaamais je n’oserrrrais faire cela affirmait-elle elle ? Non, elle couchait avec son petit papa et criait au viol
En ce moment, dans sa chambre la radio joue la Veuve joyeuse qui implore, elle aussi, de sa belle voix de contre soprano
Ne jouons pas avec le feu car on se brûle toujours un peu
Elle chante, crie, supplie, elle aussi et met en garde
Ne jouuuuuons paaaaas avec le feuuuuuu
Ses pensées, telles des chauves-souris, restent pendues par les pattes dans une obscurité affective des plus profondes
Grande purgation de l’âme il fait table rase de tout émotion ; il hiberne depuis longtemps Rainbow Warri or le voici coulant par le fond Combat naval inégal. Il se revoit renard pris au piège et rongeant sa patte Il se raconte dans le désordre décrit ses silences hachoir, silence tranchoir qui vous coupe les ailes en plein vol. Elle la grande castratrice. Il se souvient des périodes de grande glaciation affective ; à présent, il demeure dans un automne permanent
« La Dame en Mauve » l’emmena sur Pégase Arbrisseau au vent de l’indifférence des autres il se courbe, balance songe à ..Dans pas longtemps, très longtemps, mais, cette préparation lui redonne le courage de survivre
Il fut un vulcanologue de la vie, de sa vie grondante, fumante, tremblante. Hé oui, il voulait les choses, les gens à fond jusqu’à l’ultime. Il désirait des aventures irraisonnées irraisonnables avec un zest d’abandon, un friselis d’audace, un soupçon d’astuce. Il fulminait, fumait à grosses volutes blanches. Il se souvient de ce temps-là, de cet amour-là Il désirait ce qui précisément l’effrayait et tout l’effrayait Il aime la certitude et elle était brouillard Il est roc elle était nuage qui s’enroule. Il disait je veux elle répondait « Je crois » Il disait : A demain elle répondait « On verra bien » Elle était sa piste d’envol, son égérie, moteur de vie Elle le voulait girouette… Du haut de son clocher il grinçait au vent de ses caprices
Tino Rossi succède à Rina Kyty Il entend malgré lui la radio
« La Dame en Mauve » Ses mots se chahutent en lui l’obsède. Il entend, en ce moment précis ses mots-bourreaux, mots cisaillant ses attentes. Temps -Rêve. Temps-Chimère. Temps-Poésie Il découpa ses souvenirs au scalpel tout en demeurant chloroformée.
Il était 10H Il lui fallait sortir, hélas ! En soupirant il remit son revolver dans le tiroir en haut, à droite.

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