L’aide-ménagère a fini son travail,
La cuve du WC est brune de honte,
Des mois qui s’écoulent sur son télétravail,
Flâné face au poste près du poêle en fonte.
Rester dans son foyer, ce rêve s’effleure,
Comme une caresse de bonne conscience,
Des professionnelles qui ne soient pas leurre,
Mais parfois, quels tracas, preste déficience.
L‘araignée a fêté le mois de sa toile,
Que ne dérange pas le balai inconnu,
Relégué dans un coin proche de son voile,
Pour fixer la télé sur un air bien connu.
Les miroirs se graissent de vapeurs et des doigts,
Passés par l’oisive pour feindre d’astiquer,
Tandis que les vitres jouent aux rince-doigts,
Sous la pluie et le vent qu’il suffit de racler.
Les centres des pièces cachés aux coins noircis,
Paraissent reluire grâce à l’époussette,
Qui confie aux fentes des planchers endurcis,
Les poussières grises de la ramassette.
Pas un seul contrôle des services sociaux,
Les bagues s’éclipsent, les objets se cassent,
Dans le grand havresac, dans des casiers spéciaux,
Prévus pour accueillir tout ce qui s’amassent.
Les vieux pleurent dedans les larmes de leurs corps,
Assis dans le fauteuil témoin de leurs tourments,
La faiblesse abdique face à ce garde-corps,
Exploiteur méconnu de ses chefs éminents. Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES
Commentaires
C'est tellement vrai et révoltant!! incompréhensible même!!.
Bravo pour votre émouvant poème dénonçant ces lacunes.
Bonne fin de semaine.
Amicalement.
Adyne
Pascale Bouchet Falco vous a envoyé un message sur Arts et Lettres.
Objet : Mégère des petits vieux ou le maintien à domicile.
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Bonsoir,
Merci de vous lire toujours agréables et tres touchant. meme si je suis peu sur le site.
Amicalement
Merci Nicole. Je suis d'accord avec toi et J.BREL : mourir mais pas vieillir et pourtant, l'impuissance nous rattrape tous les jours et il faudra faire avec. Gardons une tranche d'optimisme, la Déficience de mon poème ne viendra peut-être pas chez nous. A propos de belle journée créative, quand allons-nous avoir le plaisir de te lire ou d'avoir de nouvelles photos à nous mettre sous l'oeil ? Bisous Nicole.
Bonjour Claudine,
Je découvre ton poème et suis profondément émue ... tant les mots , les images, les tourments, en sont réels...
Il me semble que tu touches encore davantage au coeur du lecteur par la forme poétique... un texte en prose aurait-il cet impact ?
Je pense à ce bout de phrase du Grand Jacques : " mourir ... , mais pas vieillir ... "
Merci d'avoir partagé ta poésie-témoignage sur Arts et Lettres ! Belle journée créative ! Amitié, Nicole
Bonsoir Claudine comme toujours un poème, un récit fidèle face à une situation qui meut dans le je m'enfoutisme de certains organisme. J'ai vu cela de très près et me révolte encore !
Je t'embrasse et te remercie pour cette lecture
Bonne soirée
Marie-Ange
Merci Jacqueline, oui, l'impuissance est terrible. Merci Pascale, pour ton encouragement. Merci Chris, oui, très réaliste et cela fait frémir de contater que les services sociaux manquent de personnel pour contrôler les travaux des personnes qu'elles adressent aux personnes âgées et sans défense. Il y avait les "crevoirs dans les hômes", il y a maintenant "les crevoirs à domiciles", dans certains cas. Merci Carine-Laure, je suppose que tu as l'occasion de rencontrer aussi ce genre de situations. Triste in-humanité, où nous as-tu conduit ? Bonne journée à toutes.
Merci pour ton commentaire Dominique. Comme tu as pu le lire, mon poème dénonce les abus de certaines aide-ménagères. Heureusement, elles ne sont pas toutes comme ça : ce serait à désespérer. Mon poème trouve sa source dans une réalité belge, plus précisément dans la région wallonne qui subsidie certains services sociaux. Nous avons également d'autres possibilités : les titres services. Ce que je dénonce, je l'ai rencontré, de façon parcellaire ou toute en mon poème, et encore on ne sait pas tout dire en quelques strophes. Je possède la photo de cette petite toile d'araignée que je regarde grandir depuis la semaine précédent Noel 2011, juste pour voir quand, enfin, elle va disparaître... et elle est toujours bien là, juste devant le wc, à hauteur de torchon. Le fond de la cuvette du wc était bien brune de calcaire, pas beige, ni jaune mais brune. Enfin, elle retrouve peu à peu sa couleur d'origine, d'abord sous la force de mes bras et maintenant de l'aide-ménagère mise devant l'évidence, etc, etc.... Oui les aide-ménagères à bonne conscience professionnelle existent, mais les autres aussi. Amitiés et bonne journée à toi.
Un poème reste une façon intelligente d'annoncer de dénoncer certains faits. Des faits hélas vrais, parfois ...
C'est tellement triste....le monde n'est qu'impuissance bien souvent!
Merci pour ce partage poignant
Jacqueline
ça a été mon métier pendant 3 ans auxiliaire de vie sociale à domicile auprès d'une personne âgée hémiplégique accueillie chez son fils en région parisienne ; à présent je suis aide médico psychologique diplômée d'état. De vrais métiers qualifiés, difficiles et hélas sous-rémunérés. Ces trois années auprès d'Hélène, c'est son prénom ont été d'une très grande richesse tant humaine, qu'intellectuelle. Les auxiliaires de vie sociale sont souvent amalgamées, confondues avec les aide-ménagères qui ont d'ailleurs beaucoup de mérite, mais sont très peu reconnues ! Donc je défends mon métier, tout en sachant que j'ai été durant plus de 20 ans professionnelle dans le secteur des assurances (rédactrice sinistres). Bonne soirée Claudine.