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administrateur théâtres

La revue 2011 (Théâtre des Galeries)

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Le Tout Bruxelles, façon United Colours  Benetton, ne peut s’empêcher d’accomplir un pèlerinage  annuel au théâtre des Galeries pour sa Revue légendaire. Toute la famille est de la partie, même de très jeunes qui ne comprendront rien à certaines envolées humoristiques ou égrillardes. Y aller est une institution…  Le spectacle tient d’ailleurs l’affiche pendant deux mois, c’est dire ! Nous avons toujours reculé, par ce que, les blagues à six sous, le zinzin, le mélange vie parisienne et vie politique belge…. Bof !

Et si c’était le dernier Noël de la Belgique ? Si cette année, le traîneau des Sublimes Rennes  avait fissuré le bloc germano-latin tout le long de sa frontière, en remontant vers le Grand Nord, laissant derrière lui,  l’irréparable fracture?

On s’est donc laissé convaincre et on s’est posé joyeusement sur un océan de glamour, de bon goût, de textes dits avec vivacité, de clin d’œil acéré tous azimuts. Bref du chansonnier débridé d’antan, mêlé à de savantes chorégraphies, des jeux de lumières très étudiés et envoûtants,  des voix étonnantes, des imitations délirantes. La salle, conquise d’avance, il est vrai laisse fuser ses rires sans retenue, se pâme de plaisir, les visages ont déposé toute sinistrose. On regarde même son voisin avec connivence entendue! Un modèle de fraternité ! Rien que pour ce sentiment, cela vaut la peine! On devrait séquestrer ces spectateurs bienveillants et les sommer de former un gouvernement… la formule, originale, nous sortirait peut-être – de l’enlisement où nous sommes…

La phrase d’ouverture est bien : « Viens, le rêve t’emmène… ! » Chantée, dansée, envolée par des professionnels du spectacle, tous plus éblouissants les uns que les autres.  

On retrouve vite notre roi, tout habillé,  au lit avec « sa lasagne chérie », au garde –à-vous, prêt à recevoir un nouveau négociateur. Ses insomnies lui soufflent de nouveaux noms : sécateur, extincteur, … congélateur, le bonheur est dans le  pré - servateur. La rime est riche et le temps est long ! La salle trépigne!

Au cœur de ces amplifications humoristiques on retrouve évidemment les sombres histoires de prêtrise pédophile, jetées en pleine lumière. «  Vie biblique, vie lubrique », une parodie du Vie privée, Vie publique de Mireille Dumas, dépèce le cardinal Danneels par le menu  et Hadja Lahbib lacère Monseigneur Léonard et son illustre Patron Romain. Les allusions à propos de Sarkosy et ses amours « romaines » avec ou sans papiers jettent les spectateurs dans l’hilarité. C’est inévitablement le tour de Bart de Wever de se faire retourner par un présentateur de la RTBF, Pierre Pigeolet. Le moins bon numéro est celui qui met en scène Elio, Laurette et Michel Daerden, largement imbibé, dans un show télévisé - trop bête pour être vrai? L’émission de « Nom de Dieu ! » est tombée bien bas! Il faut que le présentateur appelle son invité « Papa ! »

 

Mais à part cela, on reçoit en plein cœur la voix profonde d’une charmante Cendrine Ketels dans des chansons, trop courtes, qui sont un vrai délice. La musique et la chorégraphie brillantes de « The Phantom of the Opera » séduisent immanquablement, malgré l’amertume des attrape-voix fantômes qui sapent la démocratie. Richard Ruben, qui passe vite pour maître de cérémonies est irrésistible.  Sa «Gisèle» de Marcinelle est savoureuse, les accents se suivent et ne se ressemblent pas! Gonzague  ou loosers de la périphérie, experts de Bruxelles Ville Propreté, tout déclenche le rire et la bonne humeur. Un spectacle de qualité, peaufiné et enlevé!

 

 

 

http://www.trg.be/Public/

 

 

 

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Commentaires

  • administrateur théâtres

    Sur l'air du poiçonneur des Lilas:

     

    Je suis navetteur d’mon état
    A longueur de journée j’roulais aux pas,
    Sur l’autoroute, les artères, dans les cratères !
    Pour tuer l’ennui, je lis du reste,
    Rien qu’des trous, des p’tits trous, encore plein de trous !
    Des p’tits trous, des grands trous, enfin des nids de poules,
    Des nids de seconde classe, des nids de première classe…

  • administrateur théâtres
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  • administrateur théâtres
    2965915361?profile=original
  • administrateur théâtres

    CRITIQUE

    La Revue, c’est un peu comme

    la messe de Noël. Il y a

    les inconditionnels, ceux

    qui y vont parce que c’est la tradition,

    sans trop se poser de questions,

    et ceux dont ce n’est pas la

    confession. Si on fait partie de

    cette dernière catégorie de mécréants,

    on avoue que, cette année,

    les officiants ne manquaient

    pas de talent et que le

    service se laissait agréablement

    regarder, surtout dans la première

    partie, la seconde souffrant de

    quelques lourdeurs.

    C’est sur un drapeau belge déchiqueté

    que s’ouvre ce spectacle

    destiné, comme chaque année, à

    passer en revue l’année écoulée

    et toutes les absurdités de notre

    petit pays bien malmené. La Revue

    n’aurait pu rêver situation

    plus surréaliste que ces six mois sans gouvernement. Pourtant,

    ce n’est pas tant la politique que

    la crise dans l’Eglise qui a nourri

    les auteurs de cette nouvelle édition.

    Messeigneurs Danneels et

    Léonard sont largement sollicités,

    l’un dans une parodie du Vie

    privée, Vie publique de Mireille

    Dumas, devenu Vie biblique, Vie lubrique, l’autre devant le micro

    de Hadja Lahbib.

    Les scandales pédophiles

    émaillent aussi les autres

    sketchs avec un humour forcément

    en dessous de la ceinture.

    On re trouve les clients habituels,

    avec en tête un Michel Daerden

    en permanence aviné, ce qui ne l’empêche pas de gérer les affaires

    « coulantes ». Le Roi en

    pyjama, Anne-Marie Lizin en

    poulpe : les têtes n’ont pas beaucoup

    changé pour cette nouvelle

    Revue.

    Devenu un habitué de ce rendez-

    vous de fin d’année, Richard

    Ruben amuse la galerie, ou plutôt

    les Galeries. On adore son interprétation

    de JCVD, et sa vision

    mathématiquement absurde

    de la situation belge. On rit

    aussi de son duo avec Pierre

    Pigeolet pour convoquer les frères

    Bogdanov et leur démonstration

    intergalactique sur l’état de

    notre planète belge au bord du

    big bang et vouée à finir en popcorn.

    L’humoriste est très fort pour

    jongler avec les stars de la chanson,

    mixant les tubes, ce qui

    nous donne Arno revisitant Adamo.

    Pour la partie politique, l’humour

    reste très en surface, baptisant

    la Belgique, « république démocratique

    du complot », faisant

    des ponts entre Kabila et

    Serge Kubla, invitant un Bart De

    Wever obèse et maladivement

    têtu, et n’évitant pas des parenthèses

    douteuses sur la vie privée

    d’un certain Philippe Moureaux.

    Pour finir avec un interminable

    show télévisé entre Elio, Laurette

    et Michel, les saouleries de

    ce dernier finissant par lasser.

    L’état des routes, le tri sélectif ou

    la bourde du fils De Croo sont encore

    au menu de cette Revue, emballée

    de chorégraphies et chansons

    sirupeuses, mais aussi indissociables

    de cet exercice que le

    « Divin Enfant » de la messe de

    minuit. CATHERINE MAKEREEL

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