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Publications de Anne RENAULT (9)

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Huit récits qui parlent d'amour

Anne Renault a lu  « Lovebirds, Récits de mal d’amour », d’Edmée de Xhavée, paru en 2012 aux éditions Chloé des Lys », Belgique.

Avec fantaisie, humour, émotion, délicatesse toujours, Edmée de Xhavée nous livre, au fil d’histoires toujours parfaitement menées, sa vision douce-amère de l’amour. Parfois mascarade, expression des conventions les plus rigides, parfois jaillissement de l’âme, expression accomplie d’une personnalité et d’un destin.

« Lovebirds », la première nouvelle, nous présente des personnages archétypiques, à la limite de la caricature, un « petit caniche » de mari et son épouse, une narcissique dominatrice. Perdus dans un désert, loin de tout regard, de toute société, les époux laissent exploser avec une extrême violence la vérité de leur relation, une haine féroce. Mais dès leur retour à la civilisation, leur entente délétère se renoue. Faisant fi de leurs rancoeurs, de leurs désirs déçus, chacun reprend son rôle et reconstitue l’image d’un couple parfait.

Cette satire cruelle, qui inaugure le recueil, pourrait laisser présager une version bien pessimiste de l’amour…

« La joie de Chérie » ne nous détrompe guère. Chérie vit l’amour-prison, l’amour-dépendance pour un homme qui se détache vite d’elle, et qu’elle a pourtant décidé d’aimer « à vie ». Aliénation, souffrance, obstination stupide ou névrotique, tel est le lot de Chérie. Quant à sa « joie », bien plus que dans le retour de l’infidèle, elle apparaît lorsqu’elle découvre, dans la solitude et la vieillesse, la beauté du monde, le parfum des fleurs de son jardin, l’affection de ses amies.

« Un amour d’amnésie » est une jolie version du « secret de famille », thème cher à Edmée de Xhavée. Amour caché et impossible, père au grand cœur, quelques larmes. Une histoire à laquelle les descriptions de la belle nature du sud-ouest de la France évitent toute tonalité tragique, ne laissant subsister qu’un parfum de mélancolie, et le regret des années perdues.

« Carte numéro 13, la mort », qui met en scène un meurtre et ses conséquences, est, paradoxalement, une des nouvelles les plus apaisées du recueil. Ici, l’amour est salvateur, généreux et tendre. Nous y trouvons une figure du pardon, thème central de « La piste des larmes », ainsi que grande idée qui domine « De l’autre côté de la rivière, Sibylla », deuxième roman d’Edmée de Xhavée, celle que l’amour exerce des pouvoirs bénéfiques par-delà la mort.

Les deux nouvelles suivantes, « Un dimanche en famille » et « L’amour d’une mère », illustrent bien plutôt, en revanche, le « malamour », en évoquant, dans la première, la suffisance et l’égoïsme d’un macho qui « veut essayer avant d’acheter », et, dans la seconde, l’amour mortifère d’une mère. Et même si les derniers mots du fils sont destinés à sa « famille »,  vraie ou fausse, il n’en reste pas moins vrai que nous trouvons dans « maman Monique », une bien belle incarnation de la mère castratrice et toute-puissante.

Avec « La piste des larmes », issue de l’expérience américaine d’Edmée de Xhavée, nous voici dans un autre monde, rustique et sauvage, dans une civilisation modelée par un passé indien. Mais là règne l’amour vrai, au-delà du meurtre, au-delà du drame, un amour qui témoigne de l’universalité des sentiments forts.

Enfin, le recueil se clôt sur la magistrale nouvelle, « Le grand amour de Tatia », véritable hymne à l’amour, qui s’impose comme LA grande valeur, source de beauté et de vérité. Amour fou, amour passion, réalisation de l’être, auquel on se doit de céder.

Ainsi, rendus parfois indécis sur la position de l’auteur, nous comprenons enfin que dénoncer les « contrefaçons » de l’amour n’est qu’une autre façon de mettre en valeur son original.

Petites touches de quotidien, grande attention portée aux choses et aux gestes anodins et doux -  allumer une bougie, contempler un coucher de soleil – viennent tempérer la causticité de certains récits et l’atténuer, comme d’une d’une brume légère et parfumée.

Variations sur thème, et, pour garder la métaphore musicale, jeu sur toute la gamme, voilà ce qu’Edmée de Xhavée nous livre dans « Lovebirds », où s’exprime au bout du compte un hommage à la puissance et à la beauté de l’amour.

 

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               Je vous invite tous à lire ce livre, pour lequel je viens de rédiger une petite note de lecture :

                        Les enfants du Grand Jardin

 

                           de Carine-Laure DESGUIN

 

aux Editions Chloé des Lys (Belgique) 2012

 

 

     On pourrait dire : « C'est l'histoire d'enfants abandonnés, issus de familles misérables, de parents alcooliques, drogués, à la rue, que leur enfants ont peu ou pas connus, et que deux femmes, Nicole et Marianne, ont recueillis, pour leur donner le goût de la vie et leur ouvrir l'avenir ».

        Et on aurait appris bien peu sur ce que sont « Les enfants du Grand Jardin »... Mais il est vrai qu'il difficile de rendre compte de cette féerie verbale, de ce feu d'artifices de mots, ou un son en entraîne un autre, une image une autre, dans une sorte de farandole endiablée. Le sens est là, mais l'essentiel du livre réside dans ce style créateur, inventif, coloré, qui fait jaillir des phrases des images inconnues, des associations improbables.

       Le narrateur, Vérone - tous les enfants portent le nom d'une ville, Venise, Oran, Berlin, Capri... – est un de ces « pauvres enfants », de ces « têtes à trous », qui ne « pigent » pas tout, que tout destinait au départ à la rue, à l'enfermement, voire à la mort. Mais, comme tous les enfants du monde, il est doué de l'incroyable pouvoir de l'innocence et de l'émerveillement. Et il a eu la chance de croiser le chemin de Nicole et Marianne, ces deux fées du bonheur, ces deux donneuses d'un amour libre et inépuisable.

      Dans le carré vert du « Grand Jardin », les trous se colmatent, les joies s'unissent, les désirs se libèrent. « Mission accomplie » pour les deux femmes. Le malheur s'oublie, c'est le bonheur qui gagne. Et l'histoire devient celle d'un « Grand Jardin pour tout le monde, pour les enfants de tous les pays de la terre, pour les lutins, pour les étoiles, pour les oiseaux des airs, pour les artichauts, pour les crapauds et les rivières profondes... »

     Prenez ce livre entre vos mains et ouvrez-le, aucune analyse ne peut rendre compte de l'exubérante magie de sa langue. On ne résume pas un poème, on le lit...

 

Anne Renault, auteur de Chloé des Lys

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EXPOSITION DE PEINTURES ET SCULPTURES

Mon mari, Philippe Renault, et Véronique Bordaçarreexposent leurs peintures et sculptures du 12 Mai au 04 Juin 2012 au :

MOULIN POUSSET

COËMONT

72500 VOUVRAY-SUR-LOIR

FRANCE

Vernissage le 12 Mai à 16H. Exposition ouverte les samedis, dimanches, lundis, et les autres jours sur renvdez-vous.

VOUS ETES LES BIENVENUS !!!

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Mon mari, Philippe Renault, et Véronique Bordaçarreexposent leurs peintures et sculptures du 12 Mai au 04 Juin 2012 au :

MOULIN POUSSET

COËMONT

72500 VOUVRAY-SUR-LOIR

FRANCE

Vernissage le 12 Mai à 16H. Exposition ouverte les samedis, dimanches, lundis, et les autres jours sur renvdez-vous.

VOUS ETES LES BIENVENUS !!!

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Sortie de mon livre

Chers amis, mon recueil de nouvelles "Suicide dans l'après-midi", publié chez Chloé des Lys (Belgique) est maintenant disponible à la vente à la FNAC et à la librairie "La Boîte à Livres", rue Nationale à TOURS, mais aussi dans d'autres librairies, belges, entre autres, ainsi que sur chapitre.com.

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             ... " Donc, dans la soirée, je sortais de chez Eva. A peine dans la rue, malgré le vent glacé qui commençait à balayer la ville, une bouffée de sueur me trempait tout entier. Je partais à grands pas, dans une direction ou une autre, peu importait maintenant, avec cependant l'injonction de ne pas m'approcher du Kursaal, ni de la rue à la vitrine. En ces deux lieux, si proches que l'on aurait pu les confondre en un seul, se focalisait l'origine de ma douleur, se renouvelait indéfiniment l'étrange opération qui m'avait détruit.

Contournant la zone interdite, mes pas me conduisaient souvent sur le front de mer, assez loin du centre, à un endroit où la jetée était bordée d'un long passage à colonnades. J'étais venu ici auparavant, attiré par l'aspect mystérieux et romantique du lieu. La mer du Nord, parfois étincelante sous les éclats de soleil, parfois lourde et opaque comme de la glaise se reflétait dans de hautes glaces qui couvraient le mur du passage. Des mouettes altières criaient, les passants apparaissaient ou disparaissaient entre les colonnes.

          Mais maintenant, dès la première fois que j'y revins, je constatai que l'endroit avait perdu toute sa magie. Les mouettes étaient devenues de lourds oiseaux, arrogants et hurleurs, qui souillaient les bancs, le plâtre des colonnes s'écaillait et était strié de graffitis obscènes. Des excréments de chiens et des gravats se mélangeaient au sable. Quant aux passants, dont j'avais, auparavant, attribué la lenteur au désir de jouir de la poésie du site, je découvris qu'ils étaient presque tous pensionnaires d'un long bâtiment, et que celui-ci n'était autre qu'une maison de retraite. Leurs infirmités leur imposaient ce rythme alangui, et personne, voyant leurs regards morts et leurs pas hésitants, n'aurait pu les prendre pour des amoureux du lieu.

         Cependant, quand je me rendais là-bas, et je m'y retrouvais souvent, la détérioration des êtres et des lieux ne me gênait pas. Je m'allongeais sur un banc, la tête à l'opposé du Casino, et je fixais le ciel, où toutes les teintes de gris et de blanc se succédaient rapidement. Les mouettes criaient lamentablement. Quelquefois des toux ou des raclements de pieds m'annonçaient la venue d'un pensionnaire. Je faisais alors semblant de dormir, afin qu'il ne cherche pas à me parler. Qu'il me prenne pour un alcoolique cuvant sa bière, où un des drogués fréquentant le petit parc proche. Que je suscite le dégoût ou la peur, l'essentiel était que l'on ne m'approche pas.

           J'allais aussi dans ce parc, et c'est là que je vécus l'expérience ultime, qui devait fermer la boucle de mon malheur, et enfin arrêter la ronde où il m'entraînait depuis des mois.

 

Extrait de la nouvelle "Comme à Ostende"lille 2008 067 - Copie

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PETIT POEME

 

Et si l’ours allait venir

Cette nuit...

Fermez tout, a dit la mère

Bouclez les fenêtres

Et barrez les portes

Faites rentrer le chat

Qu’il dorme avec toi

Et surtout ne rêve pas.


Mais moi je lui parle

En mon coeur.
Je lui dis

Viens mon ours

Et je colle ma joue au mur

Froid

Et je dessine une caresse sur le mur

Froid

Pour lui.

Et je guette

Son pas son souffle

Et moi oui je le ferai entrer

Pour qu’il vous dévore tous.

 

 

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Extrait de la nouvelle "Mauvaise fille"

      ..." C'est l'hôpital qui a appelé. L'hôpital psychiatrique.

      - Vous êtes bien la fille de madame P ? Elle nous a demandé de vous avertir qu'elle était parmi nous depuis ce matin, à Esquirol, pavillon C, chambre 213, et qu'elle souhaitait vous voir.

         Elle n'a pas été étonnée. Elle sentait venir la crise, dans la multiplication des appels téléphoniques, dans les imprécations dont le ton montait chaque jour, lui intimant de faire son devoir, de l'aider, elle, sa mère, à la débarrasser de l' angoisse dévorante, lui ordonnant de la guérir.

       Cette fois, la mère avait fait agir l'institution, à défaut de tribunal. Pour contraindre la mauvaise fille, la fille partie et émancipée, qui cherchait à échapper à son emprise.  « Dites-lui bien de venir le plus vite possible »...

    - J'arriverai mercredi, je ne travaille pas ce jour -là.

       A l'autre bout de fil, il y a eu un court silence. On s'attendait sans doute à la voir accourir, aux abois. Eh bien non, elle a quand même une vie, un emploi, des obligations. Pour elle, le monde continue de tourner, même quand sa mère entame son énième séjour chez les fous.

   - Vous demanderez le docteur Leclerc, c'est le chef de service. Je pense qu'il pourra vous recevoir.

      Oui, c'était bien une réussite. Impossible de se dérober. Elle était mise en demeure d'obéir, et par une instance supérieure. Des gens, importants, compétents, des chefs de service s'en mêlaient. Le médecin de famille ayant fini par décliner  l'ordre donné par la mère de lui ramener sa fille chaque fois qu'elle le désirait, c'était au tour de l'Hôpital de veiller à ce qu'elle file doux. Lui devait avoir le pouvoir de l'impressionner.

     Elle a reposé lentement le téléphone. Le soir tombait et pourtant il n'était que quatre heures et demie. Le plus mauvais de l'hiver, la mi-décembre. Les « fêtes » qui s'annonçaient, le froid, la grisaille humide, les gens fatigués, énervés. Les familles qui allaient se réunir, et manger, boire, acheter...

     Derrière les branches aux trois quarts dénudées qui encadraient la terrasse, les lueurs roses d'une ébauche de coucher de soleil, lointaines, affaiblies, mais bien présentes. Sur les dalles d'ardoise, dehors, quelques morceaux de pain, que les oiseaux avaient délaissés. En revanche, la boule de graisse qu'elle avait accrochée le matin même à un rameau avait disparu. La résille verte qui l'avait emprisonnée s'agitait doucement dans le vent du soir.

       Elle  a fermé tous les volets,  replié la maison sur elle-même, sur sa chaleur et ses lumières, dans la nuit glacée qui s'annonce. Puis elle s'est assise, dans l'obscurité de son bureau et a attendu que s'estompent les ondes maléfiques que lui envoyait le téléphone, que se calment les battements de son coeur, aussi. "...

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