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Publications de Robert Paul (1964)

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Deux siècles de jazz en Belgique francophone

AU CENTRE WALLONIE-BRUXELLES À PARIS du 20 octobre au 24 janvier Deux siècles de jazz Expositions, concerts, spectacles et rencontres sont au programme du Centre Wallonie-Bruxelles pour célébrer deux siècles de jazz en Belgique francophone. La Troisième oreille est née sur une idée de Marc Danval, coup de projecteur sur la vitalité du jazz en Belgique francophone. 1,2,3 Jazz, exposition sur l’histoire du jazz de Adolphe Sax à nos jours (affiches, instruments rares), est accompagnée d’un programme de concerts accueillant des compositeurs et des musiciens de renom : Fabrice Alleman, Roby Glod, Jan de Haas, Steve Houben, Klaus Ignatzek, Charles Loos, Jacques Pirotton, Jean-Louis Rassinfosse, Claudio Roditi, Benoît Vanderstraeten, Reggie Washington… ainsi qu’un spectacle Les poètes du jazz, une rencontre et la présentation du livre Swing Café. La troisième oreille / Deux siècles de jazz en Belgique francophone, au CWB à Paris
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La Fondation Marc de Montalembert et l’Institut national d’histoire de l’art, se sont associés pour attribuer chaque année le prix Marc de Montalembert d’un montant de 8000 euros pour soutenir la réalisation d’un projet contribuant à la connaissance des arts de la région méditerranéenne. L’obtention de ce prix constitue pour le lauréat une opportunité de développement scientifique et professionnel. L’INHA a notamment pour mission de développer l’activité scientifique et de contribuer à la coopération scientifique et internationale dans le domaine de l’histoire de l’art et du patrimoine. C’est à ce titre que la Fondation Marc de Montalembert s’est adressée à l’INHA, pour mettre en place conjointement le prix Marc de Montalembert. Montant du prix Marc de Montalembert : Ce prix prend la forme d’une bourse d’un montant de 8000 euros pour la réalisation d’un projet d’une durée de six à neuf mois. Finalité du prix Marc de Montalembert : Ce prix est attribué pour mener à bien un projet ayant pour objectif la finalisation d’un travail contribuant à une meilleure connaissance des arts, de la culture et des humanités en Méditerranée. La Fondation Marc de Montalembert offre au lauréat la possibilité de séjourner dans les locaux de son siège en Grèce, à l’île de Rhodes. Conditions d’éligibilité Les candidat(e)s doivent : être né(e)s ou avoir la nationalité d’un pays riverain de la Méditerranée, avoir moins de trente ans à la date de clôture de l’appel à candidatures, avoir un niveau universitaire reconnu. Évaluation des candidatures Les candidats seront évalués sur leur curriculum vitae et sur leur projet, son originalité et son intérêt, sa faisabilité et sa pertinence au regard des programmes de l’INHA. La présentation du projet, accompagnée d’une lettre de motivation, doit comprendre un calendrier de travail, une prévision des frais liés à sa réalisation et une indication des résultats attendus ainsi que des perspectives de leur diffusion. Mise en œuvre et finalisation du projet La mise en œuvre du projet, d’une durée de six à neuf mois, commencera par un séjour d’un mois à Paris, en tant que chercheur accueilli à l’INHA. Le projet s’achèvera par un bref séjour à Paris, pris en charge par l’INHA, durant lequel il fera l’objet d’une présentation publique. Les résultats du projet seront publiés et diffusés sous une forme appropriée à laquelle l’INHA apportera son concours actif. L’INHA facilitera les démarches administratives liées au séjour en France des lauréats, notamment pour les ressortissants « hors Union européenne ». L’INHA s’engage à faire bénéficier le lauréat de l’appui technique d’un conseiller scientifique de l’INHA. Liste des programmes scientifiques de l’INHA et adresses électroniques de leurs responsables Histoires de l’archéologie et de l’art antique : Histoires de l’art médiéval : Histoire de l’histoire de l’art : Histoire du goût : Histoire de l’architecture : Archives de l’art de la période contemporaine : Art et culture matérielle : Arts et architecture dans la mondialisation : Réception des candidatures : jusqu'au 30 novembre 2009, au plus tard, le cachet de la poste faisant foi. ************************************************************************************************************************ Annonce du prix : vendredi 15 janvier 2010 Les dossiers sont à envoyer à : Institut national d’histoire de l’art - Département des Études et de la Recherche Prix Marc de Montalembert 2010 - 2 rue Vivienne – 75002 PARIS Informations : Courriel : Secrétariat du département des Études et de la Recherche : 01 47 03 85 81 - www.fondationmdm.com
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Le Parcours Contemporain est devenu une manifestation estivale incontournable et unique dans la région des Pays de la Loire. La création contemporaine sort du cadre muséographique traditionnel et privilégie des espaces aussi différents et caractéristiques qu’une cave, une orangerie, un parc ou encore un magasin. La Maison Jean Chevolleau, peintre fontenaisien décédé en 1996, demeure un lieu de convivialité, favorisant l’échange, la rencontre, la création, par une résidence d’artistes. La Ville invite de trois jeunes plasticiens pendant deux mois au démarrage de leur activité professionnelle – afin d’encourager une rencontre féconde entre le créateur et le public ou encore entre le créateur et les sites patrimoniaux. Dossier à envoyer à la Maison Chevolleau avant le 20 novembre 2009. Sélection sur dossier la semaine du 30 novembre au 4 décembre 2009. Entretien la semaine du 11 au 16 janvier 2010. Durée : 2 mois (mars / avril) en continu. Local de travail : Chambres, garage, grenier, superbe jardin donnant sur la Vendée. Hébergement : Maison Chevolleau, comprenant 5 chambres. Conditions financières : Bourse de 2 300 € / Convention avec l’artiste pour versement de la bourse. 3 bourses offertes / 3 artistes invités ensemble.
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Le Prix littéraire 2009 du Parlement de la Communauté française était réservé aux auteurs d'un recueil de poésie. Le 5 octobre 2009, le Jury était présidé par Monsieur Jean-François Istasse, député du Parlement de la Communauté française, et était composé de membres de l'Académie royale de langue et de littérature françaises, de l'Association des écrivains belges de langue française, du Pen Club et de représentants du Conseil de la jeunesse d'expression française. Le prix a été attribué à Alain Bosquet de Thoran pour son recueil « Mémoires de l'Outil », publié en 2007 aux éditions Le Cormier. Le lauréat s'est imposé au premier tour de scrutin, à la majorité des voix. Le Jury a reconnu que ce recueil – d'un intérêt exceptionnel – comporte une multitude d'aphorismes, ce qui lui confère une empreinte d'immortalité (« Vous pouvez le griffer, le raturer en tous sens, mais vous n'en viendrez pas à bout : tout poème est immortel »). Grâce aux évocations et aux variations de thèmes récurrents, tels que la mémoire et le souvenir, le silence et la mort, la poésie en devient dramatique, fulgurante, voire visionnaire. Le Jury a apprécié les poèmes qui, de par leur densité et leur brièveté, sont habités par un chant intérieur ; d'autres poèmes continuent à hanter l'esprit bien après leur lecture (« Quel est ce guide à l'ombre démesurée, impassible dans le vent, dans ce désert inhospitalier ? Ses yeux, ses grands yeux fixent l'éternité »). Né en 1933, Alain Bosquet de Thoran a publié plusieurs recueils de poésie (« L'invitation chimérique » en 1957, « Petite contribution à un art poétique » en 1983), essais (« Traité du reflet » en 1986) et romans (« La petite place à côté du théâtre » qui a obtenu le prix Rossel en 1994). Il est membre de l'Académie Royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Les autres finalistes étaient Gaspard Hons (« Les abeilles de personne », éditions du Taillis Pré), Philippe Mathy (« Un automne au creux des bras », éditions Herbe qui tremble), Jean-Claude Pirotte(« Revermont », éditions Temps qu'il fait)et Véronique Wautier (« Une petite fable rouge », éditions Arbre à Paroles).
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Un livre important paru chez un éditeur belge (André Versaille) Paul Aron, José Gotovitch (Sous la direction de) Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique En collaboration avec : Jacques Aron, Francis Balace, Marnix Beyen, Hugh Robert Boudin, Franck Caestecker, Alain Colignon, Jean-François Crombois, Marc d'Hoore, Marie-Pierre d'Udekem d'Acoz, Emmanuel de Bruyne, Bruno de Wever, Virginie Devillez, Irene Di Jorio, Barbara Dickschen, Michel Fincœur, Bibiane Fréché, Anne Godfroid, Sasha Goldsztein, Rik Hemmerijckx, Chantal Kesteloot, Mazyar Khoojinian, Hein A.M. Klemann, Frans Lambeau, Jean Lechanteur, Danielle Leenaerts, Marie Lejeune, Dirk Luyten, Fabrice Maerten, Benoît Majerus, Claudine Marissal, Dirk Martin, Cécile Michel, Patrick Nefors, Marie-Anne Paveau, Philippe Raxhon, Bénédicte Rochet, Anne Roekens, Laurence Rosier, Lieven Saerens, Peter Scholliers, Frank Seberechts, Michel Simon, Maxime Steinberg, Roel Vande Winkel, Sophie Vandepontseele, Jacques Vanderlinden, Christian Vandermotten, Cécile Vanderpelen-Diagre, Guy Vanthemsche, Étienne Verhoeyen, Antoon Vrints, Nico Wouters, Jacques Wynants En 200 articles, cet ouvrage réussit le pari de transmettre, dans une langue accessible et concrète, l’essentiel des recherches scientifiques – souvent peu accessibles – sur les aspects économiques, sociaux et culturels de l’Occupation. Cet ouvrage est d’ores et déjà appelé à devenir un “classique”, destiné à la bibliothèque de tous ceux qui souhaitent comprendre une période particulièrement sensible de l’histoire de Belgique. Écoutez la présentation du livre par l'auteur Date de publication : 25-02-2008 ISBN 978-2-87495-001-8 - 560 pages - 29.90 €
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Petite critériologie des naïfs

Ce sont les visionnaires du quotidien, les imagiers de la vie secrète, les fétichistes du souvenir, toujours occupés à défier candidement la logique ou à poétiser le banal. Leur tendresse pour ces faubourgs du coeur où aiment à flâner les âmes simples en fait souvent les rêveurs d'une écologie idéale, les purificateurs d'un monde saturé de laideurs "machiniques", d'habitudes machinales et de profits machinés. Et en cela, ce sont bien des naïfs. Mais jusqu'où peut-on leur donner la naïveté sans confession? On les suspecte de jouer les candides, les habiles maladroits de l'ingénuité... Mais faut-il être Tartufe dans la vie pour bien interpréter le rôle sur scène? Et faut-il avoir reçu la tonsure pour peindre "religieux"? De toute évidence "naïf" en art n'a pas le même sens que dans le langage courant. Car ce n'est pas la maladresse qui crée ici le genre, mais le genre qui s'accommode de la maladresse. Ce qui est très différent! Bien que poètes de l'image-rêve, de l'événement-souvenir, du paysage-émotion, ces ingénus, parfois, quittent les rives de la sérénité bucolique pour des points de vue moins reposants. Par exemple, ils s'inquiètent de l'invasion tentaculaire des villes-béton sur la campagne. Les paysans fuient l'assaut des promoteurs, érigent des murailles protectrices, assiègent d'aléatoires bureaux de réclamations. Deux petits vieux à la fenêtre, contemplent résignés la forêt de façades qui les enferment déjà vivants dans un tombeau de pierre. Seul un arbre à fleurs survit miraculeusement dans l'encerclement étouffant des buildings. L'air est à l'oppression, que s'efforce d'apaiser par exemple des couleur pastellisantes aux douceurs de vieux rose et de lilas subtils... Peinture plus idyllique, certes, que vraiment engagée, où l'on retrouve plus ou moins évidents les quatre caractéristiques, selon moi, de l'art naïf: -le parfum d'innocence, ou si l'on veut, l'angélisme, qui fonde essentiellement le genre. -la poésie, sans laquelle il n'y a guère que prosaïsme ou platitude. -la créativité, de préférence fortement personnelle et inventive, indispensable à tout art digne de ce nom qui veut échapper à la banalité. -une certaine recherche d'absolu, festif, symbolique, hédoniste, religieux, social, métaphysique ou autre-nécessaire pour faire échapper l'oeuvre à l'insignifiance, au pur décoratif ou à la simple illustration. Ces points, essentiels à mes yeux, doivent être tous présents, le dernier pouvant à la rigueur faire défait si les autres sont suffisamment marquants pour le représenter. Certes tout cela reste bien théorique: la poésie ne se démontre pas comme un syllogisme, et la laideur, en art, peut même se muer en produit de beauté... Mais c'est "en trichant pour le beau" que l'on devient artiste. Aussi, quand surgissent les "mensonges" déroutants des perspectives approximatives ou des anatomies amidonnées, ne crions pas trop haut notre surprise offusquée. Il ne faut surtout pas réveiller ceux qui rêvent...
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Emile Poumon: Principaux articles (1947-1990) Sigles utilisés : A = Audax - Hainaut. B = Brabant. E = Ethnie française. GCHH = Gazette des Amis du Château d'Havré. III = Illustrations. HT = Hainaut Tourisme. NC = No Catiau. PW = Pensée wallonne. RN = Revue Nationale. TCB = Revue du Touring Club De Belgique. VW = la Vie wallonne. VA = la Voix des Artistes. ACCMB = Actes, Colloques organisés Par le Cercle royal Montois de Bruxelles. Abbayes: D' Affligem B 1970; d' Ardenne RN 1966; bénédictines en Hainaut NC 1980, 75; campinoisés RN 1954, 248; cisterciennes du Hainaut HT 1991; cloîtres évanouis RN 1954, 144; du Hainaut HT 1964 III; liégeoises dans revue "Province de Liège" 1953 II; Maredsous RN 1972, montoises NC 1973, 51; en Thudinie HT 1962 III; du Val mosan RN 1955, 346. Académie des Beaux-Arts de Mons: NC 1981, 29; royale de langue et de littérature française de Belgique (et les Montois) NC 1972, 32. Aéroport (autour de l' national) B 1965 I; l' Affligem (Abbaye) B. I 70; Albany (Comtessse d'), ses portraits NC 1980, 27; Amérique latine et Belgique RN 1957, 343; Anderlecht (chartreuse de Scheut) B 1962; Anto Carte NC 1973, 43; 1983, 63; NC 1986, 27; Anvers, demeures patriciennes RN 1963, 299; Apollinaire et Stavelot RN 1965, 333. ARCHITECTES hainuyers HT 1965 IV N° 105 (Voir aussi Bordiau, Cloquet, Cuvillès, Havez, Montoyer, Wincq; Architecture (musée à Liège) VW 1977, 33 N° 351; Ardenne (patrimoine artistique et architectural RN 1963, 271; Châteaux d'Ardenne VA 1967; Forêts d'Ardenne RN 1965, 289; Moutiers RN 1966 X, 231; Arenberg (Maison d') RN 1950, 65; Arlon RN 1956, 311. ART: application des techniques, scientifiques aux oeuvres d'art dans revue "Chimie et Technique" 1959; Art byzantin (églises) VA 1967 VI; Art à Dublin VA 1969 III; Art du métal en Hainaut VW 1976, 159 N° 355; Artistes (musées de nos) RN 1960, 161; Asse: B 1962 IV; Ath, dans l'ouvrage "La Belgique vue par les écrivains du tourisme 1958. Averbode: RN 1954, 47; Aye (Ste) à Bruxelles NC 1989, 43. Baisy-Thy B 1973, 14; Bal (Willy) RN 1969, 205; Balkans (Belges et) RN 1958, 45; Bastille (la prise) RN 1961, 195; Baudouin de Constantinople NC 1987, 51; NC 1990, 17; Bégunages de Belgique RN 1955, 144; brabançons B 1956 II; bruxellois B 1963 V; montois NC 1972, 51; Bekkerzeek B 1974, 46. Belgique: Dürer en: RN, 1976. 193; Juifs de:: RN 1959, 49; Union littéraire belge VW. 1983, 168; Mausolées (annales Cercles archéologique de Mons, T. 62 1956, 297/307; Napoléon et Noblesse de: RN 1969, 173; Belgique: Présence en Amérique RN 1957, 343; Dans les Balkans RN 1958, 45; en Espagne RN 1957, 15; en Extrême Orient RN 1957, 297; aux Indes RN 1958, 333; en Italie RN 1957, 141; aux Pays-Bas RN 1957, 107; en Pologne RN 1958, 117; en Scandinavie RN 1957, 201; en Suisse RN 1957, 53; en Tchécoslovaquie RN 1961, 45; à Vienne RN 1958, 109; Bénédictins en Hainaut HT 1981, 67 N° 205; à Mons NC 1980, 75; Berghes (la Maison de) RN 1965, 207; Bertin (Charles) 1973, 56 et 73; NC 1978, 28; NC 1990, 3; Beubeux à Mons NC 1978, 40; NC 1979, 43. BIBIOTHEQUES des châteaux RN 1966, 65; de Mons NC 1969, 17; de la Pensée wallonne VW 1975, 41 N° 349; Bidez (Joseph) dans "Le Borain" 1949 - Billets montois; voir Mons montoiseries; Bohème (souvenirs de) RN 1961, 45; Bon an, bonne année NC 1984, 3; Bordiau (Gédéon) VW 1982, 271 N° 380; Borinage RN 1964, 49; HT 1974, N° 166, 173; Bouillon (château) RN 1956, 49; Boussoit-sur-Haine HT 1986, VI. 103 N° 236; Brabançonne (la) NC 1980, 3. BRABANT: abbayes B 1953 IV; béguinages 1956, II; châteaux dans l'ouvrage "La Belgique vue par les écrivains du tourisme" 1958; petites villes du: RN 1963, 109; sanctuaires mariaux B 1964 III; un guide du Brabant wallon B 1969 I; châteaux du Brabant wallon RN 1955, 126; Braine-l'Alleud B 1959 V; Braine-le-Château B 1959 XI; Braine-le-Comte, revue "Partir" 1976 N° 204; Brès (Guy de) NC 1966, 85; Brusseghem B 1969, II. BRUXELLES: Académie (voir le mot); Ambassade de France et ses souvenirs B 1975 VII; Béguinages B 1963 V; Cercle artistique et littéraire RN 1967, 257; Cercle montois de Bruxelles NC 1977, 51, 1978, 5, 1982, 75, 1983, 5 et 54; pour la revue "No Catiau" voir le mot: chapelles B 1961 IV; hôtels particuliers patriciens B 1967 II; Montois à Bruxelles en 1830 NC 1980, 27; NC 1982,"; un montois mayeur à Laeken (Bockstael) NC 1986, 19; Musée Constantin Meunier B 1959 V; artistes peintres (la peinture) à Bruxelles B 1980, 32; Place des Martyrs (revue de la Ligue wallonne 1990); présence montoise à Bruxelles NC 1979, 63; souvenirs bruxellois à Mons NC 1979, 63; NC 1983, 54; NC 1984, 44; les Wallons à Bruxelles VW 1973, 232 N° 344 et 1979, 37 N° 385 - Voir aussi Plisnier, Heysel, Laeken; Bucarest VA 1971 I; Budapest (musées) VA 1967 XII; Buelens (Charles) NC 1984, 44; Campine: Abbayes RN 1954, 248; petites villes RN 1964, 79. CANADA: français RN 1958, 267; Eglises du VA X, 67; le français au NC 1967, 8; Canons montois NC 1976, 65; Capucins à Mons NC 1974, 76; Car d'or NC 1987, 31; Carillon VW 1982, 55 N° 377; NC 1986, 50; NC 1989, 51; Carillonneur (Le): "La Dernière Heure" du 6.6.1971; Carte (Anto- NC 1973, 43; NC 1983, 63; Cartographes montois NC 1977, 28; Catiau NC 1981, 51 et 75; Centre (1e historique et littéraire RN 1963, 199; Cercle archéologique de Mons NC 1981, 75; Cercle montois de Bruxelles (voir Bruxelles; Cercle montois): Chambourlette: "La Dernière Heure" du 2.6.1971; Champagne (Paul) VW 1974, 177 N° 347. CHAPELLES en Hainaut HT 1977, 117 N° 183; à Mons NC 1985, 27; St. Antoine en Barbefosse NC 1978, 3; Charleroi: revue "Partir" 1977 N° 212; le tricentenaire RN 1966, 111; route de Mons à Charleroi HT 1966, X N° 119; Chasses d'Havré à Mons NC 1973, 8. CHATEAUX d'Ardenne VA 1967 IV; bibliothèque de... RN 1966, 65; de Bouillon RN 1956, 49; du Brabant (dans l'ouvrage "La Belgique vue par les écrivains du Tourisme) 1958; du Brabant wallon RN 1955, 126; castels et rochers RN 1955, 237; Châteaux d'Entre Sambre et Meuse RN 1954, 214; du Franc Pays (Bruges) RN 1955, 306; de Gand et de sa région RN 1956, 339; de Havré HT 1980, 193 N° 200; du pays de Herve RN 1955, 215; hesbignons RN 1954, 303; liégeois (revue Province de Liège) 1955 IV; Cantons de l'Est (revue Province de Liège) 1955 IV; du Pays noir HT 1961 VI; du diable à Quaregnon (dans "Le Borain") 1948; de Thudinie HT 1962 III; du Tournaisis RN 1954, 345; Vieux burgs des Cantons de l'Est RN 1955, 28; Chimay: revue "Partir" 1976 N° 206; Arts et lettres RN 1967, 165; Ciply NC 1980, 17; Clabecq (Brabant) 1974, 32; Clairefontaine E 1978, 133; Clesse (Antoine) NC 1980, 66; 1988, 43; Cloches et carillons NC 1984, 27; Cloquet (Louis) HT 1971, 173 N° 148 et "Bibliographie de la Thudinie" 1980 N° 89; Comtes de Hainaut (les) HT 1971, 212 N° 149; Coran (Pierre) NC 1978, 40; Corse (francisation) E 1976, 284; Cour St-Etienne B 1963 XII; Croy (Maison de) RN 1959, 291 et l'Espagne HT N° 262, 179, 54; et Mons NC 1985, 53; voir Havré Ducs (d'); Cures (vieux presbytères) TCB VII, 51; Cuesmes NC 1976, 63; Cuisiniers montois NC 1977, 21; Cuvillès (J.F.) VW 1982, 274 N° 380; HT 1968 VII, 129. DANHAIVES (Louis-Marie) E 1986, 133; Fefuisseaux (Alfred) NC 1987, 41; Delattre (Louis) RN 1970, 197, 53; Delnest (Robert) NC 1979, 53; Démer (sanctuaires des bords du) B 1957; De Munck (E) dans la revue "Le Borain" 1947; Denis (Pierre) ferronier d'art VW 1950, 213, t. 24; Dentellières montoises NC 1981, 63; De Patoul NC 1987, 18; De Pooter (Frans) NC 1976, 16; De Prémorel (Adrien) VW 1982, 275 N° 380; Desmoulins (Aldegonde) architecte NC 1953; Des Ombiaux (et la France) RN 1968, 201; De Reiffenberg NC 1976, 35; Desonay (F) RN 1974, 13; Destrée (Jules) RN 1963, 322; Devillers (L) NC 1980, 51; Devos (Léon) NC 1975, 15; Dialectes (plaidoyer pour) NC 1983, 18; actes colloques cercle montois II, 1983; Diegem B 1957 XII; Diest (belles façades) B 1967 I; Dinant: Arts et Lettres RN 1967, 237; Dragon: NC 1975, 39; NC 1980, 42; Dublin (les Arts à) VA 1969 III; Dubreucq (J) NC 1985, 15; NC 1985, 60; Ducarme (J) NC 1979, 4; Du Fay (G) VW 1974, 179 N° 347; NC 1975, 17; Dürer en Belgique RN 1967, 193; Duval NC 1984, 41. EAUX, douves, fontaines RN 1955, 49. ECRIVAINS (voir Bertin, Champagne, Clesse, Coran, Delattre, De Reiffenberg, Desonay, Ducarme, Garnir, Hellyn, Hugo, Lejeune, Liebrecht, Lobet, Mahutte, Mathieu, Mouligneau, Petit, Piérard, Plisnier, Poumon, Pozzetti, Simon, Soreil, Ticx-Lassoie, Verhaeren, Verboom, Voltaire; Ecrivains montois du XVIe siècle à nos jours NC 1970 IV à X; musées de nos... RN 1960, 161; sur la tombe de nos... RN 1964, 293; demeures d'écrivains en Hainaut HT 1986, 142 N° 237; rencontres d'écrivains en Hainaut NC 1986, 41; Egmont (le Comte) et le Hainaut HT 1975, 157 N° 172. EGLISES de Bruxelles B X 58; byzantines VA 1967 VI; du Canada français VA 1967 X; des bords du Démer B 1959 X; sanctuaires mariaux du Brabant B. 1964 III; des bords de la Senne B 1959 X; Elewijt B 1950 II; B 1962 VII; Enghien TCB 1950 XII, 274 et dans l'ouvrage "La Belgique vue par les écrivains du Tourisme 1958; Entre Sambre et Meuse RN 1963, 133; castels RN 1964, 214; Erasme RN 1967, 45; Ermitage RN 1966, 15; Espagne (et Belgique) RN 1957, 15; Estinnes (les) HT 1968, VI, 101 N° 128; Evrard (Jules) VW 1988, 17 N° 105; Extrême-Orient (et Belgique) RN 1958, 207. FAGNES (hautes) HT 1963 VI; Fédération wallonne du Brabant NC 1971, 61; Fétis NC 1980, 76; Fiacre et fiacres NC 1974, 51; Flandre: vieilles demeures du Franc (Bruges) RN 1955, 306; Petites villes RN 1962, 299 et 341; Flénu NC 1983, 40; Fontaines RN 1955, 49; Forêts d'Ardenne RN 1965, 289; de Soignes (dans la Belgique vue par les écrivains du Tourisme) 1988. FRANCAISE (langue) aux îles anglo-normandes E 1978, 280; aux îles de l'Océan Indien E 1974, 28; francisation de la Corse E 1976, 289; France (l'Ambassade à Bruxelles et ses souvenirs) B 1965 VII; Franchimont RN 1968, 169; Froissart (J) HT 1968 VI, 101 N° 128. GAND: Châteaux de la région de... RN 1956, 33ç; Hôtel musée d'Hane-Steenhuyse RN 1959, 142; Hommes célèbres RN 1965, 167; Hôtels patriciens RN 1962, 71; Ganshoren B 1975, 12; Garnir NC 1979, 65; NC 1981, 15; Gaume RN 1963, 161; Gendebien (Les) NC 1963, 54; Genève (Voltaire à) RN 1968, 275; Ghlin VW 1974, 115 N° 346; NC 1974, 15; Bibliothèque de la Pensée wallonne (voir Bibliothèque); Gilles de Ghlin ou Saaint- Georges NC 1974, 39; Gillis (Marcel) VW 1975, 189; NC 1975, 55; Godefroid (Raoul) NC 1980, 17; Gommaerts (Fernand) NC 176, 10; Gossart, peintre hennuyer HT 1965, 111; Gottignies HT 1969, 207 N° 137; Grande-Bretagne (et Belgique) RN 1957, 297; Greuze (L') NC 1971, 51; Grimbergen B 1954 X; B 1964 XI; Guide fidèle du Brabant wallon (un) B 1969 I. HAACHT B 1965 III; Hageland (sculpteurs namurois dans) RN 1972, 220; Hainaut Fier d'être hainuyer dans la revue "Liaison" (Alifucam) 1981 III, 31 et AEB Anthologie 85 p. 227. HAINAUT: Abbayes HT 1964 III N° 102; HT 1974, 185 N° 167 (refuges); Abbayes bénédictines HT 1981, 67 N° 205; Moutiers de Thudinie HT 1962 III; architectes HT 1965, 169; architectures HT 1965 IV; arts du métal VW 1976, 159 N° 355; botte du Hainaut HT 1963 VI; chapelles HT 1977, 117 VII N° 183; Comtes de Hainaut 1971, 204; N° 149; et le Comte d'Egmont HT 1975, 157 N° 172; Hôtels de ville HT 1968, 29 N° 126; Isabelle de Hainaut, reine de France (dans "Le Borain") 1948; Léopold, Comte de Hainaut NC 1989, 45; littérature NC 1973 et 1974 et actes colloque, IX, 1990; lieux littéraires en Hainaut A 1989 N° 15; rencontres littéraires NC 1986, 41; musée HT 1984, 105 N° 224; parcs et jardins NC 1976, 27; presbytères HT 1977, 152 N° 184; HT 1984, 201 N° 227 et HT 1985, 211 N° 235; la Toison d'Or et le Hainaut A N° 14 juin 1989; petites villes du Hainaut RN 1963, 3; vitraux HT 1960 II; Hallez (G) revue "Le Borain" avril 1947; Hamme B 1974, 48; Hannick (G) NC 1948, 9; VW 1948, 268 N° 243; Harmignies NC 1982, 5; Harvant ® NC 1979, 65; Hergengt NC 1983, 63; Hayez (Ch), architecte NC 1975, 5. HAVRE HT 1963 X; NC 1974, 213; Bon vouloir (chapelle) HT 1981, 175 N° 214; Quatre chapelles mobilières à Havré NC 1990, 53; Chasses d'Havré à Mons NC 1973, 8; Château d'Havré HT 1980, 93 N° 200; Havré: Château sauvé, TCB 1947 II et "Journal de Mons" du 25.1.1947; Château, centre culturel "Le Journal de Mons" du 25.1.1947; une Noce au Château en 1810, C Chr. H N° 35 mars 1990; Havré (Ducs d') HT 1977, 103 N° 182; Duc, Seigneur de Tourcoing C. Chr. H. 1989 N° 32; et la France: idem 1988, V N° 29; Duchesse, idem 1989 N° 31; Charles-Alexandre "Journal de Mons" 1.2.1947; Dorothée, Marquise d'Havré, C. Chr. H 1990; une Noce au Château en 1810, idem 1990 N° 35; le dernier Duc d'Havré, idem 1991; Notules sur Havré, idem 1989 N° 30; Saint-Antoine en Barbefosse, NC 1978, 3 et NC 1981, 3 et NC 1987, 53 et NC 1990; Pourceau de St- Antoine NC 1981, 3; Hellyn (Paul) NC 1978, 76; Hérentaels (Chapitre d') et Mons NC 1965, 57; Hérinnes B 1965; Herve (Château du pays de) RN 1955, 215; Hesbaye (vieilles demeures) RN 1954, X et revue "Vue Touristique" 1971 N° 4; Héverlé RN 1950, 73; Heysel, B 1975, XII; Heupgen (G) Les Viéseries NC 1987, 15; Hoegaerde, B 1960 III; Hosftade, B 1964 IV; Hôtels patriciens anversois, RN 1963, 299; bruxellois, B 1961, II; gantois, RN 1962, 71; liégeois, RN 1960, 193; montois, RN 1960, 229; namurois, RN 1964 231; Hôtels de Ville du Hainaut, HT 1968 III N° 126; Houzeau de Lehaie, RN 1958, 15; Hugo: 100 ans de sa mort, NC 1985, 15; Hugo à Mons, NC 1985, 15 Huy RN 1966, 203; Hyon NC 1975, 75. INDE (et Belgique) RN 1958, 333; Intolérance linguistique à Mons en 1477 NC 1974, 6; Iran (montois en) NC 1979, 52; Italie (et Belgique) RN 1957, 141; Itterbeek B 1967, VII. JACQUEMARTS RN 1965, 237; Jardins et parcs en Hainaut, NC 1976, 27; Jauche et Jauchelette B 1960, I; Jean de Liège, sculpteur VW 1976, 240, N° 356; Jemappes NC 1977, 75; Jérusalem (pélerins belges) RN 1962, 101; Jette B 1974, 36; Jeux montois NC 1977, 3; Juifs de Belgique RN 1964, 49. KEERBERGEN B 1960 XI; Kraainem B 1975 VI, 36; Laeken NC 1986, 19. LALAING (Maison de) RN 1962, 47; Langues: Intolérance linguistique à Mons en 1473 NC 1974, 6; Lassus (Roland de) NC 1970, 63; NC 1982, 63; VW 1982, 274, N° 380; Lavachery NC 1968, 21; Léau B 1963 III; Lebrun (G) NC 1979, 28; Léningrad (l'hermitage) RN 1958, 181; Le Poivre NC 1958, 70; Letellier (le curé) NC 1963, 1; Le Libre Journal NC 1982, 52; Liebrecht (Géo) RN 1971, 147. LIEGE: Jean de Liège VW 1976, 240 N° 356; XVIIIe siècle liégeois RN 1963, 69; Abbayes (revue "Province de Liège") 1953 II; Châteaux (idem) 1953 IV et V; Hôtels patriciens RN 1960, 193; Musée d'architecture VW 1977, 32 N° 357, Mons et musée vie wallone à Liège NC 1978, 51; petites villes de la Province RN 1963, 231; Université et littérature RN 1967, 65; vieux burgs des Cantons de l'Est (revue "Province de Liège") 1955 VI et RN 1955, 28; Ligne (Maison de) RN 1961, 105; Tombeau Charles-Joseph à Vienne HT 1979 V, 207 N° 197. LITTERATURE en Hainaut NC 1973 et 1974; à Mons NC 1970 et 1971 et Actes Colloques Cercle montois VI et IX; Musée de la... RN 1968, 79; Lieux littéraires en Hainaut A. 1989; Lobet (Marcel) RN 1970, 295; Lombard (Lambert), peintre liégeois RN 1966, 139 N° 21; Louvain (la vieille) vieux collèges universitaires B 1960 V; Eglises de... B 1964 VI; La région de... RN 1956, 19; Loverval HT 1966, IX N° 118; Lumeçon à Mons NC 1974, 39; NC 1985, 39; et écrivains Actes Colloques Cercle montois IV. MACHELEN B 1961 X; Nahutte (F) NC 1984, 44; Maisières NC 1983, 31; Malapert NC 1958, 70; Malines, monuments RN 1956, 105; Malte (et la Belgique) E 1977, 307; Maredsous RN 1972, 135; Mariemont RN 1960, 5; Marseillaises wallonnes NC 1989, 67; Mathieu (A) NC 1976, 54; Matthieu (Ernest) NC 1985, 7; Maurice (île) RN 1974, 259; Mausolées de Belgique (annales) Cercles archéologiques de Mons 1955 t. 62, 297; Merchtem B 1963 I; Merghelinck (et la Flandre maritime) RN 1960, 129; Mérode (Maison de) RN 1960, 97; Mérovingien (trésor à Mons) NC 1981, 63; Métal (Arts du) en Hainaut VW 1976, 159 N° 355; Métiers montois NC 1976, 5; Mexico VA 1969 X; Militaires (gloires) montoises NC 1979, 27; Mockel (A) RN 1966, 289. MONS: au XVIe siècle NC 1984, 52 et Actes Colloques III; Renaissance à... NC 1976, 15; au XVIIIe siècle NC 1976, 75; à fin XVIIIe siècle NC 1974, 52; Révolution 1830 NC 1980, 27; Abbayes NC 1973, 51 et NC 1980, 75; Académie (Littérature et Montois) NC 1972, 32; Académie des Beaux-Arts NC 1981, 29; Architectes: Aldegonde Desmoulins NC 1953, 29 et Havez NC 1975, 5; Architecture montoise NC 1956, 44; Artistes lyriques NC 1988, 27; Baudouin de Constantinople NC 1987, 51 et NC 1990, 17; Béguinages NC 1972, 51; Bénédictins NC 1980, 75; Beubeux NC 1978, 10 et NC 1979, 43; Bibliothèque universitaire NC 1971, 51; Bibliothèque de la Pensée wallonne VW 1975, 41 N° 340; Bon an, bonne année NC 1985, 3; Bonne maison de Bouzanton NC 1974, 28; Mons et Bruxelles (voir Bruxelles); Canons montois NC 1976, 65; Car d'Or NC 1977, 39 et NC 1987, 3; Carillon VW 1982, 55 N° 377 et "La Dernière Heure" du 6.6.1971 et NC 1984, 27; Cartographie montoise NC 1977, 28; Catiau NC 1981, 51 et 75; Mons, centre d'art RN 1959, 11; Cercle archéologique NC 1981, 75; Chambourlette "La Dernière Heure" du 2.6.1971; Chapelles NC 1985, 27; Chasses d'Havré NC 1973, 8; Chemins de fer NC 1986, 8; Cité du XVIIIe siècle dans "La Revue des Voyages" 1953 N° 29; Cité verte NC 1987, 3; Cloches et carillons NC 1984, 27 et NC 1985, 8 et NC 1986, 50; Conservatoire de musique NC 1985, 64 et NC 1987, 29; Croix place NC 1981, 51; Mons et la Maison de Croy NC 1985, 53; Cuisiniers montois NC 1977, 29; Vieilles demeures montoises RN 1960, 229; Dentellières NC 1981, 63; Dragons NC 1975, 39 et NC 1980, 42; Ecole des mines NC 1987, 39; EGLISES montoises St_Nicolas et Havré NC 1979, 3; Ste-Waudru Collégiale) NC 1975, 63 et NC 1976, 43 et NC 1988, 17; Evêques et archevèques montois NC 1986, 39; Faculté polytechnique NC 1962, 65 et NC 1987, 39; Fontaines NC 1974, 75; Foires NC 1986, 55; Gouvernement provincial NC 1984, 60; Le Grand Mons NC 1972, 15 et NC 1984, 5 et HT 1981, 133 N° 207 et Actes Colloques VIII; Hôtels patriciens RN 1960, 29; Impasses NC 1982, 17; Jeux montois 1977, 3; le Libre Journal NC 1982, 52; LITTERATURE du XVIe siècle à nos jours NC 1970 IV à X et 1971, 28; dans la première moitié XIXe siècle Actes Colloques VI; Voir aussi écrivains; Lumeçon NC 1974, 39 et NC 1984, 39 et NC 1985, 30 et écrivains Actes Colloques IV; Maison de la presse NC 1981, 5; Mémoriaux NC 1975, 55; et NC 1982, 27; Mérovingien (trésor) NC 1981, 63; Métiers NC 1976, 75; Militaires (gloires) NC 1979, 27; Montoiseries VW 1973, 185 et 1977, 33 et 1978, 249 et 1982, 55 et 274 et 1983, 175 et 1984, 184 et 1985, 58 et 1986, 61 et 393; Musées NC 1985, 54 et NC 1989, 15; Musée de Van Gogh NC 1973, 53; Mons et Musée Vie Wallonne Liège NC 1978, 51; Musiciens NC 1985, 65 (voir aussi Du Fay, Fétis, Lassus, Conservatoire); MUSIQUE NC 1986, 18; Nouveau Mons NC 1972, 15; Palais de Justice NC 1988, 55; au Parc NC 1978, 63; Peintres (voir Anto Carte, Frans Depooter, Léon Devos, Robert Delnest, Maurice Fourneau, Marcel Gillis, Gommaert); Place de Bootle NC 1984, 77; Place forte Mons NC 1984, 3; Poupée (pucelle) NC 1987, 7; Pourquoi Pas à Mons NC 1989, 19; Puits NC 1974, 75; Renaissance à Mons NC 1976, 15; Résistance NC 1966, 5; Restaurant Devos 1986, 42; Révolution de 1789 NC 1989, 29; Révolution de 1830 NC 1980, 2; RUES NC 1977, 63; Rue de l’âtre NC 1984, 6; Rue des Belneux NC 1984, 77; Rue des Gaillers NC 1972, 2; Rue de la Terre du Prince NC 1978, 42; Rue des trois Boudins NC 1980, 78; Rue de la Triperie NC 1990, 41; Ruelles, cours et impasses NC 1982, 17; Saint-Fiacre NC 1984, 67; Saint-Georges NC 1974, 39 et NC 1977, 40; Sainte-Waudru NC 1975, 63 et NC 1976, 43 et NC 1988, 17-19; Square Plisnier NC 1972, 9; Toison d’or NC 1988, 3; TOURISME NC 1978, 75 et HT 1981, 133 N° 207; Touristes à Mons au temps jadis NC 1952, 77; le Trou Oudart NC 1980, 53; Trésor mérovingien NC 1981, 63; Université NC 1978, 75; Vierge (culte) NC 1985, 63 et NC 1988, 53; Viéseries NC 1987, 15; Vignobles à Mons NC 1978, 15; Ville d’Expositions NC 1990, 27; Montois à Bruxelles en 1830 NC 1980, 27 et 51. Voir Bruxelles - Montois; Mont-Saint-Guibert B 1968 36; Monts de Piété RN 1964, 307; Montoyer arch. VW 1978, 24 N° 364; Montréal RN 1967, 129; Moscou, pélerinages littéraires RN 1967, 289; Impressions RN 1971, 177 N° 436; Mouligneau (Michel) NC 1978, 52 et NC 1987, 7 et E 1980, 146; Moutrieux (Pierre) NC 1985, 68. MUSEES des Beaux-Arts de Budapest VA 1967 VII; des Beaux-Arts de Dublin VA 1969 III; des Ecrivains RN 1960, 161; en Hainaut HT 1984, 103 N° 224; d’Hanse-Steenhuyse à Gand RN 1959, 142; Hôtels musées du Namurois RN 1964, 231; de la Littérature RN 1968, 79; de Mons NC 1985, 54 et NC 1986, 53; de la Vie wallonne à Liège et Mons NC 1978, 51; de Wellington à Waterloo RN 1959, 142; de Merghelinck à Ypres RN 1960, 29; Musiciens (voir Du Fay, Lassus (Roland de), Conservatoire. NAMUR la Belle RN 1956, 149; Hôtels musées RN 1964, 231 - petites villes RN 1962, 193. NAPOLEON et la noblesse belge RN 1968, 173; la Saint Napoléon (le 15-8) RN 1972, 179 N° 446 et revue “Waterloo illustré” N° 23 p. 25; souvenirs napoléoniens à l’île Maurice RN 1974, 251; Nativités wallnnes RN 1964, 323; New York: les Cloîtres VA 1967 XI; les collections Frick VA 1969, I; Nimy NC 1973, 75; Noblesse, les différentes maisons sous Arenberg, Berghes, Croy, Lalaing, Ligne, Mérode, Orange, Oultremont, Ursel: No Catiau (revue) NC 1971, 14 et 50; Nouvelles NC 1983, 67. OBOURG NC 1974, 63; Ollivier (Ant.) NC 1966, 89; Opheylissen B 1963 X; Oplinter B 1963, IX; Orange (Maison d’) RN 1964, 101); Ostende, place forte RN 1956, 217; Oultremont (Maison d’) RN 1961, XI; Overyssche B 1961, II. PARCS et jardins en Hainaut NC 1976, 27; Paris: Artistes belges RN 1959, 257; vu par les Ecrivains belges RN 1965, 135; Parme VA 1969; Pays-Bas et Belgique RN 1957, 107; Eglises wallonnes des... RN 1963, 37; Pays Noir (châteaux) HT 1969 VI; Peintres (voir Anto Carte, De Pooter, Devos, Gillis, Gommaert, Hallez, Lombard, Rubens, Stevenart, Van Gogh, Woutiers); Les Peintres bruxellois B 1980, 32; Pélerins belges de Jérusalem RN 1962, 101; Perk B 1962 XI; Perrons et piloris de Belgique RN 1961, 161; Petit (Karl) NC 1984, 78; Peuthy B 1976, 40; Philipron NC 1987, 30; Piérard Clovis VW 1975, 40; Piérard Louis RN 1971, 209 et NC 1972, 8 et NC 1986, 3; Les Piérard, une famille d’écrivains A 1991; Plisnier (Charles) NC 1972, 9 et NC 1988, 41; Pologne (et Belgique) RN 1958, 117; Pomme de terre (histoire) NC 1978; Portaels (Jean) VA 1968 IV; Potvin (Charles) RN 1968, 121; Poupée St- Georges NC 1977, 40; Pourceau St-Antoine NC 1981, 3; Le “Pourquoi Pas” et Mons NC 1989, 19; Pozzrtti (R.T.) NC 1979, 16; Presbytères de Belgique revue TCB 1951 VII, 153; du Hainaut (voir ce mot); Procession du Car d’Or à Mons NC 1977, 39; Protestants: montois NC 1966, 89 et NC 1987, 7; églises wallonnes des Pays-Bas RN 1963, 37; Pucelette NC 1974, 39; Puissant (Chanoine) NC 1949, 6 et NC 1984, 65; Puits RN 1966, 33 et NC 1974, 75. QUAREGNON (Château du diable) “Le Borain” 1948. RATONS (Les) NC 1979, 21; Reclus (Les) RN 1966, 15; Reiffenberg (de) NC 1976, 35; Renard (Marius) A 1990, 53; Renaissance (La) à Mons NC 1976, 15; Révolution de 1789 NC, 29; de 1830 NC 1980, 27; Rhode St-Genèse B 1978 VI, 54; Rixensart RN 1950, 73; Roeulx (Le) RN 1959, 291; Roosdael B 1969 III, 20; Roen (Verhaeren à) RN 1966, 327; Roumanie RN 1970, 25; Route de Mons - Le Roeulx HT 1963 X; Mons - Charleroi HT 1966 X N° 119; Rubens et les Montois NC 1977, 40. SAINT-ANTOINE en Barbenfosse (voir Havré); Saint-Denis en Broquerie NC 1961, 17 et NC 1964, 25; Saint-Fiacre NC 1984, 67; Saint-Georges NC 1974, 39 et NC 1977, 40 et N 1979, 78; Saint-Hubert RN 1964, 261; Saint-Jacques de Compostelle RN 1964, 11 et NC 1986, 17; Saint-Symphorien HT 1969 N° 133 et NC 1979, 15; Saint-Aye NC 1989, 43; Sainte- Waudru (voir sous Mons: églises Ste-Waudru); Saintenois (J.) NC 1987, 29; Saventhem (aéroport) B 1965 I; Scandinavie RN 1957, 201. SCULPTEURS (voir Delnest, Dubreucq, Godefroid, Hannicq, Jean de Liège, Stévenart; Sculpteurs namurois dans le Hageland VW 1972, 220; Semois RN 1965, 33; Senne (sanctuaires des bords) B 1959 IX; Senne (Haute Senne) RN 1962, 231; Séverin (Fernand) RN 1969, 117; Simon (Arand) PW 1988 N° 108; Soignes (Forêt de) RN 1964, 147 et “La Belgique vue par les écrivains du Tourisme 1958; Soignies (illustrations de) RN 1969, 61 et VW 1982, 270; Soreil (Arsène) RN 1972, 265; Spa (Bois de) RN 1956, 247; Spiennes NC 1983, 27; Stavelot et Apollinaire RN 1965, 333; Stévenart (Michel) NC 1979, 77; Stiévenart (Pol) VW 1975, 40 N° 349 et NC 1973, 32 et NC 1965, 3; Suisse (et Belgique) RN 1957, 53. TCHECOSLOVAQUIE (souvenirs) RN 1961, 45; Tervueren (musée) RN 1959, 225; Thieu HT 1988; Thulin (et Van Lerberghe) HT 1966 IX N° 118; Thomas (Paul) latiniste NC 1958, 34; Thudinie HT 1962 III; Ticx-Lassoie (Anny) NC 1978, 76; Toison d’Or et Hainaut A 1989 N° 14; et Mons NC 1988, 3; Tourisme en 1914 RN 1964, 203; Tournai RN 1973, 247; Tournaisis (Châteaux) RN 1954, 345; Tremeloo B 1960, XI; Trouille (rivière) HT 1985, 34; Trou Oudart NC 1980, 53. UCCLE B 1958, VI; UNIVERSITES: de Liège et la littérature RN 1967, 65; de Mons NC 1978, 75 et NC 1988, 39; Union littéraire belge VW 1983, 168. VAN EYCK peintre mosan RN 1968, 45; Van Gogh NC 1990, 15 et NC 1973, 53; Van Lerberghe (et Thulin) HT 1966 IX N° 118; Verboom NC 1978, 16; Verhaeren à Rouen RN 1966, 327; voyageur RN 1966, 161; Vienne (souvenirs) 1958, 109; tombeau, Prince de Ligne HT 1979 X 207 N° 197; Vierge, culte à Mons NC 1985, 63 et NC 1988, 53; sanctuaires mariaux brabançons B 1964, III; Vignobles à Mons NC 1978, 15; VILLES (Petites): Brabant RN 1963, 109; Campine RN 1964, 79; Flandre RN 192, 299 et 314; Hainaut RN 1963, 3; Liège RN 1963, 231; Namurois RN 1962, 193; Ville sur Haine HT 1987, 135 N° 243; Villiers St-Ghislain NC 1980, 63; Vilvorde B 1952 VI et B 1981 III, 18 et TCB 1952, 139 VI et RN 1954, 50; Vitraux en Hainaut HT 1960 V; Voix wallonnes (revue) PW 1988 N° 108; Vollezelle B 1965, II; Voltaire à Genève RN 1968, 275. WAES (Pays de) RN 1965, 15; WALLONS à Bruxelles VW 1973, 332 N° 344 et VW 1979, 37 N° 365; Wallonie (l’art en) NC 1966, 19; Bibliothèqye nationale NC 1966, 17; Dialectes de... NC 1966, 28; Wallonnes: Eglises wallonnes des Pays-Bas RN 1963, 37; Fête wallonne à Bruxelles NC 1976, 51 et NC 1979, 51 - Marseilleises wallonnes NC 1989, 67; Nativités wallonnes RN 1964, 323; Warocqué (Les) RN 1960, 5; Waterloo B 1973, 14 VI et RN 1973, 247; Waterloo en 1875 RN 1965, 70; Musée Wellington RN 1959, 176; Watrmael-Boisfort B 1965 V; Wemmel B 1974, 36; Wépion (et de Prémorel) VW 1982, 275 N° 380; Wincq (Jean) VW 1982, 270; Woutiers (Micheline) VW 1951, 60. YPRES: Musée Merghelinck RN 1960, 129; Ysse (val d’) B 1961 III. ZELLICK B 1974, V, 36. ACTES DES COLLOQUES organisés par le Cercle royal montois de Bruxelles; I 1982: Mons et Roland de Lassu; II 1983: Le patois montois aujourd’hui; III 1984: Jacques Du Broeucq et Mons au XVIe siècle; IV 1985: Traditions montoises; V 1986: Les Musées montois; VI 1987: La littérature française à Mons; VII 1988: Sainte Waudru: la sainte, le chapitre, la collégiale; VIII 1989: Le Grand Mons; IX 1990: Aspects du Hainaut aujourd’hui.
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Après la Seconde Guerre mondiale, la vie littéraire belge connaît une phase d’effervescence remarquable. De nombreuses revues littéraires émergent, l’esthétique néoclassique gagne les différents genres littéraires, de jeunes dramaturges s’illustrent en Belgique et à l’étranger, plusieurs écrivains remportent des prix prestigieux en France, les poètes sont plus actifs que jamais… De leur côté, les pouvoirs publics mettent sur pied un système de subventionnement des arts et des lettres, qui repose notamment sur la création du Théâtre national et du Fonds national de la littérature. Malgré cette vitalité, la période reste méconnue. Dans cet ouvrage, qui est le premier sur le sujet, Bibiane Fréché étudie les écrivains et leurs œuvres, mais aussi les relations que les auteurs entretiennent avec les institutions littéraires, les pouvoirs publics et avec la société en général. Se dessinent alors des réseaux interpersonnels passionnants, qui donnent toute leur dimension aux choix littéraires de l’époque. Docteur en Philosophie et Lettres de l’Université libre de Bruxelles, Bibiane Fréché est chargée de recherches du FNRS. Elle s’intéresse à la littérature belge, ainsi qu’aux relations entre les mondes littéraires francophone et anglo-saxon. Elle a enseigné à l’Université Castilla-La Mancha en Espagne, ainsi qu’à l’Université d’Oxford. Paru aux éditions Le Cri, rue Victor Greyson, 1 - 1050 Bruxelles
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"C’est un jour de dédicace. Des gens patientent. Une file. Une femme glisse un livre sous leurs yeux. Ils l’ouvrent à la page blanche. Leurs mains touchent le papier. Impression renouvelée de caresser ta peau. Ils n’ont jamais écrit que par toi, les écrivains. L’amour de notre amour, tu n’en parlais à personne. Les femmes choient leurs secrets comme leurs enfants. Leurs silences restent toujours des mots d’amour. Leur amour de l’amour, les écrivains, ils le jetaient à l’encre des imprimantes et des rotatives. Incapables d’autre chose, ils devaient rapporter à tous vents les cadeaux d’exister accordés par tes mains, tes yeux. Ils signent : « Pour Alice, ces mots écrits à l’encre de la lumière, à l’encre de la vie. » D’un trait d’encre mauve, ils tracent un semblant de paysage. Ils déposent trois étoiles. La femme remercie. Elle offre aimer leurs livres, s’y retrouver, y pleurer, y vivre. C’est à toi que ces mots s’adressaient. Ils ne furent que l’outil entre tes innombrables éclats et la lumière. Ils n’ont qu’agencé tes brillances, les écrivains. Plagié ton souffle." B. C. Editions Biliki
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L'actualité d'Adolphe Nysenholc

Silvia CERULLI, diplômée de la Scuola superiore di Lingue moderne per Interpreti e traduttori (Università degli studi di Trieste), vient de présenter dans le cadre des « Tesi di Laurea in Traduzione » la traduction en italien du roman d' Adolphe Nysenholc "Bubelè l’enfant à l’ombre" (L'Harmattan, 2007). On peut franchement se réjouir que cette oeuvre si poignante ait trouvé là une nouvelle résonance qui multiplie son audience méritée. Adolphe Nysenholc, spécialiste mondialement reconnu de Charlie Chaplin, de André Delvaux, avait signé avec ce roman un récit autobiographique et emblématique sur sa propre histoire d'enfant caché en 1942. Extraits "J'étais là, dans le tram, avec ma mère. Je l'avais pour moi tout seul. Elle me souriait pour ne pas laisser paraître sa détresse. J'avais trois ans, l'âge le plus « adorable», selon elle. Je ne savais pas où on allait. Elle avait pris pour moi un aller simple. Je sursautai au cri de « Terminus ! » Nous étions arrivés. C'était la campagne. On était en août 42. Un bel été. L'été de la traque, où l'on avait cherché pour moi une cache." ... "Après un tournant, mon ombre n'était plus à côté de moi, je la vis derrière. Elle m'avait pris en traître. Je ne parvenais pas à la décoller de mes talons. Elle ne m'empêchait pas de lever le pied. Mais si légère, elle ne s'envolait pas. Je poussai un cri : ma mère était poursuivie par une même noirceur." ... "Délaissé, j'ai regardé longtemps par la fenêtre. J'étais tenu de taire qui j'étais et d'où je venais. Enfant caché, je cachais quelqu'un en moi. Je ne pouvais pas me vivre moi-même, car je ne pouvais pas vivre tout court. Être moi était mortel."
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À la prochaine rentrée académique, l’ULB accueillera, pour leurs cours théoriques, les quatre cents étudiants en première année de sa future faculté d’architecture sur le site du Solbosch. Cette nouvelle faculté, la première du genre en Belgique, résultera du rapprochement des deux instituts d’architecture La Cambre et Horta et du processus d’intégration de l’enseignement de l’architecture au sein des universités de la Communauté française. Ce regroupement va permettre d’offrir un encadrement exceptionnel par rapport à celui des plus grandes écoles d’architecture européennes. À terme, la faculté rassemblera un millier d’étudiants. détails sur: http://www.ulb.ac.be/facs/architecture/index.html
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Le Bureau du Collège Belgique lance un 2e appel à propositions de cours-conférences, en vue de poursuivre l'offre faite à toutes et tous de participer à cette nouvelle communication du savoir, qui met l'accent sur tous les domaines de la connaissance et de la création artistique. Concrètement, chaque cours-conférence du Collège Belgique s'étendra sur une durée comprise entre 2 et 6 heures, partagée en 1 à 3 leçons données à Bruxelles et à Namur. Chaque cours-conférence devra être présidé par un responsable académique, membre de l'une des trois académies participantes et le titulaire du cours pourra s'adjoindre des collaborateurs belges ou étrangers. En pratique: Les candidatures devront être envoyées à collegebelgique@cfwb.be pour le 20 septembre à minuit au plus tard. Infos et formulaires à télécharger sur http://www.academieroyale.be
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James Ensor (1860-1949) fut une figure majeure de l’avant-garde belge de la fin du XIXe siècle et précurseur du mouvement expressionniste, James Ensor fut un artiste engagé et auto-critique. Au Musée Royal des Beaux-Arts d'Anvers, les tableaux La mangeuse d'huîtres, les intérieurs bourgeois, marines et études de la période réaliste des débuts d'Ensor, Adam et Ève, Les Anges rebelles, L'étonnement du masque Wouse, Squelettes se disputant, L'homme de douleurs et la plus belle composition de masques d'Ensor, L'intrigue, sont exposés dans deux salles. Nulle part au monde ne sont exposées en permanence autant d'oeuvres d'Ensor. Pourtant, ceci est loin de constituer la totalité de la collection Ensor du musée. Seize autres tableaux et plus de cinq cents dessins ne sont montrés qu'au cours de présentations temporaires, dans le musée et dans les institutions-soeurs de Belgique et de l'étranger. Cet ouvrage se veut un panorama de l'entière collection de tableaux, enrichi d'un choix représentatif de la collection de dessins, afin que le lecteur puisse prendre connaissance de la plénitude du trajet artistique qu'Ensor a accompli en plus de cinquante ans. Editeur : BAI - ISBN-EAN13 : 9789085864691 Une déclaration de James Ensor est à écouter sur le page principale du Réseau
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Parution du Guide du Musée Magritte

Bonne parution belge Aux Editions Hazan Cet ouvrage, rassemble chronologiquement l’ensemble des œuvres exposées dans les trois niveaux du musée : la conquête du surréalisme (1898-1929), l’échappée belle (1930-1950), mystère à l’ouvrage (1951-1967). Chaque niveau aborde thématiquement l’œuvre de Magritte dans toutes ses composantes, peintures, œuvres sur papier, photographies, sculptures. Tout au long de l’ouvrage, ces œuvres exposées seront associées à des éléments biographiques ou contextuels qui par leur articulation et leurs commentaires, forment au total une monographie vivante en même temps qu’une introduction essentielle à l’art de Magritte et du surréalisme belge. ISBN-EAN13 : 9782754103541
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L'actualité des Musées bruxellois: nocturnes

Les Nocturnes des Musées bruxellois : du 24/09/2009 au 17/12/2009 Tenez vos agendas à l’œil car c’est bientôt le retour des « Nocturnes des Musées bruxellois » ! Chaque jeudi soir de l’automne, jeunes et moins jeunes pourront découvrir ou redécouvrir les musées bruxellois dans une ambiance détendue. Vous croyez avoir déjà tout vu ? Alors, apprenez à manier l’arbalète après le boulot au Site archéologique du Coudenberg ; faites-vous tirer le portrait en famille dans le studio photo historique du Musée BELvue ou encore, explorez le splendide Jardin botanique de Meise au clair de lune... Après ça, qui oserait encore prétendre que les musées sont ennuyeux ? En pratique : Quoi ? Des musées qui proposent des activités originales et variées chaque jeudi soir (visites guidées, ateliers, découverte des coulisses…). Quand ? Du 24/09/09 au 17/12/09, chaque jeudi soir entre 17 et 22h. Où ? Dans 53 musées bruxellois. Chaque semaine, dans au moins 6 musées différents (à l’exception des nocturnes d’ouverture et de clôture). Prix ? 2,50 € (1 € jusqu’à 25 ans). Certains musées sont accessibles gratuitement. Qui ? Une initiative du Conseil bruxellois des Musées. Le jeudi 24/09/09, la 9e édition des « Nocturnes des Musées bruxellois » s’ouvrira en beauté par un grand vernissage festif aux Musées royaux d’Art et d’Histoire (Parc du Cinquantenaire). Le public y pourra participer gratuitement aux nombreuses activités. Dès le mois de septembre, le programme des Nocturnes sera disponible dans les bureaux de tourisme, sur le site portail www.museesdebruxelles.be ou auprès du Conseil bruxellois des Musées (02/512.77.80 ou info@brusselsmuseums.be).
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1. Le choc de la guerre

Le 4 août 1914, les Allemands envahissent la Belgique pour atteindre plus sûrement la France. Ils ne réussiront jamais à forcer la capitulation de l’armée belge, qui tient quatre longues années dans les tranchées de l’Yser. Dès la libération, la reconstruction du pays recommence, inaugurant paradoxalement une décennie de prospérité économique (les « années folles ») que vient interrompre la crise mondiale de 1929. La réduction de l’activité industrielle engendre alors un chômage qui s’accroît de façon inquiétante jusqu’en 1934. C’est l’année suivante seulement que l’économie du pays commence à se redresser, ce que symbolise l’Exposition de Bruxelles de 1935. Entre-temps, l’Europe assiste impuissante à la montée des fascismes : l’Allemagne quitte la Société des Nations en 1933, la Belgique elle-même connaît l’inquiétant succès d’un Léon Degrelle. Redoutée ou déniée, l’approche d’une nouvelle guerre est de plus en plus inéluctable.
La Belgique de l’entre-deux guerres se retrouve devant plusieurs problèmes non résolus en 1914. Le suffrage universel sans restriction (sauf pour les femmes) est instauré en 1919. Grâce à une égalité politique enfin complète, les socialistes envoient à la Chambre de nombreux députés, et participent à plusieurs gouvernements, ce qui permet d’améliorer considérablement le sort du prolétariat. Quant à la question linguistique, elle entre dans une phase décisive, grâce à la majorité flamande du Parlement : ainsi la flamandisation de l’université de Gand est-elle votée en 1930.

Sur le plan culturel, le choc moral provoqué par la guerre ébranle les modèles et les convictions qui dominaient l’avant-guerre. Deux phénomènes se sont produits durant le conflit : le pacifisme internationaliste (avec en France Romain Rolland, René Arcos, etc. Et en Belgique Clément Pansaers, Frans Masereel, etc.) qui contrarie le patriotisme officiel ; et surtout le communisme, victorieux en Russie avec la Révolution d’Octobre 1917. C’est pourquoi, de 1918 à 1939, deux grands tendances intellectuelles dominent :

-le rejet du monde d’avant-guerre et de ses valeurs, puisque c’est lui qui a « produit » le conflit et son cortège d’horreurs. La volonté d’instaurer une culture nouvelle prend deux directions distinctes, qui parfois se combinent entre elles :
a) esthétique (modernisme et surréalisme inspirent des formes radicalement neuves) ;
b) b) idéologique et politique (développement de la littérature engagée, du courant prolétarien).
-la reprise de formules « traditionnelles » (surtout dans le roman), mais au service de thèmes qui manifestent une profonde inquiétude quant à l’homme, à son identité, à son avenir : hantise de l’enfance, expérience de la folie, etc.


2. Esprit Dada et modernisme

De décembre 1917 à mai 1918 (soit encore en pleine guerre), à La Hulpe, Clément Pansaers édite un mensuel appelé « Résurrection », à teneur à la fois expressionniste, antimilitariste et internationaliste. On y trouve mêlés des textes d’écrivains allemands, belges et français, une étude de Pansaers sur « la littérature jeune allemande », etc. Après le n° 6, l’occupant interdit d’ailleurs la revue, tandis qu’à l’Armistice, son animateur est inquiété par des compatriotes zélés. Bien que son audience soit restée très limitée, « Résurrection » inaugure en Belgique la profonde mutation littéraire et artistique des années 20. Dès 1919, Pansaers écrit à Tristan Tzara pour lu signifier son adhésion au mouvement Dada.

La guerre finie, se développe à Anvers une intense activité intellectuelle qui se concrétise en 1920 par la naissance des revues « Lumière » (Roger Avermaete) et surtout « Ca ira » (sous l’impulsion de Paul Neuhuys). Sous ce titre « révolutionnaire » s’affaire une avant-garde quelque peu disparate, unie davantage par ce qu’elle rejette que par ce qu’elle poursuit. Le n° 16 (novembre 1921) est resté le plus célèbre : mené par Pansaers, intitulé « Dada - Sa naissance -sa Vie – sa mort », il fait le bilan du mouvement. « A plusieurs dadaïstes manquait certainement un critérium clair et net. Ne sachant pas très bien ce qu’ils voulaient, ils étaient entraînés dans le courant, qui essaya de rétablir l’ancien équilibre de 1914. Ils proclamaient la négation et passant à l’affirmation pour eux-mêmes, ils le faisaient à la remorque de Gide ou vaguement de Stéphane Mallarmé. Dada n’était plus, en dernière analyse, que Tam-Tam-Réclame » (p. 15).
Au même moment, Franz Hellens lance à Bruxelles les « Signaux de France et de Belgique », qui en 1925 prend le titre célèbre « Le Disque vert ». De tendance moins subversive que les prédécesseurs, ce périodique d’un excellent niveau se montre attentif à des phénomènes typiquement modernes, consacrant par exemple des numéros spéciaux à Charlot, à Freud, au suicide. Il constitue d’autre part un important trait d’union entre la France et la Belgique (on y trouve les noms d’André Malraux, de Jean Paulhan, de Jean Cocteau, de Blaise Cendrars, etc.), activant ainsi les indispensables échanges entre écrivains également soucieux de renouvellement. En 1923, Michaux en devient co-directeur.
Plusieurs autres publication littéraires et/ou artistiques voient le jour en cette période, lui assurant un dynamisme qui rappelle –le contenu excepté- celui des années 1880-1890. Toujours en 1921, Paul Vanderborght lance « La Lanterne sourde ». De 1922 à 1929, les frères Bourgeois dirigent avec Pierre-Louis Flouquet « 7 Arts », d’inspiration constructiviste, mais dépourvu de toute volonté d’engagement. Son titre le suggère, la revue milite seulement pour l’interpénétration des différentes pratiques artistiques et littéraires, et défend une conception de la poésie qui allie la rigueur et la sensibilité.
Bien entendu, les revues ne sont pas les seules en ces années 20 à proclamer le désir de renouveau né de la guerre. Il y a des récits provocants de Clément Pansaers « Pan Pan au Cul Nu du Nègre » (1920), « Bar Nicanor » et « Apologie de la paresse » (1921), le recueil « Salopes » et les collages de Paul Jostens, fortement marqué par le dadaïsme. Il y a d’autre part une série de plaquettes poétiques qui ne relèvent pas d’un courant particulier, mais témoignent d’une volonté commune de modernité –et qui, pour ce motif, peuvent se regrouper sous le terme générique de « Modernisme ». Ainsi « Le canari et la cerise » (1921° et « Le Zèbre handicapé » (1923) de Paul Neuhuys. « Des fragments du monde vivement colorés s’y trouvent (…) évoqués au gré de la fantaisie de l’écrivain, de même que des personnages aimés ou moqués, ou encore des bribes qui semblent toujours prêtes à dériver on ne sait quel inattendu » (Paul Emond) ». Plus classiques de facture, les poèmes de Norge ou d’Odilon-Jean Perier reflètent bien l’esprit du temps : poursuite vaine d’un idéal de pureté, rejet de ce qui est vil, étriqué, hypocrite. Mais là où Périer chante le décor citadin, avec ses toits et sa luie (« Notre Mère la ville », Norge évoque un désir d’évasion et de vérité inextinguible (27 poèmes incertains », 1923 ; « Plusieurs Malentendus », 1926.
Autre recueil caractéristique de l’époque : « Jazz-band », de Robert Goffin (1922), où perce nettement l’influence d’Apollinaire, de Cendrars.

Je me souvins jadis de chants d’église
Et ce soir j’écoute le jazz-band
Qui est le plus beau Te Deum du monde
Des nègres hurlent de tous leurs instruments
Et le jazz-drummer derrière son tambour
Est simple ainsi que Diogène.

Sans doute beaucoup d’autres titres pourraient-ils encore être cités, tels « La Courbe ardente », de René Verboom (1922). Il en est au moins un dont il faut souligner l’importance, notamment parce qu’il inaugure une carrière littéraire exceptionnelle : « Les rêves et la jambe », d’Henri Michaux (1923). Beaucoup des œuvres que nous avons qualifiées de « modernistes », il faut le souligner, sont éditées par « Ca Ira » ou « Le Disque vert », qui ne se contentent pas d’être des revues, mais construisent des foyers d’intense activité, où les rencontres et les discussions contribuent à former ce qui a manqué si souvent en Belgique : un milieu littéraire.



3. A l’enseigne du surréalisme

C’est dans le mouvement surréaliste que va, comme en France, se manifester de la manière la plus « organisée » le rejet de la culture et de l’esthétique traditionnelles. Il apporte sur la scène artistique et littéraire une cohérence théorique, une « logique » que les autres tendances novatrices, plus anarchiques, ne possèdent pas ou ne souhaitent pas. En 1919, André Breton, Louis Aragon et Philippe Soupault créent la revue « Littérature » où paraît le premier texte surréaliste, « Les Champs magnétiques ». Quant à la Belgique, il faut mettre en évidence une œuvre de Frans Hellens qui paraît en 1921 : « Mélusine ».

Sans être véritablement surréaliste, ce roman surprenant (seul antécédent peut-être qu’on puisse lui donner : « Impressions d’Afrique », publié en 1910 par Raymond Roussel) introduit dans le récit des éléments prémonitoires : le discontinu, la prédominance du rêve, l’image incongrue. Ainsi le tableau célèbre :

Après quelques heures de marche, nous aperçûmes une chose inattendue dans le vide accoutumé du désert. Devant nous se dressait une imposante cathédrale à deux tours carrées, sombres, presque noires. de loin, on pouvait la croire toute entière en bronze massif. Les rayons du soleil africain, avant de disparaître, embrasèrent un moment l’édifice.

Il faut attendre 1924-1925 pour qu’apparaissent les premières (et discrètes) manifestations surréalistes : une série de tracts intitulés « Correspondance », œuvre conjointe de Paul Nougé, de Camille Goemans et de Marcel Lecomte. Ce trio bruxellois est dominé par la forte personnalité de Nougé, communiste de la première heure, ami de René Magritte, esprit d’une rigueur et d’une profondeur remarquables, et dont le style à la fois lapidaire et légèrement énigmatique donne à ses textes polémiques un intérêt littéraire quasi supérieur à ses autres écrits.

Regarder jouer aux échecs, à la balle, aux sept arts nous amuse quelque peu, mais l’avènement d’un art nouveau ne nous préoccupe guère.
L’art est démobilisé par ailleurs, il s’agit de vivre. Plutôt la vie, dit la voix d’en face.
Nous poursuivions notre promenade, au passage délivrant de nos propres pièges quelques différences.
(« Correspondance », 22 novembre 1924).

Dispersés dans des publications confidentielles et devenus introuvables, les textes de P. Nougé sont restés longtemps inaccessibles. Grâce à Marcel Marien, ils ont été rassemblés et publiés, principalement dans deux volumes intitulés « L’expérience continue » et « Histoire de ne pas rire », où se traduisent les grandes préoccupations de l’écrivain : volonté de l’effacement de l’auteur, attention extrêmement perspicace au langage et à ses pouvoirs, refus de faire œuvre de « littérature », goût pour les aphorismes et les jeux de mots.
De telles options le montrent, les surréalistes bruxellois gardent leurs distances à l’égard de leurs homologues parisiens. Jamais ils n’adopteront les dogmes « bretonniens » de l’écriture automatique ou des hasards objectifs. Ainsi Camille Goemans, dont le recueil « Périples » paraît au Disque Vert en 1924, « La Lecture élémentaire » en 1929, etc.

Paysage fuyant
mobile comme l’eau
un arbre sous un arbre a fait un bond d’écume
les feuilles ont découvert les barques
et l’abîme l’abîme.
(La lecture élémentaire ».

Ainsi encore Marcel Lecteur, écrivain plus marginal qui ne se considère pas vraiment comme surréaliste, et dont les récits insolites en effet ne relèvent pas de cette école : « Applications » (1925), « L’homme au complet gris clair » (1931, « Les minutes insolites » (1936), « Le vertige du réel » (1936). Dans toutes ces nouvelles se joue un scénario privilégié : à force d’une attention extrêmement minutieuse aux détails les plus infimes de son environnement, le héros en arrive à découvrir une face cachée de la réalité ordinaire et bascule irrésistiblement dans cet « autre monde ».

C’est en 1932, au moment où des grèves violentes agitent la région de Mons et de Charleroi, que se constitue à La Louvière un deuxième foyer surréaliste : le groupe « Rupture », mené par Achille Chavée, et dont l’engagement politique est le souci principal. Il connaît en 1935 une année particulièrement féconde : premier recueil d’Achille Chavée (« Pour cause déterminée ), premier (et unique) numéro de la revue « Mauvais temps », où l’on trouve parmi d’autres les noms d’André Lorent, De Fernand Dumont, de Constant Malva. L’année suivante, Chavée s’engage dans les Brigades Rouges Internationales, tandis que deux recueils de lui paraissent aux éditions « Rupture » : « Le Cendrier de chair » et « Une fois pour toutes » (1937). Bien que moins connu, F. Dumont reste l’écrivain le plus attachant du surréalisme hennuyer, avec notamment « La région du cœur » (ensemble de tris contes paru en 1939). Il est en tous cas celui qui a le mieux assimilé et appliqué le « programme » littéraire défini par Breton, sans abdiquer toutefois sa sensibilité personnelle.


4. L’engagement de gauche

On l’a vu, l’engagement politique préoccupe beaucoup des écrivains qui se rattachent au dadaïsme, au modernisme et au surréalisme; pour être complet, il faut signaler dans les années 30 un certain nombre de groupes, de revues et d’œuvres qui, sans s’intégrer à l’un des courants précités, témoignent de l’aspiration à une littérature engagée, d’inspiration prolétarienne. C’est le cas pour la revue « Prospections », fondée en 1929 par Charles Plisnier et Albert Ayguesparse ; pour le « Front Littéraire de Gauche », instauré à Bruxelles le 24 juin 1934, où figurent les mêmes, Constant Malva, etc. Bien que relativement éphémères, ces créations manifestent une inquiétude partagée, qui sans doute doit être mise en relation avec la montée du fascisme dans l’Europe de l’époque.
Les œuvres les plus durables de ce courant sont sans conteste les romans de Charles Plisnier. Et d’abord « Mariages » (1936), tableau d’une société bourgeoise où la loi du profit aboutit à écraser les aspirations profondes de l’individu. Maus aussi « Faux passeports » (1937, recueil de nouvelles où sont évoquées diverses figures de révolutionnaires, et pour lequel la presse est encore plus élogieuse que pour « Mariages ». Plisnier reçoit à cette occasion le prix Goncourt.

Dans le même ordre de préoccupations, mais avec beaucoup moins de netteté idéologique, «Ma nuit au jour le jour », de Constant Malva (1938). Saisissant dans sa simplicité, ce « journal » décrit le travail au fond de la mine –accompli dans des conditions telles que, même dépeintes sans acrimonie particulière, elles constituent une sévère dénonciation de l’exploitation capitaliste.

En politique, parut en 1933 l'important ouvrage de Henri de Man "L'idée socialiste", un exposé sur la philosophie de l'histoire et du socialisme.



5. L’avant-garde dans l’isolement

De même qu’ Emile Verhaeren fut un « inclassable » pour son époque, l’entre-deux guerres voit s’accomplir une œuvre qui ne peut être rattachée à aucune autre : celle d’Henri Michaux. Ecrivain d’une originalité irréductible, comme en témoignent « Fable des origines » (1923), et surtout les premiers grands recueils édités à Paris : « Qui je fus » (1927), « Ecuador » (1929), « Mes propriétés » (1929), « Un barbare en Asie » (1933).

Sous-titré « Journal de voyage », « Ecuador » témoigne tout particulièrement des choix qui caractérisent, dès ce moment, le travail de Michaux : une exigence d’absolu, poursuivie au travers des aventures les plus risquées (en l’occurrence, une épuisante traversée de l’Amérique du Sud, des Andes à l’embouchure de l’Amazone) ; un mépris pour l’indigente « réalité » des choses, à quoi le narrateur préfère les pouvoirs mal explorés de l’univers mental ; l’image inquiétante du corps morcelé ; la diversité des registres stylistiques, qui alternent dans le texte, le poétique prenant le relais du narratif.

Ce n’est qu’un petit trou dans ma poitrine,
Mais il y souffle un vent terrible,
Dans le trou il y a haine (toujours), effroi aussi et impuissance,
Il y a impuissance et le vent en est dense,
Fort comme les tourbillons.



6. Le populisme et alentour

Le populisme, qui cherche à décrire de façon réaliste la vie quotidienne des gens du peuple, est un courant littéraire et artistique sans frontières très nettes. Pour nous en tenir à la Belgique, il est certain qu’il a partie liée avec le régionalisme et avec la littérature prolétarienne, auquel on l’assimile quelquefois. Ce qui caractérise les récits populistes, c’est bien entendu l’évocation des humbles et même de la misère (son expression extrême : le « misérabilisme »), mais en l’absence de tout réquisitoire, de toute revendication. Là où le courant prolétarien implique l’insertion dans un combat essentiellement collectif, le populisme n’envisage que des destinées individuelles, et se complaît souvent dans un fatalisme qu’éclairent quelquefois l’une ou l’autre lueur d’espoir.
En premier lieu, il faut citer les livres attachants de Neel Doff, romancière dont l’enfance s’est déroulée à Amsterdam dans une misère noire ; dès avant la guerre, elle l’avait racontée dans « Jours de famine et de détresse » (1911). « Keetje » paraît en 1919, « Keetje trottin » en 1921- sans doute ses meilleures œuvres, scandées par les images de la faim, de la prostitution, de la cruelle dureté des nantis à l’égard des miséreux, mais aussi par une indomptable confiance dans la vie. Paru en 1926, « Campine » évoque la période où, ayant trouvé l’aisance, elle vient en aide aux frustes paysans d’une Campine arriérée.

Bien que le ton y soit plus caustique et l’univers plus égocentrique, ce sont un peu les mêmes thèmes que l’on découvre dans deux romans d’André Baillon : « Histoire d’une Marie » (1921) et « En sabots » (1922). Largement autobiographiques, ces deux récits évoquent la vie de la prostituée un peu naïve mais généreuse que Baillon épouse en 1902 ; puis leur existence campagnarde en Campine, où l’écrivain s’était passagèrement essayé à l’élevage des poules. Ce qui retient particulièrement l’attention, c’est le mélange d’extrême simplicité et d’humour parfois grinçant avec lesquels sont relatés les péripéties les plus quotidiennes, comme si l’auteur se tenait constamment à distance de sa propre histoire.

Plus dur est « La Bêtise », de Constant Burniaux (1925), où sont mis en scène avec un vérisme quelque peu expressionniste les enfants des quartiers misérables d’une grande ville –souvenir de l’époque où l’écrivain était instituteur dans les Marolles bruxelloises. On retrouve dans « Une petite vie » (1929) l’alternance imprévisible du narrateur entre une ironie cruelle et une compassion attendrie pour les déshérités, dont tout l’universel moral se ramène en une sentimentalité « bête ».

Mais le monde de la ville (le côté pauvre et âpre de la ville), s’il est en effet le thème préféré des romans populistes, cède parfois la place à celui du travail manuel. Témoin « Le village gris » de Jean Tousseul (1927), croquis de la vie campagnarde au pays des carrières, avec ses bonheurs et ses petits drames, mais qui frôle souvent la sensiblerie. Ce défaut est absent des deux livres de Constant Malva « Histoire de ma mère et de mon oncle Fernand » (1932), et « Borins » (1935), témoignages d’un ton sobre et d’autant plus saisissant sur les conditions d’existence dans le Borinage.

Beaucoup d’autres titres pourraient trouver place dans cette rubrique. Mais il faut bien reconnaître que, comme pour le régionalisme, il s’agit d’un genre dont les potentialités littéraires ne sont pas renouvelables à l’infini. Et qui, lui aussi, offre une fâcheuse propension au pitoyable et au larmoyant. Comme les chansons de la même eau, les récits populistes se contentent souvent d’émouvoir à peu de frais, et seules méritent d’être retenues les œuvres qui comportent autre chose que des clichés factices. A cet égard, il faut mentionner les premiers romans de Georges Simenon, tels « Pietr-le-letton » (1929, première apparitions du commissaire Maigret, ou « Le testament Donadieu » (1936). Certes, l’intrigue est ici pour l’essentiel de nature « policière ». Mais les décors et les personnages de Simenon sont le plus souvent tirés des quartiers et des milieux populaires imprégnés de grisaille et de malchance.

En 1933, Robert Vivier publie « Folle qui s’ennuie », où il chante la vie modeste et tranquille des petites gens, mais sans atteindre la force des romans de Marie Gevers « La ligne de vie » (1937) et « Paix sur les champs » (1941. Ces récits dépeignent avec finesse et exactitude la fruste existence des paysans campinois au début du siècle, avec leur âpreté au travail et au gains, les mœurs brutales sinon primitives, l’importance des superstitions ; mais aussi, en dépit des obstacles, la victoire de l’amour et de la vie sur le passé maudit.


7. Naissance d’un théâtre

L’entre-deux guerres est aussi une période qui voit apparaître en Belgique un théâtre nouveau. Au début des années 20, pourtant, la situation n’est guère propice : divertissement mondain réservé à la bourgeoisie aisée d’une part, salles subventionnées pour les pièces à vocation « littéraire » d’autre part. Ce divorce se double d’un problème de création : les œuvres symbolistes d’un Maurice Maeterlinck sont déjà loin, le renouvellement de l’imaginaire et de l’écriture dramatiques paraît malaisé.

C’est dans cette ambiance que surgissent deux des plus grands dramaturges belges : Fernand Cromelynck et Michel de Ghelderode. Le premier se fait connaître avec « Le cocu magnifique », farce grinçante créée à Paris en 1920 : torturé par la jalousie, le héros préfère tout plutôt que l’incertitude, et offre sa femme à qui la veut, ce qui bien entendu a pour effet d’accroître son désespoir. Viendront ensuite « Les amants puérils » (créé en 1921), « Tripes d’or » (1925), « Une femme qu’a le cœur trop petit » (1934), etc. Ce qui caractérise le théâtre de Crommelynck, outre un sens aigu de la scène et du dialogue qui lui donne une vivacité hors-pair, c’est le mélange intime de comique et de gravité : les ressorts les plus secrets de l’âme humaine s’y révèlent d’une façon d’autant plus frappante au « sérieux » encombrant du drame psychologique –ce qui justifie la comparaison souvent faite avec Molière.

Tout autre est l’atmosphère qui se dégage des pièces de Michel De Ghelderode, dont les premières « grandes » apparaissent à la fin des années 20 : « Escurial » (publié en 1928, créé en 1929), « Barabbas » (créé en 1929, publié en 1931). S’y trouvent déjà les caractères spécifiques de l’univers ghelderodien : irréalisme carnavalesque, figures grotesques ou masquées qui sont autant de « types » et non de « personnages », présence constante de la mort allié à la bouffonnerie, mise en relief des instincts les plus élémentaires. La démesure est ici plus accentuée encore que chez Crommelynck, et rappelle quelquefois la farce moyenâgeuse. La faconde s’accroît encore dans ces chefs-d’œuvre que sont « Sire Halewyn » (1934), « Pantagleize » (1934), « La ballade du grand macabre » (1934), « Magie rouge » (1935), pièces qui feront scandale à Paris après 1945.

D’autres dramaturges, bien que d’une puissance et d’une originalité moindres, méritent d’être mentionnés : Henri Soumagne, avec notamment « L’autre Messie » (1924) et « Bas-Noyard », pièces à coloration étonnamment expressionniste. Et Herman Closson, dont le « Godefroid de Bouillon » (1933), au-delà de l’argument « historique, s’attache à dévoiler les motivations les plus secrètes des personnages.


8. A la recherche du « moi »

Cette période littéraire se constitue aussi, et à un titre nullement accessoire, d’une série de romans « psychologiques » : récits à base le plus souvent autobiographique, où le narrateur se livre à une difficile investigation autour de son « moi », et plus généralement à une quête de l’identité personnelle. De facture généralement plus traditionnelle, ces œuvres insistent notamment sur le rôle primordial et subconscient de l’enfance dans la formation de la personnalité, explicitant avec plus ou moins de netteté ce que les psychologues appellent le « roman familial ».

A cette tendance se rattachent plusieurs romans de Franz Hellens, surtout « Le Naïf » (1926), « Frédéric » (1935), « Les filles du désir » (1930). Ils manifestent plusieurs constantes caractéristiques de l’écrivain : la volonté de reconstituer les peurs, les rêveries, les fantasmes dont se nourrit et se construit l’imaginaire enfantin ; l’importance donnée à l’image (bienveillante ou non) de la mère, qu’il s’agira de retrouver en d’autres femmes, ; l’élargissement de la « réalité » pure et simple par le rêve, qui ouvre à la vie mentale son territoire illimité, à la fois exaltant et inquiétant.

Une place un peu latérale doit être faite à certaines œuvres d’André Baillon. Non tant aux écrits franchement autobiographiques de la fin de sa vie, comme « Le neveu de Mademoiselle Autorité » (1930) ou « Roseau » (1932), où la relation anecdotique nuit souvent au drame de l’aventure intérieure. Mais surtout aux œuvres qu’on pourrait dire « de la folie » : « Un homme si simple » (1925), « Délires » (1927), « Le perce-oreille du Luxembourg » (1928) : ici se révèle de la façon la plus nue l’intransigeance névrotique d’un héros pour qui le simple fait de vivre constitue une épreuve quasi insurmontable, et dont la seule défense réside dans cet humour grinçant qu’il dirige autant vers lui-même que vers on entourage.

Figure un peu comparable, Jean de Bosschère publie « Marthe et l’enragé » en 1927, « Satan l’Obscur » en 1933 : thèmes de l’adolescence révoltée dans une petite ville de province, du rejet dont souffre la jeunes infirme, de l’individualisme forcené qui répugne à toute forme d’hypocrisie sociale… Certes, il n’y a rien d’aussi amer dans « Madame Orpha », publié par Marie Gevers en 1933. Mais ce roman n’est pas aussi innocent qu’on le croit généralement. L’idylle entre Orpha (par ailleurs épouse d’un respectable fonctionnaire) et le jardinier Louis est vue par les yeux d’une fillette au seuil de l’adolescence : de par la personnalité du témoin, cette aventure banale est revêtue d’une dimension discrètement initiatique, la découverte par l’enfant de la réalité terrible et douce de la passion amoureuse.


Histoire de la littérature belge

I. 1830-1880 : Le romantisme embourgeoisé

II. 1880-1914 : Un bref âge d’or.

III. 1914-1940 : Avant-gardes et inquiétude

IV. 1940-1960 : Une littérature sans histoire

V. 1960-1985 : Entre hier et demain

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La littérature belge d'expression française.

Comment se présente le problème même d'une littérature française en Belgique?
Si des éléments comme l'appartenance régionale, le peuple, le climat ou le décor de la vie ont leur importance dans la formation de l'esprit des écrivains et, par là, dans l'aspect de leurs produits, il n'en reste pas moins que ce qui les crée écrivains, ce qui les fait entrer en littérature, c'est le fait que cet esprit se donne un moule de langage. En se coulant dans ce moule l'esprit s'achève, et surtout il cesse de n'être qu'une chose intérieure pour devenir esprit formulé, exprimé, et naît ainsi à l'existence littéraire. Voilà pourquoi, au-delà de l'infinie diversité individuelle, il existe des patries d'esprits en tant que manifestés par le langage. L'une de ces patries est la littérature française, et le Belge qui use du français, sa langue naturelle, en fait encore plus irrécusablement partie qu'un Panaït Istrati ou un Julien Green par exemple, puisque le français est pour lui cette chose qu'on n'a pas eu à choisir, chose profonde, portée en soi dès l'enfance, qui est vous-même et par quoi l'on se projette hors de soi pour les autres - et d'abord pour d'autres qui pratiquent le même idiome. Même des Flamands de souche - un Maeterlinck ou un Hellens - s'ils sont venus à la patrie littéraire française, c'est parce que la langue française, parlée par eux dès l'enfance, était celle qui leur permettait de se dire le plus véridiquement: eux non plus n'ont pas choisi. Cette littérature - qu'on l'appelle «connexe et marginale» (G. Picon) ou «seconde» (G. Charlier) - est et ne peut être (par nature et non par choix, mais ayant été forcée à cause de sa situation périphérique de confirmer cette nature par la constance d'une volonté) qu'une littérature française.
C'est bien là son identité. Mais une fiche d'identité ne dit pas le caractère. Ces oeuvres, littérairement françaises mais qui ont germé et pris visage dans le milieu particulier des anciens Pays-Bas ou de la principauté de Liège, n'y aurait-il pas certains traits de sensibilité, d'orientation mentale ou de style que l'on pourrait déceler à des degrés divers, sinon dans toutes, du moins dans un grand nombre d'entre elles? Il ne faut pas oublier qu'en dépit du voisinage de la France ce milieu continue à vivre un peu à sa manière et selon des habitudes et une conscience de soi qui sont assez différentes de celles de Paris et, à plus forte raison, de la Suisse, du Québec ou du Liban. La littérature belge, c'est la sorte de littérature française qui pouvait naître dans un pays comme la Belgique, et elle aura tout de même plus de particularité qu'une littérature de Provence ou de Bretagne, parce que l'existence d'une frontière politique signale et entraîne bien des raisons d'être sui generis.


1. La vie littéraire en petit pays

Dans une première phase d'éclat de la littérature francophone de Belgique, vers 1890, les projecteurs se sont braqués sur Rodenbach, Verhaeren et Maeterlinck, moins déjà sur Lemonnier, et ont encore beaucoup moins touché des auteurs comme Van Lerberghe, Elskamp ou Mockel. Assurément, la phase plus récente n'est pas demeurée tout à fait dans l'obscurité: l'on n'ignore ni un Simenon, ni un Henri Michaux ni un Ghelderode. Cependant, beaucoup de leurs concitoyens qui paraissent les valoir n'ont aucunement éveillé l'attention de Paris. C'est là le drame de la plupart des écrivains belges d'aujourd'hui: pour eux, pas d'audience française veut dire pas d'audience du tout - et même, jusqu'à un certain point, pas d'audience chez eux.
Or, vers 1890, certains facteurs permirent à quelques Belges d'être découverts par la France, dont l'évolution littéraire du moment privilégiait des traits propres à ces écrivains: «Il y avait eu dans le symbolisme un génie qui correspondait à celui de nos marches nordiques» (M. Thiry). Répondant à cet appel, une Belgique un peu embrumée de germanisme a eu son «tour de chant» sur la scène française: l'enfant Septentrion dansa et plut. La raison principale de ce succès fut donc la rencontre d'une demande et d'une offre, mais il ne faudrait pas négliger certaines circonstances d'un ordre plus personnel. Quelques années auparavant, des écrivains parisiens d'avant-garde avaient été accueillis en Belgique par des revues, des cercles de conférences, des groupes de jeunes poètes: le reflux fut la gratitude efficace de ces écrivains devenus influents.
Ensuite, la marche du Nord n'eut plus de produits de choc à présenter. Or, c'était de plus en plus cela qu'il fallait: on voulait du poète maudit! Ce n'est pas que la Belgique en manquât tout à fait, mais l'expérience montre que pour qu'un Corbière ou un Rimbaud sorte de la coulisse, il est bon qu'il soit déjà connu de quelqu'un qui appartient à la littérature en vue. Et, d'ailleurs, les valeurs littéraires belges de ce siècle-ci sont en général de l'ordre du sage, du sensible, de l'intime. Après 1918, les Vikings ont disparu et l'on assiste en Belgique à la «relève wallonne». Tout change alors, et peut-être ce qui commence est-il un temps de vérité. Dangereuse la vérité, dans un monde de plus en plus amoureux du spectacle... Et, sans doute, cette Flandre si avantageusement déployée avait dû beaucoup de son succès au fait de n'être en grande partie que phantasme. Même chez les conteurs ou les poètes (on songera au Thyl Ulenspiegel, à la Bruges de Georges Rodenbach, au Verhaeren de Toute la Flandre, des Campagnes hallucinées et des Villages illusoires), et à plus forte raison chez Maeterlinck, Crommelynck ou Ghelderode, l'on a affaire à du théâtre.
C'est finalement sur les tréteaux que l'exotisme belge a le mieux révélé sa nature irréaliste. Moins historique et paysagère que dans le pittoresque de De Coster ou dans le lyrisme épique de Verhaeren, pas du tout idyllique et naïve comme dans les vers de Max Elskamp, la Flandre (pas toujours nommée d'ailleurs) du premier théâtre de Maeterlinck, du Cocu magnifique ou de Hop signor est évidemment toute imaginée à partir des données, déjà elles-mêmes fort élaborées, des peintres des XVIe et XVIIe siècles. De cette Flandre des musées qu'interprétait un délire, Michel De Ghelderode a pu dire dans un moment de sincérité bien éclairante: «De nos jours, Flandre n'est plus rien qu'un songe.» Songe très «littéraire», et qui ne se rencontre d'ailleurs guère chez les auteurs de langue flamande: la Flandre de Guido Gezelle ou de Stijn Streuvels est beaucoup plus modérée, plus authentique. Le fait qu'un Verhaeren ou un Ghelderode parlaient d'elle en français leur accordait beaucoup de liberté, le décalage linguistique permettait le mirage. Flandre étant un mot talisman qui donnait le départ à la fantaisie créatrice. Aussi y a-t-il une Flandre personnelle de chacun de ceux qui l'ont évoquée et n'est-ce à coup sûr pas dans leurs oeuvres qu'il conviendrait de chercher une image de la Belgique d'aujourd'hui, ni même de ce que purent être la Flandre des comtes et des communes, ou la Lotharingie des ducs de Bourgogne, ou même les Pays-Bas de Charles Quint et de PhilippeII. Mais, de l'histoire littéraire les mythes des poètes font légitimement partie. Ce fut indubitablement un rêve esthétique valable que ce curieux forçage de couleurs et son exploitation aux fins de l'expression à demi factice de tempéraments et de sentiments eux-mêmes un peu sollicités. Pièce importante à conserver dans le dossier «écrivains français de Belgique», et, après tout, dans le dossier d'ensemble de la littérature française. Les comparatistes pourront y observer une floraison un peu folle et tardive du vieil arbre d'illusion dont Herder et Walter Scott sont les racines, et dont le tronc porta notamment certaines pages de Michelet et Notre-Dame de Paris.
Avec la relève wallonne, on sort indubitablement de ce romantisme symbolico-expressionniste si bien fait pour attirer l'attention. Quelles qu'en soient les raisons, les Wallons s'étaient peu montrés jusque-là (à peine pourrait-on citer un Octave Pirmez, ce sous-Amiel), ou bien ils se confinaient dans le lyrisme intime et l'étude régionaliste. Après 1918 ils se manifesteront davantage, en même temps que l'évolution politique détournera de plus en plus les écrivains de naissance flamande de s'exprimer en français. Qu'apportent les Wallons? Plus de mesure assurément, une introspection plus exacte et partant moins dramatique, le goût des réalités quotidiennes, la sobriété du style, en poésie le retour fréquent au mètre classique et à un vocabulaire moins excessif, un lyrisme d'écoute et de notation plutôt que de proclamation et de grands décors. Une telle littérature a certes les moyens de retenir, encore faut-il qu'on veuille bien lui porter attention. De tels écrivains ne vont pas vers le public, mais l'attendent. En partie parce que leur situation effacée par rapport à la littérature venant de Paris les décourage de rivaliser avec elle, ils créent de plus en plus pour eux-mêmes et pour quelques amis. C'est sans doute la raison pour laquelle, dans ce milieu de siècle, la littérature française de Belgique s'est vouée surtout à une poésie qui reste assez loin des hermétismes nouveaux, ou à un genre de narration qui a peu de rapports avec les formes sur lesquelles se porte aujourd'hui en France la dilection de la critique. Comment s'étonner que reste dans sa pénombre un peu déçue une littérature qui se fait selon son goût à elle et ses nécessités internes sans se mouler sur l'attente qu'on pourrait avoir d'elle et sans fournir de matière facile à la publicité, cette reine contemporaine? Tout cela maintient certes une particularité belge, mais une particularité qui peut être perçue comme celle du démodé.
Provinciale donc, cette littérature? Il convient de voir dans la Belgique actuelle une réserve plutôt qu'une province.


2. Une littérature sans écoles

Le «Thyl Ulenspiegel» de Charles De Coster

La première oeuvre qui ait vraiment compté est le roman-poème de Charles De Coster (1827-1879). Curieuse épopée en prose qui, dans le troisième quart du XIXe siècle, a tenté une synthèse tout à fait personnelle du réalisme et du romantisme. Énergique et frais, le «rêve flamand», coulé en un français savoureux, y a plutôt couleur que truculence. La gravité et la vigueur y restent pures, et le tragique y alterne avec l'humour dans un contrepoint équilibré. Il n'est peut-être pas inutile d'indiquer que l'ascendance de l'écrivain était mi-flamande, mi-wallonne, et qu'il ne vécut jamais en Flandre. Ami des peintres, grand lecteur de Rabelais, il s'était intéressé au folklore flamand, qui lui avait donné la matière d'un recueil de style réaliste et archaïsant, les Légendes flamandes (1858). Dans les années qui suivirent il écrivit ses Aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d'Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au pays de Flandre et ailleurs. Le livre parut en 1867, puis fut de nouveau publié deux ans plus tard avec une préface fantaisiste, la «préface du hibou».
Le sujet est double: cela démarre comme l'histoire anecdotique d'un joyeux drille, mais bientôt, sans quitter celui-ci, on bifurque vers les bûchers et les combats d'un siècle tragique et Walter Scott se tresse à Rabelais sans que cela fasse tort à une complexe et attachante unité de ton, de coloris et de sentiment.
D'où venait ce Thyl Ulenspiegel (dont De Coster a quelque peu euphonisé le patronyme)? Au début du XVIe siècle, la traduction flamande d'une compilation d'origine rhénane avait introduit et popularisé dans les Pays-Bas le type et le caractère de ce farceur allemand. On lui invente un tombeau à Damme, près de Bruges, et c'est là que De Coster fera naître son héros, dont il placera l'existence au temps des persécutions religieuses et de la révolte des «gueux» contre le pouvoir espagnol. Car il y a dans le récit tout un aspect historique que passionne d'ailleurs une perspective d'anticléricalisme moderne, et le germe fécond de l'ouvrage a été la rencontre de ces deux sources: un recueil de farces populaires et les ouvrages des historiens. Greffer ainsi l'histoire et la passion politique, choses tragiques, sur un fond de facétie et de vitalité rustique, et envelopper le tout dans la poésie d'un paysage et d'un climat, voilà qui ne pouvait être le fait que d'un écrivain doué d'une imagination extrêmement vivante et d'un remarquable doigté d'artiste. Une de ses réussites a été de servir son plat flamand à la sauce d'un français du vieux temps, poivré çà et là de quelque terme germanique qui donne l'exotisme.
Ulenspiegel est un ouvrage que la sympathie inspire mais qui mise de toute évidence sur un style. Style très consciemment conçu et travaillé, qui fait reluire sans la trahir la simplicité populaire, et qui sera assez souple pour passer sans accroc, quand le sujet le demandera, d'un verset de ballade à une prose plus abondante et plus dramatique, quitte à revenir ensuite au verset bref et serré qui reste la trame rythmique, le pas de route du récit-poème. Le mouvement des aventures s'entrelace à la succession tranquille des saisons, car ce livre est une image de la vie humaine dans ce qu'elle a d'instable à cause des hommes, de stable à cause de la nature. Contrepoint aussi de la vie quotidienne et de l'histoire, puisque les personnages s'appellent aussi bien PhilippeII et le Taciturne que Lamme, Nele ou Katheline. De Coster a fait de ce Thyl emprunté une véritable création, unissant en lui l'espiègle tricheur au héros généreux et conscient, en en faisant aussi un amoureux et un poète. Bien qu'il ne soit à aucun degré un don Quichotte, il voyagera accompagné d'un Sancho, ce bon Lamme Goedzak qui est la figure replète et douillette du peuple de Flandre, alors que Thyl en est la figure aiguë, enthousiaste et sarcastique.

Le groupe de la Jeune Belgique

De Coster mourra sans avoir connu le mouvement d'éveil littéraire des années quatre-vingt, représenté principalement par le groupe et la revue La Jeune Belgique. Les manuels belges ne tarissent pas sur cette glorieuse épiphanie, et surtout sur Georges Rodenbach (1855-1898) et Albert Giraud (1860-1929). On connaît la grâce élégiaque du premier. Son roman Bruges-la-Morte fut célèbre, et l'on retrouvera des échos de sa mélancolie aussi bien chez les crépusculaires italiens que chez les symbolistes russes ou chez un postsymboliste de France comme Samain. Vaporeux comme Verlaine, il a dans ses meilleures pièces une lucidité cristalline qui doit quelque chose à Mallarmé, et en cela, il annonce les Clartés un peu mystérieuses du Wallon Albert Mockel. Quant à Albert Giraud, très admiré en son temps, ce fut un parnassien solide et le chef de file du groupe. On peut rapprocher de lui Fernand Severin, plus sensible cependant, touche de préraphaélisme, et dont le vers musical et pur a la fermeté des stances de Moréas. Mais l'époque avait été envahie par deux grandes oeuvres et deux grands noms: Émile Verhaeren, Maurice Maeterlinck. Serres chaudes et les recueils de la première phase verhaerénienne ont opposé au parnassisme de Giraud et de ses amis l'apparition d'un symbolisme belge qui ne manquait ni de suggestivité ni de vie. Or le symbolisme belge est fort riche, et les noms moins connus d'Albert Mockel, de Charles Van Lerberghe et de Max Elskamp méritent qu'on s'arrête à eux.

Albert Mockel

Avec Mockel (1866-1945) apparaît Liège, et avec Liège l'Ardenne, les bois, la sensibilité musicale du Wallon. Wallonie est le nom qu'il donna à une revue où collaborèrent tous les symbolistes de Paris et qui est devenu aujourd'hui celui de la Belgique francophone. Lui-même, Rhénan aéré par l'Ardenne et tenté par le Midi, se situe à une limite très délicate, et c'est sans doute cette délicatesse qui, le rendant compréhensif aux nuances diverses de la nouvelle école, l'ouvrant à ses courants et l'invitant à fixer les points communs de son effervescence, a assuré le succès assez extraordinaire de ces cahiers du Nord dont la place reste marquée dans l'histoire de la grande mutation moderne du lyrisme.
Le symbolisme, à certains égards, est né d'une analyse du fait poétique. Mockel en a pris sa part dans ses Propos de littérature où il parle de Régnier et de Vielé-Griffin, dans ses études sur Mallarmé et sur Van Lerbergh. À le lire, le symbolisme devient une chose presque précise, en tout cas soigneusement fondée sur une méditation dont on dira qu'elle était philosophie esthétisante plutôt qu'esthétique de philosophe. Dans la pratique de sa propre poésie il a suivi sa spontanéité sensible, et en cela il se révélait bien wallon. Sa sonorité ne cherche pas à être imitative des choses mais suggestive des climats intérieurs. Voulant traduire le flux de l'âme, il a fait confiance aux frémissantes souplesses du vers libre. Après Chantefable un peu naïve et Clartés, il a évolué vers une technique qui, sans abandonner la finesse sonore et l'émotivité du rythme, se rapprochait peu à peu des régularités traditionnelles. Dans La Flamme immortelle (1924), cette intelligente symphonie dédiée à l'amour, l'ancien animateur de la Wallonie était presque entièrement sorti du symbolisme.

Charles Van Lerberghe

C'est aussi dans le pays wallon que le Gantois Charles Van Lerberghe (1861-1907), après avoir fait le tour de l'Europe, rencontra le décor prédestiné de son lyrisme: sa Chanson d'Ève, qui fut en son temps un événement de la poésie française, avait été achevée en 1904 dans la vallée de la Semois. Avant cela Van Lerberghe avait ouvert la voie au théâtre symboliste par son acte Les Flaireurs et publié en 1898 un volume de poèmes diaphanes et tremblants qui porte le titre significatif d'Entrevisions. Un poème, disait-il, «ne me plaît tout à fait que lorsqu'il est à la fois d'une beauté pure, intense et mystérieuse», et il ajoutait avec sa merveilleuse modestie: «C'est dans ce domaine que je tâtonne.» C'est que la vie, pour la sensibilité de ce poète, est un rapport ondoyant entre une subjectivité en attente et un monde qui à demi-mot lui répond, tangence effleurante du moi plein de ferveur timide et d'un dehors prêt à perdre sa nature étrangère. Le recueil des Entrevisions contient quelques merveilles de poésie toute pure, à peine palpable. On y voit poindre plus d'un des thèmes que rassemblera l'oeuvre de maturité. En même temps le vers lerberghien y avait fait ses gammes, et le poète pouvait déjà se définir à lui-même sa poésie: «un brouillard de lumière». Mais ce qui permettra la cristallisation en un seul symbole de toute la sensible spéculation en suspens sera une certaine image de femme. Cette image, il en a cherché longtemps le modèle chez telles jeunes filles rencontrées au fil de ses voyages, mais le critique Henri Davignon a pu dire: «À la fin, il fait de méprises successives la gloire de la seule Ève à laquelle il a cru, pour l'avoir inventée.» Quant à son paradis, nous avons vu que c'est un val d'Ardenne qui lui en a donné, non assurément le détail, mais le vaporeux rayonnement: «Souvent, dit-il, il me faut coudre avec du fil blanc un peu d'eau à un bout d'aube ou une flamme à un pan de vent.» Car Van Lerberghe est un Ariel.
La Chanson d'Ève, c'est musical, chatoyant d'une richesse d'images dont chacune reste sobre, le monologue de l'âme humaine devant le monde. À travers l'émerveillement un peu perdu du faune mallarméen y passent les questions et les alarmes, la dialectique dedans-dehors de la Jeune Parque; mais dans cette modulation qui va de l'émerveillement au désespoir, rien n'est violent et le pessimisme même a sa grâce de joie. En vérité c'est là un poème philosophique qui en même temps exprimerait la tonalité sensible d'un être. Et la symphonie aux mouvements admirablement conduits se résoudra en une cadence des plus classiques dans le miraculeux diminuendo de la mort d'Ève.

Max Elskamp

L'âme de Max Elskamp (1862-1931) ressemblait certes un peu à celle de Van Lerberghe, elle aussi était fraîche et sensible, mais la nature artistique du poète anversois le poussait plutôt à s'exprimer non en pureté mais en naïveté. Il n'a pas la profondeur spéculative du penseur de La Chanson d'Ève, mais il a vécu un drame intérieur qui se révélera surtout dans sa deuxième période de création. Sa poésie est une longue chanson à petite voix, et chez lui plus que chez tout autre on peut dire que c'est le ton qui fait la chanson. Dès Dominical (1890), le poète dit la couleur de ce qui peut le rendre heureux: les dimanches, les cloches, les joies humbles, l'amour; c'est un Francis Jammes plus nerveux, subtil dans sa simplicité apparente, et qui demanderait à l'ellipse, au rythme populaire, à une oralité délicieusement archaïsante la transposition de l'aveu en une poésie. Pourtant la mélancolie s'insinue bientôt dans l'élan joyeux. Elskamp voit la vie comme une suite de jours, de semaines et de saisons, pans de joie et de peine commençant, finissant et recommençant sans trêve. Le temps, le lieu, la bonté, voilà des thèmes de ce «moi» qui tout naturellement s'identifie au «nous» pour chanter l'almanach intime des gens de son pays. Verhaeren a dit, de En symbole vers l'apostolat, que c'était un livre que François d'Assise aurait oublié d'écrire. Tout cela donnera son ultime et tendre flambée dans La Chanson de la rue Saint-Paul. Cette première phase évoquait un monde en rond, «un pays comme Dieu le veut», et en même temps faisait à petites touches le portrait d'une âme. Mais que va-t-il arriver à cette âme? Dans la seconde suite de ses recueils, le poète ne dira plus ce qu'il souhaitait de la vie, mais ce que la vie a fait de lui. Elle en a fait d'abord en 1914 un exilé, dont la plainte amère et douce, encore liée à l'aventure de son peuple, inspire Sous les tentes de l'exode (1921). Ensuite, Chansons désabusées et Aegri somnia (posthume, 1933), d'autres recueils encore, feront entendre l'élégie d'un destin personnel fait de déréliction, de tête-à-tête avec soi-même et d'une longue nostalgie. La confiance a été trompée, mais le désabusement va se chanter sur les mêmes rythmes et selon le même intimisme sincère que jadis la foi ingénue. Dépouillement, nudité, jaillissement direct continuent à donner un son très humain à ces récapitulations désolées, à cette comptabilité de l'âme, à ces «regrets Villon» qui n'en finissent plus. Il y a sans doute dans la littérature universelle des poésies plus serrées, plus ornées, plus riches de sens comme de son, mais sans doute n'existe-t-il pas une oeuvre où l'auteur soit plus présent à chaque mot, entre les mots, dans la lancée même du rythme.

Poètes et prosateurs d'aujourd'hui

Le courant lyrique

Parmi les poètes apparus dans l'entre-deux-guerres, il faudrait distinguer d'Odilon-Jean Périer (1901-1928), mais aussi de René Verboom, Pierre Nothomb, Roger Bodart, Maurice Carême, Géo Norge, Jean Tordeur... Mais il ne s'agit pas de glisser au palmarès, et nous nous limiterons à deux figures, fort différentes l'une de l'autre mais que recommande également leur valeur d'authenticité: Armand Bernier et Marcel Thiry.
Le charme de l'oeuvre d'Armand Bernier, dont l'essentiel a été réuni sous le titre Le Monde transparent (1956), réside dans la continuité et la cohérence sensible de sa coulée. Une émotion méditante n'a cessé de la conduire dans une nudité d'expression tout à fait remarquable. «Je ne puis lire une oeuvre d'Armand Bernier, a dit Marcel Arland, sans être frappé tout ensemble par la pureté harmonieuse de sa voix et par sa ferveur.» Jules Supervielle lui aussi a beaucoup aimé ce poète en qui il pouvait reconnaître quelque chose de fraternel. À travers de multiples étapes, une âme a cherché l'équilibre et s'est construit peu à peu une vue d'univers. Aux «quatre songes pour détruire le monde» succèdent et répondent «les vergers de Dieu» puis «la famille humaine», et enfin tout se c
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La revue littéraire "La Jeune Belgique"

« La jeune Belgique » et « l’Art moderne »


Des déclaration initiales de « La Jeune Belgique », le 1er décembre 1881, témoignent d’un peu plus d’assurance que celles de « La Jeune Revue littéraire » un an plus tôt. Mais on est loin encore d’un esprit révolutionnaire et même combatif. Le directeur et propriétaire Albert Grésil (c’est-à-dire Albert Bauwens), futur notaire, n’a rien d’un mousquetaire.
L’adhésion à l’Art pour l’Art et l’exclusion de la politique, ces deux points nouveaux du programme, ne sont affirmées qu’implicitement : « Nous faisons de la littérature et de l’Art avant tout. » Il faudra que Waller ait pris la direction de la revue pour qu’elle proclame une « neutralité complète ». Waller souhaite d’autre part qu’elle ne soit pas avant tout une revue de poètes, il se fait champion d’une langue correcte, d’un style original, d’une versification impeccable. Il est moderne, éclectique.
La Jeune Belgique formera un équipe, non une école. C’est voulu dès le départ : « La Jeune Belgique » ne sera d’aucune école. Nous estimons que tous les genres sont bons s’ils restent dans la modération nécessaire et s’ils ont de réels talents pour les interpréter. » On ne cache pas ses sympathies pour un naturalisme modéré : « Nous préférons le naturalisme de Daudet à celui de Zola ; celui-ci peut choquer parfois ; le premier jamais. » On invite les jeunes, « c’est-à-dire les vigoureux et les fidèles », à montrer « qu’il y a une Jeune Belgique comme il y a une Jeune France » et à prendre pour devise : « Soyons nous ».
Qu’est-ce à dire ? La Jeune Belgique rêve-t-elle d’une littérature belge, indépendante de la littérature française et ayant ses caractères propres ? Ou veut-elle surtout qu’une littérature puisse se développer en Belgique comme en France et exprimer la personnalité, belge ou non, des jeunes écrivains « vigoureux » ? On verra plus loin qu’il faut adopter cette seconde interprétation d’une devise équivoque.
Les principaux collaborateurs belges de cette première année (vingt-quatre numéros de seize pages) sont : Waller, Bauwens, Eekhoud, Mettange, Rodenbach, Maubel, Hannon, Jules Destrée, Verhaeren, Vierset, Lemonnier, Nizet, Gilkin, Nautet. Ils seront joints, au tome II, par Khnopff, Sulzberger, Van Arenbergh, Demblon, Fontainas, Picard et (sous le pseudonyme M. Mater) Maeterlinck. Plusieurs d’entre eux sont encore étudiants.
Waller est le plus actif des rédacteurs. Mais il ronge son frein ; lorsqu’il veut jouer à l’iconoclaste, il doit s’en prendre à Goethe. Même sa « Lettre à M. Luis Hymans », si elle est ferme dans sa justification d’un naturalisme en quête du vrai, ne peut franchir les bornes de la « courtoisie ». On sent néanmoins son impatience. Il s’intéresse avec prédilection à la littérature de chez nous, il réagit contre tout dénigrement systématique de nos écrivains, il porte aux nues Lemonnier, « l’artiste qui travaille pour l’art, rien que pour l’art, sans souci du public banal ». Il encourage, en poésie, l’inspiration nationale de Georges Eekhoud, mais il n’en fait pas un principe de notre littérature ; il admire Rodenbach, il loue d’un ton espiègle et vif l’originalité de Théo Hannon. Le 15 août 1882, à propos d’un malentendu qui l’oppose à Nautet, il ose écrire : Nous nous battrons contre les eunuques qui envient notre virilité, contre les vieux genoux qui convoitent nos crinières, contre les cancres qui dénigrent les Belges… »


Invitation à la gavotte

Il y a loin de ces lignes, cependant, à la fugueuse « Invitation à la gavotte » lancée par Albert Giraud en tête du dernier numéro de cette première année, le 15 novembre 1882. Le prétexte en est Ferdinand Loise, professeur à Mons et collaborateur du « Journal des Beaux-Arts » dont le directeur, Adolphe Siret, a naguère accueilli, pour peu de temps, des Jeunes Belgique, amis de son fils, Giraud attaque en Loise le représentant de « ces retraités de la littérature », ces « catarrheux et pituiteux », académiciens ou non, « congestionnés d’orgueil, ballonnés de vanité », qui font autour des jeunes « la conspiration de la grimace », au moment où « un mouvement artistique se prépare ». Il les avertit : « S’ils veulent se jeter en travers de l’effort actuel, (…) nos phrases seront un orchestre de lanières et de cravaches et nous cinglerons, cinglerons, cinglerons, si vite, si fort et si large, que dans une suprême gavotte, on les verra danser… ». La couverture annonçait en lettres grasses un changement complet de direction. Waller, avec les deniers de son père, venait de racheter la revue à Bauwens. Sans plus attendre, l’impatient Giraud, journaliste dans l’âme autant que poète, montait à l’assaut. Pendant plus de quinze ans, chaque fois que la revue devra définir sa doctrine, on retrouvera cet excellent critique dans son rôle de polémiste.
La Jeune Belgique est rajeunie, dans son équipe et sa typographie. Elle est plus copieuse et paraît désormais en fascicules mensuels de quarante pages, où la critique tient une place plus importante. A propos d’un ouvrage de Potvin, Waller, au nom des « crinières » qui sont l’avenir, lance un défi aux « perruques » de l’Académie royale. Il dénonce les écrivains qui font de la politique, « cette lèpre de la littérature ». Il inaugure des « Dialogues des morts », qui lui permettent d’aiguiser davantage une critique joyeuse, insolente et fantaisiste.
La Jeune Belgique peut désormais brandir sa nouvelle devise : Ne crains. A chaque occasion, elle va manifester un esprit jeune, celui de son directeur, espiègle, impertinent et agressif, éminemment constructif cependant.
On vit une aventure exaltante ; on se réunit chez Lemonnier, chez Picard et au café ; on a le bonheur de suivre une vocation, d’attaquer les bonzes de la littérature, de porter crinière et costumes extravagants, de scandaliser le public, de conspirer, de s’affirmer chaque jour davantage.
Ce foudroyant succès, Picard l’enregistre avec une joie étonnée, des conseils dédaigneux, de mars à juin 1883, dans « L’Art moderne » : les œuvres de ces jeunes gens ne lui paraissent pas supérieures à celles des aînés ; toutefois ils retiennent l’attention de tous, ils ont « une presse », favorable ou hostile, comme on n’en a guère vu jusqu’ici et cela au moment même où, « dans d’autres domaines, il y a un véritable affaissement ».
C’est que le zèle des jeunes est infatigable : ils ne se contentent pas de leur revue, ils commencent à lancer des volumes, ils s’introduisent dans d’autres périodiques et même dans la presse quotidienne (Lemonnier leur a ouvert notamment « L’Europe du dimanche », ils organisent des conférences à travers tout le pays. Ils s’intéressent d’ailleurs pas seulement à la littérature, ils font écho, de plus en plus, aux expositions et au mouvement musical.
En avril 1883, ils saisissent avec opportunité une occasion exceptionnelle de s’affirmer davantage encore, de se faire les champions de « notre renouveau littéraire ». Le jury officiel chargé d’attribuer le prix quinquennal de littérature s’est trouvé tellement divisé qu’aucune majorité n’a pu ses faire sur un nom, même sur celui de Lemonnier. Le prix n’a donc pas été décerné.
La Jeune Belgique interprète cette décision comme une insulte à la littérature. Elle proclame son attachement au « maréchal des lettres » et annonce bruyamment un banquet de protestation. Plus de deux cents convives, écrivains, peintres, musiciens, avocats, éditeurs, journalistes, étudiants et même députés, répondent à son appel, le 27 mai. C’est une « veillée d’armes », c’est « la Pâque publique de notre renaissante littérature ».


Conflits avec « L’Art moderne »

Ce triomphe de « La Jeune Belgique », Picard y contribue, mais il ne peut supporter que l’Art pour l’Art éloigne de la politique et de l’art social cette jeunesse vigoureuse et pleine de talent.
Edmond Picard était alors un personnage déjà considérable. Né en 1836, il avait plus de quarante-cinq ans ; réputé comme juriste, avocat et mécène, il tentait depuis peu de se faire un nom dans le monde littéraire. Il avait fondé avec Octave Maus, en mars 1881, « L’Art moderne ».
Ce journal hebdomadaire n’avait pas d’a bord un programme bien défini, sauf son modernisme. Entièrement consacré à la critique, il s’intéressait à tous les arts, littérature, peinture, sculpture, architecture, musique, etc. Picard, militant socialiste, laissa entendre dès le début qu’il rêvait de voir la littérature belge s’orienter vers une inspiration nationale et une action politique et sociale. Mais il ne déclencha qu’en 1883 l’offensive qui devait, sur ces deux points, l’opposer à « La Jeune Belgique ».
Avant cela, en décembre 1882, séduit par le talent de Waller et de ses amis, flatté par leur déférence, il patronne, avec Camille Lemonnier, Victor Arnould, Léon Cladel et Edmond de Goncourt, la fondation de « La Revue Moderne », confiée à Max Waller. On y retrouve, dans un climat plus tempéré, les principaux collaborateurs de « La Jeune Belgique ». Le jeune rédacteur en chef, après avoir fait écho à « une tendance à sortir du provincialisme, de la littérature de clocher, de la vulgarité des livres terre-à-terre », définit ce qui lui paraît essentiel : l’épanouissement de la personnalité, « l’effort du vrai » et « le désir d’approfondir la pensée en ciselant la forme ». La revue s’intéresse aussi à la science, à la peinture et surtout à la musique et à Wagner. Picard, dès le second numéro, y fait de la politique. Mais en tête du tome II, en juillet 1883, il ne se contente plus de parler en son nom : au moment où « La Jeune Belgique » refuse de s’engager dans la littérature politique et l’art social, il annonce que « La Revue moderne » devient « l’organe mensuel de la politique avancée ».
On ne s’étonne pas qu’elle perde dès lors beaucoup de son intérêt et qu’elle ne vive plus que deux mois, le temps nécessaire à la liquidation !
Nous n’allons pas retracer dans ses détails l’histoire des polémiques entre « La Jeune Belgique » et « L’Art Moderne ». L’initiative en est imputable à Picard, dont les maladresses égalent la sincérité. En 1883, il bataille pour l’art social contre l’Art pour l’Art : cette jeunesse qui se déclare, avec Rodenbach, « écoeurée des platitudes politiques », il veut qu’elle renonce à un art de distraction et qu’elle se porte au secours des « réformes que la politique doit réaliser », qu’elle prépare le raz de marée qui submergera la bourgeoisie sous le peuple. Cet appel s’accompagne de réflexions extrêmement désobligeantes sur la sévérité des jeunes à l’égard de Potvin, sur leur excessive préoccupation de la forme, sur les « contorsions » de leur style, sur leur vanité, leur soif de réclame, leur publicité tapageuse.
La Jeune Belgique se raidit, repousse « l’art social, « vulgaire nécessairement », « la négation même de l’art » ; elle tâche toutefois d’éviter la rupture avec ce grand aîné, dont elle supporte les brimades avec une patience exceptionnelle. L’année 1884 est assez clame apparemment ; l’armistice se prolonge, rompu par quelques coups de feu ; l’équipe de « La Jeune Belgique » perd un peu de sa cohésion ; la « dictature » de Waller agace quelques-uns de ses collaborateurs. Une nouvelle maladresse de Picard, en novembre 1884, va rapprocher les chefs de file du jeune mouvement.
Picard met cette fois l’accent sur un autre idéal, associé d’ailleurs à celui de l’art social. De nouveau, il mêle à ses objurgations des jugements déplaisants : les Jeunes Belgique manquent d’originalité, ils ne sont que les pasticheurs des Jeunes France et des Parnassiens ; s’ils veulent faire œuvre originale, leur art doit être non seulement social, mais national ; la littérature belge doit chercher dans le pays toutes les inspirations, « voir le milieu belge, penser en Belge ».
Picard rejoignait ainsi par un biais l’art social, inspiré par l’actualité, par la vie nationale : mais il rejoignait aussi l’idéal qui n’avait cessé de s’affirmer depuis plus d’un demi-siècle : celui d’une littérature belge, indépendante de la littérature française et vivifiée par l’inspiration nationale ou le régionalisme.


Littérature nationale ?

On croit trop communément que « le premier point du programme » de « La Jeune Belgique » était une « littérature originale et indépendante », « essentiellement autochtone », affranchie du « joug étranger », « une littérature qui veut se donner une physionomie propre ». J’emprunte ces termes à cinq bons travaux d’histoire littéraire ; je pourrais en choisir d’autres, exprimant la même conviction, la même erreur.
D’où provient cette méprise ? Le nom même de « La Jeune Belgique » dont on a vu l’origine, est trompeur à distance. Ambiguë aussi l’expression « littérature nationale ». Quand Rodenbach s’écrie, dans son toast à Lemonnier : « Nous tous qui travaillons pour créer une littérature nationale », il veut dire : Jusqu’à ce jour, la littérature belge a été inexistante, parce qu’elle a été surtout l’œuvre d’amateurs et de trop rares écrivains dignes de ce nom, que ne soutenait aucune solidarité dans l’effort, aucune sympathie du public. Nous voulons créer cette cohésion et cet intérêt, susciter des vocations et une large mouvement littéraire qui, par son ampleur et son écho, méritera enfin le nom de « national ».
Si telle était d’abord la pensée des Jeunes Belgique, on comprend, toutefois que, dans la suite, l’expression « littérature nationale » ait pris un autre sens, pour plusieurs raisons : la consécration officielle du mouvement et de son nom, la conscience d’une solidarité effective, l’existence de tendances communes à un certain nombre d’écrivains, l’adhésion incontestable d’une partie d’entre eux à l’idée d’une littérature autochtone et surtout à un régionalisme qui fera bientôt fureur mais qui, répétons-le, est étranger aux intentions du début. L’histoire littéraire elle-même n’a pas manqué d’accréditer cette interprétation en cherchant à mettre en évidence tout ce qui semblait traduire, dans les lettres comme dans l’art pictural, une originalité flamande ou belge.
Autre équivoque : la première devise, « Soyons nous », de « La Jeune Belgique ». Elle ne signifie pas : « Soyons Belges, systématiquement, dans notre inspiration ou notre écriture », comme on le pense généralement aujourd’hui. On y voit l’écho d’une déclaration mise par Lemonnier en tête de « Nos Flamands », avant 1870, à une époque où l’on était d’accord pour rêver d’une littérature belge libérée de l’imitation des Français : « La pire annexion n’est pas celle d’un coin de terre. C’est celle des esprits. Nous-mêmes ou périr. »
Mais « Soyons nous » n’a ni cette origine ni ce sens. Cette devise répond à l’invitation lancée par Georges Eekhoud, en Mai 1880, dans la « Revue Artistique » d’Anvers, au terme d’une série d’études sur Zola. Eekhoud a pris la défense du romancier naturaliste, mais il s’inquiète de son influence et de l’engouement et des « calques » qu’il suscite. Imiter est signe d’impuissance ; imiter Zola n’est pas littérairement plus défendable qu’imiter Boileau, Lamartine, Musset ou Victor Hugo. « Etre soi-même » (c’est lui qui le souligne) : telle devrait être la devise de quiconque veut entrer dans la carrière artistique et surtout y demeurer. »
En répondant à l’invitation de son aîné, devenu son collaborateur, « La Jeune Belgique » proclame : Ne soyons d’aucune école ; ne nous mettons à la remorque de personne ; soyons personnels.
Son adhésion au Parnasse est nuancée, réservée, hostile aux formules toutes faites. Elle se refuse à le considérer comme impersonnel et impassible. Elle est loin de renier le romantisme, qui lui paraît se prolonger jusque dans le vrai naturalisme, dans celui qui ne fait pas disparaître l’écrivain et son émotion « derrière l’action qu’il raconte ».
L’exégèse de « Soyons nous », Waller la donne sans détour en tête de « La Revue moderne », au moment où il devient directeur de « La Jeune Belgique » : « Celui qui dans une forme originale s’incarne « lui-même », celui-là est « l’écrivain » et l’on peut dire qu’il n’y a plus aujourd’hui qu’une école : celle de la personnalité. »
C’est bien ainsi que Bauwens, en évoquant ces années, interprète également la devise de la revue qu’il a fondée : « Soyons nous », pour lui, marquait le refus d’adhérer à une école, à une formule littéraire : « Soyons nous » et ne soyons d’aucune école ».
Lemonnier, dans la préface qu’il donne à « La Vie bête » de Waller, en 1883, ne se trompe point sur le sens de cette devise ; il félicite son jeune ami d’avoir écouté son cœur et exprimé ses propres émotions : « Votre livre est bien vous-même, avec la nostalgie des bonheurs impossibles (…). Mettons le plus possible de nous-mêmes dans nos ouvrages, sans se soucier des formules et des canons. »
C’est aussi l’interprétation d’un adversaire des Jeunes Belgique, Charles Tilman, qui avait été à l’Athénée de Louvain le professeur d’Albert Giraud. Dans la quatrième de ses « Lettres sur la Jeune Belgique » (1887), on peut voir que « Soyons nous » lui paraît exprimer la volonté de livrer sa personnalité, de « faire tomber les poncifs, les banalités », comme l’a dit Rodenbach au banquet Lemonnier. « Livrer au public ses entrailles pantelantes : tel est le rêve des Jeunes », écrit Tilman. Il exagère, mais le sens même de son exagération est significatif.
Il se méprend toutefois sur les ambitions patriotiques de la Jeune Belgique. Il prétend qu’elle veut « donner naissance à une littérature nationale, faire éclore une langue belge et une littérature belge, penser en belge et écrire en belge », « secouer les langues dans lesquels aime à nous emmailloter un pays voisin ».
Que ce critique à la fois incompréhensif et consciencieux, qui fait le procès des Jeunes Belgique et de leur réalisme en accumulant des milliers de citations, ait pu se tromper sur un point aussi important, c’est une preuve, après d’autres, que l’erreur s’était bientôt répandue. On imputait à « La Jeune Belgique » une des revendication de « L’Art moderne ». Mais il est remarquable que l’exposé de Tilman, ailleurs truffé d’expressions empruntées à « La Jeune Belgique », n’en renferme pas une seule dans cette partie. Sans doute Tilman note le caractère national de l’inspiration de Camille Lemonnier, d’Emile Verhaeren, de Georges Eekhoud, mais il ne reproduit aucune déclaration de principe. Bien plus, il doit reconnaître que tous ces « Jeunes » sont « infectés » de l’influence parisienne et il déclare : « Il n’est point de littérature nationale possible en Belgique ». Aussi, lorsqu’il fonde, en 1888, « La revue belge », se garde-t-il, en définissant son programme, de parler de littérature belge.
Sur ce point, on peut dire qu’il était d’accord avec « La Jeune Belgique ». Max Waller et ses amis n’ont aucune envie de s’opposer aux Français, de « secouer un joug » dont ils ne sentent pas le poids, ils sont heureux et fiers d’accueillir des collaborateurs français de se chercher des maîtres en France plus encore qu’en Belgique. Ils veulent que leur patrie ait une vie littéraire, soit fière de ses écrivains ; ils bataillent pour que ceux-ci trouvent dans leur pays une critique et des lectures qui permettent l’épanouissement des personnalités ; si quelques-uns d’entre eux, par une inclinaison naturelle, exploitent des thèmes nationaux, c’est fort bien ; mais il ne faut pas ériger « l’exception » en règle et assigner un tel choix à nos prosateurs et à nos poètes.
Cette doctrine, « La Jeune Belgique » l’énonce en 1883, puis en 1884, et surtout en 1885. A aucun moment elle n’a été hostile à l’inspiration nationale, ou plutôt flamande ; elle y a même été favorable, mais elle n’en a pas fait une loi ou un point de son programme.
Elle s’en serait tenue, je pense, à cette attitude réservée, si Picard ne l’avait mise en cause brutalement. Giraud, mandaté ou approuvé par Waller, va préciser la position de la revue.
Ce qu’elle rejette et rejettera toujours, c’est « l’absurdité où l’Art moderne a été conduit, les yeux fermés, par sa manie généralisante. Il nous fait penser à un jardinier qui, se promenant dans une plantureux verger, reprocherait avec véhémence au pommier de ne pas porter des poires, au poirier de ne pas porter des pommes, qui chercherait des melons sur une vigne et des pommes de terre sur un rosier ! »
Pour le reste, les idées de Giraud seront moins constantes. En 1885, il croit à un esprit wallon ou flamand, mais non belge. Il concède d’ailleurs qu’on exprime nécessairement cet esprit : « Il est aussi impossible de ne pas être de son pays ou de son temps qu’il est impossible de se soustraire à l’atmosphère ambiante. Elle nous enveloppe, nous pénètre. Elle est en nous. » Inutile donc de la chercher.
En octobre 1891, dans « La Société nouvelle », il affirme que notre mouvement littéraire, sans être français, n’est pas « un mouvement étroitement national, c’est-à-dire belge » ; mais il n’est pas non plus ni flamand ni wallon. Il est, même en ce qui concerne les écrivains français qui ressentent le plus les sympathies flamandes, inscrit dans le courant littéraire français, mais avec des caractères propres, communs aux Wallons et aux Flamands et dus à une influence « de l’imagination et de la culture septentrionales ».
Mockel, dans un article de « La Wallonie » (juillet-août 1892), rejette cette thèse, bien proche de « l’hypothèse d’un art belge » : « Je ne pense pas, comme M. Giraud, qu’il y ait des différences plus tangibles entre la littérature française pure et la littérature éclose en terre wallonne, qu’entre celle-ci et la littérature française des Flamands ; bien au contraire… » Sur quoi Giraud, dans une lettre que publie le dernier fascicule de « La Wallonie », précise sa pensée : « Pas plus que vous, je ne crois à une littérature belge. je pense que nous avons un
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La violence et le sacré de René Girard (1972)

Girard René. La violence et le sacré. ; 1972.

 

On a parfois reproché à cette oeuvre son caractère de Système; parfois, à l'inverse, on s'en est félicité. Elle fait reposer l'ensemble de la culture et de l'histoire des homme sur un socle unique.

Ce socle fondateur est celui de la "rivalité mimétique". Chacun imite l'autre, désire s'approprier ce qu'il a: quand le modèle est aussi, un obstacle, tout commence.

Par un phénomène d'emballement, la rivalité entre individus devient violence sociale, indéfinie, réciproque.

Les sociétés ne peuvent tenir qu'en résistant à cette violence, et à tous les processus d'indifférenciation qui la relancent. Deux procédés essentiels: le sacrifice religieux et la punition judiciaire, qui réconcilient la société divisée par l'expulsion d'un "bouc émissaire".

Freud et Lévi-Strauss, maîtres à penser modernes, sont à dépasser. Le premier s'est trompé sur la nature du désir (privilégiant la sexualité au détriment du désir mimétique), le second sur l'importance de l' interdit (la règle d' échange compte plus pour lui que l'interdiction de la violence).

Né en 1923 à Avignon, René Girard a fait ses études à l'Ecole des Chartres puis aux Etats-Unis (archiviste-paléographe de l' Université d' Indiana), où il enseigne dans plusieurs universités, actuellement à Standford en Californie.

Il semble poursuivre, de livre en livre, le même ambitieux projet: dévoiler, en recourant aux données de toutes les sciences de l'homme, mais aussi aux textes littéraires et, surtout, aux écrits religieux, l'origine méconnue, inconsciente, cachée des sociétés: ce secret enfoui "depuis la fondation du monde".

Trois ouvrages, parmi d'autres publications, fournissent les jalons de son itinéraire: "Mensonges romantiques et vérité romanesque" (Grasset, 1961), "La violence et le sacré", 1972, "Des choses cachées depuis la fondation du monde" (Grasset, 1978).

 

Désir et violence

 

Si la violence est si importante pour les collectivités humaines, ce n'est pas  seulement parce que son désordre menace leur Ordre que, par ailleurs, il rend possible, c'est aussi que le désir le porte en lui comme la nuée porte l'orage.

 

Modèle et rival

 

Chacun désire, en effet, d'abord ce que l'autre désire.

Sous son impulsion, chacun imite l'autre, par un mécanisme qui fait de l'autre, nécessairement, un modèle ou/et un rival, ou un modèle et un rival à la fois, parfois même "un exemple à ne pas suivre" (imitation négative).

On a comparé, non sans raison, l'édifice construit par Girard, pour y loger l'homme, à "une pyramide qui repose sur une pointe: l'hypothèse mimétique" (J-P. Dupuy, "Ordres et désordres", Seuil, 1982).

 

L'aspiration au mimétisme révélée par le roman

 

"Mensonge romantique et vérité romanesque" confiait aux romanciers la tâche -et leur reconnaissait le pouvoir- de révéler l'aspiration qui est au coeur de toute inclination: chacun règle, sans s'en rendre compte, son pas sur celui de l'autre; le désir d'un objet est déterminé par le désir des autres pour le même objet. De Cervantès à Dostoïevski, le roman réfute l'illusion romantique d'une autonomie ou d'une spontanéité qui permettrait aux hommes de choisir ce qui les attire.

Autrui est le médiateur indispensable entre moi-même et l'objet de mon désir. D'où un triangle qui généralise ce dont Freud n'avait vu qu'un cas particulier -celui des attachements oedipiens:

 

                      Père                           Autrui

               (admiration-jalousie)             (modèle-rival)

               garçon       mère                 sujet    objet

 

Deux cas de figure possibles, deux espèces de médiations:

-La médiation externe. Le paradigme est ici Don Quichotte. L'enthousiasme pour la chevalerie est venu au héros de la lecture des exploits d' Amadis de Gaule. Le médiateur est donc, ici, imaginaire. Il ne saurait être qu'un modèle, jamais un rival à affronter.

-La médiation interne. Le médiateur est modèle et rival. Exemples littéraires: le snob proustien, l'homme du souterrain de Dostoïevski.

 

Variétés des stratégies

 

Entre ces deux cas de figure principaux, des organisations multiples du mimétisme sont possibles, les stratégies imitatives sont variées:

-La bouderie. Le boudeur tient à être seul et marginal à condition que les autres le sachent: il lui faut alors communiquer sa rupture de communication.

Ce paradoxe se résout parfois par un acte incompréhensible: négligemment l'enfant met le feu aux rideaux, avec détachement Merseault dans "L'étranger" de Camus, tire sur un Arabe (Girard, "Critique dans un souterrain: Dostoïevski, Camus, Dante, etc., 1976).

-La médiation double. Valenod et Julien Sorel, dans "Le rouge et le noir" de Stendhal, fourniraient un exemple précieux ("Mensonge romantique et vérité romanesque".

La configuration est la suivante: A et B s'imitent réciproquement. Chacun est pour l'autre un modèle. A croit deviner, à un signe fugitif, que le désir de B se porte sur le même objet que le sien. Il se précipite, il tient à devancer B. Celui-ci manifeste à son tour ce qui n'était encore qu'une visée intérieure: ce double mouvement a désigné l'enjeu, jusqu'alors caché ou rêvé de la rivalité.

-La coquetterie. "La coquette en sait plus long que Freud sur le désir. Elle n'ignore pas que le désir attire le désir. Pour se faire désirer donc, il faut convaincre les autres qu'on se désire soi-même." (Des choses cachées...).

Freud attribuait à la coquette une autosuffisance narcissique, mais il ne faut pas ignore que la coquette "a besoin de ces désirs masculins, dirigés contre elle, pourraient sa propre coquetterie".

Ainsi, dans "Le misanthrope" de Molière, Célimène "reconnaît le caractère stratégique de la coquetterie: elle affirme cyniquement à Arsinoé qu'elle pourrait bien se transformer en prude le jour où sa beauté serait perdue. La pruderie, elle aussi est une stratégie. Tout comme la misanthropie, d'ailleurs, qui lui ressemble énormément, est une espèce de pruderie intellectuelle (...), la stratégie défensive des perdants, de ceux qui parlent contre le désir, parce qu'ils n'arrivent pas à l'attirer et à la capitaliser."

Mais, pourquoi Célimène a-t-elle besoin d'une cour, un salon où "les admirateurs se pressent en foule, un véritable Versailles de la coquetterie"? Parce que "la coquetterie est d'autant plus excitante, sa séduction mimétique est d'autant plus forte que les désirs attirés par elle sont plus nombreux". La littérature, mieux que la philosophie, dit la vérité du désir, son caractère mimétique, les conflits qui en découlent quand le modèle est aussi un rival (cas de la médiation interne).

Dans celui de la médiation externe, le modèle est trop haut, trop inaccessible, pour qu'il y ait un affrontement du héros avec lui: ce qui explique l'aisance de Don Quichotte, sa facilité à se remettre de ses échecs, à courir en aventure, à chercher toujours fortune ailleurs.

Le désir mimétique: sur ce socle construit ou, plutôt, révélé par les écrivains, la culture humaine dans sa totalité s'est édifiée. "La violence et le sacré", ouvrage paru une dizaine d'années après "Mensonge romantique et vérité romanesque", s'est donné pour tâche de montrer comment.

 

Intrication du désir et de la violence

 

Le désir déchaîne la rivalité, est, ainsi, le moteur de la violence, et l'histoire des hommes n'est que l'interminable effort pour en éteindre le feu toujours couvant sous la cendre, prêt à renaître et s'agrandir.

"Rien n'est plus banal, en un sens que cette primauté de la violence dans le désir".

Mais il faut se garder de plusieurs contresens.

-Il ne faut, d'abord, pas croire qu'il s'agit d'un phénomène pathologique -sadisme, masochisme, etc,-, et qu'il existe un désir normal et naturel, purgé de toute relation à la violence. La violence est "toujours mêlée au désir". Elle est l'instrument, l'objet et le sujet universel de tous les désirs".

-Le désir mimétique, s'il est source des conflits indéfinis, ne doit pas être confondu avec ce que les psychologues, les éthologues, comme Lorenz, les philosophes (Hobbes: l'homme est un loup pour l'homme), ont appelé instinct d'agression, pulsion de destruction ou de mort (Freud).

"On sait aujourd'hui que les animaux sont individuellement pourvus de mécanismes régulateurs qui font que les combats ne vont presque jamais jusqu'à la mort du vaincu."

Lorenz (1903-1989), le célèbre zoologiste autrichien, l'a montré dans "L' agression" (1963), mais il a eu le tort de transposer à l'homme les résultats acquis sur l' animal:

"A propos de tels mécanismes qui favorisent la perpétuation de l' espèce, il est légitime, sans doute, d'utiliser le mot instinct. Mais il est absurde, alors, de recourir à ce même mot pour désigner le fait que l'homme, lui, est privé" de semblables mécanismes".

L' instinct de violence et la pusion de mort sont des positions mythiques qui servent aux hommes "à poser leur violence hors d'eux-mêmes, à en faire un dieu, un destin (...) dont ils ne sont plus responsables et qui les gouverne du dehors".

Un comble: nous verrons que les hommes ne se délivrent de leur violence qu'en expulsant un "bouc-émissaire", posé comme responsable, chargé de tout le mal, victime culpabilisée. Or l'instinct de violence sert de bouc-émissaire...à la violence!

 

-il importe, enfin, de bien distinguer l'analyse girardienne du désir et celle effectuée par Hegel dans "La phénoménologie de l' Esprit" (1807). Le désir, pour Hegel, porte en lui la violence, parce qu'il est le désir de s'approprier cette conscience étrangèe où il s'apparaît autre que soi et, donc, désir du désir de l'autre ou désir d'être reconnu par l'autre.

Il enclenche la "lutte pour la reconnaissance", lutte à mort qui est à l'origine de l'histoire et de la culture.

Mais, si la reconnaissance par autrui-quelle qu'en soit la forme (admiration, estime, respect, amour, etc.)-est la fin visée, celui qui pense l'avoir atteinte peut y trouver plénitude et jouisssance (ainsi le maître qui se satisfait du regard soumis de l' esclave).

Bien différent est de ce point de vue le désir mimétique: non plus désir du désir de l'autre, mais le désir selon l'autre et, donc, désir de s'approprier ce qui compte pour l'autre.

Il engage dans une compétition, qui ne saurait s'achever, une rivalité envieuse et jalouse, une concurrence frénétique pour les mêmes objets dont l'actuelle société de consommation ostentatoire fournit une bonne image historique.

Et il se contamine dans les foules fiévreuses où chacun suit l'autre sans se savoir lui-même suivi.

"Le mimétisme, en effet, c'est la contagion dans les rapports humains" (Des choses cachées depuis la fondation du monde").

 

L'hypothèse fondamentale

 

"La violence et le sacré" peut se résumer ainsi: une hypothèse fondamentale est proposée: les conséquences en sont tirées; sa portée explicative confirme sa validité: à la manière d'une clef universelle elle ouvre toutes les portes, rend raison de la culture et de l'histoire des hommes sans rien laisser dans l'ombre; ce qui permet d'affirmer en conclusion sa validité scientifique.

Au passage, Freud, Lévi-Strauss sont réfutés, et les théories du contrat social sont récusées. Tous participent au processus généralisé de méconnaissance, par lequel les hommes se trompent sur ce qu'ils font et refont indéfiniment.

L'hypothèse fondamentale est, on s'en douterait, celle du mimétisme, qui rend compte à la fois de l'origine de la violence (le désir d' imitation), de sa nature (la vengeance répondant sans cesse à la vengeance), de ses remèdes ou pseudo-remèdes (la contre-violence des sacrifices puis du système judiciaire) et de l'échec répété de ces remèdes (crise sacrificielle):

"La violence a des effets mimétiques extraordinaires: tantôt directs et positifs, tantôt indirects et négatifs. Plus les hommes s'efforcent de la maîtriser, plus ils lui fournissent des aliments; elle transforme en moyens d'action les obstacles qu'on croit lui opposer; elle ressemble à une flamme qui dévore tout, qu'on peut jeter sur elle, dans l'intention de l'étouffer".

 

Origine de la violence

 

Les écrivains révèlent le lien de l' imitation et de la rivalité envieuse et jalouse. Mais celle-ci est une relation interindividuelle: Célimène et Arsinoé, Célimène et Alceste. Parfois des petits groupes se confrontent: le salon des Verdurin et le salon des Guermantes, chez Proust.

Comment en arrive-t-on à la violence sociale et politique qui met à feu et à sang des communautés entières? Par une sorte d'emballement: "La violence réciproque, c'est l'escalade de la rivalité mimétique" (Choses cachées).

Trois facteurs à ce "runaway", pour employer le terme anglais. D'abord il faut tenir compte de ce que l' imitation qui déchaîne la violence n'est point n'importe laquelle, car il y en a plusieurs formes très différentes: la copie des apparences, par laquelle l'autre est singé, l' imitation identificatrice des conduites d'autrui, que Gabriel de Tarde (1803-1904) considérait comme le fait social élémentaire et la condition de la cohésion du groupe, l'imitation fusionnelle des foules porteuse d'une agressivité occasionnelle (étudiée par Le Bon en 1895 dans sa "Psychologie des foules", puis par Freud dans "Essais de psychanalyse" en 1920 et Moscovici dans "L'âge des foules", en 1981); et la "mimésis d' appropriation": celle-ci provoque la rivalité pour l'objet entre le modèle qui en indique la valeur et suscite la concurrence à son propos.

Ainsi, l'imitation est "à la fois" "force de cohésion et force de dissolution". Elle peut mener au conformisme grégaire, par certains aspects, mais elle peut enclencher, par d'autres, la guerre de tous contre tous.

 

Le double bind

 

Ensuite, cette guerre va s'activer sous l'effet d'un phénomène mis en lumière par le psychiatre américain Bateson, le "double bind", ou double injonction contradictoire: "imite-moi, mais, surtout reste à ta place", ne prends pas la mienne, disent les parents aux enfants, les maîtres aux disciples, les modèles à leurs idolâtres:

"Chaque fois que le disciple croit trouver l'être devant lui, il s'efforce de l'atteindre en désirant ce que l'autre lui désigne; et il rencontre chaque fois la violence du désir adverse".

Les effets désastreux du "double bind" s'ajoutent à ceux de la convergence des désirs vers les mêmes objets.

 

Le caractère contagieux de la violence

 

Enfin, la violence s'étend alors de façon contagieuse. On dénonce parfois les épidémies nées du spectacle de la violence. Celle-ci, longtemps comprimée, se répand aux alentours, a même "tendance à se précipiter sur un objet de rechange à défaut de l'objet originairement visé".

Autrement dit, née de l' imitation par une sorte d'effet en retour (de feedback), la violence a, elle-même, des effets mimétiques. L'image du cercle revient souvent: au cercle vicieux de l' imitation par laquelle chacun suit l'autre -sans oser le montrer, car il craint qu'on lui reproche son manque de "personnalité" -succède celui de la violence répondant à la violence. Les choses se passent comme si les protagonistes étaient pris dans des tourniquets impossibles à arrêter. A quoi s'ajoute, celui de la contre-violence opposée, certes, à la violence, mais issue, aussi, de sa contamination.

 

Nature de la violence

 

Indifférenciée, réciproque, indéfinie: ainsi se présente la violence originelle, le chaos premier, menace pour la vie sociale, qui édifiera contre elle les digues fragiles de l' Ordre.

Elle le fera d'abord en instaurant entre les hommes des différencces (d'emploi, de statut), s'il est vrai que toute destruction fait de l'autre un double inquiétant ou un jumeau angoissant. Car contrairement à l'idée reçue, c'est la ressemblance qui fait peur.

Malinowski (18841942), le célèbre ethnologue, l'avait déjà noté: chez le Trobriandais de Mélanésie qu'il étudia, on se méfie comme de la peste de la ressemblance des frères. On se félicite, comme chez nous, dira-t-on, de la ressemblance des enfants avec le père. René Girard résout ainsi ce paradoxe:

"Le père est (...) forme et la mère matière. En apportant la forme, le père différencie les enfants de leur mère et ainsi les uns des autres".

 

La vengeance

 

Si la phobie de l' indifférenciation est si forte, c'est que celle-ci est le terreau sur lequel poussera la violence indéfinie et réciproque des représailles répondant aux représailles: la vengeance. Et ses risques pour l'existence même de la société:

"La vengeance constitue un processus infini, interminable. Chaque fois qu'elle surgit en un point quelconque d'une communauté elle tend à s'étendre et à gagner l'ensemble du corps social. Ses conséquences peuvent être fatales dans une société de dimensions réduites".

D'autant qu'il ne suffit pas pour l'arrêter de convaincre les hommes que la violence est odieuse: "C'est bien parce qu'ils en sont convaicus qu'ils se font un devoir de la venger". Un comble: on tue à son tour par horreur de la violence.

Cela peut surprendre, mais, s'il y a tant d'appels à propos des massacres perpétrés dans l'ex-Yougoslavie, pour qu'on "recoure enfin à la force", ces appels ne sont-ils pas motivés par l'effroi des tueries, la colère, l'indignation?

René Girard retrouve dans les mythes et les tragédies grecques le thème des frères ennemis: que celui qui n'a pas sa culture ouvre les journaux et lise ce qui se passe à Sarajevo.

"C'est la symétrie conflictuelle qui définit le rapport fraternel à cette symétrie n'est même plus limitée ici à un petit nombre de héros tragiques: elle perd tout caractère anecdotique; c'est la communauté elle-même qui passe au premier plan".

De ce processus symétrique et circulaire, peut-on sortir?

 

Les remèdes à la violence

 

L'institution religieuse du sacrifice dans les sociétés primitives, puis l'organisation d'un système judiciaire dans les sociétés modernes, ont été les deux moyens successivement employés pour tenter de mettre fin à la violence indéfinie, d'en arrêter le mouvement macabre, de mettre fin à la contagion.

Successivement: les sociétés primitives ignorent l'administration de la justice, même quand elles tentent de gérer par les diverses variétés de duel les reprises sans fin des vengences.

Malinowski, parmi d'autres, l'a établi. Le sacrifice est alors une mesure préventive qui ressoude l'unité de la communauté. Et il "dépérit là où s'installe un système judiciaire, en Grèce et à Rome notamment".

Certes, il se perpétue "mais à l'état de forme à peu près vide", ce qui nous donne l'illusion "que les institutions religieuses n'ont aucune fonction réelle".

Nous n'en avons plus besoin, dès lors que nous avons mis en place un système judicaire, un moyen autre, curatif cette fois, d'exercer "une violence sans risque de vengeance".

 

Le bouc émissaire

 

La succession des procédures n'empêche pas leur parenté profonde. Elles fonctionnent suivant le même principe: celui du bouc émissaire, dont l'expulsion, par le sacrifice, ou la condamnation à mort, permet au groupe de retrouver sa cohésion menacée et de se sentir purifié de ce qui le souillait.

"Là où quelques instants plus tôt il y avait mille conflits particuliers, mille couples de frères ennemis isolés les uns des autres, il y a de nouveau une communauté, tout entière unie dans la haine que lui inspire un de ses membres seulement".

Le même risque est couru, ensuite, par les sociétés les plus éloignées (celles qui se réconcilient par le sacrifice et celles qui connaissent un système pénal: celui de retomber à tout moment dans la violence indifférenciée, dans ces périodes dites de "crise sacrificielle" pendant lesquelles les distinctions paraissent se dissoudre et, donc, l'ordre social se décomposer dans une sorte de confusion.

 

La fête

 

Dans la fête "excès permis, voire ordonné" (Freud), se prépare le sacrifice ou se mime la crise, quand elle ne dégènera pas soit en anti-fête-bacchanale devenue carême- soit en "fête qui tourne mal", dégénère en violence.

Ce dernier cas de figure pourrait bien servir à caractériser les "temps modernes", comme l'a si génialement montré le cinéaste Fellini ("La dolce vita").

 

Le système judiciaire

 

Enfin, le système judiciaire est, comme le sacrifice, d'essence religieuse, car il faut bien assurer la transcendance de l'instance punitive, de la violence pure, légitime, si l'on ne veut pas qu'elle retombe dans le cercle maléfique de la vengeance ininterrompue.

Si violence sauve ce que la violence impure dissout: elle a l'ambiguïté de ce qui est sacré, est à la fois bénéfique et maléfique, sainte et abhorrée. Et le livre entier aurait pu s'intituler: la violence ou le sacré.

Jeu croisé des méconnaissances: les primitifs n'ont pas vu la fonction sociale de leurs rites religieux, et nous, les modernes, nous oublions la fondation religieuse de nos pratiques sociales.

Pire: tenant à fonder le système pénal sur un contrat social, nous expulsons le religieux et faisons de ses superstitions la cause de toutes les violences. Le religieux est devenu notre bouc émissaire.

Commence alors une crise sacrificielle sans précédent, un extrême désordre qui, pour une fois, n'est pas promesse d'un ordre supérieur: la rivalité mimétique a poussé à son comble la course aux armements. La recherche démocratique d' égalité a été confondue avec la dissolution des différences sociales. Les jeux de la compétition, du classement distinctif, de la consommation ostentatoire -qui n'est plus, comme dans la théorie de Veblen, réservée à une minorité privilégiée- se sont déchaînés sous l'effet de la publicité qui active le désir d' imitation.

On peut tenter d'éviter "les occasions de rivalité mimétique": dans les cérémonies de politesse chacun s'efface devant l'autre, dans la recherche individualiste et "post-moderne" de plaisir, chacun ne paraît se préoccuper que de soi.

Mais on n'y échappe pas vraiment. Le mimétisme "est un phénomène retors qui peut resurgir là où on pense avoir triomphé de lui". C'est ainsi que "le renoncement lui-même peut devenir rivalité; c'est un procédé comique bien connu..." ("Choses cachées).

"Nous n'échappons pas au cercle". D'autant que même le savoir de la violence en méconnaît l'origine: autour d'elle, il "trace un cercle" sans jamais atteindre le centre.

 

Les maîtres du soupçon soupçonnés

 

La méconnaissance généralisée se retrouve chez les théoriciens (psychanalystes, ethnologues) qui s'imaginent l'avoir surmontée. Leur prétendu savoir s'appuie sur elle. Trois chapitres (ch. VII, VIII, IX) de "La violence et le sacré" entendent opérer en ce sens la "déconstruction" démystificatrice de Freud et Lévi-Strauss.

Le désir mimétique, parce qu'il est la source de la violence, est l'objet des premiers interdits. Par un jeu de méconnaissances, ici encore croisées, Freud s'est trompé sur le désir, Lévi-Strauss sur l' interdit. Les deux ont mésestimé l'importance de la violence.

 

Freud

 

La conception mimétique n'est, certes, pas absente chez Freud. Ni le rôle médiateur qui désigne à ses enfants le désirable. Mais Freud n'a pas vu d'abord, que si les interdits frappent la sexualité, c'est que celle-ci est conductrice de violence: "La sexualité provoque d'innombrables querelles, jalousies, rancunes et batailles; elle est une occasion permanente de désordres".

Les tabous portent moins sur la sexualité que sur la violence. L' inceste même n'est prohibé que parce qu'il ouvre la porte à l'indifférenciation, les confusions, et donc, la crise sacrificielle.

C'est que le désir fondamental n'est pas, contrairement à ce que ne cesse d'affirmer Freud, attrait amoureux, mais recherche d' imitation. Même les identifications sont liées, chez Freud, à la demande d' amour, et elles préparent le complexe d' Oedipe, le penchant libidinal pour la mère ou le parent de sexe opposé.

Or le complexe d' Oedipe, outre qu'il enferme la rivalité mimétique dans le cadre étroit de la famille, alors qu'elle se retrouve dans l'ensemble du corps social ("familialisme" que la même année où parut "La violence et le sacré", en 1972, dénonçait "L'anti-Oedipe" de Deleuze et Guattari), n'est qu'une des manifestations parmi d'autres du double bind ("imite-moi", "ne m'imite pas").

Les psychanalystes n'ont perçu cette double injonction que dans la relation parents-enfants, négligeant d'autres liens comme celui de maître à disciple. Même dans le cas du lien parents-enfant, ils n'en ont saisi que les résonnances subjectives (l'ambivalence des sentiments à l'égard du père, à la fois vénéré et haï ou jalousé).

Les psychatres qui ont forgé le concept de "double bind" ont cru qu'il ne s'appliquait qu'aux cas pathologiques. En fait le double bind est "Le fondement de tous les rapports entre les hommes".

Entraîné dans cette impasse, le désir "se jette aveuglement sur l'obstacle d'un désir concurrent", engendre ainsi son propre échec "et cet échec va renforcer la tendance mimétique". Le processus, se nourrissant en quelque sorte de lui-même, "va toujours s'exaspérant". Et "la violence et le désir ont désormais partie liée".

 

Lévi-Strauss

 

Le structuralisme de Lévi-Strauss le conduit à lire toujours l'interdit en terme de règle qui ordonne l'ensemble social. C'est ainsi que la prohibition de l' inceste n'est pas, pour lui, un refus négatif de l'union avec le consanguin, mais l'acceptation positive de l'obligation première de toute culture: l'obligation de l' échange réciproque, valable aussi pour la communication linguistique et les marchandages économiques. La priorité donnée à la règle sur l'interdit vient de la méthode même du structuralisme: si la société, comme la langue, est un système, la règle, ou le code, dit la condition de son fonctionnement.

Freud avait mieux vu la priorité de l'interdit mais il l'avait réduit à une phobie.

"En attribuant les restrictions sexuelles exogamiques à des intentions législatrices, on ne s'explique pas pour quelles raisons ces institutions ont été créées. D'où vient, en dernière analyse, la phobie de l' inceste qui doit être considérée comme la racine de l' exogamie" ("Totem et tabou", cité par Girard, "La violence et le sacré").

Les deux méconnaissances croisées -de la nature du désir, de la priorité de l' interdit- tiennent à une méconnaissance commune du rôle de la violence. C'est ainsi que Freud ne voit pas que la menace de castration n'est qu'un cas particulier de la peur de l'indifférenciation violente. De même que Lévi-Strauss réduit les mythes à des "solutions originales" de problèmes logiques, alors que, déplaçant vers l'extérieur la violence, ils protègent "de cette violenc et du savoir de cette violence le groupe élémentaire au sein duquel la paix doit absolument régner". Les savants modernes ne font guère autre chose.

Et les "philosophes du soupçon", ainsi nommés par Paul Ricoeur parce qu'ils doutent de l'homme lui-même, suspectent chez lui des motivations cachées, inconscientes, ne font guère qu'imputer la violence aux représentants de l' interdit, dont ils font leur bouc émissaire: les capitalistes (Marx), le Père (Freud), les esclaves animés par le ressentiment (Nietzsche). La société est fondée sur une violence: l'expulsion d'une victime culpabilisée. La pensée qui se croit la plus éclairée en imite le geste inaugural.

 

Le christianisme, une religion non sacrificielle

 

Dans "Des choses cachées depuis la fondation du monde" (1978), Girard désigna l'issue pour échapper au cercle, au mouvement brownien dans lequel les hommes, tels des particules en suspension dans un liquide ou un gaz, sont entraînés. Le Nouveau Testament livre la clé du code universel des civilisations. Les Evangiles, que la science, depuis plusieurs siècles, réduit à l'expression de peurs ou d'ignorace, rendraient compte de toute l'histoire. Et feraient basculer celle-ci. Jésus: avec lui la victime n'est pas coupable, la logique du bouc émissaire est dénoncée et dépassée. Une autre voie est indiquée pour que les sociétés se constituent: non plus une violence fondatrice, baptisée contre-violence, mais, en fait, vrai meurtre, "lynchage originel", mais la non-violence de la réconciliation et de l' amour: "Je suis venu apporter la miséricorde et non le sacrifice."

Si la Révélation ne s'est pas  imposée, si la chasse aux boucs émissaires a continué pendant des siècles, débouché même sur le plus grand Sacrifice de l'histoire (l' Holocauste), c'est que les hommes résistaient à un message qui leur demandait de ne pas croire que la violence est sacrée, d'origine divine, mais qu'ils en sont responsables.

La Révélation empêche les hommes de dire "qu'ils n'y sont pour rien": "c'est la faute aux boucs émissaires" (victimes culpabilisées), c'est Dieu qui l'a voulu (victimes sacralisées). Elle lève le voile sur "ces choses cachées". Elle est une "empêcheuse de tourner en rond".

 

Controverses

 

Nous passerons sur les débats théologiques: la lecture sacrificielle des Evangiles, même si l'on admet que Jésus s'est auto-sacrifié pour mettre fin aux sacrifices, empêcherait de voir en elles une vraie rupture par rapport au passé. La messe, se demandait Manuel de Diéguez, dans "Esprit", en avril 1971, n'est-elle pas une offrande sacrificielle?

Plus importantes sont les controverses épistémologiques. On admettra sans peine que Proust en sache plus long sur le désir que Freud et que seule une religion peut défaire le noeud que d'autres religions ont serré.

On s'interrogera néanmoins sur la validité scientifique d'une hypothèse qui est proposée comme la cléf universelle d'une violence dont toutes les formes sont réduites à l'unité et dont les figures historiques successives sont l'indéfini recommencement d'un identique mécanisme (cf. Pierre Manent, "Contrepoint", juin 1974, n° 14).

Manent se demande, non sans malice, si Girard n'est pas le frère ennemi des philosophes du soupçon. Dans ce cas il n'échapperait pas lui-même à la rivalité mimétique.

On a loué Girard d'aider à comprendre certaines logiques de l' économie et de la société contemporaines: le marché, la publicité, le marketing, la concurrence (Dupuy et Dumouchel, "L'enfer des choses. René Girard et la logique de l' économie", 1979; Dupuy, "Ordres et désordres", 1982).

On s'est interrogé du même coup sur sa philosophie, et ses options politiques: Girard s'en prend au "libéralisme avancé", mais aussi aux utopies du désir libéré qui "travaillent au perfectionnement de l'univers au sein duquel elles étouffent" et méconnaissent le lien du désir et de la violence, parfois même aux "rites révolutionnaires qui (...) exigent plus de victimes que les rites antérieurs" ("Le Monde", 27-28 mai 1979), enfin aux théoriciens du contrat social (Hobbes, Rousseau, etc.). Ceux-ci sont explicitement attaqués dans "La violence et le Sacré".

 

La dénonciation du contrat social

 

Leur idéalisme philosophique les conduit à enraciner le contrat dans le bon sens, la raison, la bienveillance mutuelle, et à escamoter, ainsi, la violence, à méconnaître "la menace que celle-ci fait peser sur toute la société humaine".

Pierre Manent (dans l'article cité plus haut) réfute fermement une telle critique. "On comprend mal l'argument. A quel problème cherchent à répondre les diverses théories du contrat social? Précisément à celui que pose la menace de la réciprocité violente." De surcroît "la grande difficulté pour Girard est d'expliquer la longueur du "cycle sacrificiel" de l' Occident, en d'autres termes le fait que l'interminable dissolution des différences qui caractérise notre histoire n'ait pas encore débouché sur la violence absolue".

Il parle même à ce propos de notre "mystérieuse impunité". Or, la théorie du contrat social en fournit une bonne explication: l'impunité occidentale "s'enracine dans un savoir qui est un pouvoir: l'autorité politique qui décide souverainement du choix de la victime, qui distingue souverainement la violence légitime et la violence illégitime".

Dès lors, "faut-il reprocher à l' Occident d'ignorer la violence d'où il provient, puisqu'il a décidé qu'à l'avenir, il déciderait de la bonne violence, c'est-à-dire qu'au sens fort il la définirait, la limiterait?"

Ces discussions passionnées, même lorsqu'elles ont cette virulence et ce ton réquisitoire, témoignent de l'importance reconnue à l'oeuvre de René Girard.

 

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