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Publications de Legrand Jean-Pierre (9)

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Dans l'atelier du poète


Jaccottet se promène au lieu-dit l’Etang. D’ordinaire, il y fait très sec ; seuls un ou deux saules, quelques roseaux y survivent, opiniâtres, en mémoire de l’eau. Cette année-là, pourtant de longues pluies, en peu de jours, ont refait un étang. Le poète est tout surpris de découvrir là cette surface d’eau que le vend ride et sur l’autre rive, au pied d’une barrière de roseaux, une ligne blanche, l’écume en quoi se change, s’épanouit l’eau contre ...un obstacle.
Cette émotion, cet ébranlement sont le signe d’une « autre inscription fugitive sur la page de la terre » qu’il faut saisir. Jaccottet s’y essaye, nous entraîne à sa suite : il tâtonne, trébuche, accueillant les images, pour les écarter ensuite, cherchant à dépouiller le signe de tout ce qui ne serait pas rigoureusement intérieur ».
De ce beau texte qui nous ouvre l’atelier du poète, monte une question : qu’est-ce que la poésie ? A quelle opération sacrée se livre donc le poète ?
Comme l’explique Claudel, notre esprit produit par éclair et secousses, une masse disjointe d’idées, d’images, de souvenir : c’est là que gît la matière première du poème : « le vers essentiel et primordial, l’élément premier du langage, antérieur aux mots eux-mêmes : une idée séparée par du blanc. Avant le mot, une certaine intensité, qualité et proportion de tension spirituelle ». Chacun abrite en soi ce précieux gisement mais seul le poète a le secret de ce suspens du temps lorsqu’ au hasard de ses pas, surgit « la sollicitation d’une forme ».
Cette forme qui, peut-être, est de la vie spiritualisée : celle que traque un compositeur comme Webern dont Boulez rapporte qu’il vouait une véritable profession de foi envers l’ouvrage botanique de Goethe « La métamorphose des plantes ». Il estimait que rien mieux que les plantes et les arbres n’illustre cette loi : « vivre, c’est défendre une forme ». Chez Webern, cette forme se dégage en une musique dépouillée de toute image ou séduction mais riche de prolongements infinis. Une démarche qui rejoint chez Jaccottet, « ce rêve d’écrire un poème qui serait aussi cristallin et aussi vivant qu’une œuvre musicale, enchantement pur, mais non froid ». Une poésie musicale faite d’harmoniques et d’accords de timbre qui dessine toute en modulations, sa vision du monde.

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Puissance évocatrice de la poésie

Selon Gaston Bachelard "un trait de l'image (poétique)suffit pour que nous lisions le poème comme l'échos d'un passé disparu".
Cette observation me paraît très juste. Ce we, confortablement installé dans mon divan, lisant les carnets 1954-967 de Jaccottet, je tombe sur ceci :"Le soir, tous les arbres, une brassée rose prête au feu".
Immédiatement, presque brutalement même, cette brassée rose prête au feu m'évoque un brasier et d'un coup, c'est un souvenir de ma jeunesse qui revient des profondeurs où il demeurait enfoui.
J’ai treize ou quatorze ans. Nous sommes en hiver ; le temps est froid et sec. Mon père, un de mes frères et moi débroussaillons un terrain qui appartient à la famille depuis plusieurs générations. Comme c’est alors encore l’usage dans ce coin reculé de la Famenne belge, le moindre arpent de terre porte un nom : ici, c’est le « Rond Pré ». Il n’a rien de rond : c’est un bout de terre parfaitement rectangulaire bordé par un ruisselet à sec en été et qui déborde fréquemment en hiver. Ses eaux sont boueuses mais son léger clapotis donne l’impression, en fermant les yeux, d’être dans un parc d’agrément. On le franchit en marchant sur deux planches incertaines qui débouchent sur l’autre berge envahie de hautes herbes d’un jaune sale, rendues raides et froides par le gel. Au passage, un peu de givre sur le pantalon et l’impression d’être retenu par une force invisible.
Le terrain, planté de peupliers qu’il faut élaguer, est encombré de broussailles que nous sommes venus nettoyer. A l’époque – j’ignore si c’est toujours le cas - les peupliers sont des arbres « de rapport ». Ils poussent vite et on peut en obtenir un prix convenable d’une fabrique d’allumettes de la région.
Aujourd’hui, nous en avons terminé : sur un grand tas de d’épineux tout secs, nous avons disposé les branches élaguées et un petit sapin que nous avons coupé. Mons père chiffonne plusieurs pages de journal qu’il bourre dessous avant de les enflammer d’une allumette qu’il ne lâche qu’au tout dernier moment, juste avant de se brûler le bout des doigts. Le feu se propage rapidement et bientôt, le brasier nous réchauffe. Dans la clarté du jour qui décline, il semble très coloré, rouge orange comme un soleil. Le bois crépite et surtout, ceci qui me revient le plus nettement : un sifflement enchante les flammes. Une branche de sureau, plus humide, exsude à son extrémité légèrement creuse, un peu d’eau et de sève mêlées : cela forme de petites gouttelettes qui aussitôt bouillonnent puis s’évaporent ou tombent dans le brasier dans un chuintement discret. Quand tout le bois est consumé et qu’il ne reste plus que des braises, mon père y enfouit des pommes de terre : il les retirera des cendres un peu plus tard, une fois cuites. Avec un petit peu de beurre, c’est délicieux. Dans le dialecte de la région que de moins en moins de gens pratiquent, cela s’appelle des « canadas pétés » .
Magie de la poésie qui a fait ressurgir l’ambiance d’un hiver de jeunesse endormi dans ma mémoire.

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Titus n'aimait pas Bérénice

Prix Médicis, le dernier roman de Nathalie Azoulai claque comme une provocation : « Titus n’aimait pas Bérénice ». Car si c’est bien le cas, il n’y a pas de tragédie et la pièce de Racine cesse d’exister…

 Aimantés par ce titre à l’allure de scoop, nous sommes entraînés dans un roman passionnant.

 Une jeune femme abandonnée par son amant trouve dans les premiers vers de Bérénice un écho à son propre désarroi : « Dans l’Orient désert, quel devint mon ennui ». Cette parole en appelle d’autres et la jeune femme découvre en Racine, un homme qui a su deviner le cœur féminin comme nul autre. Intriguée, elle part sur les traces du grand tragédien.

 Ecrit dans un « style droit, pur et net » ce roman est passionnant de bout en bout : roman d’initiation, nous y suivons Racine à Port Royal, dans sa découverte de sa vocation et des sortilèges de la langue française. Jamais il n’oubliera ses maîtres d’alors.

 Au fil des pages, les rapports complexes de Racine avec Louis XIV se précisent : la grandeur de l’un se fortifie du génie de l’autre : « ainsi le poète puise-t-il un peu de bravoure chez le capitaine tandis que le capitaine un peu de cet or sans poids ni couleur que manie le poète ».

 Mais comme en surplomb, c’est un être de vent, d’ombre et de lumière qui agit en Racine et sculpte ses héroïnes : toutes ces femmes qu’il a créée relayent le chant de Didon , « cette plainte universelle et réprouvée » d’une Reine abandonnée par Enée. Une réserve toutefois : l’intrigue de départ tient davantage du prétexte à une plongée dans la vie de Racine que de l’occasion de vraiment explorer la proximité de a littérature avec nos vies, quelle que soit les époques.  C’est un peu dommage que cet aspect n’ait pas été davantage exploité.  

 Au final cependant, un très beau roman qui donne envie de relire Racine dont la poésie si particulière doit tant à un style épuré au point que, par endroit, il fait songer au début de la Genèse : « Dieu dit « que la lumière soit ! ». Et la lumière fut ». « Je l’aime, je le fuis ; Titus m’aime, il me quitte »…

 Mais la dernière page lue, c’est vers l’opéra de Purcell « Didon et Enée » que je suis retourné et cet air merveilleux « Remember me but, ah, forget my fate » qui m’émeut plus que jamais.12273145853?profile=original

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Silence et pianissimo

Très bon musicien lui-même, le philosophe V. Jankélévitch a consacré plusieurs ouvrages à la musique. Dans l’un d’eux, « La musique et l’ineffable », il souligne avec beaucoup de finesse l’importance du silence et du pianissimo. Ainsi plusieurs pages de Debussy ou de Fauré semblent lentement s’élever du silence puis se terminer sur une manière de réticence que le philosophe nomme joliment « une réserve mentale devant l’inexprimable (…), cette réserve ne tenant pas tant au déc...ouragement qu’au sens poétique et à l’entrevision d’un mystère ».
Ce mystérieux silence, ce presque rien dont naît la musique et où elle retourne est aussi pressenti en poésie par Mallarmé lorsqu’il nous rapporte : « je fis des pas dans la rue et reconnus en le son nul la corde tendue de l’instrument de musique, qui était oublié et que le glorieux Souvenir certainement venait de visiter de son aile ou d’une palme ». Ailleurs encore : « Je dis : une fleur ! et, hors de l’oubli où ma voix relègue aucun contour, en tant que quelque chose d’autre que les calices sus, musicalement se lève, idée même et suave, l’absente de tous bouquets ».
A mes yeux, la musique et la poésie sont tissées d’un même mystère : leurs enchantements sont consanguins. Peut-être la musique est-elle une poésie sans image…

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Poète national

Laurence Vielle est une de nos meilleures comédiennes. Elle est aussi une poétesse admirée. Conformément à un usage réactivé voici quelques années, elle vient d’être élue pour deux ans « poète nationale ». En cette qualité un peu étrange, elle créera durant cette période six textes par an consacrés à sa vision de la Belgique. Ces textes poétiques seront publiés dans le journal « Le Soir ».
Associé à cette entreprise, ce journal publiait donc ce jeudi un entretien avec la po...étesse.
A la question angoissante, « C’est quoi être poète ? » Laurence Vielle répond : « Je me rappelle qu’à six ans j’étais dans une rivière, j’avais appris le son « u » à l’école et je criais plein de mots en « u ». La poésie et l’oralité ont toujours été pour moi complètement liés. Et être poète c’est une façon de se mettre en résonnance avec les vibrations du monde quelles qu’elles soient, avec les mots. Pour moi, la poésie est musicale, rythmique, orale. La poésie, c’est une force vive dont le monde a grand besoin ». D’ajouter plus loin que les enfants sont presque toujours sensibles à la poésie…
Certes, cette réponse évoque davantage la démarche poétique que la poésie elle-même : on peut en effet repérer tout ce que Laurence Vielle en dit dans la peinture, en musique ou encore dans le roman. Ce qui distingue sans doute le poète c’est que cette résonance présente chez les autres artistes "par surcroit", lui, le poète, la convoque à tous les instants de sa création.
Cette vocation tôt ressentie par la poétesse au bord d’une rivière m’évoque les premiers poèmes d’Hölderlin magnifiquement commentés par Ph. Jaccottet dans sa préface à l’édition des œuvres de ce grand poète.
Hölderlin a seize ans ; il est pensionnaire dans un séminaire et loin des siens, se remémore les bons moments passés avec son demi-frère :
« ö mon bon Charles ! C’est l’un de ces beaux jours
Que nous étions ensemble sur les grèves du Neckar,
Heureux de voir les vagues battre dans le rivage
Et jouant à creuser des ruisseaux dans le sable…
Puis je levai les yeux : dans le soir miroitant
Le fleuve paraissait. Une émotion sacrée
Me fit vibrer le cœur : soudain je ne ris plus,
Soudain, plus grave, je laissai nos jeux d’enfant
Et balbutiai, vibrant : il faut prier !
Ce qui a saisi le jeune enfant, c’est le fleuve et sa présence formidable : son mouvement et le jeu de la lumière à la surface de ses eaux dans la venue du soir. Présence et pressentiment qu’autre chose se révèle dans ce chant du monde.

C’est peut-être cela qui peut nous sauver : nos retrouvailles avec cette « émotion sacrée »

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Pour Ariane

Les matins se sont lentement assombris

Tandis que les rues une à une s’illuminaient ;

Noel approche.

Arraché aux païens qui déjà le célébraient,

Ce jour plus que jamais est celui des vivants et de l’espoir.

Là bas une tombe bordée de marbre rose , fleurie de pensées d’hiver et de bruyères,

Enclot ma peine et retient l’enfer.

Les musiques chargées de vent et des temps révolus,

M’entrainent souvent sur ce sentier qui mène à toi

A la lisière de ce petit jardin funéraire qui ferme

Les ténèbres opaques d’un monde interdit aux vivants.

Des mots étranges m’échappent, mes bras enserrent ton ombre et la brise emporte nos baisers.

Il me faut partir car la lumière, bien plus loin, attire mon regard et fait renaître l’espoir.

Dans la nuit de mes rêves une place t’attend toujours.

Que, peu à peu, l’insoutenable s’estompe

Et puisse grandir encore l’amour qui est le partage des vivants.

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L'eau et les rêves

Dans son très beau livre « L’eau et les rêves », Gaston Bachelard médite sur l’imagination poétique et le rôle de la matière qui, à ses yeux, constitue « l’inconscient de la forme ». Chaque poète exprime selon lui un pays natal : ce pays est moins une étendue qu’une matière. C’est, dit-il « un granit ou une terre, un vent ou une sécheresse, une eau ou une lumière. C’est en lui que nous matérialisons nos rêveries, c’est à lui que nous demandons notre couleur fondamentale».


Avant la minéralité de la haute montagne dont la beauté me transporte, l’eau, principalement celle, étale, des lacs, me fascine. A la fois surface vue et profondeur devinée, l’eau me trouble par tout ce qu’elle reflète et cache en même temps. Dans la nuit des eaux profondes d’étranges fleurs se déploient dont le parfum est connu des seuls poètes.
Une photo que j’ai prise au bord d’un lac près de Langres exprime ma fascination. Un pêcheur solitaire est à l’extrémité d’une jetée ; son reflet plonge dans les profondeurs de l'eau caressée à sa surface par la clarté du ciel.12273146667?profile=original

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En relisant quelques pages de Proust

Je viens de relire le début de "Du côté de chez Swann". Une foule de souvenirs me reviennent. J'ai découvert Proust à 25 ans: ce fut une révélation. Son style qui accule la phrase dans ses derniers retranchements et suscite tant d'images chez le lecteur, fut pour moi un enchantement. J'ai relu toute la "Recherche" plusieurs fois. Une telle oeuvre peut accompagner toute une vie. A chaque fois selon l'état d'esprit dans le quel on se trouve, au gré des méandres de notre vie, nous y découvrons de nouvelles choses: les versants de cette montagne magique renvoient un autre échos. Ainsi les ridicules de Madame Verdurin me rappelaient ceux d'un proche de l'époque et m'aidaient à les supporter tant Proust les décrit avec humour réjouissant. Passionné de musique, je ne pouvais qu'être sensible à l'étroite médiation qu'elle entretient dans la Recherche avec le rapport au monde du narrateur. A l'époque de ma première lecture la musique de chambre avait ma prédilection. Comme on transpose toujours sa propre existence dans ce qu'on lit, j'étais pesuadé alors que l'inspiration musicale première de Proust était (outre le Franck de la sonate), le Beethoven des quatuors à corde. Ce n'est que plus tard, devenu un admirateur de Wagner que j'ai pris conscience du nombre d'occrences de ses opéras dans l'oeuvre de Proust. Ce n'est guère étonnant: Wagner comme Proust parsème leur œuvre de leitmotifs qui sont comme le doux sourire d'une divinité supérieure nous guidant vers un autre niveau de réalité. Comme le motif de Siegfried nous apprend qui est le père de Siegmund et de Sieglind, la petite phrase de la sonate de Vinteuil, ou le fait de buter sur un pavé mal équarri de la cour de l’hôtel de Guermantes font accéder le narrateur à la vraie dimension du temps.
L'influence de Wagner sur Proust est telle que j'en suis venu à me demander si, dans la structure de « La recherche », Proust ne s'était pas inspiré de la séquence adoptée par Wagner dans son célèbre Ring. En effet, la première partie de « Swann » joue le même rôle que « L'or du Rhin ». Ici comme là, les principaux personnages nous sont présentés mais surtout, dans les deux cas les développements de toute l'oeuvre sont assujettis à son prologue. Le vol de l'anneau et de l'or des filles du Rhin commande toute l'errance de Wotan et son renoncement comme « le baiser du soir »attendu par le jeune Proust induit tout son itinéraire et la découverte de sa vocation.
J'arrête là, tant ce chef d'oeuvre est inépuisable.

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"Les passantes " de Brassens

Je réécoutais cette magnifique chanson de Brassens sur un texte d’Antoine Pol.

Une strophe retient plus particulièrement mon attention :

« A celle qu'on voit apparaître

 Une seconde à sa fenêtre

 Et qui, preste, s'évanouit

 Mais dont la svelte silhouette

 Est si gracieuse et fluette

 Qu'on en demeure épanoui » 

Perdue aussitôt qu’entrevue cette « passante » réveille  ma fascination pour les fenêtres… Cette frontière presqu’immatérielle qui sublime la magie du dedans et du dehors, sépare autant qu’elle invite. Cette ambiguïté est magnifiquement rendue par Magritte dans son tableau « Eloge de la dialectique » 

Une plaquette de poèmes de Rilke s’intitule justement « Les fenêtres ». Elle fait partie de la poésie en français de Rilke. Le 5eme poème débute ainsi :

« Comme tu ajoutes à tout,

Fenêtre, le sens de nos rites :

Quelqu’un qui ne serait que debout,

Dans ton cadre attend ou médite »  . 

Au hasard de mes vacances ou de mes promenades, il est rare que je ne prenne pas une ou l’autre fenêtre en photo tant cette simple « chose » fait pour moi partie de la poésie du quotidien. Il est toutes sortes de fenêtre : ouvertes, fermées voire condamnée, vitrail d’église, ….

J’en ai sélectionné quelques-unes.

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