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Publications de Hugues Draye (241)

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journal de bord, dimanche 3 juillet 2011

J'ignorais que les hêtres pouvaient pousser aussi haut ... rien qu'au bout de sept ans.

 

J'ignorais, y a pas longtemps, qu'il ne faut pas semer des choux les uns trop à côté des autres.

 

Je retiens une expression d'un ami, hier, quand on a parlé de Lacan, le célèbre psychanalyste : "Je me demande si, à propos de lui, ce qu'on retient surtout, ce n'est pas ... la sacralisation de ce qu'on ne comprend pas"

 

On s'est baladés dans la région de Durbuy, Barvaux. Hier. Septon, Borlon, Palenge, ça vous dit ? Un vrai paradis.

 

Certains anciens champs de vache, par là, sont de véritables réserves naturelles. Même si les orties prennent parfois trop de place. Mais bon : y a des pruneliers, des noyers. Et des chien(ne)s efficaces ... pour avaler les taupes.

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journal de bord, samedi 2 juillet 2011

On diffuse une émission en l'honneur de Charles Trenet, sur la radio, deux heures par jour (ou par semaine, je ne sais pas).

 

Khadafi menace l'Otan, Dominique Strauss-Kahn est plus ou moins libéré. Ou ... mariage princier à Monaco.

Je m'en fous.

 

Les travaux domestiques sont difficiles, pour moi. A tout moment, je ne sais où je dois me trouver. Même si la tache à laquelle je suis assigné est simple, archisimple.

 

Prendre une raclette, déposer la raclette en un lieu sûr, prendre une brosse, la mettre dans une bassine sans que la chaise (nettoyée la veille) en pâtisse, passer l'ustensile à la personne qui déblaie les sal'tés sur le toit de la véranda ...

Là, je sue.

Non pas que je renâcle à la tâche, mais je suis mal à l'aise, mal dans mon corps, par rapport à ce que je suis sensé faire.

J'entends tell'ment mes parents gueuler (quand j'étais p'tit).

 

"Tu m'as bien aidé !", ai-je entendu (dans la réalité).

 

En quelque sorte, je me suis dépassé.

Je peux être fier de moi. Même si je m'écroul'rais bien, tant j'ai pris sur moi, dans le laps de temps (court, dans l'absolu) où il a fallu râcler (un peu) le toit de la véranda.

 

La journée continuera sur la lancée.

 

 

 

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journal de bord, vendredi 1er juillet 2011

Début des grandes vacances.

 

J'ai levé la séance plus tôt que prévu, hier soir, là où j'avais été invité.

 

Je suis parti discrèt'ment. En m'arrangeant pour que personne ne me voie. Je ne voulais déranger personne. Je ne voulais pas troubler une ambiance.

 

Je leur écrirai un p'tit mot tantôt. Ils se sont sûr'ment demandé ce qui m'arrivait.

 

Il était neuf heures et demie (du soir). Je me suis retrouvé sur la route, entre Le Roeulx et Soignies. A pied, oui. J'avais encore une heure devant moi pour attraper le dernier train (à Soignies), qui remontait sur Bruxelles.

 

Je me plaisais bien à la fête. J'y ai revu des gens que j'appréciais. Rencontré d'autres.

 

Mais le coup d'fatigue était là. J'appréhendais les heures qui allaient passer, là où je me trouvais, où j'allais tourner de l'oeil.

 

Y a parfois des choix à faire. Au bon moment. Même si c'est dur.

 

Faut pas croire : sur le ch'min, à pied, qui me menait du Roeulx jusque Soignies, j'étais triste.

Je l'avais quand même attendue, cette soirée.

Je ne m'étais pas décarcassé pour rien ... en vue d'y arriver.

Et ... les moments qui s'y sont déroulés, pour les deux heures que j'y suis resté, n'ont pas été vains. J'en garde des images précieuses.

 

J'avais aussi fait un mauvais calcul, avant d'arriver à cette fête qui, elle, démarrait vers les 18 heures.

 

Je reviens en arrière.

 

Le matin, vers 10/11 heures, j'étais à Couvin, en Belgique. Le stop, depuis Rocroi, n'avait pas mal fonctionné. J'étais allé à la gare (de Couvin), m'étais renseigné sur les horaires de train jusque Soignies.

Avec les chang'ments de train (à Charleroi, à Mons), je pouvais déjà être à Soignies ... vers treize/quatorze heures. Les bus vers Le Roeulx (à 9 km), y en a ... toutes les heures (je suis déjà allé là-bas).

Tout se goupillait bien.

Et ... la fête ne démarrait pas, au Roeulx, avant dix-huit heures.

 

Je dirais même plus : je me voyais mal glander trois heures à Soignies.

Je dirais même plus : je me voyais mal arriver, là où on m'attendait, trois heures à l'avance.

Je dirais même plus : j'avais encore le temps matériel, sitôt arrivé à la gare de Charleroi, de faire un saut jusqu'à mon flat, à Bruxelles.

Je dirais même plus : je pouvais, à Bruxelles, décharger mes fringues de ma guitare, prendre un bain, faire une sieste d'une demi-heure, consulter les mails qui me sont parvenus durant les trois jours où j'ai fait Compostelle, consulter les horaires de train entre Bruxelles-Central et Soignies, me changer, prendre encore un train vers seize/dix-sept heures à la Gare Centrale (Bruxelles) en direction de Soignies, trouver (à Soignies) un bus en direction du Roeulx (tout en arrivant soit dans les temps ou ... rien qu'une demi-heure en r'tard).

 

Et ... chose due chose faite, je suis rentré chez moi, me suis changé, me suis lavé. J'ai géré le temps nécessaire. Sans faux pli, si je puis m'exprimer ainsi.

 

Mais ... autre chose est arrivé. Un superbe coup d'barre. J'en ai trop fait.

J'ai beau aimer ma maison, j'ai eu le sentiment, quand je suis "rentré", que je piquais dans un trou. Que je recevais le scalpel.

Je me s'rais écroulé. Et ... je commençais à avoir un pressentiment lourd, avant de me remettre en marche vers le lieu où j'étais invité.

Bien sûr, j'aurais pu me décommander. C'aurait été plus sage.

Mais je n'étais pas convaincu qu'ailleurs, mon mal-être (du moment) allait s'améliorer. Faut se connaître !

 

Et je suis reparti, vaillant.

 

Je suis quand même arrivé à la fête. Une invitée m'a même chargée au bord de la route.

 

Sur place ...

 

J'ai dégusté des sandwichs. J'ai conversé avec Mumu et sa maman. J'ai accompagné, à la guitare, une chanteuse sur un morceau de Renaud. J'ai chanté aussi. J'ai rencontré un type chouette qui aimait la moto.

 

Bien sûr, bien sûr ...

 

 

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journal de bord, jeudi 30 juin 2011

Dans la chambre d'hôtel, à ROcroi, où je préparais mes bagages, ce matin, de bonne heure, avant de prendre le p'tit déjeuner ...

 

Je créais ma dernière chanson en date.

 

La serveuse de l'hôtel de la petite ville

Va d'une porte à l'autre, elle s'active, elle turbine

 

Dix heures du mat, elle entame son service, elle s'affaire

A-t-elle fait l'amour ou teint ses ch'veux la nuit dernière ?

Au plafond, cinq lustres anciens créent leur ambiance

Sur les murs, des animaux empaillés donnent le change

 

La serveuse de l'hôtel de la petite ville

Va d'une porte à l'autre, elle s'active, elle turbine

 

Dans la pièce voisine, on rit, on braille, on baratine

Une grande télé rediffuse un magazine

Elle rassemble des bouteilles de vin dans un panier

Elle passe un coup d'loque sur une table à l'entrée

 

La serveuse de l'hôtel de la petite ville

Va d'une porte à l'autre, elle s'active, elle turbine

 

Coup d'feu ou non, quand elle part dans son mouv'ment

Faut viser juste pour obtenir un renseign'ment

Ou une carafe d'eau pour accompagner l'repas

Les aut's clients ont quand même plus de chance ... que moi

 

La serveuse de l'hôtel de la petite ville

Va d'une porte à l'autre, elle s'active, elle turbine

 

J'ai eu l'occasion de l'observer un peu, sur deux jours, cette jeune serveuse ... blonde.

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journal de bord, mercredi 29 juin 2011 (2)

Sur les chemins de Compostelle ...

 

Entre Rocroi et Bourg-Fidèle ...

 

J'ai appris (comme j'aurais pu l'apprendre ailleurs) que ...

Peter Falk, le célèbre inspecteur "Columbo", qui a ensoleillé nos soirées télé, avec son éternel imper beige, son éternelle Peugeot 403, son éternelle "femme" qu'on ne voyait jamais, était parti rejoindre les anges.

J'ai appris (comme j'aurais pu l'apprendre ailleurs) que ...

La Grèce allait adopter un plan d'austérité.

J'ai appris (comme j'aurais pu l'apprendre ailleurs) que ...

La France avait vach'ment subi, dans le Nord, les effets de la pluie ... torrentielle. Charleville-Mézières en est un exemple.

 

En passant chez le pharmacien, là-bas, à Rocroi ...

Eh bien, le gars m'a donné un remède simple, efficace contre les ampoules aux pieds. Suffit de décoller les emballages et d'appliquer le plastique en caoutchouc sur les traces des blessures. Oui, oui. Au bout d'une demi-heure (même pas), je ne sentais plus rien aux endroits fragiles.

 

En (re)passant à l'Office du Tourisme, le matin ...

J'en ai su un peu plus sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle, entre Rocroi et Reims. On m'a remis de la documentation. "Randonneurs et Pélerins", j'irai visiter votre site.

Ainsi, ceux qui se sentent plus randonneurs que pélerins peuvent opter pour un autre chemin, plus court. Tiens, donc. Le pélerin raccourcit son itinéraire de 40 km, entre Rocroi et Reims.

A voir.

 

J'ai tenu ma promesse. Je me suis mis en route vers Bourg-Fidèle, comme promis.

 

Ca me faisait du bien, quand je marchais dans l'herbe, de sentir les restes d'eau de pluie dans mes doigts de pied.

 

Une escale intéressante, sur la route : la ferme du Couvent. Un lieu occupé naguère par des religieux qui soignaient des malades et avaient établi quelque chose pour faire fondre le fer. Aujourd'hui, c'est un lieu qui se dégrade.

 

Encore un château d'eau sur la route. A Bourg-Fidèle. Décidément, ces bâtisses prennent un abonn'ment dans la région.

 

Entre temps ...

Il a encore fallu, sur le coup d'une heure, que mon GSM sonne. Il a encore fallu que le légendaire "numéro privé" se fasse remarquer.

Malheureus'ment pour moi, j'étais en pleine marche, je n'avais pas le cran de m'en fouttre, j'ai pas pu m'empêcher d'app'ler' en Belgique. J'ai eu un collègue de la poste. Je voulais voir si le message ne venait pas de là.

Heureus'ment, c'était ... une fausse alerte.

 

Après Bourg-Fidèle, le lac des Vieilles Forges s'annonçait ... pour la suite.

Je me suis dit : OK, pour la prochaine fois.

 

Je ne suis pas rentré sur ROcroi par le même chemin. Non, j'ai emprunté la grand'route. Bien sûr, les sentiers, les bois, c'est plus pittoresque. Mais ça me donnait l'occasion de découvrir encore un nouveau chemin.

Deux belles vaches, face à face, dans leur mangeoire, m'ont salué, à un moment donné, en remuant leur queue.

 

C'est pas tout, non. J'aurais pu souffler au retour, oui. Une rencontre amicale n'aurait pas été de refus. Mais voilà : les évén'ments ne s'obstiennent pas en claquant des doigts. D'accord, d'accord, j'ai repris un café à l'hôtel. La jeune serveuse du début restait au fond de la pièce, en entassant des bouteilles de vin dans des espèces de paniers qui r'ssemblaient à ceux dans lesquels on range des boules de pétanque. La jeune serveuse feuill'tait un magazine. J'ai r'péré ... des jonquilles sur un appui de fenêtre.

 

Je me suis remis en route le soir. Cette fois, je voulais tester le début de l'autre parcours, plus court. Ne fut-ce que ... les cinq premiers kilomètres. Pour me faire une idée. Pour m'avancer, quelque part. Et j'ai du (encore) me dépatouiller avec le manque de clarté des indications ... dans la documentation qu'on m'avait remise, le matin, à l'office du tourisme.

 

Ainsi ...

Il était écrit : "de Rocroi à Sévigny-la-Forêt, 5 kms". Jusque là, ça va.

 Ensuite, il était écrit, textuell'ment :

"depuis la place centrale, sortir de Rocroi par la rue de France, en passant par la rue de France ... à la patte d'oie (D877 et D22d), poursuivre la D877 sur la gauche ... passer par la Gendarmerie et la piscine ... au deuxième rond-point, poursuivre vers Rimogne ... environ 300 mètres après, prendre à droite le "Chemin du Curé", voie goudronnée que l'on suit tout droit jusque Sévigny-la-Forêt ..."

Bon. OK. Je poursuis la D877 sur la gauche. J'aperçois un rond-point (le premier, j'imagine). Tiens, il va vers Rimogne ! Mais bon, ce n'est sûr'ment pas le bon. Surtout que, sur la route, en face, sur la gauche, je lis : gendarmerie. Je vais voir par là. Je passe "devant" la gendarmerie, conformément à ce qui est écrit sur le papier. Un tournant. Deux tournants. Un second rond-point, j'imagine, ne va pas tarder à se présenter. Il y a sans doute plus d'un chemin, plus d'une direction qui mène à Rimogne (ça se vérifie dans tant de villes). Je marche, je marche. Toujours pas de ... second rond-point. Je marche, je marche encore.

Et je finis par retomber sur l'av'nue que j'avais emprunté, le matin, quand j'avais décidé de me rendre à ... Bourg-Fidèle.

 

Où se trouve le "second rond-point" en direction de Rimogne ?

N'était-ce pas celui que j'avais vu, sur lequel j'étais tombé (le premier, dans ma logique) ?

Allons voir. Y a p'têt une chance sur deux de tomber juste.

Et, en ref'sant le ch'min en sens inverse, en râlant une fois de plus contre ceux qui manquent de clarté en indiquant les ch'mins, je crois comprendre ...

 

Le "premier" rond-point, non mentionné dans le dépliant, c'était ... la "patte d'oie" (mentionnée, elle), où la D877 et la D22 se rencontraient. D'accord, un mot de plus s'intègre dans mon vocabulaire (mais ... à quel prix ?)

Quant au "second" rond-point, mentionné, lui, direction Rimogne, c'était le bon.

Mais, dans le dépliant, y avait quand même une erreur : le "passer devant la gendarmerie".

Enfin : je savais.

J'ai emprunté la grand'route. Je suis bel et bien tombé sur un p'tit chemin goudronné, en direction de Sévigny-la-Forêt. On se trouvait, comme de bien entendu, sur le "chemin du Curé". J'ai avancé, avancé. En pensant beaucoup à ... mon frère. En revivant quelques souv'nirs de vacances d'il y a deux, trois ans.

Je n'ai pas eu la force de pousser mes pas jusque Sévigny. Fatigue oblige ! Et ... mon estomac commençait à crier.

 

J'ai soupé (non, dîné) à l'hôtel. Mais je savais déjà que ... je réintégrerais le lit, sitôt fini.

 

Désormais, j'en sais un peu plus, sur le trajet officiel et l'autre (un peu court), concernant les hébergements possibles :

Un peu partout, on trouve des gîtes municipaux, des chaînes hospitalières ...

Suffit parfois de téléphoner, au plus tard, la veille au soir.

Il est souvent indispensable de ret'nir ... 48 heures.

Dans certains endroits (gratuits), y a pas de douche, ni de lit.

 

Quand on débarque à Reims, il y a un accueil des pélerins à la cathédrale, tous les jours, de mars à septembre, de 14 à 17 heures.

 

Demain, je replie bagage. Je rentre en Belgique.

Faut que je me trouve au Roeulx, près de Soignies, pour une soirée, à laquelle j'ai été invité.

 

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journal de bord, mercredi 29 juin 2011

Presque dix heures ... du matin.

 

Il fait gris sur Rocroi. Mais il ne pleut plus. Y a des gars, en tea shirt sans manche (comme moi), sur le trottoir.

 

Je boîte légèr'ment du pied gauche. Les cloches vont toujours bon train. Je fil'rai à la pharmacie avant de démarrer.

 

Mais je prends le temps. Je regarde le p'tit chien de l'hôtel, sag'ment assis sur un appui de fenêtre. La famille anglaise, qui avait mangé dans le même périmètre que moi, hier, s'en est allée. Une grande télé rectangulaire diffuse "Vingt mille lieues sous les mers"

 

Je ne démarrerai pas avant quatorze heures.

 

A Rocroi, sur les lieux des fortifications, on y trouve : Ecuries du Gouverneur, Demi-Lune des Ecossais, Esplanade Vauban, Bastion de Montmorency ...

Moi qui croyais que ces lieux avaient un rapport avec la guerre de 14 (ou de 40) ...

Eh non, ces fortifications datent, pour la plupart, du dix-septième siècle.

On y trouve, aussi, à proximité, le Musée de la Bataille de Rocroi et de la Guerre de Trente Ans.

 

Le plateau, ai-je appris, est de 300 mètres environ.

 

Un marché a lieu tous les mardis matin. Je le sais pour la prochaine fois.

D'ici quinze jours, démarrent, à nouveau, pour moi, quatre semaines de congé.

Je compte rev'nir ici, à Rocroi, et m'enfoncer ensuite, à petits pas, sur le sol français : Signy-l'Abbaye, Reims, Vitry-le-François, Brienne, AUxerre, Clamecy, Vézelay ...

Sur le marché, un mardi, ici, à Rocroi, rien ne m'empêche de sortir ma guitare et de chanter.

 

Et si, rentré à la maison, je lançais une annonce, sur "facebook", où j'annonc'rais clair'ment mon périple, où je dirais clair'ment que ... je suis disponible si l'un ou l'autre désire, dans un coin où j'atterris, entendre de la chanson française ...

 

Et si ...

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journal de bord, mercredi 29 juin 2011

Presque dix heures ... du matin.

 

Il fait gris sur Rocroi. Mais il ne pleut plus. Y a des gars, en tea shirt sans manche (comme moi), sur le trottoir.

 

Je boîte légèr'ment du pied gauche. Les cloches vont toujours bon train. Je fil'rai à la pharmacie avant de démarrer.

 

Mais je prends le temps. Je regarde le p'tit chien de l'hôtel, sag'ment assis sur un appui de fenêtre. La famille anglaise, qui avait mangé dans le même périmètre que moi, hier, s'en est allée. Une grande télé rectangulaire diffuse "Vingt mille lieues sous les mers"

 

Je ne démarrerai pas avant quatorze heures.

 

A Rocroi, sur les lieux des fortifications, on y trouve : Ecuries du Gouverneur, Demi-Lune des Ecossais, Esplanade Vauban, Bastion de Montmorency ...

Moi qui croyais que ces lieux avaient un rapport avec la guerre de 14 (ou de 40) ...

Eh non, ces fortifications datent, pour la plupart, du dix-septième siècle.

On y trouve, aussi, à proximité, le Musée de la Bataille de Rocroi et de la Guerre de Trente Ans.

 

Le plateau, ai-je appris, est de 300 mètres environ.

 

Un marché a lieu tous les mardis matin. Je le sais pour la prochaine fois.

D'ici quinze jours, démarrent, à nouveau, pour moi, quatre semaines de congé.

Je compte rev'nir ici, à Rocroi, et m'enfoncer ensuite, à petits pas, sur le sol français : Signy-l'Abbaye, Reims, Vitry-le-François, Brienne, AUxerre, Clamecy, Vézelay ...

Sur le marché, un mardi, ici, à Rocroi, rien ne m'empêche de sortir ma guitare et de chanter.

 

Et si, rentré à la maison, je lançais une annonce, sur "facebook", où j'annonc'rais clair'ment mon périple, où je dirais clair'ment que ... je suis disponible si l'un ou l'autre désire, dans un coin où j'atterris, entendre de la chanson française ...

 

Et si ...

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journal de bord, mardi 28 juin 2011 (3)

Rocroi, le soir, par temps d'orage, ça ne manque pas de charme.

 

Les lampes oranges s'accrochent aux façades de maison.

 

Le tonnerre s'accroche. Le clocher de l'église, en face, aussi.

 

Et si la jeune serveuse blonde de l'hôtel, en bas, au rez de chaussée, qui fait les cent pas, m'inspirait une chanson !

 

Il fait chaud dans la chambre. Le contraire m'eût étonné. On m'a donné, en bas, une télécommande pour le mini poste de télé, dans la chambre où je dormirai deux nuits consécutives. Une fois de plus, quand j'essaie de faire fonctionner l'appareil, j'ai pas de chance. Ah, j'ai une baignoire dans la pièce à côté !

 

Cette ville m'a plu. J'ai eu envie de m'y poser, un peu plus que le temps d'une escale. Marcher, j'aime, oui. Mais ... m'arrêter, flâner en chemin, aussi.

 

Rocroi, c'est la ville en étoile. Avec des fortifications autour du centre. J'ai essayé, déjà, de me rendre sur les lieux, mais la pluie qui s'agite m'a fait changer d'avis. Demain, je retourne sur ces lieux symboliques qui me font penser, par moments, aux dunes sur la côte belge.

 

Je ne peux dire si le guide qui me renseigne le cours de la marche manque de justesse ou de précision. Mais ... en le suivant, une case m'a encore manqué.

Il était écrit, texto : "continuer par la rue au Bois jusqu'au château d'eau d'Hiraumont ... prendre la DI à droite et franchir la rocade autoroutière ... à la N51, aller en direction du Centre Ville ... au rond-point, suivre la rue A.Maine à droite et entrer dans Rocroi par la porte de Bourgogne (musée de la bataille de Rocroi)"

J'ai bien repéré le château d'eau d'Hiraumont. J'ai, ensuite, pris à droite plutôt qu'à gauche (je me suis dit : en repérant le ch'min, à gauche, je sais où on doit rev'nir pour continuer, demain). J'ai franchi un pont au dessus de l'autoroute. Je suis arrivé à un rond-point. J'ai regardé les panneaux ; j'ai bien vu, sur un de ceux de droite, la mention "ROCROI-centre". J'ai suivi. Final'ment, je tombe sur un panneau, sur la route, m'indiquant ... la fin de la commune de Rocroi.

Je reviens sur mes pas.

Je reviens sur le rond-point.

Je regarde une nouvelle fois les panneaux directionnels. En effet, y en avait un, dans la direction que j'avais prise ... mais il était prévu pour les camions. Dans l'autre sens, y en a une qui m'indique aussi ... le centre de Rocroi.

Ca va, j'ai fini par arriver.

Quand à la fameuse "rue A.-MAine", elle reste ... une énigme.

 

Tiens ! A Rocroi, on mange de la tarte aux fromages. On y met du lard dedans, apparemment. Elle est ... délicieuse. Sa préparation est différente de sa soeur jumelle, qui a son succès, en Belgique, dans la région de Wavre.

Tiens ! De l'autre côté de la place, presque face à l'hôtel où je loge, une halle abrite les flaques d'eau ... et plus d'un prom'neur.

Tiens ! Des Anglais sont de passage.

Tiens ! Des clients, qui prennent leur repas en même temps que moi, râlent contre les bières traitées industriell'ment.

Tiens ! Dans la région, les relais prévus pour les pélerins de Saint-Jacques ne manquent pas.

 

Demain, je compte me rendre à Bourg-Fidèle, l'étape suivante. Ca me vaudra juste ... six kilomètres. En f'sant le ch'min en sens inverse, j'arriv'rai à douze. OK.

J'aurai toute la matinée pour capter la température de la ville.

 

Tiens ! J'ai rêvé, la nuit dernière, que je pendais du linge, sur une hauteur qui me vaudrait la mort si je tombais, avec un collègue néerlandophone, qui me répondait en français.

 

Tiens ! Mes deux cloches aux pieds ne vont pas en s'améliorant.

 

Tiens ! La sangle de ma guitare se porte à merveille.

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journal de bord, mardi 28 juin 2011 (2)

Treize heures quarante.

 

Tiens ! En me remettant en route, depuis Oignies, j'ai reconnu, en sens inverse, un pan de la route que j'avais découvert, y a quinze jours, quand j'étais passé.

Tiens ! Le grand bâtiment, en pierres grises, sur la gauche, juste avant la rue de Rocroi (qui monte et que j'ai du emprunter), n'est-ce pas une ancienne gare ?

Tiens ! Les deux bistro du village étaient fermés, ce matin. Comme la dernière fois que j'étais passé à Oignies.

Tiens ! L'ombre de Monsieur Périquet, ex bourgmestre (sa maison est conservée), se fait toujours sentir.

Tiens ! Les bus se font toujours aussi rares.

Tiens ! Y avait un atelier de pot'rie, sur la route.

Tiens ! Je ne suis pas retombé sur le gamin qui s'amusait derrière une grille, y a quinze jours.

Tiens ! Qu'est dev'nue la demoiselle en chaise roulante, qui habitait à côté du "Courthéoux", à deux pas de l'église ?

 

Y a quinze jours, quand j'avais débarqué sur Oignies, je n'avais pu m'empêcher de faire un crochet par Le Mesnil, le village voisin.

Cette fois, je ne l'ai pas senti. Pas question de détour. Feeling ?

 

Et dans la forêt, sur le chemin ...

 

J'ai vu des pneus rassemblés.

 

Une première embûche. Classique. Gérable. Mais ... embûche, quand même :

Sur le chemin que je suis sensé suivre ...

Voilà, soudain, deux sentiers filant dans deux directions différentes : l'un continue tout droit, l'autre va vers la droite.

Entre les deux, un arbre.

Clouée sur l'arbre, une balise de Compostelle indique, grâce à la flèche jaune, la direction qu'il faut suivre.

Clouée sur l'arbre, la flèche jaune de la balise de Compostelle indique : tout droit.

Mmm. Y a pas de sentier juste derrière l'arbre. Reste(nt) deux solutions : poursuivre le "tout droit" originel (légèr'ment vers la gauche de l'arbre) ou essayer celui à droite. Ils auraient quand même pu être plus clairs, les poseurs de balises. Ils auraient pu veiller à diriger la flèche, soit à gauche, soit à droite. A moins que leur démarche soit voulue, pour que le pélerin se décarcasse un minimum pour trouver (ça ne m'étonn'rait pas).

Premier essai : le chemin vers la droite. Faut dire : on y aperçoit, sur deux troncs d'arbre, des traces de marquage (en rouge et blanc) de chemins de grande randonnée (qui suivent systématiqu'ment ceux de Saint-Jacques). Marchons, marchons.

Et je finis par tomber sur ... un cul de sac.

Et je réintègre le point de départ.

Essayons le "tout droit originel", la suite logique du sentier que j'avais pris dès l'départ. Faut dire : les traces de marquage, en rouge et blanc, digne des sentiers de GR, sur les arbres du chemin de droite emprunté à tort, étaient presque effacées. Faut décoder. Et voilà que ... je poursuis sur l'autre route. Je marche, je marche. A nouveau : point de balise. Et pourtant, les piquets, les clôtures, à gauche et à droite, protégeant les prés et les vaches, ne manquent pas. Un pas, encore un pas, encore un pas. Toujours pas de balises.

Je doute. Je retourne (encore) au point de départ. Et je reprends le début du premier sentier. Mais, en tournant un peu plus loin, je repère une nouvelle espèce de sentier. Et d'autres traces de balises, vertes et bleues cette fois (je ne sais à quoi elles se rapportent, j'en ai déjà vu quelques-unes) ... que je suis. Et le sentier finit par se refermer sur lui-même. Je n'y vois plus ... que de l'herbe, que de l'herbe.

Perdu pour perdu ...

Je décide de reprendre, encore, le "tout originel", celui où y a des clôtures (sans balises). De toute façon, même si je me trompe, j'arriv'rai bien quelque part.

Cinq cents mètres.

Un nouveau carr'four de sentiers (y en a ... deux).

Et là, j'aperçois ... une balise de Compostelle. J'en suis à moitié étonné. Mais je râle sec. Les poseurs de balises auraient franch'ment pu en placer sur une ou deux clôtures, entre temps. Certains poseurs de balises bossent franch'ment à l'économie.

 

Et la route est champêtre.

 

Je franchis le hameau de Censes Séverin. Quelques maisons. Je suis étonné d'y voir des plaques de voitures belges (mon GSM m'a indiqué, peu de temps avant, que je me trouvais sur le réseau français).

Je franchis le hameau de ... Moulin-Manteau. Tiens, nous sommes encore en Belgique. COntrair'ment à ce que j'avais imaginé.

Sur la gauche, la frontière. Le macadam sur la route en est témoin.

Et ... une route en ligne droite. Qui n'en finit pas. Qui est pleine de trous. Qu'il faut poursuivre. J'imagine le Sahara. J'imagine les chameaux marchant indéfiniment. Mes mirages, mes hallucinations carburent. Mes premières cloches aux pieds, aussi.

 

Encore une route de cinq kilomètres avant d'atteindre le point suivant : Hiraumont.

Non, je dois prendre un break. D'au moins ... une heure ou deux.

Faut que je trouve un endroit pour boire.

 

Je regarde à droite. Je reconnais une ancienne douane.

 Faut dire : je marche, en territoire français, dans le village de Gué d'Hossus.

 On y est souvent passés, en voiture, quand j'étais p'tit.

A cette ancienne douane, je revis un souv'nir. D'enfance. Un jour où j'avais été un peu remuant, mes parents, au moment de franchir le poste frontière, avaient trouvé (avec la complicité de ma bonne maman) un moyen de me neutraliser : signaler à l'agent des douanes que j'étais méchant. Jusqu'où va-t-on, parfois, pour faire peur aux enfants ? L'agent des douanes (un ... pas rigolo, comme par hasard) avait embrayé dans le sens de mes parents. En me disant : "attention, y a déjà un p'tit garçon ici !". J'avais regardé vers le bureau. J'y avais effectiv'ment r'péré un gamin de mon âge.

 

Revenons au présent.

 

Près de la douane (construite en 1960), j'ai repéré deux établiss'ments.

J'ai été très bien accueilli dans celui où je suis entré.

La dame du lieu m'a carrément tendu le plateau, avec des sandwichs, au jambon et au fromage.

Je m'y trouve toujours, dans cette escale bénie ... où deux routards de la région liégeoise refaisaient le monde, sur une table, au loin, y a ... une demi-heure.

 

Il est treize heures.

Je me donne encore au moins "une heure" avant de continuer.

Les pélerins de Compostelle peuvent rire de mon manque de vitesse, je m'en fous. Tiens ! J'ai appris que certains d'entre eux se mariaient carrément à Saint-Jacques.

 

Treize heures trente.

 

Mon GSM a sonné. Comme hier, à la même heure. C'était un "numéro privé". J'ai bien pris soin de ne pas répondre. Comme par hasard, la personne (qui tentait de m'app'ler) n'a laissé aucun message écrit, aucun message vocal.

Et si on m'app'lait ... du boulot, pour me dire que je dois reprendre du service, parce que mon 4/5ème n'est plus valable ...

Et si c'étaient les gérants de l'immobilière qui gère mon immeuble, pour me dire (comme ils l'ont déjà dit, hier) qu'il faut à tout prix entrer dans mon flat, parce que les tuyaux du voisin sont pourris et que ça se répercute chez moi ...

Et si c'était ... Geneviève ...

Et si c'était une erreur d'appel ...

Et si c'était une offre commerciale ...

Et si c'était ...

J'envisage tout. Même si ça ne tient pas la route. S'il y avait urgence, on me l'aurait communiqué verbal'ment.

 

Des camions stationnent.

 

Y a un p'tit coin, à trois kilomètres, qui s'appelle ... Petite-Chapelle.

 

Treize heures trente, quatorze heures, quatorze heures trente.

 

D'ici vingt minutes, je reprends la route.

D'ici vingt minutes, je reprends le large.

 

 

 

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journal de bord, mardi 28 juin 2011

Nismes ... en Thiérache. Nismes ... en Belgique. A ne pas confondre avec Nîmes, dans le Sud de la France.

 

Ah ! Le rognon préparé avec du porto, hier, il était bon.

Dans le même resto, on y cuisine des moules venues tout droit de Normandie.

 

Bref : le début de la suite de "mon" pélerinage, sur les ch'mins de Saint-Jacques, s'annonçait bien ... pour les trois premiers jours de la semaine, que j'ai bloqués en connaissance de cause.

 

C'était dur, quand même, les dix kilomètres entre Nismes et Olloy, pour (re)démarrer le périple. Ca se passait pratiqu'ment toujours dans le bois. Et ... ça montait, ça montait tout l'temps. Et le soleil ... tapait, tapait, tapait. C'était ... saoûlant. C'était ... apocalyptique. Pas de paysage ouvert. Des sentiers qui semblaient se répéter. Des arbres. Des parterres de boue (avec mes sandalettes, fallait bien viser). J'avais, une fois de plus, la guitare et le ukulélé (plus : des fringues et le matériel de toilette à l'intérieur de la guitare) sur le dos.

 

J'ai reconnu Olloy, au bout du compte. La grand'route, sur la gauche, quand les arbres ont commencé à céder la place au champs de blé.

Arrivé dans l'village, je me suis arrêté au premier bistro qui se présentait. Je me suis enfilé trois Cocas frais. J'avais peur, en pénétrant dans l'bistro, en regardant toutes les têtes (locales) qui me regardaient entrer, j'avais peur de leurs réflexions (éventuelles) sur mes tifs dans tous les sens, sur ma guitare, j'avais peur de leur silence ... aussi. Le serveur (un jeune) tirait une drôle de tête.

Après, dans le village d'Olloy, quand j'ai repris mon pas ...

Un automobiliste a failli m'y écrabouiller (mais ... je n'avais pas traversé au bon endroit).

Ensuite, je me suis mis en route jusque Oignies. En stop. La dame qui m'a chargé avait l'accent du terroir.

Mes épaules rendaient l'âme.

 

Faut dire : à l'office du tourisme de Nismes, on m'avait laissé une adresse d'hébergement à Oignies. J'avais eu la responsable du lieu (une néerlandophone) par GSM, j'avais promis d'être là vers vingt heures.

 

"Tu ne te mets pas toujours à la place des autres !"

Tiens, cette parole (lapidaire) d'une amie (à mon égard), m'a suivi durant tout le parcours

Et ... durant la marche, des chansons de mon homonyme 'Hugues Aufray" m'ont aussi traversé la caboche.

 

Aujourd'hui, encore, le soleil ne répondra pas aux abonnés absents. On annonce de l'orage pour ce soir.

 

A Nismes, hier, les drapeaux flottaient toujours sur le pont.

A Nismes, à l'office du tourisme, la dame, à l'accueil, aim'rait transformer le lieu en centre prévu ... pour les pélerins de Compostelle.

A Nismes, à l'office du tourisme, je suis tombé sur un auteur de livres, qui édite dans la même maison que moi et qui a sorti un roman, dont l'action se passe (dans un château) à Dourbes (c'est pas loin de Nismes).

 

"Tu ne te mets pas toujours à la place des autres !"

Oui, j'ai bien identifié le leitmotiv.

"A peine t'es-tu excusé que tu me refais une demande ... mais la personne à qui tu demandes quelque chose après t'être excusé a peut-être besoin de prendre un certain temps, le temps que l'excuse fasse son effet ... et je crois que c'est général ..."

A poursuivi l'amie, au bout du GSM, vendredi dernier.

Ca m'a poursuivi durant la marche. Dois-je couper les ponts avec l'amie ? Dois-je laisser le temps au temps (comme je l'ai toujours fait avec elle, depuis ... vingt ans que je la connais) ?

 

Tiens, à Olloy, l'église semblait rétrécie ... par rapport à la dernière fois où j'étais passé dans le village. Lui avait-on scalpé les deux ailes sur le côté ?

 

Tiens, à Oignies, après avoir contourné le village, rompu, fourbu (sous le soleil, toujours), je suis tombé (enfin) sur le lieu où je pouvais dormir. J'aurais pas deviné, en passant. Rien n'annonçait un gîte, ni une chambre d'hôte (pas de sigle à l'entrée de la bâtisse). Ca se trouvait ... rue du Fir (à l'office du tourisme de Nismes, la réceptionniste me l'avait noté sur un papier). J'avais pris mes renseignements à l'épic'rie du village, OK : monter la première rue à droite, puis tourner encore à droite. Ca se trouvait à proximité du village de vacances de OIgnies. OK, OK. Mais : en tournant à droite, après avoir tourné une première fois à droite, je ne me trouvais pas rue du Fir. Bien, bien. je suis revenu sur mes pas, pris une autre route ... où les maisons se faisaient rares. Au bout du compte, je tombe sur une inscription qui m'indique bien ... rue du Fir.

 

Grâce au GSM, je suis retombé sur la personne qui tenait le lieu où je comptais m'arrêter, l'espace d'une nuit, donc.

J'ai fini par trouver.

C'était (et c'est toujours) une belle grande maison, super bien arrangée. Tenue par une hollandaise (grande, blonde, avec une natte).

 

Ah, elle entret'nait son grand jardin avec soin, cette dame ... qui doit avoir à peu près mon âge.

Ah, elle m'a offert un superbe jus de pomme dans un plateau en bois.

Ah, y avait un lustre sout'nu par des bougies et des espèces de feuilles beiges, à proximité des fauteuils.

Ah, y avait une horloge murale, dans la grande pièce, qui sonnait comme au temps de nos grands-mères.

Ah, y avait un vase avec des feuilles rouges, à proximité de l'horloge murale.

Ah, y avait, dehors, une mare avec des espèces de nénuphars

 

Ah, elle avait trois chats, la dame ...

Le premier venait tout droit de Hollande.

Le deuxième, elle l'a trouvé dans la forêt.

Le troisième, elle l'a déniché au d'ssus d'un arbre.

 

Nous avons discuté, elle et moi, dans le jardin, jusqu'onze heures du soir. Elle m'a dit qu'elle aimait la région, sa nature. Elle m'a dit qu'en Hollande, les gens ne connaissaient pas le sens de l'apéro, le matin, comme ... en Belgique. Elle m'a parlé d'une famille de musiciens, une rue plus loin.

 

Il a fait chaud durant la nuit. J'ai eu du mal à trouver le sommeil, mais je ne l'ai pas mal vécu. Je savais d'où ça venait. Excès de chaleur. J'ai attendu que ça se passe. J'étais surtout si heureux de m'être mis en route. J'étais surtout si heureux de me trouver là où je me trouvais.

 

Neuf heures et d'mie ... du matin.

 

Aujourd'hui ...

 

Je compte, en quittant Oignies, atteindre le point suivant : Moulin-Manteau. Neuf kilomètres et d'mie. Environ deux heures (et un peu plus) de marche. Monter par la rue de Rocroi. Franchir, sur la route, un ruisseau. Bifurquer à un refuge. Poursuivre entre des résineux. Longer une lisière.

C'est faisable. Même en ne se pressant pas trop.

 

La "dame hollandaise de l'endroit où j'ai logé" m'a raconté que certains pélerins de Saint-Jacques, qui atterrissaient chez elle, souhaitaient être réveillés à sept heures du matin, pour être sûrs d'accomplir, sur la journée, leurs ... trente-cinq kilomètres.

 

Quant à moi ...

 

Je s'rai fier de moi si j'atteins déjà Moulin-Manteau, au bout de ... neuf kilomètres.

J'avance à mon pas. J'avance à mon rythme.

Après Moulin-Manteau, le point suivant : Hiraumont.

Je suis les notes du p'tit bouquin que j'emporte. Toutes les deux pages, y a des extraits de cartes avec la logique du parcours. Ca m'aide aussi.

Entre Moulin-Manteau et Hiraumont, juste 5 kilomètres. Et une heure vingt-cinq de marche.

Pour dormir, il me suffira (ensuite) de filer sur Rocroi (ça me prendra juste une demi-heure), de prendre une route à droite, de franchir une rocade autoroutière, d'entrer dans la ville par une "porte de Bourgogne". Comme c'est une petite ville, les possibilités d'hébergement ne manqu'ront pas.

 

On verra bien.

 

 

 

 

 

 

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journal de bord, lundi 27 juin 2011

Energie, énergie, énergie. Pile électrique qui se maintient, ou se consume, à l'intérieur, à l'extérieur de soi-même, selon le temps qu'il fait, ce qu'on a incurgité dans la matinée ...

 

Je m'en réfère toujours à mes tournées de facteur et à leurs moments insolites, pas toujours de doux repos, mais si enrichissants.

 

Ainsi, donc ...

 

Je constate, là, comme ailleurs ...

 

Autant il y a des gens qui vous épuisent en ne vous écoutant pas ...

Autant il y a des gens qui vous épuisent en vous écoutant.

 

Je m'attarderai sur le dernier point cité. Oui, oui, oui, tout dépend de la manière dont la personne "qui vous écoute" ... vous écoute.

 

Une situation, anecdotique, vécue sur ma tournée, y a quatre ou cinq semaines, me revient.

 

C'était un vendredi, je crois. J'avais démarré ma journée de boulot en super forme. Le tri au bureau, OK. Le début de la tournée, chaussée d'Ixelles, rue de Vergnies, OK.  Soleil sur la route, aussi.

J'arrive, c'est inévitable, au p'tit bistro, rue de Vergnies, où la dame du lieu m'offre chaque jour une petite soupe ou un café.

Pour ne rien gâcher, des tables, dehors, sont déjà installées devant la fenêtre principale du bistro. Je m'y assieds (dix minutes, pas plus), le temps de savourer la ... p'tite soupe. Des gens passent, me sourient. Je suis populaire dans l'coin, faut dire. Tout, tout, tout s'annonce bien.

 

Une connaissance (sympa), qui habite dans une rue pas loin, qui passe par la rue de Vergnies, s'arrête devant moi. Nous bredouillons quelques mots.

Et finit (de sa part) par me retomber (en souriant) l'affirmation classique : "On ne retrouve plus nos lettres au bon endroit" ou "C'est pas évident pour vous, les facteurs ..."

De manière générale, je ne m'attarde plus (trop) sur ces phrases. Je réponds en vitesse ... par une formule toute faite ou un sourire qui approuve. 

 

Ici, allez savoir pourquoi je me mets à répondre dans le détail à cette "connaissance sympa" qui s'est arrêtée (tout y passe, dans ma réponse) : 

Les contrats qui ne sont pas renouvelés ... les facteurs remplaçants qui n'ont que trois jours pour être initiés au métier, après quoi ils doivent se démerder sur le terrain ... les facteurs remplaçants qui sont soumis à des horaires stricts et serrés ... les facteurs remplaçants qui auront leur contrat renouvelé si on peut certifier qu'ils terminent le boulot dans les temps requis ... le temps qu'on passe avec les clients ou les services qu'on rend aux clients, ça n'est pas repris dans le futur plan de travail ...

Et j'en passe, et j'en passe ...

 

Oui, allez savoir pourquoi je réponds dans le détail, sans ret'nue, à cette "connaissance sympa" qui s'est arrêtée ...

Ca vient, ça sort même tout seul.

Je vais bien aujourd'hui, donc tout coule facil'ment.

Je vais bien aujourd'hui, donc je réponds facil'ment, donc je communique facil'ment.

Je vais bien aujourd'hui, donc je récupère toutes les heures, tous les instants où je n'ai pas pu communiquer facil'ment et où je m'en suis senti ... frustré.

Je suis assis sur une chaise de terrasse, donc je suis détendu, ça m'aide à répondre, à communiquer.

Et la "connaissance sympa", qui ne bouge pas, qui marque un regard souriant, disponible, attentif, curieux, à l'écoute ...

C'est si important de se rendre disponible, de partager.

Et je m'entends raconter, raconter. Mon souffle (asthmatique, au départ) est aujourd'hui en parfait accord avec mes phrases, mes mots.

Et la "connaissance sympa" qui continue à écouter, à sourire, à apposer ...

Et la "connaissance sympa" qui adresse parallèl'ment des sourires (polis) aux gens qui passent (ça me déstabilise un peu, mais bon ...)

 

Soudain, je me sens essoufflé. Je marquerais bien une pause. Je reprendrais bien ma soupe. Je reprendrais bien ma respiration. Je fermerais bien les yeux. Je me tairais bien. Mais ... je n'y arrive pas. Mais ... la "connaissance sympa", en face de moi, ne bouge pas, continue à sourire, à sout'nir mon regard, comme si ... j'avais encore quelque chose à dire (ou comme si ... je devais encore dire quelque chose). Je me sens désarmé. Incapable de marquer un arrêt (peur de vexer, peur d'être désagréable ?). Et ... je continue sur ma lancée : je donne encore des indications sur le boulot. La "connaissance sympa" continue à rester devant moi, à sourire, à garder son attitude d'écoute.

 

Voilà que ...

 

Le patron du bistro sort. D'un geste brusque, impulsif, il écarte mon caddy de la table où je suis assis (oui, mon engin lui bouche le passage). Il file vers le garage d'en face (où sa voiture se trouve), et revient, cinq minutes plus tard, avec une caisse d'un certain volume. Il a besoin, le gaillard, d'un minimum de place (et d'espace) pour rev'nir sur ses pas et réintégrer son bistro.

 

Je le connais, ce gars-là. Il est pas méchant pour un sou, mais y a pas un jour où il ne râle pas, où il ne peste pas (à cause d'une facture ou d'une taxe à payer, pour une pension qui lui arrive trop tard).

Je le sais.

N'empêche que, même en connaissance de cause ...

Les vibrations, à côté de vous, d'un gars qui ronchonne, on le sent dans la poitrine. Et on en est particulièr'ment affecté, perturbé quand ça vous interrompt brutal'ment au moment où vous parlez à quelqu'un. On en est tell'ment perturbé qu'on n'arrive plus à réagir, même. On en est tell'ment perturbé qu'on en d'vient sans voix.

 

Et pendant ce temps, la "connaissance sympa" reste devant moi, me sourit, soutient toujours mon regard.

Et pendant ce temps, la "connaissance sympa" sourit toujours parallèl'ment aux gens qui passent dans la rue au même moment.

Et pendant ce temps, la "connaissance sympa" sourit (sans plus) en direction du patron du bistro qui ronchonne devant mon caddy à la mauvaise place.

Jonglerait-elle sur tous les tableaux ?

Je veux garder mon cap. Ne pas me laisser écrouler.

Après trois ou quatre secondes de silence (ou de perturbation), je reprends mes explications sur les difficultés des facteurs.

 

Quinze secondes se passent.

 

Voilà que ...

 

Une dame sans âge, complèt'ment saoûle, sort du bistro. S'est-elle fait mettre dehors ? Plus que probable.

Pendant que je (re)cause à la "connaissance sympa" ...

La dame saoûle me met la main autour du cou. En sentant la bière, j'imagine.

La dame saoûle m'adresse des propos (de bistro) total'ment incompréhensibles.

Je suis à nouveau perturbé dans mon élan.

Bien sûr, le patron du bistro intervient (avec sa rouspétance habituelle) pour ... l'éloigner de moi.

En attendant ...

J'ai supporté, encaissé la mauvaise humeur du patron du bistro.

J'encaisse maint'nant une saoûlarde.

Je dois encore m'interrompre. Physiqu'ment, j'y arrive pas.

 

Et la "connaissance sympa" continue à me sourire, à sout'nir mon regard, à sout'nir les indications que je lui fournis ... sans me manifester extérieur'ment une réponse (qui me montre qu'elle suit mon explication).

Et la "connaissance sympa" continue à sourire devant les gens qui passent.

Et la "connaissance sympa" sourit aussi (d'une manière très très ... polie, très très ... sociale) devant la saoûlarde et son manège.

 

Jusqu'où va donc le degré d'écoute de la "connaissance sympa" ? En profondeur ? En attitude ? Visiblement, elle capte tout.

 

Toujours est-il que ...

Lorsque je termine ma "p'tite soupe" ...

Lorsque la "connaissance sympa" s'en va, quand même ...

Lorsqu'il est temps, pour moi, de me remettre en route et de poursuivre ma tournée ...

Je me sens claqué. Ebranlé. Court-circuité. Toute mon énergie a fichu l'camp.

 

Je réalise que ...

En temps normal, j'aurais fait face au patron de bistro qui ronchonnait.

En temps normal, j'aurais fait face à la saoûlarde.

Quand à la "connaissance sympa", j'ai un peu plus de réserves, de nuance.

 

Ce jour-là ...

Tout le reste de ma tournée, mon souffle trinquait.

Tout le reste de ma tournée, ça sifflait dans ma poitrine (l'asthme, ça ne vous épargne pas).

 

Bien entendu, j'ai survécu.

 

 

 

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journal de bord, dimanche 26 juin 2011

Des fleurs, des fleurs, des fleurs de toutes les couleurs. J'en vois ... des oranges.

 

Des espèces de grands morceaux de bois, plantés sur un carré de terre, prévus pour l'éclosion des haricots, qui font penser aux tentes de camping chez les scouts.

 

Ca chante aussi, dans l'jardin.

 

Le chat noir (du voisin) a grossi et attrapé un regard ... mauvais.

Sa collègue blanche est toujours aussi championne dans l'art de lécher les assiettes.

 

Paraît que c'est la saison des amours.

 

Tiens, nous sommes le 26 juin (bientôt le 27). Les jours déclinent-ils donc déjà ?

 

Les restes des cailloux (ser'vant pour faire du béton) forment un merveilleux tapis devant une des portes ... donnant accès au jardin.

 

Les flics peuvent jouer les douaniers un peu partout, on s'en fout.

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journal de bord, samedi 25 juin 2011 (2)

Tiens ! Quand je suis sorti du tram, rue de la Brasserie, hier matin, avant de filer au boulot, un merle, avec son bec jaune, sur une fenêtre de droite, sous une façade typiqu'ment "bruxelloise", a effectué des pas de danse ... devant moi.

 

Tiens ! Ce matin, un oiseau se dandinait sur une cheminée à deux têtes. Le "Velux" de la salle de bains en était témoin.

 

Tiens ! En prenant un café, PLace Flagey, en début d'après-midi, hier, j'ai eu droit à quatre fraises magnifiques, posées sur une tasse carrée (tout aussi magnifique) et servies par une serveuse souriante (et tout aussi ... magnifique).

 

Tiens !

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journal de bord, samedi 25 juin 2011

Heureuse nuit passée, après une dure semaine de boulot.

 

Transition oblige, le "cauch'mar habituel" a fait son nid.

 

Allez : je la connais, la classique. L'idée que, brusquement, je perds ma tournée de facteur. Que je suis déplacé dans un autre secteur. Que je recommence interminablement ma tournée. Que le soir tombe plus vite que prévu.

 

Et que ... je demande quoi à un chef.

 

Et que ... ce dernier me répond : "On est d'accord, tu es titulaire, mais le chef, en haut, ça le fait profondément chier !"

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journal de bord, vendredi 24 juin 2011

"Hé, ma fenêtre n'est pas un bureau !", me dit, à voix haute, hier, rue de l'ERmitage, une de mes clientes.

 

Sur le coup, bien entendu, je reçois une secousse.

 

Dans un deuxième temps, je rigole. Je sais de qui ça vient. Je connais la cliente : une chouette femme, maladroite au possible, championne dans les commentaires à la grosse louche.

 

Il est vrai que ...

 

Là où elle habite, y a cinq boîtes aux lettres. J'avais un recommandé pour une personne habitant dans la même baraque. J'étais en train de rédiger (sur l'appui de fenêtre de la cliente qui me disait "Ma fenêtre n'est pas un bureau") un avis à la personne (à qui le recommandé était adressé) qui était absente.

 

Bref, le folklore habituel !

 

"Hé, ma fenêtre n'est pas un bureau !"

 

Elle avait envie de se faire entendre, la cliente. Elle rigolait, la cliente.

 

C'est fou comme on devient souple (même ... diplomate), avec le temps qui passe.

 

Surtout que ...

 

Dix minutes avant, dans la même rue, je m'étais farci encore un truc chiant avec une cliente ... que je me permettrai d'évoquer. Ca fait partie de la vie.

 

Retournons quelques maisons avant, Rue de l'Ermitage, toujours.

 

Une jeune ado, qui habite (encore) là, arrive devant moi, avec un sourire pour commencer.

Mais ... elle change bien vite de ton.

 

"Ca fait au moins quinze jours que je ne reçois plus mon courrier !", me dit-elle.

"C'est drôle, hier encore, j'ai remis une lettre à ton intention dans la boîte", je lui réponds.

Elle n'a pas l'air d'entendre cette dernière phrase.

Et ... elle poursuit, pas contente, dans l'idée qu'elle ne reçoit plus rien dans sa boîte aux lettres.

 

Voilà qu'à mon tour, je change de ton.

Et je réponds : "Faut dire que chez vous, c'est la confusion totale !"

Je m'apprête à continuer, à expliquer pourquoi j'ai dit "Faut dire que chez vous, c'est la confusion totale !"

"Et mon courrier ?", continue la cliente, en me ... coupant la parole.

 

Faut dire : je ne suis qu'à moitié étonné.

Y a quelques jours, au bureau, j'ai carrément reçu une plainte, sur un papier, qu'un chef m'a montré et fait constater. Cette cliente expliquait mordicus qu'elle ne recevait plus de courrier.

Oui, j'ai fait une erreur.

J'explique.

La femme qui est la compagne du père de la cliente a fait un chang'ment d'adresse.

J'en ai conclu, un peu trop vite, que tout le monde était parti. Faut dire : je ne rencontrais plus personne de cette famille (a priori partie). Faut dire : j'avais rencontré un autre couple qui habitait désormais dans la même baraque. J'avais établi un amalgame dans tout ça. Les locataires précédents devaient tous être partis. C'est parfois inévitable ... d'interpréter. Surtout quand on n'a pas de preuve tangible, concrète, palpable pour être sûr du contraire. Tant de cas de figure existent quand on fait, tous les jours, une tournée de quatre cents boîtes aux lettres et de presque ... quatre kilomètres.

Et, de bonne foi, lorsque je suis tombé sur des lettres adressées à la fille (qui ne recevait plus son courrier) ...

Je les renvoyais à l'expéditeur, avec la mention : "n'habite plus"

Oui, j'ai fait une erreur. Je le reconnais. J'assume.

 

Je reprends la situation hier, avec la cliente. Accompagnée d'un gars (un nouveau locataire de la maison où elle habite toujours ?)

"Faut dire que, chez vous, c'est la confusion totale !", lui dis-je.

"Et mon courrier ?", continue-t-elle, en me coupant la parole.

Je n'ai pas le temps d'essayer de lui expliquer le "pourquoi du comment" de mon erreur.

J'ai malheureus'ment la maladresse, au début de ma phrase, de dire "oui, mais la compagne de votre père est partie ..." (avec l'intention d'en dire plus). La jeune cliente, ado, me répond, du tac au tac : "Mais ça, ça ne vous regarde pas"

Je reprends au départ. Mon calme s'en va (on l'aura d'viné), mais j'assure encore.

"Mais enfin, monsieur, ça ne vous regarde pas !"

Et je réponds : "Si c'est pour me parler sur ce ton, je ne vous écoute plus !"

Je mets les deux trois lettres suivantes dans une nouvelle boîte. Je me retourne. Je poursuis mon pas.

Derrière, la jeune ado crie. Elle me traite de ... malade. Elle crie à mon intention : "Vous ne garderez pas votre boulot". Et je l'entends même qui crie à toute volée sur le trottoir, comme si elle faisait une crise de nerfs (je ne lui en veux pas, tout le monde a ses crises, je suis déjà passé par là ... à certaines périodes de ma vie).

 

Bon. Rien de grave, dans l'absolu. De l'électricité, dans l'air, oui.

 

Surtout que ...

 

Quelques maisons plus loin, avant de tomber sur la cliente qui m'a dit : "Monsieur, ma fenêtre n'est pas un bureau !" ...

Je suis tombé sur une autre cliente (qui s'est fait teindre les ch'veux en noir) qui m'a sourit. Qui m'a raconté que ... elle n'a pas retrouvé sa voiture (qu'on lui a volée), mais qu'après tout, c'est pas si important.

 

Un scénario ne chasse pas un autre, non. Mais il peut l'alléger franch'ment. La vie bouge. La vie avance.

 

Quant à cette cliente (autre), dont la voiture a été volée, qui m'a accueilli avec un grand sourire, qui m'a promis (dès qu'elle aura des nouvelles) de me le dire par SMS (merci pour cette complicité) ...

 

Il s'agit aussi de quelqu'un avec lequel je me suis déjà ... accroché, sur ma tournée.

 

Mais voilà, un jour n'est pas l'autre. Tout s'arrange à long terme.

Si la vie n'est pas un long fleuve tranquille, l'eau s'apaise toujours un peu après l'orage.

 

En soi, j'ai encore reçu un clin d'oeil, au bon moment.

 

 

 

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journal de bord, jeudi 23 juin 2011 (4)

Une dernière colère à exprimer. Un coup de sang, à mon échelle.

 

On m'a demandé d'éliminer une photo, dans un des multiples albums que j'ai construits sur ... facebook.

 

Je l'ai fait ... par respect pour le pote qui me l'a demandé.

 

Mais ... j'ai des choses à dire, à redire là dessus.

 

Je vais entrer un peu dans le vif du sujet.

 

A trois ou quatre amis chanteurs, nous avons monté un spectacle autour des chansons de ce grand artiste qu'est ... Georges Chelon. Nous l'avons régulièr'ment présenté ... dans des p'tits endroits, où le public qui venait nous voir était ravi.

 

Il se fait que ...

 

Georges Chelon se produit quand même régulièr'ment en Belgique. Quelqu'un a l'intelligence de le faire tourner. Bravo.

 

Le week-end dernier, je pense, il passait dans le coin. Les potes sont allés le voir. J'aurais tant voulu être de la partie, mais bon, j'avais d'autres priorités ce jour-là.

 

Suite à ça ...

 

Un des potes qui est allé le voir m'appelle hier. Et me demande de supprimer, de mon album, la fameuse affiche des spectacles "Chelon" que nous avions donné. Parce que, paraît-il, il y a des photographes pirates, sur "facebook", qui pourraient en profiter. C'est sûr'ment pas faux, non. Mais ... merde merde merde. Jusqu'où va-t-on ?

 

Oui, toute l'énergie, tout le coeur qu'on met pour diffuser un artiste qu'on connaît, qu'on aime (et qui en profite ... positiv'ment, quand même) doit, une fois de plus, être mis sous scellé, sous camisole.

J'enrage.

 

C'est pas tout.

 

J'aim'rais, le plus fidèl'ment possible, restituer le témoignage du pote chanteur, qui est allé voir Chelon, concernant un détail ... qu'il m'a raconté et que je ne souhaite pas passer sous silence. Tant pis s'il y a des mécontents.

 

Les potes auraient évoqué une émission de radio qu'ils ont fait (ou ... compt'raient faire) en hommage à Georges Chelon.

La personne qui s'occupe de lui leur aurait dit ... que pour faire une émission sur lui, on pourrait l'inviter. Comme si c'était une faute, un affront que d'évoquer (même respectueus'ment) un artiste en son absence.

Je dis OK.

Mais ... quand on ne sait pas comment contacter une personne, la démarche n'est pas forcément évidente.

La personne qui s'occupe de Georges Chelon a-t-elle donné des moyens concrets aux potes ... pour qu'ils puissent inviter l'artiste sur antenne ?

 

C'est pas tout.

 

Le pote aurait évoqué (concernant l'émission, sans inviter forcément l'artiste) le fait que ... ça permettait aux tous jeunes de découvrir Georges Chelon.  Et aux plus anciens de le redécouvrir. J'approuve.

La personne qui s'occupe de l'artiste aurait répondu : "Mais il est connu !"

 

Mettons quand même les choses au clair.

"Mais il est connu !"

Comment répondre à ça ?

Georges Chelon est effectiv'ment connu dans le monde de la chanson. Dans les années 60, il en a sorti, des succès. "PERE PRODIGUE", "SAMPA", "MORTE SAISON". Il a fait l'Olympia, pas mal de fois. Et ..  des pointures comme Serge Lama ou Pierre Perret (je crois) ont du faire, en leur temps, sa première partie. Et ... c'est le grand ami de Salvatore Adamo. Tout ça, oui !

Mais ...

Ca n'empêche pas que ...

Même si le gars poursuit son chemin, même si le célèbre Michel Drucker l'a régulièr'ment invité sur ses plateaux de télé, on ne l'entend pratiqu'ment plus sur les médias ... depuis les années 70.

Pour une grande frange du grand public, il est devenu, par la force des choses, un inconnu.

 

Ceux qui l'aiment, ceux qui le chantent, ceux qui le célèbrent contribuent autant à sa (re)diffusion que les milieux officiels ... qui ne s'raient pas les derniers à faire main basse sur les autres, dès que l'occasion se présente.

 

C'est pas tout.

 

J'ai déjà eu, à mon échelle, un contact avec la personne qui fait tourner Georges Chelon en Belgique. Elle s'app'lait ... Jacqueline, si mes souv'nirs sont bons.

S'agit-il de la même personne ... que celle qui est citée ici plus haut ? Mystère !

Je lui avais un jour téléphoné.

J'avais eu une réponse très brève : "Monsieur, je suis désolée, je ne travaille pas le samedi". Mouis, OK. Faut mettre des limites dans le travail, sans quoi on se fait bouffer, je suis d'accord. N'empêche que ... une réponse pareille, de la part de quelqu'un qui fait tourner un artiste (de talent), je ne trouve pas ça très professionnel. Mettre les formes et un minimum de diplomatie, ça me paraît quand même ... la moindre des choses.

 

Bon bon. Je suis p'têt mal tombé. Et ... tout le monde a ses humeurs, comme on dit.

 

Mais je suis bien placé, pour naviguer dans le monde de la chanson, pour y croiser des gens et des gens ...

Mais je suis bien placé pour savoir qu'il y en a aussi, parmi tous ces gens, des intrigants, des opportunistes, des gens qui se la pètent, là dedans ... simplement parce qu'ils ont le pouvoir, le fric de faire tourner un artiste, de pouvoir dire qu'ils le connaissent, qu'ils le représentent.

Présentateurs de télé ou de radio, j'ai des visages et des noms en tête.

Epouses ou cousines d'artistes, j'ai des visages et des situations en mémoire.

 

Si Georges Chelon me lit, surtout, qu'il ne m'en veuille pas. Qu'il sache que je l'aime beaucoup. Que je serai toujours dans les premières lignes de tranchée pour défendre son talent.

 

 

 

 

 

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journal de bord, jeudi 23 juin 2011 (3)

Sous une pluie (diluvienne ou autre) ...

 

De coups de théâtre en coups de théâtres ...

 

Un client, sur ma tournée, rue de Vergnies, a déchiré son recommandé devant moi. Après l'avoir signé, quand même.

 

Je me suis marré comme un tordu. C'était franch'ment nerveux.

 

"Hugues, t'es quand même un biestosse !", dirait ... quelqu'un que je connais.

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journal de bord, jeudi 23 juin 2011 (2)

Un vent de fatigue m'a submergé toute la journée, hier. C'était mercredi. Milieu de la semaine, oui.

 

Sentiment de vide. D'écroul'ment passager.

 

Rien n'avait l'air d'avancer.

 

Tiens ...

 

Une amie de Grenoble ne m'a plus donné de nouvelles depuis que ... je lui ai souhaité, par GSM, un heureux anniversaire.

 

Et si ce silence était un moyen tacite ... pour me dire poliment, mais fermement : "Hugues, t'as pas compris que je ne veux plus être en contact avec toi ?"

 

En effet ...

 

La dernière fois que je l'ai vue, y a deux ans ...

 

Je m'étais engueulé avec sa mère.

J'avais mangé à l'oeil chez elle (avec son accord, mais enfin ...)

Et tout le reste que je ne soupçonne pas.

 

A moins que ...

Mon amie de Grenoble se repose en Italie depuis des mois.

A moins que ...

Mon amie de Grenoble n'ait plus de crédit sur son portable.

 

Tiens ...

 

La conteuse à qui j'ai envoyé un mail, y a plus d'un mois, ne m'a pas répondu. Toujours pas, non.

 

Je lui avais dit que je l'avais filmée, lors de sa dernière prestation (à laquelle j'avais assisté), que j'avais gardé un clip.

 

J'espérais lui faire plaisir.

 

Je lui avais dit que je ne diffus'rais pas le clip (ni sur "facebook", ni sur "youtube", ni sur "dailymotion"), sans son autorisation.

Je lui avais dit (si ma mémoire est bonne), que je pouvais lui envoyer, via une clé USB, ce document rien que pour elle.

 

Je me basais sur le fait que ...

Elle m'avait dit, peu de temps avant, que les critiques, c'était important pour s'améliorer.

Un clip, n'est-ce pas révélateur à ce sujet ?

 

Je ne comprends pas.

En général, quand on manifeste ce type d'intérêt à une personne, celui ou celle qui est concerné(e) ne tarde pas à répondre.

Surtout quand cette manifestation se fait dans le respect.

 

Et si cette "non-réponse" était voulue, délibérée ...

Et si, dans le regard de cette conteuse, Hugues était perçu, d'office, comme encombrant, intrusif, indésirable ... même (et surtout, peut-être) lorsqu'il se montre aimable, attentif, respectueux de l'autre ?

Et si une porte (de plus) se refermait ...

 

Déjà, y a deux mois, quand j'avais fêté mon anniversaire chez moi, je lui avais envoyé une invitation. Sans obtenir une réponse (même négative) de sa part.

 

En effet ...

 

Je me suis déjà fâché avec cette conteuse. Pour laquelle j'avais éprouvé un élan de tendresse, un batt'ment de coeur très fort et très sincère (comme cela m'arrive régulièr'ment avec ... de charmantes demoiselles).

Elle m'a, effectiv'ment, écrit, un jour : "je marche sur des oeufs avec toi", suivi de "crois-tu que ce soit une bonne chose que d'exposer ses sentiments sur un plateau d'argent ?"

Je ne lui avais pas donné tort. Elle avait eu la franchise de me le dire, de me l'écrire. Même si, de mon point de vue, je n'expose pas mes sentiments sur un plateau d'argent (je me montre tel que je suis). Mais bon, on a chacun ses perceptions. Et elle m'avait dit aussi, la première fois qu'on s'était vus : "C'est fou comme on a envie de te donner des câlins !"

 

Bref : il s'est passé un "petit quelque chose" avec cette conteuse (avec qui n'y a-t-il pas de "petits quelques choses", d'une manière ou l'autre, quand on approfondit une rencontre ?)

Mais je suis réaliste (rien qu'en me basant sur mes expériences de vie, de rencontre) : ne suis-je pas coulé, d'office, dans le regard de cette conteuse, quoi que je dise, quoi que je fasse ?

A-je eu le tort de lui faire trop peur ? Le vase est-il brisé à jamais (ou ... pour un bout de temps, encore) ?

 

A moins que ...

La pote conteuse soit retournée en Ardenne.

A moins que ...

Son ordi se soit planté.

A moins que ...

Elle soit la dernière à se représenter ce qui me passe par la tête.

 

C'est fou ... les films qu'on se crée.

C'est fou ... les intrigues romanesques qu'on pourrait, une fois de plus, dév'lopper dans des romans ou des nouvelles.

 

 

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journal de bord, jeudi 23 juin 2011

Les piles et les lampes de poche peuvent être recyclées naturell'ment.

 

Un sachet de collecte se trouve à la disposition des gens.

 

D'accord.

 

Les facteurs les ont distribués, hier, comme "toutes boîtes".

 

Et cette fois ...

 

Fallait les mettre dans toutes les boîtes aux lettres, sans exception. Y compris (on l'aura compris) dans celles où il est écrit : "pas de publicités".

 

Sur le coup, quand la chef l'a annoncé, au micro, ça ne m'a pas seul'ment étonné. Ca m'a carrément fait ch...

Mais bon, les imprévus de dernière minute, au boulot comme ailleurs, c'est jamais gai (surtout pour moi). Après, on digère. Après, on essaie de comprendre le pourquoi du comment. Après, on agit en connaissance de cause.

 

En fait ...

 

Il s'agissait ici d'une "toute boîte" à but non commercial, à but ... informatif. Comme les imprimés électoraux. Donc, tout le monde devait être au courant.

 

Ca se tient. Même si, fondamental'ment, je ne trouve pas ce procédé très démocratique (mais là, je n'engage que moi).

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