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José Duchant : rencontre

RENCONTRE : JOSÉ DUCHANT (Texte publié dans Bruxelles Culture / novembre 2025)

Il faut le voir subtiliser des montres et des portefeuilles, défaire des cravates et des bretelles ou vider des poches avec une incroyable dextérité, à l’insu de leur propriétaire, pour y croire. Avec des acclamations un peu partout dans le monde et plus de six cents passages dans des émissions de télévision, le Ucclois José Duchant reste un phénomène dans l’univers du show-business.

 Vous êtes réputé pour avoir les mains baladeuses. Concrètement, de quoi s’agit-il ?

On me surnomme le roi des pickpockets. Tout un art qui consiste à délester autrui du contenu de ses poches. J’en ai fait une discipline scénique.

 

Qu’est-ce qu’un pickpocket professionnel ?

Tout simplement quelqu’un qui vit de cette technique. Depuis l’âge de la pierre, certains ont développé de la dextérité pour acquérir le bien d’un tiers sans violence, avec psychologie, par rapidité et par habileté digitale. Au Moyen-âge, on les appelait les trousse-gousset. Le mot allemand taschendieb exprime parfaitement de quoi il s’agit. En l’occurrence : le voleur de poche ! Devenir un bon pickpocket exige un long apprentissage. Généralement, il fractionne son mode opératoire. La première étape consiste à repérer une victime potentielle. Cela implique un temps d’observation. Ensuite, il faut la tester en la bousculant sans violence ou en lui portant un coup léger, question de voir ses réactions. Si le sujet demeure amorphe ou presque, il devient parfait pour la phase de substitution. Souvent, les pickpockets travaillent avec un ou plusieurs comparses. L’objet dérobé passe alors de main en main, de manière à ce que le chapardeur ne se trouve jamais en possession de celui-ci. Naturellement, lorsqu’on n’opère pas seul, il faut partager le butin.

 

Quelle est votre formation ?

Je suis un pur autodidacte. Il n’existe pas d’école pour devenir pickpocket. Néanmoins, les techniques s’apprennent au sein de groupes mafieux dans le but de former des individus au vol. On peut voir des gamins à l’œuvre dans le film Oliver Twist. Il est assurément question de fiction, mais la reconstitution est assez réaliste. Il faut savoir que le pickpocket des pays de l’Est n’est pas celui du Maghreb. Pour ma part, je me suis formé sur le tas. Lorsque j’étais tout jeune, j’ai été humilié par des camarades de classe qui trichaient honteusement aux billes. Comme ils étaient beaucoup plus costauds que moi, l’affrontement physique aurait été suicidaire. Je me suis donc entraîné pour récupérer ce qui m’avait été injustement confisqué. Peu à peu, j’ai acquis de la vélocité et j’ai repris ce qui m’appartenait. Pas toujours avec succès, mais en m’améliorant chaque jour. Voilà comment naît, non pas une vocation, mais un certain savoir-faire !

 

A quoi doit-on s’attendre lorsqu’on vient vous voir en spectacle ?

Sans surprise, le ton est donné dès le départ. Le public sait à quoi s’en tenir lorsqu’il achète un ticket pour venir voir un pickpocket. Je fais toujours monter des gens sur scène et ils pensent que je ne les aurai pas. Ils gardent parfois une main sur le portefeuille ou la montre, bien décidés à se montrer plus malins que moi. En fin de compte, j’arrive toujours à leur subtiliser quelque chose en un clin d’œil. Généralement, l’improvisation est totale, car tout dépend de la personne. On ne dérobe pas un objet chez un chatouilleux comme chez un sanguin.

 

Combien êtes-vous dans la profession ?

Une poignée. Il ne s’agit pas d’une discipline très courue dans le monde du show-business et rares sont ceux qui s’y engagent. Soit, ils ne possèdent pas les capacités requises. Soit, ils n’y songent pas. Je suis même persuadé que la majorité de vos lecteurs ignore que des artistes sont payés pour faire ce boulot et amuser la galerie !

 

Pourquoi êtes-vous passé professionnel ?

Fort jeune, la magie me passionnait et je me suis mis à aller voir les artistes du cirque et ceux qui se produisaient sur la foire du Midi. Du haut de mes huit ans, je cherchais à deviner le truc qui permettait de créer l’illusion. J’ai progressivement monté des petits numéros et je me produisais devant des amis ou lors de fêtes scolaires. Au moment de devoir gagner ma vie, j’ai couru les cabarets et les salles diverses avec mon matériel de prestidigitateur. Un soir, Georges Mony, directeur du Vaudeville, m’a attrapé dans les coulisses et m’a intimé d’imaginer des interventions comme pickpocket. Il avait entendu parler de moi par d’autres artistes à qui je chipais plusieurs objets pour rire entre deux tableaux. C’était changer de numéro ou être viré. Je me suis donc appliqué à concocter vingt minutes de prestation pour répondre à cette injonction Le succès a été rapide. Voilà comment tout a débuté !

 

Votre réputation est internationale. Quel pays vous a laissé le meilleur souvenir ?

Les Etats-Unis sont le summum de la réussite pour un artiste européen. J’ai été ébloui par les fastes de Las Vegas, une ville qui ne dort jamais. Elle est peuplée de souvenirs mythiques et du nom des stars qui y sont venues. Toutefois, je reste extrêmement attaché à la Belgique. Je suis né dans la capitale et je ne peux pas m’empêcher de vibrer pour ses quartiers populaires et sa diversité. Je suis de ceux qui tiennent à leurs racines. J’ai refusé la nationalité américaine, car je m’accroche trop à mes origines. Elles font ce que je suis. Les renier serait me renier moi-même.

 

Quel type d’objet ne subtilisez-vous jamais ?

Je n’ai aucune limite. Tout est bon à prendre pour que le show soit total. Comme je ne sais jamais à l’avance ce que je vais trouver dans une poche, je puise à fond. Montre, portefeuille, documents éclectiques … rien ne me résiste ! Avec le temps, j’ai appris à anticiper. Je me suis même fabriqué un crochet pour défaire les poches éventuellement cousues. Sur les planches, on n’a pas droit à l’erreur. Il faut y aller franco !

 

Parallèlement, vous consacrez une partie de votre temps à effectuer des conférences sur le sujet auprès des polices belges, françaises, suisses, allemandes, etc. En quoi consistent-elles ?

Il s’agit d’expliquer, démonstrations à l’appui, les techniques employées par les pickpockets. Les policiers ne sont généralement pas formés pour lutter contre ce type de criminalité. Il est essentiel de prendre le fautif sur le fait, la main dans la poche d’un tiers ou avec l’objet du délit dans la sienne. Autrement, il pourra toujours clamer qu’il n’a rien fait ou que l’objet est tombé du sac de la victime.

 

Vous êtes également passionné par l’univers de la parapsychologie. D’où vient cet engouement ?

Tout jeune, je pensais que la magie existait réellement. J’ai ensuite été fortement déçu lorsque j’ai été amené à constater que les artistes usaient de trucs. Puis, peu à peu, je me suis mis à penser que d’autres explications étaient plausibles et j’ai voulu les explorer pour tirer mes propres hypothèses. Je ne vous détaillerai pas le résultat de mes recherches.

 

Un livre raconte votre parcours …

Michel-Guy m’a fait l’honneur de rédiger un ouvrage sur ma vie. Il relate mon enfance, ma scolarité et mon entrée dans le métier du show-business. De simple magicien, j’ai gravi les échelons pour, assez vite, me produire hors de Belgique. Dans les années 50 et 60, Bruxelles n’avait pas le visage qu’il affiche aujourd’hui. Le centre de la ville possédait un nombre incalculable de cabarets. Des lieux où on venait se divertir en compagnie de chanteurs, d’imitateurs, de jongleurs, de magiciens et de danseuses. La place De Brouckère possédait son propre Moulin Rouge. Un endroit apprécié par les touristes et qui ne fermait jamais les portes avant l’aube. Evidemment, toute une frange de la population actuelle n’a jamais entendu parler de cette époque. C’était un peu celle que Jacques Brel chantait dans Bruxelles, une période où les quartiers brusselaient encore. Plus que de la nostalgie, ce livre déplie tout un pan de la capitale que seuls les aînés ont connu. Le monde de la nuit n’avait rien d’interlope. Il était plutôt bon enfant et on ne parlait pas du sentiment d’insécurité actuel qui galope dans nos rues une fois que le repas du soir a été servi. Je garde de ces années mille souvenirs, dont plusieurs sont racontés à travers onze chapitres bien documentés. Ah oui, Annie Cordy, une grande amie, m’a fait l’honneur de préfacer ce livre ! Une artiste précieuse et dont la disparition laisse un grand vide dans le monde des arts !

 

Aujourd’hui, de quelle manière passez-vous vos jour-nées ?

Après de nombreuses décennies à courir le monde, je profite d’une retraite bien méritée, même si je n’ai pas complètement abandonné le métier. Je me rends toujours à l’étranger pour apporter mon expérience aux forces de l’ordre confrontées à des voleurs à la tire, je monte encore de temps en temps sur une scène et je fonctionne comme consultant artistique pour une galerie d’art bien connue chez nous. Je ne regarde jamais le passé en soupirant. Tout doit se vivre au présent !

 

Retrouvez José Duchant sur le site www.joseduchant.be

Propos recueillis par Daniel Bastié

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Alicja Polechonska expose à la bibliothèque de Saint-Josse

La Bibliothèque de Saint-Josse ouvre l’année 2026 sous le signe de la couleur et du dialogue interculturel avec l’exposition Les couleurs et les formes d’Alicja Polechonska. Ce premier rendez-vous artistique de l’année invite le public à découvrir un univers pictural sensible, généreux et profondément humain. Née en Pologne et installée à Bruxelles depuis plusieurs années, Alicja Polechonska a construit son parcours entre formation artistique et engagement pédagogique. Son travail plastique, nourri par l’expérience du déplacement et de l’adaptation, interroge les notions de territoire, de mémoire et de transmission. À travers des paysages imaginés, des motifs architecturaux stylisés, des compositions florales ou des formes ludiques, elle compose un langage visuel accessible à tous. L’acrylique et l’aquarelle lui permettent une grande liberté d’expression. Les couleurs, franches ou délicates, structurent l’espace et instaurent un rythme qui guide le regard. Les formes se répondent, se répètent ou se transforment, créant une atmosphère à la fois apaisante et dynamique, propice à la contemplation comme à l’échange. Enseignante de polonais et animatrice d’ateliers créatifs, Alicja Polechonska place la transmission au cœur de sa démarche. Son travail trouve ainsi naturellement sa place dans une bibliothèque, lieu de savoir, de rencontre et d’ouverture. Cette exposition inaugure l’année 2026 en affirmant le rôle de la culture comme pont entre les langues, les origines et les sensibilités.

Ses travaux sont à découvrir à la Bibliothèque de Saint-Josse-ten-Noode du 12 janvier au 12 février 2026.

Rue de la limite, 2 à 1210 Bruxelles

Infos  via le 02/218 82 42 ou  bibliotheque@sjtn.brussels

Horaire :
Lundi 15h-18h
Mardi 11h-17h
Mercredi 12h-19h
Jeudi 11h-17h
Samedi 9h-13h
Fermé vendredi et dimanche

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Alicja Polechonska expose au centre Jules Verne

ALICJA POLECHONSKA expose au centre Jules Verne

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Alicja Polechonska participe cette année au “Parcours 1190”, un rendez-vous artistique incontournable qui met en lumière la richesse et la diversité de la création contemporaine à Forest. Ses toiles, présentées au centre Jules Verne, s’inscrivent dans une démarche picturale à la fois intime et ouverte sur le monde. L’univers de l’artiste se distingue par une palette subtile, où les contrastes de tons et de matières traduisent une quête de profondeur. Alicja Polechonska travaille la couleur comme une respiration, oscillant entre éclats lumineux et zones d’ombre, comme si chaque tableau cherchait à traduire l’ambivalence des émotions humaines. Ses compositions ne se livrent pas immédiatement. Elles invitent le spectateur à ralentir, à observer les détails et à se laisser happer par une atmosphère presque méditative. Dans le cadre de cet événement, vous pourrez également découvrir les travaux photographiques de Declic Photography et Alain Forthomme, les dessins de Lisette Delooz, Magali Bonniol, David P et H. Arthur H, ainsi que les travaux de Ronald Beurms, Xlib et Daub-o-graphic. Un événement à découvrir du 2 au 5 octobre 2025.

Plus de détails sur le site https://www.julesverne.brussels/

Chaussée de Neesrtalle, 63-65 à 1190 Forest

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ALICJA POLECHONSKA : ILLUSTRATIONS DU NOUVEAU TESTAMENT (Jodoigne)

Alicja Polechonska crée un langage pictural qui parle à tous, en faisant référence à nos racines chrétiennes et qui ravive à travers ses œuvres la vie de Jésus. Elle s’inspire du Nouveau Testament pour donner corps aux Evangiles et rappeler la pérennité de son message. En sa compagnie, on apprend à aimer mieux les autres en passant par le Christ, porte grande ouverture vers le Salut du Père. Avec ses aquarelles, elle opte pour un langage de lumière qui se fait guide. Non pas une lumière qui écrase ou éclabousse, mais une clarté douce qui accompagne, baigne, rassure et étreint doucement. La présente exposition touche par cette justesse et prouve que l’art, lorsqu’il se met au service de la spiritualité, peut encore surprendre. Surtout, elle montre que la foi, loin d’être une faiblesse, peut se métamorphoser en œuvres d’art pour témoigner de rappeler des paroles essentielles. Pour faire en sorte que les visiteurs puissent reconnaître les passages de la vie du Messie, l’artiste a recours à certains symboles, dont les auréoles qui illuminent certains visages. Il ne s’agit pourtant jamais d’expliquer. Chacun se laisse guider par ses émotions et remémore le chapitre avec les versets qu’il a reconnu en fonction de ce qu’il a ressenti ou compris.  En quittant l’église, il devrait se sentir baigné par la force tranquille qui mène discrètement  au recueillement ou à la formulation d’une prière. Une exposition à voir du 10 octobre au 8 décembre 2025 à l’église Saint-Médard de Jodoigne. Plus d’informations au  0478 32 54 39 (Vie spirituelle)

Rue Saint-Médard à 1370 Jodoigne

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Serge Dehaes expose

EXPOSITION : SERGE DEHAES – LUX

Serge Dehaes, diplômé en communication visuelle, illustrateur, auteur de livres jeunesse, dessinateur de presse et bédéiste, endosse ici la casquette de flâneur graphique. Celle de l’urban sketcher. Comprenez : dessinateur urbain. Avec LUX, exposition et livre à l’unisson, il invite à redécouvrir quatre villes qu’il embrasse de son œil curieux, libre et lumineux. Définissons d’abord ce qu’est l’urban sketching ? Il s’agit d’un art à part entière, né du désir de capter la quotidienneté en direct, sans studio ni retouche. Au demeurant, un dessin saisi sur le vif, en public, dans la rue, dans les transports en commun, dans les cafés ou dans les parcs. Le créateur sort son carnet, ses crayons, ses aquarelles ou son marqueur et s’attaque à ce que l’endroit lui offre à cet instant précis. Il peut s’agir d’une scène de marché, d’un arrêt de tram, d’une façade décrépie ou, simplement, d’un banc délaissé. Chacun agit avec son style et sa sensibilité, en ne s’astreignant à aucun filtre, ni à aucune règle. Bref, en saisissant le monde tel qu’il vient ! Le présent accrochage met en valeur quatre métropoles. A savoir, Paris, New York, Londres et Tokyo, toutes capitales de la mode, de la vitesse et du béton. Pourtant, ici, elles prennent l’allure d’instants suspendus et des tableaux vivants habités par les silhouettes autant que par les clameurs du moment. Par exemple, on peut y voir un terrain de basket à New York, déserté et vibrant en son centre. Le regard pourrait croire à une saynète urbaine banale. Néanmoins, cet instantané contient un fragment d’Histoire. Ce croquis a été réalisé deux jours après les attentats du 11 septembre 2001, alors que la ville s’était figée, que les commerces avaient tiré leur volet et que le ciel, sans avions, affichait un silence oppressant. Manhattan venait de prendre un double uppercut avec la perte des Twin Towers du World Trade Center. Puis, quatre jeunes Afro-Américains sont venus jouer au basket. Leurs voix crevaient l’air et, avec eux, la vie reprenait ses droits. Ce dessin illustre parfaitement l’esprit de LUX, qui refuse de jouer la carte de l’inventaire touristique et s’oriente vers une quête de lumière tirée de l’ombre, de souffle extrait de l’immobile et d’humanité sortie de l’anonymat. Serge Dehaes ne cherche pas la perfection technique. Son trait, souvent vif et parfois flou, correspond à son attention qui se déplace et scrute la minute propice. Son travail s’inscrit dans la lignée des carnettistes de voyage du XIXe siècle. Ces dessinateurs curieux qui œuvraient avant la création de la photographie. Là où ils s’adonnaient à l’exotisme et aux clichés coloniaux, Serge Dehaes explore le proche, le banal et l’évident. Il ne voyage pas pour faire voir l’ailleurs. Il relie l’ailleurs au chez-soi. Ses croquis de Tokyo rejoignent de la sorte ceux de Belleville ou de Camden. Tous traitent de passage, d’amour et de vie. L’exposition, pensée comme une traversée, invite le public ne jamais se presser et à s’arrêter pour contempler, se poser des questions, voire trouver des réponses. Une exposition à découvrir du 16 septembre au 16 octobre 2025 à la Maison de la Francité. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.maisondelafrancite.be

Rue Joseph II, 18 à 1000 Bruxelles

Daniel Bastié

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EXPOSITION : JENNY LEROY

EXPOSITION : GENNY LEROY

Genny Leroy est une artiste peintre dont le parcours, profondément marqué par la sensibilité et l’intuition, l’a menée bien au-delà des frontières. Très tôt, sa passion pour la peinture l’a conduite en Italie, puis sur les terres lumineuses de Venise, où elle a exposé au Lido. Pour la rentrée artistique, elle exposera ses œuvres à Bruxelles.

 

Quel est votre parcours ?

Je suis une Bruxelloise de cœur autant que d'âme et fière de ma ville. J'ai étudié la psychologie, la criminologie et la philosophie. Des domaines qui m'ont permis d'explorer en profondeur la complexité de l'être humain, du comportement et de la pensée. Depuis ma jeunesse, j’ai toujours été animée par une grande curiosité pour la vie et la connaissance. Cette soif d’apprentissage m’a naturellement dirigée vers des disciplines riches en questionnements et en découvertes comme la peinture.


A quel moment vous êtes-vous intéressée à la peinture ?

Je me suis intéressée à la peinture à un moment où je cherchais un autre langage que celui des mots pour exprimer mes émotions et ma perception du monde. Cet intérêt s’est intensifié avec le temps, nourri par ma curiosité et mon goût pour le Beau sous toutes ses formes. J’ai été particulièrement touchée par la beauté silencieuse des tableaux de Pierre Bonnard. La lumière douce et parfois obscure qu’il fait vibrer dans ses scènes du quotidien capte l’intime avec une délicatesse rare et sa palette semble porter une mémoire affective, presque secrète. Son art m’inspire une forme de contemplation poétique du réel.

 

Quelle technique pratiquez-vous ?

Actuellement, je travaille principalement à l’acrylique, une matière que j’apprécie pour sa spontanéité, sa rapidité de séchage et la liberté qu’elle légitimise dans l’expérimentation. Elle me permet de peindre dans un rythme plus instinctif, en lien direct avec l’émotion du moment. Toutefois, j’ai également pratiqué la peinture à l’huile, notamment lors de mon passage à l’Académie d’Uccle. Cette technique m’a enseigné la patience, la richesse des superpositions et la profondeur des nuances. Chaque médium m’apporte quelque chose de différent et j’aime alterner, selon l’énergie du projet ou l’atmosphère que je souhaite créer.

Comment avez-vous découvert Espace Art Gallery ?

J’ai découvert Espace Art Gallery, grâce à un ami, qui m’a parlé avec enthousiasme de cette adresse. J’ai été immédiatement impressionnée par la qualité de l’espace qui présente une superficie de 250 m², avec six emplacements distincts qui laissent à chaque œuvre l’occasion de respirer et d’exister pleinement. Ce qui m’a séduite tient dans cette alliance entre élégance, clarté et diversité des ambiances, propice à une vraie rencontre entre l’art et le spectateur.

Qu’allez-vous exposer en septembre 2025 ?

J’exposerai une série de peintures qui sont avant tout des émotions mises en couleur. Chaque toile naît d’une sensation, d’un souvenir et d’un instant suspendu. Une partie de cette série est inspirée par la ville de Venise, dont la beauté mélancolique, la lumière changeante et l’âme intemporelle m’ont profondément marquée. Pour cet accrochage, j’espère créer un moment de partage authentique, où mes œuvres pourront toucher ou interroger, voire simplement offrir une pause contemplative. J’attends aussi les échanges, les impressions et les regards croisés. Il faut venir voir cette exposition pour découvrir la richesse des univers présentés et vivre une expérience sensible, où la peinture devient langage et mémoire.

 

Quels sont vos liens avec Bruxelles ? 

Bruxelles occupe une place particulière dans mon parcours de vie et de création. il s’agit d’une ville qui m’inspire par sa richesse culturelle, sa diversité humaine et son atmosphère à la fois intime et cosmopolite. J’y ai étudié, j’y ai fréquenté des lieux d’art et j’y ai tissé des liens précieux avec d’autres plasticiens. Pour moi, Bruxelles représente avant tout un nœud de rencontres, de réflexion et d’épanouissement artistique. Elle m’offre un cadre vivant et stimulant pour créer, tout en restant profondément humaine et accessible.

 

Les œuvres de Genny Leroy sont à découvrir du 5 au 28 Septembre 2025 à Espace Art Gallery.
Retrouvez l’artiste sur le site www.espaceartgallery.eu

Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles

Propos recueillis par Sam Mas

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ULRIKE GAMST : EXPOSITION

ULRIKE GAMST : EXPOSITION

L’artiste Ulrike Gamst présente une œuvre singulière qui fusionne la rigueur de la sculpture avec la richesse expressive de la peinture. Formée à la sculpture dans les années 1980, elle a progressivement orienté sa pratique vers la peinture, y découvrant un champ d'exploration infini autour de la couleur, de la matière et de la lumière.​ Ses toiles, souvent de tailles impressionnantes, sont conçues comme des objets spatiaux à part entière. Elles instaurent un dialogue avec le spectateur et établissent une relation d’égal à égal. La couleur y devient une présence autonome, presque en 3D, façonnée par l'application de jusqu'à cinquante couches de tempera à l’œuf. Ce procédé ancestral confère à ses œuvres une profondeur et une transparence qui évoquent les maîtres anciens, tout en s’inscrivant dans une abstraction contemporaine.​ La non-figuration n’a ici rien d’une fin en soi, mais demeure un outil pour affiner la perception du réel. Elle s’accompagne d’études réalistes (paysages, figures, anatomies) à l’acrylique, au fusain ou au crayon, qui nourrissent sa recherche formelle. Depuis 2025, l’artiste explore également le format du diptyque et du triptyque, mêlant scènes du quotidien, souvenirs, rêves et associations chromatiques.​ Cette exposition invite à découvrir son travail original où la couleur devient matière, mémoire et langage, tout en amenant le spectateur à vivre une expérience sensorielle et introspective. Ses toiles sont exposées à Espace Art Gallery du 8 au 31 août 2025. Plus de détails sur le site www.espaceartgallery.eu

Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles

Daniel Bastié

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Harwan Red expose à Espace Art Gallery

EXPOSITION : HARWAN RED

Dans une société où les images se galvaudent, Harwan Red invite à la sincérité. De retour à Bruxelles pour une nouvelle exposition, il propulse le public dans un univers pictural où chaque toile devient un miroir tendu vers notre humanité fragmentée. Cet artiste en pleine ascension se distingue par une approche radicalement sensible, où l’émotion brute s’infiltre dans les moindres recoins. D’un tableau à l’autre, il ne s’agit pas simplement de visages qu’il peint, mais d’âmes qu’il dévoile et de vérités qu’il effleure. Loin de s’apparenter à un masque, les traits faciaux deviennent une fenêtre, parfois embuée ou fissurée, sur ce qui palpite à l’intérieur de chacun. Ses œuvres ne se contemplent pas, elles se ressentent. La forme y devient langage, la couleur émotion. Rouge, bleu, ocre, vert, jaune, les teintes éclatent ou se confondent dans une danse viscérale qui évoque aussi bien la confusion identitaire que la quête de sens. La texture, souvent épaisse, ajoute à la densité du propos. On y ressent le geste, l’urgence de dire et l’élan d’un plasticien qui cherche moins à séduire qu’à révéler. Ce qui frappe tient dans sa volonté de créer un lien organique avec le public. Il ne peint pas pour lui, ni pour flatter un marché de l’art parfois hermétique. Il créé avec une intention de partage. Ses toiles agissent comme des révélateurs. Elles décapent le vernis social, le ronron du quotidien et laissent affleurer l’ensemble de ce que nous dissimulons. A savoir, la douleur, la joie, l’échec, le doute ou l’amour. La force de son geste artistique réside dans cette capacité à rendre l’abstraction profondément humaine. Il ne s’agit pas ici de formes froides et d’exercices conceptuels. Tout devient profondément vivant, incarné et vibrant. Ses visages, bien qu’informels, nous fixent et nous interrogent. Ils se déconstruisent devant nous pour mieux rebâtir quelque chose de plus essentiel. À l’heure où l’on célèbre souvent l’art pour sa technicité ou son potentiel de spéculation, Harwan Red nous ramène à la fonction première de tout plasticien, qui consiste à éveiller, à troubler ou à émouvoir. Chaque toile s’inscrit dans cette tentative d’exprimer l’indicible, chaque trait se métamorphose de facto en une phrase non formulée et chaque couleur se charge d’une pulsion retenue trop longtemps. Il serait facile de cataloguer cet artiste parmi les peintres expressionnistes contemporains. Son travail ne s’ancre dans aucun carcan et va à contre-sens des écoles actuelles, des influences et des courants. Sa pratique relève à la fois de l’intime et de l’universel, du personnel et du collectif, du sensible et du réfléchi. Voilà sans doute les raisons de son impact ! Cet accrochage est à découvrir du 5 au 28 Septembre 2025 à Espace Art Gallery. Voyez les détails pratiques sur le site www.espaceartgallery.eu

Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles

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Marguerite Matisse : Livre

MARGUERITE MATISSE

Certaines existences se déploient dans la pénombre des projecteurs, à la lisière du génie et du silence. Marguerite Matisse, fille aînée d’Henri Matisse, appartient à cette constellation discrète et méconnue dont l’influence, pourtant essentielle, demeure souvent reléguée aux marges des histoires officielles de l’art. Muse, assistante et héritière, elle demeu-re l’exemple même de ces femmes invisibilisées par leur proximité avec un nom illustre. Pourtant, sa vie, tissée de dévouement, de culture et de blessures, mérite toute notre attention critique. Née en 1894, elle vient au monde lorsque son père se réinvente peintre. Enfant mélancolique à la chevelure sombre, elle apparaît dans de nombreux portraits, souvent grave, presque hiératique. Au-delà du rôle de modèle, une relation rare s’installe entre l’artiste et sa fille. Marguerite devient son regard, sa mémoire et son archiviste. Dans les années 1920, alors que son papa s’impose comme un maître du fauvisme, Marguerite participe de plus en plus activement dans la gestion de son patrimoine. Elle transcrit, organise et inventorie. Ce rôle d’assistante d’atelier ne se cantonne pas à cette fonction fille de. En 1943, dans la France occupée, elle entre dans la Résistance et rejoint le réseau Combat, sert d’agent de liaison et participe à plusieurs missions à haut risque. Arrêtée par la Gestapo en 1944, elle subit de tortures atroces et ne parle pas. Libérée in extremis, elle doit la vie sauve à ses compagnons d’armes. L'armistice la voit revenir aux affaires artistiques. Elle continue à veiller sur l’œuvre de Matisse, particulièrement après sa mort en 1954. Grâce à elle, de nombreux projets d’exposition voient le jour. Marguerite n’a jamais cherché la gloire, n’a jamais publié de mémoires et n’a jamais rien revendiqué. Isabelle Monod-Fontaine et Hélène de Talhouët dressent une biographie qui lui rend hommage. Un ouvrage qui contribue surtout à une meilleure compréhension de l’œuvre de son père.

Ed. Grasset – 384 pages

Paul Huet

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les secrets de la Mer Rouge : livre

LES SECRETS DE LA MER ROUGE

Réédité avec une préface éclairante de Loïc Finaz, ce texte emblématique retrouve sa vigueur et son pouvoir d’évocation. À la fois témoignage, roman d’apprentissage et chronique des marges, il relate le parcours d’un homme qui, à trente-deux ans, quitte une existence terne à Djibouti pour embrasser le tumulte d’une vie vouée aux flots, aux trafics et aux mystères d’une époque trouble. Il faut saluer cette initiative qui redonne souffle à une œuvre fondatrice de la mythologie maritime française. Henri de Monfreid n’écrit pas pour plaire. Il raconte, confesse et partage sans fioritures l’étrange destinée qui a été la sienne. Son style, sans être littéraire au sens académique, s’anime d’une sincérité brute, presque féroce, d’où en découle toute la force. La mer Rouge, personnage à part entière, impose sa loi. Elle se révèle tour à tour amante, ennemie et confidente. Elle accueille tempêtes, chasses à l’homme, marchés interlopes et trahisons.  Empreint d’une ambivalence permanente, le récit fait de l’auteur à la fois un hors-la-loi et un homme d’honneur, un contrebandier et un poète. Il se faufile dans des territoires où l’éthique vacille, sans toutefois verser dans le cynisme. Au contraire, une forme d’humanisme parcourt son écriture. Il observe, écoute et comprend.  À ce titre, son regard, bien que forgé dans un contexte colonial, échappe souvent à l’ethnocentrisme ambiant. Il ne s’agit pas ici d’un Occidental qui décrit les indigènes, mais l’homme qui vit avec d’autres hommes, dans une fraternité de circonstance née de l’aventure partagée. Constat qui modifie grandement les rapports ! Certains se souviennent encore de la série télévisée adaptée de son ouvrage, avec Pierre Massimi dans le rôle principal et soutenue par la partition du regretté François de Roubaix, disparu à trente-six ans.

Ed. Grasset – 400 pages

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COMMENT J’AI RÉSOLU L’ÉPINEUX PROBLÈME DU CHANGEMENT CLIMATIQUE (ET TROUVÉ L’AMOUR)

Dans son troisième roman publié aux Éditions Jouvence, Sofia Giovanditti réussit un pari audacieux : mêler humour, romance et écologie dans un récit à la fois lucide et pétillant.

Avec Comment j’ai résolu l’épineux problème du changement climatique (et trouvé l’amour), Sofia Giovanditti livre un roman tendre, drôle et résolument optimiste. On y suit Valentina, 35 ans, prof de français, qui s’évanouit devant le gâteau d’anniversaire de sa nièce. Un malaise de trop qui la conduit à consulter : le diagnostic est inattendu : Valentina souffre d’éco-anxiété. Trop de rapports alarmants, trop de catastrophes naturelles, et un mal bien réel qui l’envahit. Sa thérapeute lui propose un unique remède pour lutter contre ses angoisses : passer à l’action. Mais entre un ami adepte des barbecues, sa passion pour les bains chauds et son envie des voyages en avion, changer de mode de vie relève du parcours du combattant. Comment peut-on être heureux tout en renonçant à ce qui paraît essentiel ou du moins confortable ? Et peut-on trouver l’amour quand chaque rayon de supermarché déclenche une crise de panique ?

Avec une plume fluide et pleine d’humour, Sofia Giovanditti aborde des thèmes on ne peut plus actuels : réchauffement climatique, anxiété moderne, quête de sens et célibat post-trentenaire. Le tout sans jamais sombrer dans le moralisme ou la culpabilité, la grande force du roman. Son héroïne est imparfaite, humaine, et profondément attachante. Ce livre s’inspire d’ailleurs du propre vécu de l’autrice, allant de l’éco-anxiété à la sobriété heureuse. Un site internet dédié www.sobrieteheureuse.com a également été créé, afin de partager son expérience et des astuces pour réduire notre impact carbone.Une lecture qui fait du bien, et qui donne envie – en douceur – de cheminer vers la sobriété heureuse.

Ed. JouVence – 256 pages

Catherine Gilson

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ALICJA POLECHONSKA : OEUVRES ABSTRAITES (EXPO)

ALICJA POLECHONSKA : ŒUVRES ABSTRAITES

Récemment, Alicja Polechonska exposait à Basse-Wavre et plusieurs de ses toiles se trouvent actuellement à Nivelles dans le cadre d’une grande exposition qui lui est consacrée. Pour les familiers d’Espace Art Gallery, elle était présente dans les locaux de cette enseigne bruxelloise l’été dernier, afin d’y défendre plusieurs grands formats qui se caractérisent par un chatoiement de couleurs. Cette année, pour son deuxième accrochage au même endroit, changement radical de registre avec des oeuvres abstraites. Rencontre.

 

A quoi ressemble votre parcours ?

Je suis née le 6 juin 1965 à Szczecinek, en Pologne. Je vis et travaille depuis 1990 à Bruxelles, ville d’accueil où mes racines et mes inspirations se croisent.  Ma passion pour l’art est née très tôt. À l’âge de douze ans, j’ai obtenu une mention lors d’un concours national de dessin destiné aux enfants. Le thème en était Notre patrie et notre enfance sont peintes en belles couleurs. Cela a été un moment décisif dans mon parcours. Cette distinction, modeste en apparence, a eu une portée immense pour moi et m’a ouvert les yeux sur ma vocation. Je me suis alors promis de suivre la voie de l’art et de l’expression plastique. Après l’école primaire, j’ai poursuivi mes études au Lycée des Beaux-Arts Plastiques de Koszalin. Là, j’ai affiné mon regard et appris plusieurs techniques. Plus tard, mes études m’ont amenée à l’Université Adam-Mickiewicz de Poznań, où j’ai obtenu une licence en langue et littérature slaves. Mon amour pour les langues et les cultures s’est tissé en parallèle de ma passion artistique. Lorsque j’ai quitté la Pologne, j’ai rejoint la Belgique, où j’ai trouvé un nouveau foyer, une nouvelle terre d’ancrage. Dans la capitale, j’ai suivi une formation en didactique du fran-çais langue étrangère à l’Alliance Française. Ce cursus m’a permis de donner des cours de polonais et de français à des professionnels ve-nus d’horizons divers. Enseigner revient également à jeter un pont entre les cultures, à peindre avec des mots et des gestes. Parallè-lement, je me suis inscrite aux cours du soir à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Puis, assez rapidement, j’ai commencé à exposer.

 

D’où vient votre inspiration ?

Je puise mon inspiration avant tout dans ce qui m'entoure, dans les visages, les gestes, les silences et les voix de mon quotidien. Mon vécu et mes expériences alimentent également ma créativité. Chaque rencontre, joyeuse, douloureuse ou inattendue, me nourrit. Je ne cherche pas à fuir le réel. Il m’enseigne la complexité du monde et me pousse à en capter l'essence avec sincérité. Quand je dessine ou peins, je laisse parler les couleurs autant que les formes. J’aime qu’elles soient chaudes, vibrantes et enveloppantes. Elles traduisent la proximité et la vie sous toutes leurs coutures. Ce choix esthétique n’est pas exclusivement visuel. Il contient surtout un message que j’essaie de transmettre. Il parle de luttes, d’espoirs et de contradictions. J’accorde une importance capitale aux dimensions sociales et culturelles. A côté de thèmes récurrents, tels que l’immigration et le vivre ensemble, je pratique l’abstraction pour ne retenir que le chromatisme et le rythme.

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Quelles techniques utilisez-vous ?

Depuis que j’ai commencé à créer, je n’ai jamais pu me résoudre à choisir une seule technique. Pour moi, chaque médium témoigne d’une force particulière, d’une humeur et d’une manière de dialoguer avec le papier ou la toile. Voilà pourquoi, j’ai progressivement adopté une approche mixte, dans laquelle se croisent le pastel, le fusain, l’aquarelle et l’acrylique.  Le pastel me permet d’explorer la douceur, la matière presque tactile de la couleur. J’adore la façon dont il glisse sur le support et laisse derrière lui une trace presque vivante. Le fusain force le trait et la tension. Il me sert à structurer, à donner un squelette à mes compositions et à poser des ombres profondes ou des lignes brisées. Quant à l’aquarelle, elle souligne la transparence. Elle se mêle à l’eau, fuit et s’étend là où je ne l’attends pas toujours. Elle m’enseigne le lâcher-prise, et l’acceptation que tout ne soit pas contrôlable. Enfin, l’acrylique permet de superposer des couches, d’aller à rebours et de recouvrir une zone. Elle sèche beaucoup plus vite que la peinture à l’huile et ne souffre pas d’un vernis. Avec elle, je construis et je fixe. Loin de tout académisme, malgré ma formation, je mélange ces textures. Je ne les oppose jamais et les fais cohabiter, se répondre et se compléter. Ainsi, un fond à l’aquarelle peut recevoir quelques éléments au fusain ou au pastel. Je veille toujours à chercher un équilibre, voire une émotion. En travaillant de cette manière, je m’affranchis de tout. Pas besoin de choisir un camp ni de m’enfermer dans une seule pratique. Je progresse au gré de ce que j’ai à exprimer ou en suivant le fil de mon humeur. Pour moi, dessiner ou peindre consiste à combiner. Je trouve précisément mon épanouissement dans ce mélange jubilatoire.

 

Parlez-nous de vos influences ?

Comme ancienne étudiant des Beaux-Arts, les musées ont profondément laissé des traces dans mon travail. Je ne prétends rien inventer, même si je sais que je fonctionne sans m’inspirer de personne. Evidemment, j’admire plusieurs artistes. Parmi ceux-là, Stanisław Wyspiański occupe une place importance, peut-être à cause de mes racines polonaises. J’admire la finesse de son travail et la richesse de sa palette. Vassily Kandyński m’intéresse énormément pour ses vibrations colorées et Marc Chagall pour son univers onirique. Comme vous le constatez, je suis résolument moderne dans mes goûts, même si j’accorde beaucoup d’importance à la peinture classique et aux maîtres qui ont précédé le XXe siècle.

 

Vous travaillez par thèmes …

Au fil des années, j’ai développé différentes séries. J’y mets chaque fois beaucoup de sincérité et de conviction. L’an dernier à Espace At Gallery, j’ai exposé des toiles figuratives, voire porteuses d’un message. Cette fois, j’ai sélectionné des œuvres abstraites, qui se singularisent par le rythme et la couleur. Chacun pourra y découvrir ce qu’il souhaite. Je ne fournis aucun mode d’emploi. Il s’agit de peinture pure, sans carcan et qui plaira ou non. Comme toujours, le public sera juge et formulera un avis personnel. Pour moi, l’art abstrait tente de restituer une contraction du réel ou, encore, contribue à en souligner les aspects invisibles à l’œil, autant qu’à percevoir derrière les choses avec une lunette singulière. L’intérêt vise ici à pratiquer une rupture avec ce que tout un chacun peut observer dans la vie de tous les jours. Je parle volontiers d’ambiance, d’atmosphère et d’instants suspendus, que j’invite à découvrir.

 

De quelle manière avez-vous trouvé Espace Art Gallery ?

Je suis familière de ses vernissages et je m’y rends chaque fois que mon agenda le permet. J’ai connu le patron à l’époque où il occupait ses anciens locaux dans le quartier Flagey. J’ai bien vite compris que mes créations pourraient y trouver leur place. De fil en aiguille, j’ai introduit un dossier, nous avons discuté des conditions et je me suis lancée.


Qu’allez-vous présenter cet été ?

Pour ne pas effectuer une redite et ne pas donner l’impression de proposer le même genre d’œuvres que celles exposées en 2024, je me suis concentrée sur plusieurs aquarelles de facture non-figurative et des peintures mixtes. A savoir, des réalisations qui mélangent plusieurs techniques. Elles expriment ma joie de vivre, mes états d’âme, ainsi que quelques souvenirs dont je ne dévoilerai pas le contenu. Je les ai créées sans injonctions, bien au calme chez moi et en prenant un vrai plaisir à les réaliser. Ce genre de peinture reste avant tout ludique et récréatif. Je ne m’impose rien. Je laisse voyager mon pinceau et lui fais entièrement confiance. L’aquarelle représente à mes yeux l’équilibre parfait entre le côté diaphane de l’eau et les pigments. L’un complète l’autre et ne va pas sans lui. Enfin, l’aquarelle reste un excellent médium pour les émotions, la sensibilité et une fragilité qui se transforme en force.

 

Alicja Polechonska expose à Espace Art Gallery du 8 au 31 août 2025. Vous trouverez tous les détails pratiques sur le site www.espaceartgallery.eu

Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles

Propos recueillis par Daniel Bastié

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VIVA FRIDA KAHLO

EXPOSITION : VIVA FRIDA KAHLO13667567698?profile=RESIZE_710x

Elle avait déjà conquis les esprits et bouleversé les cœurs. Frida Kahlo, artiste inclassable, femme de feu et de douleurs, revient hanter Bruxelles avec son univers incandescent dans un lieu de 900 m2, servi par des projections à 360°. L’exposition immersive Viva Frida Kahlo revient pour un tour de piste, enrichie et repensée. Installée au cœur de la capitale, cette expérience unique ne ressemble à aucune autre exposition traditionnelle. Ici, point de cadres sages ou de cartons à lire à la hâte. Viva Frida Kahlo se veut une plongée totale dans la vie, l’œuvre, les blessures et les couleurs d’une artiste qui peignait non pas ce qu’elle voyait, mais ce qu’elle ressentait. Dès les premières minutes, le spectateur est happé. Les murs, le sol et les plafonds deviennent écrans géants. Les projections monumentales animent les autoportraits emblématiques et les motifs récurrents (cœurs saignants, singes câlins, colonnes brisées) dans un tourbillon visuel à la fois somptueux et troublant. Les images ne se contentent pas de leur apport esthétique. Elles racontent, crient et vibrent. La narration multilingue, disponible en français, néerlandais et anglais, accompagne ce voyage intérieur. Elle évoque, avec pudeur et sans détour, les épisodes clés de la vie de cette peintre inclassable. L’occasion de revenir sur son enfance au Mexique, son accident tragique à dix-huit ans, son mariage tumultueux avec Diego Rivera, ses engagements politiques et ses souffrances physiques autant que psychologiques.  Autre élément essentiel que le paysage sonore spatialisé. Véritable composition, il enveloppe le visiteur. Des sons de la nature mexicaine aux résonances intimes d’un cœur qui bat, tout éveille les sens, convoque les émotions et crée une connexion. Cette nouvelle mise en scène ne se contente pas de reprendre le succès passé. Elle va plus loin, avec des nouveautés, dont des extraits inédits du journal intime de cette plasticienne, récemment numérisés, qui viennent ponctuer le parcours.  Certains espaces ont été entièrement repensés, dont un dôme immersif qui accueille une séquence consacrée à la Casa Azul, la maison bleue de Coyoacán, sanctuaire devenu musée. Là, au milieu des objets personnels, des photos d’époque et des reconstitutions sonores, on touche du doigt l’intimité de l’artiste. L’exposition ne demande aucune connaissance préalable. Elle s’adresse aussi bien aux passionnés d’art qu’aux néophytes, sans oublier les enfants et les rêveurs. Chacun est invité à ressentir, à laisser parler ses émotions et à marcher dans les pas de Frida Kahlo sans injonctions.  Le parcours aborde aussi les engagements féministes et politiques de l’artiste, ses prises de position sans concession et son goût pour la provocation.  Le Mexique, omniprésent, y est célébré dans ses coutumes, ses couleurs et ses sons. Des motifs traditionnels, des musiques folkloriques et des références à la culture populaire nourrissent chaque étape.  On découvre également l’humour de Frida Kahlo, sa capacité à détourner les normes, à jouer avec son image, à rire de l’absurde et à cultiver l’autodérision. Cette facette méconnue se dévoile à travers des anecdotes, des lettres et des croquis. Alors, si vous ne savez pas quoi faire en août, n'hésitez pas à vous rendre au Viage pour découvrir cette créatrice de talent. Cela se passe jusqu’au 31 août 2025. Plus de détails sur le site www.vivafridakahlo.be

Boulevard Anspach, 30 à 1000 Bruxelles

Paul Huet

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BRUSSELS IN PINK

PARCOURS : BRUSSELS IN PINK

Bruxelles voit la vie en rose cet été ! La Ville invite à découvrir ses quartiers commerçants sous un nouvel angle grâce à l'exposition en plein air Brussels in Pink, une initiative aussi audacieuse qu’insolite, signée Philippe Katerine. De la Grand-Place à la rue Haute ; en passant par la Galerie Ravenstein, une dizaine de sculptures monumentales du célèbre Monsieur Rose envahissent l’espace public et bousculent le regard des passants. Derrière ce personnage déconcertant, à la silhouette nue et potelée, se cache un projet artistique d’envergure. A savoir, transformer le centre-ville en un vaste musée à ciel ouvert. Gratuit et accessible jour et nuit, le parcours vise autant à faire sourire qu’à faire réfléchir, en installant l’art au cœur de la ville, là où on ne l’attend pas forcément. Le Mignonisme, mouvement artistique imaginé par Philippe Katerine, se déploie ici à grande échelle. Il célèbre la douceur, l’absurde et l’étrangeté du quotidien à travers des formes rondes, des attitudes énigmatiques et un rose éclatant qui attire les regards comme un aimant. Ces Monsieur Rose, sortes de bonshommes étranges tout droit sortis d’un rêve éveillé, n’ont pas pour vocation de plaire à tous.  Cet événement s’inscrit dans l’opération Enjoy the City, portée par la Ville de Bruxelles pour revitaliser ses quartiers commerçants. Après les longues périodes d’isolement et de transformations urbaines, il était temps de redonner vie à ces rues où on flâne, où on achète et où on vit. En misant sur une forme d’art inattendue et populaire, l’organisateur affirme son intention de rendre la capitale plus attractive, plus ludique et plus humaine. Avec son slogan Shop local, discover art & enjoy the city, il propose une promenade artistique doublée d’un itinéraire commerçant. Chaque sculpture devient ainsi une halte, une invitation à entrer dans une boutique, à lever les yeux et à ralentir le pas. Le shopping prend ici une tournure inattendue comme un jeu de piste entre les œuvres et les vitrines bruxelloises. Si la Grand-Place, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, incarne l’histoire et la majesté de Bruxelles, les rues voisines méritaient elles aussi un moment de lumière. La Galerie Ravenstein, haut lieu du modernisme bruxellois, devient le théâtre d’un contraste saisissant entre architecture et fantaisie. La rue Haute, avec son identité populaire et ses boutiques de créateurs, accueille les sculptures avec naturel. Partout, Monsieur Rose détonne, dialogue et transforme les lieux en scènes ! Philippe Katerine, connu du grand public pour sa musique, ses films, et ses performances décalées, déploie ici tout son univers dans l’espace public. Le choix de Bruxelles pour accueillir cette déambulation artistique n’a rien d’anodin. La capitale européenne, cosmopolite et parfois chaotique, se veut également une terre fertile pour les expériences urbaines hybrides. Avec Brussels in Pink, elle s’inscrit dans une tendance européenne où l’art contemporain investit les centres-villes, à l’instar de ce qui se fait à Nantes, à Lille ou à Berlin. Pour les magasins, cette initiative tombe à point nommé. Nombre d’entre eux voient déjà revenir les clients avec plus de curiosité et portés par l’atmosphère singulière de ce musée à ciel ouvert. L’art crée du lien, attire les regards et offre une belle visibilité à ceux qui animent la ville au quotidien. Une signalétique dédiée et des outils en ligne guident le public à travers les différentes étapes du parcours artistique et les bonnes adresses du quartier. Cela se passe chez nous jusqu’au 30 septembre 2025. Les lieux exacts du parcours sont à découvrir sur https://www.instagram.com/enjoy.the.city.bxl/#

Sam Mas

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Nouvelles sculptures en plein air

EXPOSITION DE SCULPTURES EN PLEIN AIR

C’est une première ! Faisant suite à un appel lancé en 2021 par le Centre culturel Escale du Nord, le Parc des Etangs (Anderlecht) s’est transformé en écrin pour accueillir les œuvres monumentales de six sculpteurs, prouvant à quel point l’art ne doit pas se cantonner aux galeries et aux seuls musées. Il a pour vocation d’éduquer, de sensibiliser, d’émouvoir, de questionner et de générer des débats, tout en permettant aux riverains de découvrir des œuvres contemporaines dans leur environnement lors d’une promenade pédestre, en allant faire leurs courses ou en se déplaçant expressément pour venir à leur rencontre. Enfin, il s’agit de promouvoir le travail de celles et ceux qui pratiquent la sculpture en dilettante ou en professionnels, pour prouver la vitalité de notre royaume, ainsi que pour rendre la culture accessible gratuitement à tous. Une formule très éloignée des univers figés des académies et la présentation dans un espace public agréable et verdoyant de pièces faisant chacune plusieurs mètres pour une confrontation immédiate avec le public. La disposition des œuvres dans le parc offre plusieurs points de vue pour les contempler, sans ordre de visite nécessaire. On passe allègrement de l’une à l’autre pour un arrêt ou pour passer son chemin … si on n’a pas été séduit ! Une balade qui permet également de s’évader du bitume en côtoyant des canards et des oies, des joueurs de pétanque, des familles, des séniors et des jeunes s’échangeant le ballon.  Les artistes retenus sont José Sahagun, Hubert Verbruggen, Jean Boghossian, François Canart, Brigitte Danse et Isabelle Van Wylick Zazie. Des identités artistiques peu banales ! Cette exposition en plein air est à voir jusqu’au 22 avril 2024.

Avenue Marius Renard à 1070 Bruxelles

Daniel Bastié

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COURT-METRAGE : PAS MOI 

COURT-METRAGE : PAS MOI 

La Bruxelloise Farida Lehyan vient de signer son premier court-métrage de fiction. En voilà le pitch : L'histoire de Izza est un récit poignant et inspirant, mettant en avant la force et la résilience d'une femme qui a traversé de nombreuses épreuves dans sa vie. Après avoir surmonté un divorce difficile, elle a pris la responsabilité de ses enfants et a travaillé dur pour bâtir une vie meilleure. Son engagement et son acharnement l'ont amenée à réaliser son rêve en prenant la gérance d'un magasin de meubles et de décoration. Cependant, au moment où elle atteint ce succès professionnel tant mérité, la vie lui réserve un nouveau défi : elle est diagnostiquée avec un cancer du sein. Cette nouvelle brutale plonge Izza dans le déni initial, mais elle doit rapidement affronter la réalité de la maladie. Le film explore les émotions et le combat intérieur de Izza tandis qu'elle jongle entre son travail, ses responsabilités familiales et sa lutte contre la maladie. Ce parcours difficile mettra à l'épreuve la force et le courage de Izza, mais elle trouvera du soutien auprès de ses enfants, de ses amis et de ses collègues. Le court-métrage peut être visionné sur youtube  à l’adresse suivante :

https://youtube.com/watch?v=0WfqswBD7JE&feature=share

Daniel Bastié

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KATE MILIE - L'ASSASSIN AIME LA DÉCO

KATE MILIE - L'ASSASSIN AIME LA DÉCO

À l’occasion de l’année Art déco, 180°éditions réédite L’assassin aime l’Art déco, un polar ou plutôt un pol/art signé Kate Milie.

 

Si l’on en croit vos interviews, cet opus serait associé à vingt ans de votre vie ?

Oui, tout à fait, je n’exagère en rien. La grande ligne maîtresse du livre, à savoir des meurtres dans des lieux Art déco bruxellois est venue à moi en 2004 lors d’une visite guidée consacrée à ce mouvement artistique que je connaissais mal. J’ai eu comme un « flash » et j’ai visionné des meurtres dans 3 lieux emblématiques Art déco : La Basilique de Koekelberg, l’hôtel Espérance, Bozar.

 

Et vous avez aussitôt commencé à écrire ?

Absolument pas. J’ai rangé le « flash » dans un coin de ma tête et suis partie vivre une année en Angleterre. Je n’ai plus du tout pensé à ce début d’histoire.

 

Un autre déclic a eu lieu ?

Durant l’été 2009, je suis allée à Bozar voir une expo consacrée à Sophie Calle… Il y avait des travaux… On circulait d’une salle à l’autre via des couloirs, des escaliers de service…

Et je l’ai vu ! Un vieil ascenseur d’époque ! Le « flash » est revenu. J’ai visualisé le troisième meurtre comme si j’étais le témoin principal… Le soir-même, dans un état proche de la transe, j’ai entamé l’écriture du livre… Celui-ci est paru chez 180°éditions en 2012. 13 ans plus tard, vivre sa réédition est un pur bonheur.

 

Votre assassin tue en plein mois d’août chaque jeudi… et laisse à côté des cadavres une carte de jeu… à savoir un as…

Oui. Il y a quatre jeudis dans un mois, il y a quatre as dans un jeu de cartes… Mes personnages, une guide, un flic, un journaliste vont tout faire pour sauver l’as de cœur…et vont plonger dans la symbolique pour comprendre la psychologie de l’assassin, la symbolique de la ville, des cartes, des lieux… et de l’Art déco évidemment.

 

Vos personnages sont un peu stéréotypés, non ?

Tout à fait, mais au-delà de l’aspect archétypal de leur fonction, j’ai aimé les habiller de fêlures, lesquelles vont se réactiver lors de leur intense plongée dans les fantômes de l’entre-deux-guerres.

Vos personnages vont écumer tous les lieux Art déco bruxellois inimaginables ! Votre livre peut-il être vu comme une invitation à la promenade ?

On sait que l’assassin va tuer une quatrième fois, on sait quand mais on ne sait pas où. Une véritable course contre la montre va s’opérer… et maints lieux emblématiques vont être explorés à toute vitesse. De nombreux lecteurs et lectrices m’ont dit être partis se promener sur les lieux après avoir lu le livre… Oui, ce livre peut être vu comme une invitation à la promenade.

 

Vous nous emmenez de l’hôtel Plaza au Verschueren, de l’Archiduc aux maisons jardins, des Étangs d’Ixelles au bar d’un ancien palace, quel est votre lieu préféré ?

Je les aime tous mais j’ai une tendresse toute particulière pour l’hôtel Espérance, là où le « flash » a eu lieu il y a vingt ans.

 

Propos recueillis par Dominique Larzac

L'assassin aime la déco - 180°éditions 168 pages

 

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TOONE ; CARMEN

TOONE : CARMEN

Il fallait oser ! S’emparer de l’un des fleurons du répertoire lyrique pour en faire une version haute en couleur bruxelloise, délurée, burlesque et résolument populaire, voilà ce que propose le Théâtre royal de Toone pour cet été ! Avec José Géal, alias Toone VII, tout devient possible. Perchée sur les hauteurs des Marolles, la séduisante bohémienne, imaginée par Prosper Mérimée et mise en musique par Georges Bizet, adopte l’accent brusseleir et une gouaille irrésistible, sans rien perdre de sa fougue ni de la trame du roman imaginé il y a cent cinquante ans. Bienvenue donc dans Carmen, sauce ketje ! Le rideau se lève sur une Séville très librement revisitée. Les soldats de la caserne ne chantent plus Nous marchons la tête haute, mais entonnent fièrement Wâle zaan van Meulebeek. Des dragons qui, sans doute, n'ont jamais vu l'Andalousie et qui connaissent Catherine Moureaux ou qui ont fréquenté son poupa Flupke Moustache. À leurs côtés, les contrebandiers ne restent pas à la traîne, parce qu’ils lancent avec entrain: Lup, lup, lup, de garde-ville es doe. Un avertissement qui met en garde les malandrins de tous bords.  Dans cet univers de marionnettes à tringle et à fils, tout est permis, à la seule condition que le respect de l’œuvre soit saupoudré d’un humour généreux. Pari tenu ! Don José, interprété par le jeune premier Woltje, séduit avec son air de brave manneke dépassé par ses sentiments. Il pousse des airs connus remixés à la sauce locale, dont un La bloem que tu m’avais jetée, qui normalement ne doit pas laisser de marbre une mokke un brin romantique. Carmen, quant à elle, n’a rien perdu de son magnétisme. Cigarière sans tabac (puisqu’on ne peut plus fumer dans les lieux publics !) et jamais dépourvue de verve, sait faire jouer ses belles guiboles aussi bien qu’elle fait fonctionner ses castagnettes.  Elle enchaîne les répliques et les embrassades avec une fougue digne de Shakira. Quand elle lance à Don José : Allei ket, viens ici, je vais te donner une baise qui va te faire biberer jusqu’à ton dikken tien, elle prouve que son sex-appeal ne va pas pointer à Actiris. Les habitués de l’Opéra de la Monnaie reconnaissent le découpage de la partition et le reçoivent sur la caisse de manière espiègle, voire joyeusement irrévérencieuse. Escamillo, devenu ici Isidore le Toréador, profère pour devise : Quand y sait plus, y sait encore ! Une réplique qui résume à merveille l'esprit de ce spectacle qui jongle avec la parodie, la zwanze, le second degré et l’audace.  Comme à chacune des productions chez Toone, les voix, toutes interprétées par Nicols Géal himself, forcent le respect. Passant sans transition du baryton à la soprano, de la basse profonde au ténor léger, il incarne une galerie de personnages aux timbres aussi expressifs que Marianne James du temps où elle campait Maria Ulrika Von Glott. Un exploit vocal et technique renouvelé soir après soir pour cet ancien élève du Conservatoire de Bruxelles. Pour accompagner les grands airs, l’accordéon d’Alain Ricar remplace l’orchestre symphonique dans une véritable réinvention musicale. L’instrument fait corps avec la poechenel, il souligne les passions, amplifie les tensions et adoucit les transitions, sans jamais sombrer dans le cliché ou l’emphase. Mieux, il souligne volontiers le côté populaire du spectacle. Côté visuel, les décors signés Alexandre Obolensky, d’après les maquettes de Thierry Bosquet, participent à l’enchantement et évoquent une Séville onirique et stylisée, où les ombres et les couleurs dialoguent sans cesse. Lidia Gosamo, aux costumes, apporte aux protagonistes des tenues mêlant velours, dentelle et soie pour un résultat qui fait mouche.  Alors, faut-il aller voir Carmen chez Toone ? Mille fois oui ! Pour réentendre des mélodies archi-connues sous un jour décalé, frissonner un peu et s’émouvoir beaucoup. Enfin, dans le but de se rappeler qu’un chef-d’œuvre peut exister bien au-delà de son cadre d’origine, Carmen est à applaudir du 3 juillet au 30 août 2025. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.toone.be

Impasse Sainte Pétronille – Rue du Marché-aux-Herbes, 66 à 1000 Bruxelles

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EXPOSITION : ALICJA POLECHONSKA -ILLUSTRATIONS DU NOUVEAU TESTAMENT

Intitulée Illustrations du Nouveau Testament, cette exposition temporaire offre un voyage en couleur dans le texte biblique. Fidèle, personnelle et émotive, cette relecture visuelle invite le visiteur à une réflexion spirituelle et esthétique. L'artiste Alicja Polechonska, d'origine polonaise et installée en Belgique depuis près de trente ans, explore avec sensibilité les liens entre foi et création artistique. Depuis longtemps, elle s'attache à traduire l'élan spirituel en images, avec une technique d'aquarelle raffinée, transparente et d'une grande maîtrise. Cette démarche picturale subtile sert un propos d'une intensité spirituelle remarquable. La palette se distingue par sa douceur et son apaisement. Loin des compositions dramatiques ou flamboyantes, elle préfère les tons pastel et les nuances subtiles, qui évoquent la paix, le silence et le recueillement. Cette esthétique contemporaine renouvelle le regard porté sur les sujets religieux et attire même les amateurs d'art profane. L'exposition ne s'adresse pas uniquement aux croyants. Elle invite chacun, croyant ou non, à contempler ces instants de grâce et de lumière. Son art parle de fragilité, de compassion, d'espérance et propose un cheminement intérieur du 1er août au 12 septembre 2025 à la Collégiale Sainte Gertrude.

Grand Place de Nivelles. Plus de détails : 0478 32 54 39 (Vie spirituelle)

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OMMEGANG 2025

L’OMMEGANG 2025

Il sera de retour le mercredi 2 et le vendredi 4 juillet 2025 à partir de 19 h 30. Avec ses 1 400 figurants, certains issus des familles de l’époque, le cortège spectaculaire de l’Ommegang circu-lera de nouveau dans nos rues joyeuses, sous le regard complice de la foule.

 

On reverra ses 47 groupes folkloriques, ses 300 drapeaux et étendards, ses 48 chevaux de la police fédérale et ses 8 géants, dont le fameux dragon de St-Georges, tous répartis sur deux kilomètres d’un long cortège qui descendra les rues de Bruxelles à partir de la place du Grand-Sablon.  Dans une ambiance festive et bon enfant.

Ce défilé commémore chaque année la venue de Charles Quint à Bruxelles en 1549 pour présenter son fils, l’infant d’Espagne Philippe II. Notre empereur était accompagné de ses deux sœurs, Marie de Hongrie et Eléonore de France, veuve de François Ier qui s’était éteint deux ans plus tôt.

Durant ces quatre jours de festivités, du 2 au 5 juillet, le Grand-Sablon célébrera l’Ommegang avec un retour au cœur de la Renaissance qui ravira petits et grands. Petits surtout. Ne manquez pas le spectacle des chevaliers qui s’affronteront au tournoi sur l’esplanade derrière l’église de Notre-Dame-du-Sablon. Ni la présence des artisans qui vous livreront les secrets de leur métier de chirurgiens, barbiers ou forgerons. La brasserie Haacht sera aussi de la partie en vous servant la bière de Charles Quint au goût floral épicé. Car l’empereur aimait la bière et la chasse dans nos régions.

 

Un cortège éblouissant

1 400 figurants en costumes d’époque vous feront ainsi revivre un moment historique dans nos rues de Bruxelles : musiciens, chanteurs, danseurs, cavaliers, gardes en uniforme, gonfaloniers, arbalétriers et archers recréeront l’atmosphère de la Renaissance dans la capitale des « Pays-d’en-Bas ». Le carrosse de Charles Quint démarrera vers 20 h 15 de l’ancien palais du Coudenberg, place Royale. Il s’arrêtera à l’église du Sablon. Les groupes historiques partiront, eux, du parc de Bruxelles pour rejoindre les deux Serments des arbalétriers, les archers, les arquebusiers et les escrimeurs au Sablon.

Le cortège historique ainsi formé, précédé du carrosse impérial, se mettra en route à 20 h 50 et passera par les rues de Bruxelles pour arriver à la Grand-Place où aura commencé le somptueux specta-cle offert par la cité, le 2 juin 1549, en l’honneur de Charles Quint et de sa famille. Deux mille places assises et payantes vous y atten-dent. Pourquoi donc un cortège en si grande pompe sous les feux du spectacle ?

 

L’origine de l’Ommegang

A l’origine, c’était la plus importante procession lustrale de Bruxelles qui se déroulait une fois par an, le dimanche précédant la Pentecôte. Depuis 1930, l’Ommegang est devenu une reconstitution historique qui témoigne de l’époque de Charles Quint. Le terme ommegang est la traduction flamande de la circumambulation qui désigne la procession des groupes depuis l’église du Sablon jusqu’à la Grand-Place et leur retour avec la Vierge debout sur la barque qui l’avait amenée. C’est sous son égide et en son honneur que se déroule chaque année l’Ommegang de Bruxelles.

On prétend que cette statuette de bois fut dérobée à la ville d’Anvers en 1348 à la suite du rêve d’une jeune femme pieuse « visitée » par la Vierge, et qu’elle fut transportée en barque jusqu’aux quais de Bruxelles, où elle fut accueillie par le duc de Brabant et par les arbalétriers chargés de la protéger. Déposée dans la nouvelle chapelle du Sablon, elle prit le nom de Notre Dame des Victoires. La Vierge miraculée du Sablon devint, avec saint Michel, la grande protectrice de Bruxelles. Elle fut placée sous la bonne garde des arbalétriers, des gens d’armes de la ville, du magistrat et des Lignages qui constituent le cœur de la procession de l’Ommegang. Chaque année au Sablon, les arbalétriers se disputent en son honneur le concours du papegai. Vous y serez peut-être pour acclamer le vainqueur qui fera triomphalement son entrée sur la Grand-Place en portant la Flèche d’Or.

 

Le Héraut de l’Ommegang

Cette année, l’histoire de l’Ommegang nous sera racontée par Philippe Boxho « qui fait parler les morts ». Une figure incontournable de la chronique belge. Professeur de médecine légale à l’Université de Liège, Philippe Boxho est connu du grand public pour ses ouvrages à succès qui dévoilent, avec pédagogie et pudeur, les coulisses de son métier. Dans Autopsie d’un crime, Ce que les morts racontent ou encore Les Experts du réel, il transmet des histoires vraies, parfois déroutantes, toujours profondément humaines. Il nous racontera bientôt la venue de Charles Quint à Bruxeles.

Philippe Boxho, c’est aussi une voix reconnaissable entre toutes, un passeur d’histoires capable de captiver une assemblée avec autant de rigueur que de malice. Il nous dira l’histoire de l’Ommegang dans son rôle de héraut, guide complice et éclairé du public, aux côtés de Bert Kruismans pour la version anglaise et de Jo Lemaire pour la version néerlandaise. Avec lui, cette édition 2025 sera retransmise avec panache et ce petit clin d’œil décalé qui fait toute la saveur de ses interventions dans les chroniques de la justice.

 

Une BD à l’honneur pour l’Ommegang

Thomas Liera, illustrateur belge de renom, sera présent lors des deux représentations de l’Ommegang sur la Grand-Place de Bruxelles, la plus belle des places pour rejouer la venue de Charles Quint. Carnet à la main, il dessinera en direct des scènes inspirées du spectacle. Il signe cette année la BD officielle de l’événement : Ommegang 1930, écrite par l’historien, scénariste, journaliste et auteur Patrick Weber.

Ce roman graphique entraîne le lecteur dans la capitale des années 1930, au moment où l’Ommegang renaît de ses cendres après plusieurs décennies d’interruption pour commémorer le centenaire de la naissance de la Belgique. Sur fond d’enquête policière digne des plus grands romans d’Agatha Christie, cette œuvre graphique mêle suspense, patrimoine et hommage vibrant aux traditions bruxelloises. Lire notre critique dans la rubrique livres de cette édition. 

 

Au programme encore, les joutes équestres

Une activité pratiquée à l’époque des Bourguignons, peu avant la Renaissance, était les joutes équestres. Il s’agit d’une des épreuves organisées lors des tournois de chevalerie, sans doute la plus célèbre. Elle consistait à faire charger l’un contre l’autre deux chevaliers, munis chacun d’une lance et lancés eux-mêmes au galop. Contrairement à l’idée que l’on se fait, il ne s’agissait pas de désarçonner l’adversaire mais de briser le plus de lances possible. En cas d’égalité, la longueur du bois brisé désignait le vainqueur.

Vous verrez ces chevaliers jouxter en brisant leurs lances les uns contre les autres du haut de leur destrier, sur l’esplanade située entre l’église et la place du Sablon. Vous verrez aussi des combats de chevaliers qui s’affronteront à pied. Un marché Renaissance vous y attendra, avec la représentation de la vie quotidienne d’une troupe de mercenaires du XVe siècle.

 

Le tir du papegai

A l’époque de Charles Quint, les armes à flèches sont détrônées par la poudre. Si l’arc et l’arbalète détiennent encore un prestige social, ils cèdent progressivement la place aux arquebuses sur les champs de bataille. Aussi ce sport devint-il avant tout un jeu d’adresse pratiqué dans les jardins privés. Dès la fin du Moyen Age, les villes organisaient chaque année, au printemps, une compétition visant à déterminer le meilleur tireur. Il s’agit des « tirs du papegai », un terme très répandu alors en Europe, où le vainqueur est désigné comme le Roi de la flèche pour un an, après avoir décroché un oiseau perché sur un mât, une tour ou une église. Le papegai était l’effigie d’un oiseau apparenté au perroquet pour servir de cible.

L’Ommegang de Bruxelles, qui avait lieu traditionnellement en mai, perpétue ce concours sur la place du Sablon. Vous y verrez les archers se disputer la palme. Ils vous y attendent les 2 et 4 juillet prochains à partir de 19 h 30.  Festivités gratuites au Sablon jusqu’au samedi 5 juillet de 12 h à 20 h. Spectacle Ommegang payant sur la Grand-Place les 2 et 4 juillet, avec Brel chanté par Olivier Laurent le jeudi 3 juillet à 21 heures. Plus d’informations et billets disponibles sur www.ommegang.be

Michel Lequeux 13642572261?profile=RESIZE_710x

 

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