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Publications de Khadija ELHAMRANI (21)

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POESIE



Je t’écris
Et le cœur parfois gris 
Crie sa haine
Contre le silence et la peine
Qui enchaînent l’esprit

Je t’écris
Et le cœur tente
Tente de garder ta chaleur
Entre ses doigts tendres 
Qui gèlent derrière ses murs gris

Je t’écris
Et j’écris ton nom
De ma sueur et de mon sang
De mes larmes d’enfant
Qui fuient l’horreur de l’oubli

Je t’écris
Et le cœur prie
Dans une langue nomade
Dans un verbe bâtard
Qui se révolte puis se plie

Je t’écris
Et le sang fuit
Mes veines séchées de sens
Et mes mots noyés de non-sens
Qui s’effondrent et s’écrient

Je t’écris
Avant que la plume ne s’assèche
De sourires et de rimes
Et les yeux ne crèvent de déprime
Qui tue toute envie

Je t’écris
Et je rêve
Que renaissent les fleurs et les bourgeons
Que verdissent les cœurs et les champs
Qui te boiront jusqu’à la lie

Je t’écris
Et je signe ici
La naissance d’une nouvelle ère
Et d’un verbe si fort si fier
Que ton amour emplit

Khadija ELHAMRANI
© 2014

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Vains Regrets


Ce temps est-il passé de raisonner en sage,
De repriser ses plans, retoucher ses avis,
De s’avouer que si notre jeunesse nous fuit,
Nous consolent les sagesses récoltées avec l’âge ?

A quoi bon déplorer ses méprises énoncées
Si ce n’est plus aisé de revenir dessus ?
Autant savoir dès lors en retenir le jus
Et apprendre à gérer les avis prononcés.

La parole, quoique fragile et volatile,
Nous peut être aussi bien traîtresse et assassine
Quand à celui qui ne l’estime on la destine !

Faute de savoir parler, se taire est plus utile
Puisque face à certaines misères ou sottises,
Nul art que le silence ne s’avère de mise.

© Khadija ELHAMRANI

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La vraie grandeur


L’être affamé, curieux, fouillant dans son passé
- Cette psyché lustrée, où se mirent nos pensées
Et miroitent nos désirs et nos rêves entassés- 
Se penche comme sur l’eau s’était penché Narcisse
En espérant ne voir que l’éclat miroitant
De sa petite personne et le meilleur reflet.

Que cherches-tu, ô toi, mesquin et misérable ?
Tu veux t’approprier gloires et dons louables
Alors que tes actions si vaines et si minables,
Éphémères, immatures, méchantes et pitoyables, 
Ne cadrent guère avec tes grandes aspirations !

La vraie grandeur des âmes est fille de la pudeur
Lorsque l’orgueil se veut dignité et honneur
Sans égoïsme hautain ni basse humilité
Mais sagesse et noblesse, et mieux, élévation !

© Khadija ELHAMRANI 2014-02-01

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Dévoilement


Vous voulez me connaître ?
Suivez-moi ! Mieux encore :
Apprenez à me vivre,
A écouter mon être.
Fille des routes et des voies,
Fille des airs, du désert,
Mon nom est souffle de vent,
Mon prénom est fluide,
Ma nation est caravane.
J’ai vécu mille déboires,
Caressé mille rêveries,
Chatouillé mille soieries,
Essuyé mille injures,
Ecouté mille histoires.
J’ai parlé mille langages,
Et j’ai tu mille secrets,
Egrené mille années,
Dispersé les grains des jours
A voler aux oiseaux
L’étendue des espaces.
J’ai vécu avec prouesse
Entre les cieux de la sagesse
Et les creux de la paresse,
Entre les angoisses des rencontres
Et la candeur d’un cœur tendre
Et survécu aux épreuves !
Croyez-vous me connaître ?
Avez-vous bien suivi, 
Ecouté tout mon être ?


© Khadija ELHAMRANI 2013

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ELEGIES

 

Ô vent qui souffle sur ma poupe de tous côtés,
Ô temps qui fond sur mes os sans crier gare,
Que sont devenues ces saisons où les départs
Vers l’inconnu glissaient en ondes de gaîté ?

Ce vent qui souffle me balance et me tourmente.
Pourquoi en veut-il à mon mât et le harcèle ? 
Quoique je tente pour le remettre sur selle,
Son courroux gronde et sa violente colère augmente. 

Ce temps a tous les avantages sur ma patience.
Il ne me reste plus que ma seule volonté,
Quelques espoirs nourris d’amour et de bonté
D’une âme lésée dont le mal abuse à outrance.

Je vois défiler dans mon âme une douce faiblesse,
Comme se défilent dans la mémoire les souvenirs.
Pourrais-je encore rêver que mes simples désirs
Trouvent leur éden même dans une dernière ivresse ?

Les vagues me soulevant m’écrasent contre leurs murs.
Portée violemment par la houle de la douleur,
Je m’abandonne au poids meurtrier de ces heurts,
La mer me fait l’amour sous sa couette d’azur.

Ô mer amère, porteuse de mes hémorragies !
Daigne conter ce secret à ma descendance
Ainsi, si je succombe à tes farouches danses,
On saura que ma lutte ne fut pas qu’élégie.
© Khadija ELHAMRANI 
Des Airs de Désert, 2013

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NA-VIE-GATION


Jamais les hommes ne devraient s’avouer vaincus !
Surtout s’ils peuvent s’armer d’un peu de volonté.
Leur vie, hormis l’espoir, n’est qu’une plaie gâtée,
Et leurs années sans rêves seraient peines perdues

Les navires de la vie vont souvent de l’avant,
Aspirent à la quiétude des rives des terres nouvelles,
Bravant, sereins, les crocs des périls cruels
Qui menacent leurs élans vers les proches horizons.

Chacune des vagues qui glissent les hisse vers l’avenir,
Les vents leur sont amis et les rapprochent des quais.
Si la barre est solide et la voile bien enflée,
Il leur faut juste suivre l’alizé des désirs.

Jamais les hommes ne devraient s’avouer vaincus!
S’ils lisent dans les pages de l’histoire universelle,
Que de braves métaphores qui donnent aux hommes du zèle
Pour irradier les maux du terrestre vécu!

Khadija Elhamrani
Des Airs de Désert, 2013

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Une lecture dans "La Bergère du Silence" dont je suis si fière et que vous découvrirez à la 4ème de couverture:
La Bergère Du Silence, de Khadija ELHAMRANI, 2013

De l'éminent Docteur Abdelhanine BELHAJ
Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Kénitra

""De tous les genres littéraires, la poésie est considérée par de nombreux écrivains et poètes comme la plus difficile à exprimer. On ne devient pas poète ; on l’est ou on ne l’est pas.
Paul Eluard, le poète surréaliste, disait que « le poète est celui qui inspire bien plus que celui qui est inspiré ». Cela est valable pour la poétesse Khadija ELHAMRANI, sauf qu’elle est non seulement fort inspirée mais qu’elle inspire et suscites des réactions inscrites profondément en nous.
Khadija EL HAMRANI est inspirée par Aimé Césaire, par exemple, auquel elle rend hommage, à travers un poème intitulé « Qui suis-je ? » qui commence par :
Je suis le grand poète
Qui de ses pires défaites
Fait de joyeuses fêtes.
Et se termine ainsi : Je suis le grand poète
Qui vous calme, vous console
Et se retrouve tout seul.
En prêtant sa voix à celle d’Aimé Césaire, elle fait de la simplicité une grande poésie.
Elle inspire également parce qu’elle observe et scrute la vie intérieure avec beaucoup de lucidité et de sensibilité, à travers le souvenir et la reconnaissance. En témoignent les dédicaces, l’une à sa mère et l’autre à son père, auxquels elle rend également hommage à travers deux poèmes liminaires.
Elle inspire également parce qu’elle porte un regard poétique sur le monde :
Usez par la magie des mots pour absorber fureurs et guerres,
Semez le Bien dans l'univers en stoppant son déchaînement
Et en y célébrant la Paix !
C’est ainsi qu’elle s’adresse aux muses, mais aussi aux lecteurs que nous sommes.
Fragile et fébrile, sincère et sensible, elle possède, sans aucun doute les qualités idéales du poète. Mais l’ultime qualité qui caractérise également sa poésie est, selon les termes de William Shakespeare, cette musique que tout poète porte en soi et qu’il exprime à travers la magie des mots ; cette musique que la poétesse sait écouter et transcrire en fortes émotions.
Les poèmes de Khadija ELHAMRANI portent et transportent l'originalité des images et la diversité de style et de structures. Des poèmes que tout lecteur pourrait lire avec un grand plaisir, mais avec un esprit philosophique et une sensibilité poétique.""

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LA BERGERE DU SILENCE

Enfin je viens de recevoir un lot de copies de mon recueil édité au Maroc

Et je viens partager avec vous mes chers amis ma grande joie, vous y êtes pour beaucoup de choses!

12272963056?profile=originalEh bien sûr ma première dédicace fut en famille!

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DES AIRS DE DESERT

Ô désert !

Sauras-tu garder

En ta mémoire granuleuse

Ce parcourt éphémère

Débutant par un cri

S’achevant par un vers ?

 

 

Ô désert !

Ton vent coléreux

Saura-t-il garder

En ses plis mouvementés

La trace du passage

Et le parfum poivré

D’un poète ailé ?

 

Ô désert !

Etendue hostile

Sauras-tu l’écouter

L’aimer et le chérir ?

Ou le lâcheras-tu

Entre une mort qui l’habite

Traîtresse et enragée

Et un sable qui le tue,

Silencieux et tumultueux

Ces ultimes amis invisibles

Complices de l’anonymat ?

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ARGANIA

Est-il venu le temps

Où l’arganier géant,

Seigneur de tous les temps,

Doit porter un masque à gaz ?

Cette atmosphère mercure

Le dope et le dénature !

Cet abus le révolte.

Il ferme ses poumons au vent,

Déclare une grève de faim.

Rebelle tel le fier fellah,

Privé de ses racines,

Le mal d’être l’assaille,

Le mal de terre l’use,

Le mal de mère l’assomme,

Le mal de l’air le tue.

Que reste-t-il de la fierté,

Celle du géant arganier,

Aux temps futurs ?

 

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Parade Rêvée

A mes pieds s’effondrent sans bruit

 Le rideau de la nuit

Et de la continence

Le moine dont la chasteté tend à me confesser

S’oublie soudain dans les vagues de mes délices

S’envolent les oisillons de ses désirs retenus

S’agitent les oriflammes de ses feux chapelains

Leurs langues gloutonnes

A l’œuvre s’adonnent

Brasiers délicieux

Baisers périlleux

Ivresse des sens en liesse

Invasion des tréfonds de l’âme

Crépitent les brandons dans les yeux

Les tempes grondent

Les lèvres fondent

Les doigts sondent

Les soupirs s’entendent

Plus criard le silence

Interminable l’attente

Traîtresse l’impatience

Avide la sécheresse

Et cette vermine

Comme la famine

Et ces tabous

Qui ne craignent plus la fusion

Ni les râles ni les effusions

Cassent les menottes et les cages

Du coeur et des séniles adages

Soufflés par un air de liberté

L’amour enfin au rendez-vous

Mais le réveil le guette au détour de l’aube

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EMERVEILLEMENT

 

Laissez-moi en ascète admirer l’univers,

Etre des étoiles fou et du soleil le féal.

Sachez que, de la vie, j’aspire à l’idéal

Quoiqu’elle m’offre un visage pâle et pervers.

 

Pour unique demeure, je n’ai que les mirages

D’un monde purifié des méandres et des maux ;

Pour cette ultime bataille, je n’ai que quelques mots

Affilés par mes rêves et mes nombreux voyages.

 

Je jalouse les airs détendus des sirènes,

Se mouvant avec grâce dans leurs valses océanes.

Je m’émerveille devant leurs parures diaphanes,

Et leurs beautés divines, et leurs postures de reines.

 

Je m’incline devant ces êtres de chimères

Même sachant qu’elles ne sont le fruit de nos rêves .

Laissez-moi désirer que mon cœur, qui crève

De les aimer de loin les caresse et les serre.

 

Ö sirènes des songes de mes frères nomades

Dont les joues des courants connaissent les secrets !

Hantez d’enchantement les coins de mes contrées

Sauvages et virginales assoiffées des Haliades.

Bris de Passion, 2013

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AVERSION


J’abhorre ces têtes rébarbatives !
Celles des êtres faussement graves,
Et qui ne rient, et qui ne savent
Apporter joies à nos dérives.

Ces gens couvrant leur nullité
D’un vilain masque de sérieux,
Alors qu’ils n’ont au fond des yeux
Que l’ombre de l’inanité.

Ces êtres que le Vrai dérange,
Mais dont les principes font loi.
Quand à la ferveur de leur foi,
Elle n’est qu’hésitation et fange.

L’indécision tache leur regard.
Et leur conscience, tel un nuage,
Est suspendue sans nul attelage
Ni sens pour ses pas, ni gare.

Khadija ELHAMRANI, Bris de Passion.

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VIDE


Savez vous le décrire? Du moins j'aurais essayé et voici ce que cela a donné

Vide , tourbillon insonore,
Inaudible râle du corps,
Désert aride et incolore ,
Emanations que l'on déplore.

Vide, meurtrissant l'ouie,
Indolent coup d'intempéries,
Désert, parcours à l'infini,
Essoufflantes lésions flétries.

Vide,soufflet d'éternité,
Ile aux mensongères vérités,
Désert aux mues illimitées,
Effusions de violentes beautés.

Vide,torture indolore,
Illusion de silence de mort,
Disgrâce qui nous déflore,
Effluves de rêves qui s'évaporent.

Vide avide d'une idée,
Idyllique vie à dévider,
Drame des âmes dénudées,
Etal de fronts à dérider.

Vide,écueil à mon élan,
Instant qui cueille mes saisons,
Depuis l'aube de mes seize ans,
Et qui en guette les horisons.

Vide,dépouille de l'ennui,
Instrument des dieux en furie,
Démesure aux fades orgies,
Elégies,douces mélancolies.

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Passion Assassine

Passion assassine

 

Il meurt qu’elle soit inaccessible,

Il meurt d’envie de l’étouffer,

De l’écraser, de l’envelopper,

Mais encore, il meurt chaque jour !

Il meurt de l’envie de l’avoir,

De la voir et de la toucher,

Et de boire ses mots, ses pensées

De sa bouche qu’il veut abreuvoir.

Il meurt de caresser des doigts

Ses cheveux, nuit du grand désert.

Il meurt d’envie d’emprisonner

Ses rêves fous, la regarder,

Les yeux dans les yeux de son âme,

Et épier l’ardeur de sa flamme.

Il meurt de l’envie de cueillir

Un à un ses bourgeons tout frais,

Un à un les pétales sacrés

De cette orchidée indomptée,

Et d’assouvir sa soif d’aimer

Son nectar qui coule de source

Et de freiner son feu, sa course.

Il meurt, il a raison de l’aimer.

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VOYAGE


Demain, je pars
Et si jamais il n’y a nulle gare qui accueille ma tristesse
Je laisserai un mot sur les blancs nuages qui passent
Peut-être les cigognes
Recueilleront l’errance
De mes vierges papiers

Demain, si le soleil
Daigne se réveiller ou n’ouvrir qu’un seul œil
Pour veiller mes bagages laissés sur le trottoir
Je m’en irai moins triste
Raconter sur les pistes
Mes veillées étoliennes

Demain, loin d’ici
Se poseront mes pas tremblants et réticents
Dans un désert aride que fuient les sauterelles
J’appellerai à mon aide
Les marabouts d’Afrique
Dieu et ses prophètes

Demain, si en partant
J’oublie de dire adieu à mes nobles amis
Sachez que dans l’oubli, la peur et l’inquiétude
J’ai perdu tous mes mots
Fait ma dernière prière
Laissé mon lit gelé

Demain, si je n’arrive
Vous réveiller à l’aube vous tirant du sommeil
Sachez que j’ai pris goût à ma nouvelle demeure
Pour moi n’ayez point peur
Je saurai me défendre
Du vide et de l’ennui

KHADIJA, AGADIR, mercredi 3 novembre 2010, 19H37

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TOURMENTE


Tu viens, violente et acrimonieuse
Secouer les branches de mes pensées,
Arracher les lianes de mes rêveries,
Violer la ruche de mes secrets,
Bousculer l’ordre de mes idées,
Apostropher les troncs de mes lettres,
Troubler l’eau claire de mes rives,
Douter de la sève de mes veines,
Dédaigner les affres de ma verve,
Soulever des marées de pleurs,
Noyer le navire de mon cœur,
Et me dire : « Pour qui tu écris ? »

Comme si tu ne le savais pas !
Cependant tu étais là
Et tu traçais le chemin à mes pas !
Tu me suivais à chaque pas ;
Non, non, tu ne me suivais pas,
Tu me devançais et guidais mes pas
Et tu me montrais du doigt
Ces cœurs déchirés
Des cœurs réduits à l’oubli
Ces âmes égarées
Des âmes pourries par l’envie
Ces êtres oubliés
Des êtres laissés-pour-compte
Ces voix tues
Des voix sans voix dans la honte
Ces terres violées
Des terres désertées de leurs âmes
Ces yeux alarmés
Des yeux desséchés par les drames
Ces lèvres gercées
Des lèvres cousues par le silence

Ô toi,
Tourmente de mon verbe,
Tempête de ma langue acerbe,
Avalanche de mon cerveau éberlué
Aux idées voilées devant tout étranger
Sauf devant toi volontairement dénudées
Toi, le mot, le fin mot, le juste mot,
Toi, interprète de tous les maux !

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CRI

Ce matin,

Plus tôt que la rosée,

J’ai quitté cet océan

Blanchi par l’insomnie

Pour fuir à la nage

Ces nouveaux et gris rivages

Tous de douleur meublés.

Je suis sortie, aveuglée,

Vêtue des lambeaux cirés

D’un silence opaque

Et d’un voile me pesant

Sur les yeux des idées.

Mon âme, traînant

Ses cheveux blancs,

Se déchirait

Entre l’éloge du vieux passé

Et les loques du gueux présent

Dépassé par le train du temps.

Les nuages se défilant

Se surpassaient,

Gris et grincheux,

Lunchant mes matins attendus .

Nulle éclaircie, nulle averse promise,

Nulle floraison, nulle brise,

Juste un ouragan tel un dragon

Soufflant un feu

Jamais clément

Emportant le mucre et le sec,

Menaçant de pandémie

De ses serres et de son bec.

Quand viendra l’accalmie ?

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