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Publications de Deashelle (912)

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Candide (théâtre de la Clarencière)


Candide ou l'optimisme, version ludique et féérique

Dès l'âge de 7 ans, bientôt, du 26 au 29 octobre 2010 - Bruxelles : Théâtre Littéraire de la Clarencière Réservations : 02/640.46.76 info.laclarenciere@skynet.be, le site www.laclarenciere.be

J’ai eu la chance d’assister aux répétitions d’un petit spectacle croquignolet joué sur la scène minuscule du théâtre de la Clarencière, avec beaucoup d’élégance et de vivacité. Ce spectacle a été présenté en Avignon cet été !

« Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles ; car enfin, si vous n'aviez pas été chassé d'un beau château à grands coups de pied dans le derrière pour l'amour de Mlle Cunégonde, si vous n'aviez pas été mis à l'Inquisition, si vous n'aviez pas couru l'Amérique à pied, si vous n'aviez pas donné un bon coup d'épée au baron, si vous n'aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d'Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches. -- Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin. »
Candide est désarmant, les yeux que l’on voit de près sont limpides et sans fard. Cunégonde, la mèche folle, le regard jeune et assuré, le costume ravissant, charmante, fraiche, malgré son histoire, est attendrissante. …. Pangloss, le tiers philosophique, rassurant, chaleureux et bouillant d’optimisme. Mais voilà que Cunégonde contrefait sa voix et sa personne, vieille édentée, elle conte à Candide ses aventures extraordinaires…Une pièce très dynamique pleine de mouvements, la scène sur le navire est magnifique, cela tangue jusque dans la salle ! L’eldorado est saisissant, on se croirait au Carnaval de Venise. Prestance, rythme, beau parler, que demander de plus ? Pour Candide, en fin de compte, le bonheur est dans le jardin : il faut le cultiver. Et Cunégonde d’étendre le linge au soleil des collines méditerranéennes…
Pour nous réchauffer cet hiver à Bruxelles !

Cette création couronne les 10 ans de collaboration artistique du Théâtre d'Une Pièce et du Théâtre de la Clarencière. Bernard lefrancq et Fabienne Govaerts souhaitant continuer dans leur volonté de faire aimer au plus grand nombre les grands auteurs et les belles Lettres. Dans ce cadre Bernard lefrancq, dans un souci de respect de l'esprit de Jean Vilar, a tenu à accrocher le public avec un texte d'auteur souvent présenté comme trop obscur, intellectuel ou élitiste. Dans sa démarche de vulgarisateur au sens noble du terme, il crée pour ce Festival 2010 un spectacle féérique et poétique autour de Candide qui habitant dans le château de son oncle, le baron de Thunder-ten-Tronckh est renvoyé à cause d'un baiser donné à sa cousine Cunégonde... Venez rire des péripéties de l'attachant Candide et découvrir en sa compagnie sa nouvelle devise selon laquelle " il faut cultiver son jardin !"

Avec : Jean-Louis Leclercq, Antoine Motte dit Falisse et Lola Pauwels
Affiche : Lionel Pinchetti
Mise en scène de : Bernard lefrancq
Co-production : Théâtres d'Une Pièce, Verbe Fou/Clarencière

Avec le soutien de la COCOF – Commission communautaire française de Belgique

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Michaël P i a n g e r e l l i…dit « le P i e n g »

Attention, ils sont presque connus, ils viennent de gagner à l'Alhambra de Paris la finale 2010 de Zickmeup, le portail accélérateur de talents ! Ils sont tombés sur la scène de la Samaritaine pour ouvrir la nouvelle saison avec la joie des saltimbanques et nous offrir un magnifique bouquet de chansons françaises décapantes, nostalgiques ou rebelles. . . « Et Dieu créa le saltimbanque et vit que ce fut le bordel, mais le plus beau bordel qui soit… »

Cela démarre souvent en douceur, puis les décibels s’emportent, mais qu’importe ! Le talent est là, nerveux, fougueux plein de feu. Le jazz est là, l’artiste touche à peine terre au milieu de ses acrobatiques pas de charleston, sur guitares aux accents manouche! Cela sautille de toutes parts. Cela pétille dans les cœurs. Fascinant ! Et l’orchestre enchaîne, impassible comme une rivière de rythmes.« Fais-moi confiance, c'est pour toi que mon cœur danse... »

Tout charisme et chaleur humaine, Michaël Piangerelli, dit le Pieng, dialogue joyeusement avec le public qui exulte, ravi d’être convié au jeu de la fête… Les textes ont du fond, de la poésie, de l’humour, de la dérision, de la musicalité. De jolis titres de chansons : Ma gitane, Je cherche ce mot, Il y a des nuits, Pieuse brebis, … Son employeur : Le monde, son école : les ghettos de Mouscron paraît-il! Ses muses, toutes les femmes, et la sincérité comme étendard. Sa présence en scène vous coupe le souffle et arrache des larmes de rire. « Piangere » en italien. Sa troupe l’entoure de bonheur, de chœurs et vibre sous sa magie. Le public est saturé de plaisir, mordu par le diable, enivré de vie. Vivent les bateleurs!

Chant: Michaël Piangerelli
Guitare, choeurs:
David Caporaso
Guitare, choeurs:
Paul Guernier
Basse:
Dimitri Evers
Batterie:
Benoît Derycke

http://www.lasamaritaine.be/informationsprat/index.html

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L'art musical et l'esthétique des jardins à Beloeil


C’est l’heure où les oiseaux se taisent - pas de perruches bruyantes à Beloeil - c’est l’heure bleue de l’empire des lumières de Magritte… Cette fois, pas de maison, mais tout un château princier aux couleurs changeantes, tout au bout du canal qui mène jusqu’à la fontaine de Neptune. La féerie du soir est partout dans le parc, même le bruissement des feuilles se fige; les théâtres de verdure accueillent une foule silencieuse qui glisse respectueusement entre les morceaux de musique. On s’attarde - arrêt sur musique - les arbres majestueux écoutent, et le cloître de charmes résonne des scènes de chasse de Mozart. Fusant derrière les fourrés des applaudissements nous guident vers la scène suivante….. La voûte céleste et la lune pour accueillir les notes et les émotions.

La nuit musicale de Beloeil n’attire pas que les amoureux de la musique classique, c’est une très belle façon d’initier les timides et les frileux, la merveille du cadre et de l’organisation parfaite de cette nuit musicale aura semé ce nouveau plaisir au cœur des plus récalcitrants. C’est aussi une fête populaire : on pique-nique sur la pelouse à côté de la musique avec nappe à carreaux et vin italien ou avec des huîtres et du champagne sur de hautes tables de cocktail.

Sur notre parcours semé de milliers de bougies posées au sol, les arbres se sont travestis de lumières vertes et dorées. Arrêtons-nous à Neptune. Voici le kiosque qui accueille des extraits de « La création » de Haydn. Velours des voix, bruissement du chœur de Clerlande, concert d’instruments qui jouent aux oiseaux du ciel, au tonnerre, à la lumière et aux anges. C’est magnifique. Jasmine Daoud, soprano « Gabriel » en brocart de soie bordeaux nous interprète l’archange « Gabriel », Patrick Kabongo , ténor « Uriel »,Charles Dekeyser, basse « Raphael ». C’est l’avènement du monde, la séparation des eaux et de la terre, celle des créatures vivantes. Le chaos originel contraste avec l’éclatement aveuglant de la Lumière et le chœur de louer le Créateur….

Changement de scène : voici le vol fauve d’une pipistrelle par-dessus un piano qui nous régale des célèbres sonates de Robert Schumann, « Waldszenen » par Olivier de Spiegeleir, au piano…..C’est l’été.

Un détour au champ des roses pour scruter le firmament et entendre les deux sœurs Ouziel qui jouent Ludwig van Beethoven et sa Symphonie Pastorale à quatre mains…

Plus tard, suivant les accents profonds d’un violoncelle, on tombe sur une muse dans un hamac, tel un cocon déchiré. Suspendue à un arbre de lumière, elle nous conte en gestes et musique comment elle a apprivoisé son violoncelle et se relie au mystère de la nature. Une intimité dévoilée. Une compagnie, de si de la, de Montpellier…

Un immense hululement de hibou ponctue la soirée. Ou est-ce un commencement ? Les bords du canal sont noirs de monde joyeux et bavard. Musiques enregistrées et lumières pétaradantes fondent les cœurs dans un feu d’artifice superbe dans son extravagance, sa composition et ses éblouissements… Chaque année, tout est plus beau.

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Sainte Fatima de Molem par Ben Hamidou, très beau spectacle

Petit billet de Molem.... rive gauche!

Molem : « Le seul pays arabe qui ne soit pas en guerre ! » Tout est humour et amour dans ce texte bienveillant pour tout le monde. Nous découvrons dans ce seul en scène la véritable sein-biose d’un kid de Molem qui a tout compris... avec sa grand-mère. Il est le petit prince, à jamais. Cette femme battante porte encore ses vêtements du désert, elle est tatouée de haut en bas pour dire son appartenance, son visage de sphinx tyrannique est tout amour jaloux et exclusif. Avec elle il a appris l’art de scène depuis la plus jeune enfance…. Ce plaisir de l’imaginaire le transcende et lui forge peu à peu une identité, une dignité, des choses à dire. « Une fois les rôles attribués, on coupait le son de la télé et on jouait ensemble les westerns façon berbère ! ».Ensuite il se laissait enivrer par les parfums d’une cuisine faite de recettes d’amour fou et de citrons confits.

Adolescent, il rêve d’embarquement pour les grands élans, recherche éperdument ce qui le rapprocherait de l’amour, mais les murs protecteurs dressés par l’auguste ancêtre sont presque infranchissables. Voici un chapelet savoureux de souvenirs d’enfance, tendres, très émouvants…et drôles, loin des errances des barons désœuvrés arpentant superbement les pavés de la rive gauche du canal!

Un premier mensonge, à 19 ans, lui ouvre enfin la porte de la liberté : l’école d’art dramatique. Il est doué, pour le mime, les imitations, le jeu corporel, il fait rire….il déborde de sensibilité. La vie et le spectacle se mêlent dans l’écriture, le voilà celui qui sur 300.0000 immigrants va saisir sa chance, toujours aussi tendre avec sa vieille Hanna mythique, son égérie, sa patrie, et il va réussir -pas - à la grâce de Dieu, mais par son assiduité, sa ténacité et le rêve qui l’habite.

Point de discours hostiles ou agressifs, c’est un bonheur pour l’occidental sans cesse culpabilisé… le jeu de l’humour fait mouche, la salle n’en peut plus d’applaudir et de rire, et l’acteur s’envole dans l’univers plein d’étoiles du plaisir de dire, de conter, de séduire et d’enchanter. Tandis que veille là-haut, la grand-mère, éternelle, pareille à elle-même, brillante sentinelle du bonheur. Un conte ?

-le 20 août à 20h -Festival des Théâtres Nomades - Grand Chapiteau -Parc de Bruxelles
http://www.festivaldetheatredebruxelles.be/

Réservations :

-le 25 septembre à 20h - Festival du Rire d'Anderlecht - Café Théâtre des 2 Gares 124b rue des deux gares 1070 Anderlecht
-du 30 novembre au 5 décembre à la Maison des Cultures et de la Cohésion Sociale de Molenbeek-St-Jean
-du 7 au 18 décembre, au Théâtre Varia

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l'art de la fête foraine...

Les Baladins du Miroir, théâtre forain musical et poétique, nous présentent des contes et légendes délectables : « Le chant de la source »

L’arbre aux trésors de Henri Gougaud nous chuchotte : "Non point changer la vie, mais l’aider à éclore. Voilà pourquoi sont au monde ces récits parfois millénaires qui ont atteint à la gloire insurpassable des œuvres : l’anonymat. Car je ne suis pas l’auteur de ceux qui sont dans ce livre. Je n’ai fait que les raviver, les ranimer, les restaurer, comme d’autres restaurent de vieux châteaux. J’ignore qui en sont les premiers auteurs. D’ailleurs, qu’importe ? Ils sont au monde parce qu’ils sont nécessaires, comme l’air, comme la lumière du jour, comme les arbres. "

Et l’arbre à soleils de renchérir :"Les légendes sont ce que nous avons de plus précieux en ce monde. Elles ne sont pas une pâture puérile. Elles ne sont pas une manière d’oublier le réel, mais de le nourrir. S’insinuer tendrement en elles c’est apprendre la liberté, éprouver le bonheur parfois douloureux de vivre".

Après des cascades de rires et une ovation générale digne de nos concours royaux de musique, le public quitte à regrets le chapiteau, ruisselant d’émotion, applaudissant encore la fanfare de bonheur des comédiens qui se sont remis à chanter et jouer sur leurs instruments de musique !.... Tous les cœurs sont à l'unisson, on a apprivoisé le murmure de la source. Ce murmure fait d’humour, de rires, de musique, de poésie, de danse, de supplément d’âme.

Grâce à une fabuleuse distribution et une metteuse en scène divine, ces 12 contes et légendes du monde se sont emboîtés comme les pièces d’une pyramide, toujours plus stupéfiants, tendres, philosophiques, et drôles. Les costumes, pastels de ciel et de terre, semblaient moulés sur chaque personnage, et vivre, vibrants eux aussi, de tous les possibles. Et voilà entre les bribes d’histoires contées, dans une atmosphère de moyen âge doré, les chants ancestraux, polyphonies aux accents slaves, turcs, napolitains qui mobilisent l’harmonie, et c’est le silence ému dans toute la salle.

L’universalité de ces contes qui ont traversé les âges, les contrées, les mers, sans papiers, dans l’oralité et la tradition ancestrale nous chatouille le ventre, nous met des paillettes dans les yeux et force notre écoute sans partage ! Les personnages bien campés dans leurs accents et leur parler parlent vrai. Sortent-elles des mille et une nuits ou des contes de Canterbury? Ces histoires racontent, la terre, la femme, la mère, l’enfant, la vie, la mort, Dieu, l’esprit, l’âme et la bonté… et plein d’autres filigranes intimes que seuls nous pouvons entendre ou percevoir. La Joie, peut-être.

La musique, la danse et poésie virevoltent, personnifiées devant nous par enchantement et nous bercent notre essence originelle, sensible aux histoires mythiques qui ravissent le corps et l’âme. Question de chant et de source.

Et la violoniste n’a rient dit, mais a tout dit.

http://www.festivaldetheatredebruxelles.be/

Du jeudi 19 au dimanche 22 août 2010 au Parc Royal de Bruxelles 4ème édition

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Bientôt l'Espace Art Gallery II au restaurant Yen...

Les honneurs de la cimaise et l’appel des papilles au Yen

49 rue Lesbroussart 1050 Ixelles

Au sortir de l’admirable exposition aux Beaux Arts « a Passage to Asia » nous nous sommes réfugiés, l’esprit vibrant encore des trésors racontés, dans ce lieu quasi introuvable mais très connu des asiatiques. Ils y réservent un an d’avance leur nouvel an et y investissent la moindre table depuis 20 ans. Aucune chance pour les occidentaux d’y mettre les pieds ce jour-là. Le maître du lieu, Hanh Nguyen nous a conté son arrivée en Belgique, ses études d’ingénieur à Mons, sa séparation d’avec sa famille pendant 14 ans alors que les boat people cherchaient tous à accoster quelque part. La cuisine, c’est le rayon de sa femme, Mme Nguyen Thi Thu Hong, elle nous a préparé des choses délicieuses, nous qui sommes sans cesse à la recherche de L’Asie perdue de notre expatriation. Retrouvé ici, une cuisine loin des sentiers foulés par les amateurs de pseudo-exotisme. Un visage souriant et noble, des manières délicates, une cuisine exquise et rare. Des prix doux. La fraîcheur des produits ? La rue du Cygne est juste à côté…Nous lui avons demandé s’il savait préparer le canard farci de Saïgon, que l’on cuit à la vapeur pendant 10 heures. Un asiatique ne dit jamais non, mais cette fois c’était un vrai oui…. Pour notre prochaine visite, en plat unique car c’est copieux. Une splendeur pour les papilles, ce bœuf sauté à la citronnelle et aux arachides hachées, cuit sous nos yeux dans un bol fermé serti d’une écharpe dansante de flammes bleues.

Le logo, le ‘yen’ en forme d’oiseau signifie hirondelle. Une courbe de vol splendide, un dépouillement savoureux! Mais les saveurs tellement fines et parfumées se mélangeront bientôt aux œuvres d’art de L'Espace Art Gallery II exposées en bas et dans la mezzanine. La question des "correspondances" entre les sons, les parfums, les couleurs et les mots, de notre cher Baudelaire nous est revenue à la mémoire, vaste champ d’explorations futures, nous avons fait un plein panier d’émotions présentes …

Surprise, à la sortie, on découvre que ce resto si effacé dans sa façade est dans le GaultMillau et dans le Michelin !

téléphone: 02 649 95 89

http://www.diningcity.com/brussels/restaurantyen/index_fr.jsp

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administrateur théâtres

P comme "A Passage to Asia"

Le Dialogue politico-économique Asie-Europe ou ASEM (Asia-Europe Meeting) a été créé en 1996 au sommet de Bangkok. ASEM est un forum interrégional qui regroupe d'une part les 27 membres de l'Union européenne, et d'autre part les 13 membres de l'ASEAN Plus Trois, c'est-à-dire le secrétariat de l'ASEAN ainsi que la Chine, le Japon, la Corée du Sud, la Mongolie, l'Inde et le Pakistan. En 2010 c’est Bruxelles qui accueille les huitièmes rencontres les 4 et 5 octobre prochains. C’est dire si la prodigieuse exposition « A Passage to Asia » organisée à l’occasion par les commissaires Dr Jan Van Alphen et Dr Kenson Kwok nous promet un voyage extraordinaire à travers le temps et à travers les contrées les plus diverses. En marge de cette réunion internationale, cette exposition ambitieuse met donc en scène pas moins de 25 siècles d’échanges commerciaux, artistiques, philosophiques et religieux entre l’Asie et L’Europe. « A labor of love ! » comme le souligne Dr K. Wok.

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Des trésors prestigieux, en provenance d’une quarantaine de musées à travers l’Eur-Asie ont repris la route pour nous raconter l’invisible derrière le visible. Trois cents objets mythiques, magnifiquement choisis par les curateurs évoquent le commerce phénoménal, les merveilleux voyages porteurs de promesses de profits fabuleux qui se qui se firent pendant deux mille cinq cents ans entre les Philippins, les Indiens, les Indonésiens, les Scythes, les Dong, les Chinois et les Occidentaux. Particulièrement actifs, les Portugais - puisque le pape avait donné aux Espagnols le côté ouest d’un méridien de partage du monde en deux- purent se saisir impunément de toute nouvelle terre ou comptoir du côté est, pourvu qu’on y répandît la parole évangélique. Une aubaine pour les jésuites parlant, certains, jusqu’à 17 langues, acceptés par le grand empereur moghol Akbar contrairement aux pratiquants du bouddhisme, pour leur savoir, leur intelligence et leur sens commercial. Circulation intense des biens et des idées, essor des religions et de leurs arts respectifs. Production intensive d’ivoires, de manuscrits d’objets liturgiques que l’on revendait en Europe.

Conquêtes militaires. Un armement mongol invincible de l’époque de Dzjenghis Khan évoque des images de la Route de la Soie et des conquêtes du monde. Ce fut ce même empereur Akbar qui rejoignit tous les tronçons de la route de la soie. On y circulait porteur d’une plaque de métal richement décorée, sorte de preuve en métal certifiant l’acquittement de taxes de voyage et transports…au bénéfice de toutes les contrées traversées.

On troquait de la soie, des chevaux, des chameaux, des armes, du lapis lazuli, des épices, du thé, de l’ivoire, des bijoux, des céramiques, le verre, si précieux pour les Orientaux, sur une route qui menait des Balkans au Japon. Quant aux routes maritimes, typhons, pirates, ouragans, rien n’arrêtait les marchands intrépides et aventureux. Arrivés à Goa, on traversait la péninsule Malaise par la terre, pour rejoindre d’autres navires, les attendant en mer de Chine. Les marins qui arrivaient ensuite dans l’Extrême Asie du Sud-est, s’installaient là pendant trois mois, attendant les vents favorables du retour. Mais ils ne restaient pas inactifs, amenant avec eux des matières premières précieuses, ils faisaient réaliser des objets localement qu’ils revendaient au retour! La main d’œuvre était experte et bon marché ! Le développement local d’accueil florissait !

Les jarres exposées - dont une des Philippines pesant 3 tonnes - les tambours de pluie rituels, la céramique tant domestique que funéraire, toutes deux, réceptacles de vie, matérielle ou spirituelle; la statuaire, les textiles - monnaie d’échange de choix, les bijoux et même des trésors retravaillés par la mer et repêchés dans des cargaisons de caravelles disparues lors d’affrontements ennemis, attendent le visiteur pour lui conter des histoires fascinantes…

Commerce et religion firent toujours bon ménage ! Une salle est consacrée à l’animisme. Une autre nous montre les premiers bouddhas, … de facture hellénique! Cette vitrine au cœur de l’Europe témoigne d’un immense foisonnement de cultures et d’influences… On en ressort étourdi! Et on voudrait y retourner et rêver encore…

Informations pratiques A Passage to Asia
25 Centuries of Exchange between Asia and Europe

Palais des Beaux-Arts Rue Ravenstein 23 1000 Bruxelles du 25.06 > 10.10.2010 Heures d’ouverture De mardi à dimanche, 10:00 > 18:00 Jeudi, 10:00 > 21:00 Fermé le lundi BOZAR Info & tickets +32 2 507 82 00 – www.bozar.be

http://www.bozar.be/activity.php?id=10213&

A S I A O N S T A G E : les magnifiques spectacles de danse et de musiques

www.bozar.be
info@bozar.be

PALAIS DES BEAUX-ARTS
23 rue Ravenstein,
1000 Bruxelles
T. +32 (0) 2 507 84 27
F. + 32 (0)2 507 85 15

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administrateur théâtres

L'Art du Rire selon Les Souffleurs aux gradins

OYEZ! OYEZ! L’oreille en coin …

Si vous voulez les revoir….
Si vous ne les avez pas encore vus ….

Nous y étions …

Sur le bateau ivre du Bouche à Oreille pour entendre les « Souffleurs aux gradins », spectacle survitaminé - 592 représentations de 1996 à 2009- avec Thierry Decoster, le sympathique brasseur Jef de la Kriek Belle-Vue qui est comédien et clown hors pair, alerte, jovial, à l’imagination débordante et aux accents tous pays, d’une variété époustouflante. On l’imagine bien bambin ou ado farceur en train de chahuter dans une classe, il a un goût inné du spectacle! Ses profs devaient être morts de rire ! Ses comparses ne valent pas mieux, Odile Matthieu est d’un dynamisme breughélien, nous sommes en pleine fête populaire, gouailleuse, et paillarde, jamais en mal d’inspiration. Belle palette d’émotions rendues par Marc De Decker et Gaétan Bayot, charme et élégance. Quatre équilibristes de l’allégresse et de la jubilation.

Le tirage au sort donne un thème d’improvisation dans une ambiance surexcitée de Club Med dès l’ouverture du spectacle. Musique fracassante, le quatuor noir et blanc se fige quelques instants et c’est parti pour un collier de perles d’improvisations, toutes plus chahutantes les unes que les autres ! Si le bateau n’était pas ivre… on se gondolerait de rire! Mais là c’est pire on est dans l’ivresse du rire, on nage dans la bonne humeur. Les quatre comédiens rivalisent d’inventivité, de postures comiques, d’accents d’une variété époustouflante, de gestuelles imagées, et de bruits non moins évocateurs. Les constructions tiennent les planches, avec comme seuls accessoires quatre chaises, comme celles des spectateurs. Le spectacle se corse, à l’aide d’une cloche, d’un nom, d’un mot : des contraintes supplémentaires pleuvent sur les artistes qui ne se démontent pas… une course à l’exploit, tels des trapézistes dans les haubans du navire qui vogue dans l’hilarité générale. Verve, humour, audace, tout est bon pour nous ravir dans cette création mondiale qui nait tous les vendredis soir de l’été au Bouche à Oreille par les champions du monde de l’impro !

http://www.bao.be/

Et en première partie il y avait une chanteuse exquise….

T-Fanny n’est qu’émouvance ! Elle lâche son cœur du jour pour saisir sa guitare et nous proposer ses émotions de nuit ! Un chapeau aux reflets rouges l’abrite pour qu’elle ne soit pas trop nue…. Mais elle se donne, entière. J'adore l'accent Canadien de Grenoble! Ses rimes en ‘use’… ses hululements de clair de lune, le petit voile sur les cordes vocales, l’imitation de Barbara la légendaire du bout des lèvres… et des accents 68 si ce n’est les cheveux de Joan Baez. Elle termine avec brio par une bise de Bizet : Carmen a capella ! Elle est vaillante, libre comme Max, elle rit franchement sur scène une fois ses larmes essuyées, se révolte et nous envoûte. Elle mérite tout un spectacle à elle toute seule ! Vive le Dauphiné !

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administrateur théâtres

"Le malade imaginaire" (théâtre Argan 42)

"Les anciens, monsieur, sont les anciens, et nous sommes les gens de maintenant" Toinette

Rêver d’Avignon , être à Bruxellons

Festival de théâtre populaireavec Le Malade Imaginaire

On se prend à rêver qu’on est à Avignon, non c’est la première de Bruxellons. Le Château du Karreveld a revêtu des habits de fête, des lampions de 14 juillet illuminent le cadre grandiose, le public attend avec bonheur dans la sérénité d’un pur soir d’été… cependant que s’élancent au- dessus de nos têtes, des vols de perruches en liesse.

Un trône majestueux grandeur géant annonce en grand la dictature familiale du grand malade, celle des puissants et surtout celle des médecins honnis par Molière. Mais aussi celle de la maladie et de la mort. Daniel Hanssens qui interprète Argan le plus bel hypocondriaque de tous les temps, règne avec noblesse sur ses proches presque tous prosternés. Pas de chandelles, pourtant il en faudrait des brassées pour le jeu magnifique de la troupe Argan 42 qui nous ravit ce soir. Argan? Ce nom nous dit quelque chose,… le personnage favori de Molière et de l’illustre Daniel. Les éclairages sont magnifiques et la scène d’ouverture où se réveille notre personnage est exquise de mise en scène, au bord de la féerie. On ne vous en dira rien de plus pour laisser le charme agir et vous promener à travers les multiples trouvailles scéniques de cette production.

L’acoustique est excellente… les voix grandissent sur fond de murailles patinées, les costumes rivalisent de fantaisie, les rires fusent, le verbe s’amuse. Les gestes et accessoires anachroniques virevoltent se moquant des uns et des autres laissant la partie libre aux mélanges de musiques et tintamarres de tout poil. Les tirades résonnent et rappellent avec bonheur nos souvenirs scolaires enfouis par le temps. Et les correspondances éveillent en nous des battements de cœur selon l’histoire de chacun. Il s’agit donc d’une certaine magie…

Toinette exquise et déterminée, Marie-Hélène Remacle est d’une vivacité débordante, elle se joue avec virtuosité de son bougon de maître tout occupé que de lui-même, lui servant certaines leçons avec finesse et humour. Valérie Marchant, plus vile et monstrueuse que Cruella élève l’amour de l’argent à l’idolâtrie et nous donne une image de sorcière de Saint Trop tout à fait réussie. Quant à Angélique, elle est si tendre, si aimable, si aimante dans sa robe tilleul de chez Courrèges, plantée sur les planches du même camaïeu vert. De tous ses cheveux, elle fait face à la vie et à son père adoré, à chaque instant, épouvantée, elle tape du pied et éparpille ses moues boudeuses comme Alice au pays des merveilles. Et Louison, aussi farceuse que son père ! Les autres comédiens, tous plus artistes, polichinelles, facétieux, les uns que les autres nous gratifient de tranches de rire dorées sur tranche. Le public -tout public- bourdonne d’aise: ce Molière revisité nous offre sagesse, beauté de la langue, et rêves aboutis.

http://www.bruxellons.net/index.html Une distribution éblouissante : Daniel Hanssens, Marie-Hélène Remacle, Michel Hinderyckx, Alexandre Von Sivers,Jean-Paul Dermont, Valérie Marchant, Pierre Geranio, Simon Wauters, Alice Moons, Julien De Visscher, Maud Hanssens

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Au jardin de ma soeur

Damien Valère et 14-18. Petites Séquelles d'une Grande Guerre.

Arthème, le fils de François Champdeblés, l’auteur de 27 pièces décoiffantes, nous attend ce soir au Jardin de ma sœur. Esprit de famille ? L’estaminet est charmant et témoigne par son exiguïté, ses tables usées et ses éclairages dorés, de l’ancienne vie de village du quartier du Vismet ! Pompon L’ancien chat noir y répandit ses grâces et ses maléfices pendant 17 ans de connivence avec les artistes, jusqu’en mars dernier. Et son âme nous hante encore toujours lorsque l’on caresse les jeunes minets Mariette et Gaspard… de la nuit , les nouveaux maîtres des lieux !

Le spectacle commence : Jean Champdeblés, un grand-père placide assis à une table qui recèle un tiroir secret se redit une lettre d’amour. Est-ce la magie des chats qui réveille le personnage ou une pompeuse ouverture musicale qui fait apparaître sur la cheminée les tranchées, les soldats, toute la misère de la grande guerre. Et l’homme se transforme en jeune enfant de village qui pose ses questions innocentes sur la guerre, la patrie, son père disparu. Tout s’enchaine, ponctué de fragments musicaux de Prokofiev. Pour l’époque, pour l’enchantement qu’est l’enfance, pour la peur du loup… et la victoire sur la déraison des dictatures ? Pourtant Damien, nom d’emprunt, le père aux cheveux d’or, ne revient pas. Le drame s’installe. L’enfant devient otage. Il se console avec un chat roux débordant d’amour qui vient de quelque part. La suite du spectacle est magnifique… allez écouter avec ravissement un conteur vrai, un auteur, une histoire vraie. Celle de son grand-père. Ce n’est pas Bruges mais Ypres avec son cortège d’atrocités… au cœur de laquelle, un amour splendide est né, plus beau que tous les châteaux et les bijoux de la vicomtesse, marraine de guerre.

Tout est dit, du début jusqu’à la fin avec une immense tendresse, des silences éloquents, et un regard dans lequel brille le bonheur. Les silences lourds et le mépris ont perdu la partie, le jeune Jean a tout compris même s’il n’a jamais défié ses parents avec la moindre question embarrassante. Du vrai, passé par le filtre de la création pour en extraire un élixir de vérité émouvante. Et la voix de Maria Callas pour l’amour fou.

Au Jardin de ma sœur jusqu’au 10 juillet, les vendredis et samedis soirs

A l'angle du Quai au Bois à Brûler et de la Rue du Grand Hospice, à 1000 Bruxelles
(Marché au Poisson,
Métro Sainte Catherine
)
Tel: +32.2.217. 65.82
E-mail:
info@leJardindemaSoeur.be

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administrateur théâtres

Notre Dame veille

Envoi dans l'illumination.

Patrick Virelles s'en est allé aujourdh'ui, à 70 ans. Je regrette qu'il ne soit plus là pour partager avec nous son amour des mots. Leur rondeur, leur 'fumet' comme il disait. Les mots doivent avoir du 'noyau', de la texture. La vérité est dans le vin capiteux des mots. Encore faut-il savoir vendanger et vinifier. il y a tant de mots qui n'ont pas d'odeur, des mots aseptisés, des mots - les plus terribles - ceux de la langue de bois qui nous donnent froid dans le dos et ne disent que leur contraire. Que de scories sur notre chemin et dans nos oreilles rabattues, les mots politically correct, si énervants d'hypocrisie. Les mots qui tuent et nous assourdissent. Les mots, cela doit être la fête, la vibration, la lumière, même s'ils font dans le sombre. Ils sont rares ces écrivains qui fabriquent des perles qui parlent et luisent dans leur robe de nacre au fil des phrases, des MOTS QUI FONT NAîTRE LE PLAISIR ET LES CONVERGENCES, des mots sculptés, des mots d'humour qui réveillent l'amour.

J'avais enfoui dans mon jardin ce petit bijou:' Les pigeons de Notre-Dame' comme un vrai trésor de gaité et d’humanité, je vais me précipiter pour lire ses autres écrits, à la recherche des pains perdus.

Comme épitaphe, je souhaite partager une très belle phrase, la dernière du livre 'Helena Vannek' d'un autre écrivain belge, Armel Job. "L'éclair de Guido t'aveugla, chère maman. J'espère que la lumière ardente de cet autre Fils de l'homme, tellement plus mystérieux, a rendu la clarté à tes yeux qu'une lueur trompeuse consuma." Envoi dans l'illumination.

Que la terre lui soit légère et le souvenir vif et tendre.

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administrateur théâtres

La paix des poissons rouges installés dans leur bocal lumineux sur le piano dénonce silencieusement les vastes angoisses qui étranglent chacun des acteurs. Quand la pièce devient un peu ‘lourde’, cela fait plaisir de les regarder et d’écouter le pianiste impassible. Plus que le passage brutal de monologues intérieurs en bulles, aux dialogues sans cesse avortés, (tiens les poissons… !) c’est justement ces non- transitions abruptes, dans le même souffle, bourrées de violence, qui sont géniales et vous coupent le souffle. Tous les acteurs se figent dès qu’une bulle éclate : belle trouvaille. Les adresses iconoclastes et blasphématoires où chacun crie son étouffement semblent ruiner toute communication et pourtant elles disent enfin la vérité de chacun. Magistral ! Les apparences sont si pacifiques, le discours à autrui est tellement recomposé et tricheur, ad nauseam! Le vocabulaire fort cru peut certes déconcerter certains spectateurs, mais il semble que cela fasse partie de la pièce… soyons ouverts ! Constat : quel que soit le kvetch, maîtrisé ou non, ce dernier finit toujours par avoir le dernier mot, quelles que soient les ruptures, les remises en question, les nouveaux départs. Pourquoi ne pas le reconnaître quand il vient, ce kvetch, l’accueillir et ne le considérer que comme une simple ombre au tableau. Ou trouver quelque recette anti-kvetch , comme s’intéresser d’abord aux autres , plus qu’à soi-même, le nombrilisme est omniprésent. L’altruisme est en effet totalement absent dans la pièce : comme « l’absente de tout bouquet»? Qui sait! La clé peut-être ! La scénographie est habile et bien menée, mais on se serait passé de certaines longueurs, les passages lutins qui sont tout, sauf lutins, plutôt tristes comme le kvetch! Mais on rit car les acteurs sont bons!

Kvetch, Atelier 210, Théâtre, Bruxelles

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