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Publications de Khadija ELHAMRANI (79)

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NOCES MARINES

J’ai surpris au matin la mer

En flagrant délice de rêver.

Je l’ai surprise, ô ! Quelle surprise !

Dans ses grands élans de passion,

Dans ses va et vient érotiques,

Je l’ai vue, follement extatique,

Embrasser le sable mouvant

De sa langue aux caresses moulantes.

Ses lèvres sèches vers ses vagues nues

Tendues, affamées au vertige,

Assoiffées d’amour et de bises,

Tendaient les bras sans se cacher

Ni craindre l’opprobre et la honte.

Khadija, Agadir, Vendredi 21/9/2012

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Une passion qui coule de source

Une forte pluie d’amour

S’abat sur mon cœur désertique

Et coule en rivière

Charriant des années lumières

De peine et de sécheresse.

Jadis, sous tabous et bon sens

Je vis, à mes regrets, mes sens

Emprisonnés en magma

Qui retenaient ma respiration,

Asséchant mes sources

Autrefois remplies d’inspiration.

Mais le volcan, en jaillissant

M’a libérée dans sa folle course

Et ma vie réapparut :

Une eau pure emprisonnée

Depuis des dizaines d’années !

Faite de particules d’allégresse

Brassées, polies et mélangées

Mais divinement  purifiées

Par l’apport qu’opère le temps.

Elle s’écoule en permanence

De la partie la plus enfouie

Du centre de la terre de mon cœur

Bouillonnante,

Pétillante.

Une eau primordiale,

Incomparable,

Indomptable et inédite.

Inchangée depuis ma naissance,

Depuis la toute tendre enfance

De mes origines aquatiques.

 

Khadija, Agadir, Samedi  15/9 /2012

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LA VIE

J’ai perdu mes ailes !

Je sombre dans d’impensables idées ;

M’emportent à Ses portes une colère et ma misère.

Riche de dignité autrefois,

Je mendie ici sa pitié

Et je prie.

J’avais une paire d’ailes

Pour embrasser le ciel,

J’ai maintenant peur d’Elle.

Mystère

Est mon existence,

Et la froideur intense

Qui couvre ou fond mes sens

Ouvre et fonde une ère…

Nouvelle.

J’erre et l’air qu’elle fait tourner

M’enveloppe et m’efface,

Mais face à elle

S’efface mon zèle :

Je perds mes ailes !

Je tombe dans d’ascendantes catacombes.

Je succombe à la peur de son ombre

Qui me plie sous son aisselle

Et m’écrase sous sa semelle.

Décombres je tombe

En trombes

Et saoule, je m’écroule

A ses pieds de Géante.

Que j’ai honte

D’être si bas

Sans ailes,

Sans zèle

Devant elle !

 

KHADIJA, Agadir, mardi 27/10/2009 à 22h45

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CHIENNE DE VIE

Drôle de scène,
Chienne de vie !
C’est une scène sur un lit
Un beau soir de mercredi.
Sur ma tête, ma colère grandit
Un tout petit monde, un cœur à l’étroit
Un cœur qu’écrase le toit
Et un bruit
Le lit grince sous nos poids.
Le sommeil a fui l’horizon de mes yeux rougis
Et un son vrombit dans la nuit.
Muette, sauf du murmure de la plume
Sur le pli
D’une missive anonyme
Et du ronflement rauque et rythmé ;
Chant de miel et de bonheur d’avoir le sommeil
Si facile, si docile ;
Enfer pour ceux comme moi
Au sommeil cassant, si fragile.
La nuit est longue et triste et noire ;
Une nuit ivoire !
L’oreiller s’écrase sous ma tête lourde,
Le toit m’écrase,
De mes yeux les rideaux se refusent à tomber
Ne serait-ce que le temps d’un clin d’œil.
A côté, la fanfare se déclare. Retourné,
Son souffle m’étouffe et je sens s’abattre
Une jambe lourde-une dalle, oui !-
Sur mes jambes lourdes de corvées.
Plus question pour moi de bouger !
Je dépose mes papiers, ma plume,
Mes armes dans le pli du cahier ;
L’alarme va bientôt sonner
Et mon œil je ne l’ai point fermé !
L’aube s’est déjà pointée.
Demain est déjà parmi nous
Le noir n’est plus noir mais gris blanchâtre.
Lumière éteinte, immobilisée,
Je ferme des paupières épineuses,
Brûlantes de feu, de myopie.
Je rêve éveillée que je m’assoupis
Mais de loin, du fond du silence
S’élèvent les coqs, les chiens aboient
Et le salut vient quand soudain
S’élève l’appel des muezzins.
« La prière vaut mieux que le sommeil ».
Bon, et puisque c’est ainsi,
Prions, prions, on verra bien.

On verra bien ce qu’il en sera demain.
Qui dort en dernier dort bien !
Eh voilà, déjà Jeudi !

KHADIJA, mercredi le 14/10/2009

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Jalousie, ou Le coq du village



Sous les ailes très larges
Du vieux figuier du village
Coulait une eau
Cristalline et à flots
Et abreuvait de ses vagues de tendresse
Des amoureux discrètement ombragés
Qui sirotaient calmement leur thé
A la menthe poivrée.


Dans l’ambiance douce et parfumée
Voltigeaient mille senteurs
D’absinthe, de thym et de jasmin,
Quelques effluves de santal et de benjoin,
Accompagnant les appels du muezzin
Et le piaillement des poussins ;
La basse court n’était pas si loin.

Et comme un ouragan
Qui emporte les joies et les toits,
Une grosse poule
Farouche, jalouse et enragée,
Vint leur crier colère,
Toute hautaine et toute fière.

Elle réclamait « son » coq
Au beau plumage :
« Rend-le moi ! », disait-elle à l’amoureuse en émoi.
« Et de quel droit ? », répondait l’amoureuse
Indignée mais si sage.
Et l’autre qui rétorque :
« Il est à moi
Avant d’être le coq du village ! ».

Khadija, Vendredi 14 septembre 2012
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OSMOSE



J’ai planté au printemps
Dans les près de tes yeux-
Cet Eden sous mes cieux-
Une petite image de moi .
De mon sang et mes larmes
Je l’arrose et la noie
Et du souffle de mon cœur ,
Et du vent de mes élans
Je dorlote ses bourgeons.
Je la vois qui grandit,
Elle, qui ne fut que brindille,
Et qui pousse dans ton cœur.
Ses racines s’enracinent
Et s’infiltrent au fond de toi.
Et je me vois dedans toi
Comme la sève dans le tronc.
Tu me soignes et m’arroses
Des sueurs de ton front
Une petite lueur qui brille
Une flamme qui danse au vent
Une étoile sur ton toit
Qui de toi tient ses rayons.

Khadija, Agadir, mercredi 12 Septembre 2012
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AZIZA*

(Une dédicace au réalisme saignant d'une "bonne" que j'ai recueillie, soignée et mariée, que j'ai perdu de vue puis retrouvée.)

Quand elle se présenta, je ne me doutais pas
Qu’elle avait eu une vie à réveiller les morts,
A faire tressaillir, de choc et de douleurs
La plus rigide des âmes qui n’y croyaient pas.

Abusée par un père despotique et violent,
Délaissée par une mère violentée et soumise,
Elle dut fuir ce foyer que l’inceste attise
Pour rechercher secours auprès des bonnes gens.

Elle ne pouvait compter sur ni frères ni amis.
Qui épaulerait une dite fugueuse ? En somme,
Les femmes avaient bien peur pour leurs petits hommes,
Les hommes ne pensaient, eux, qu’à leurs grosses envies.

Elle dut faire toutes les rues, restaurants et cafés.
Partout, lasse du vice qu’elle devait essuyer,
Sans soutien, dans la honte et la nécessité,
Elle dut seule surmonter la peur qui la coiffait.

De maison en maison, elle apprit à gérer
Le Mal, les insidieuses passions de ces humains
Qui prétendaient l’aider et lui tendre une main
Alors que l’autre cachait l’arme qui la tuerait.

Elle avait tout perdu, l’Amour et l’Innocence,
La Pitié et la Foi, n’avait que le courage
De lutter pour sourire et de garder la rage
Qui attisait en douce ces rêves de vengeance.

Elle savait bien que tous la voyaient du coin de l’œil
Elle travailla, trima, souffrit, et chaque jour,
Se relevait nouvelle, déterminée : pas de retour
Vers le noir passé qu’elle renie avec orgueil.

Elle se fit à coup dur un petit chez elle puis,
Armée de ses deux mains, de sa grande patiente,
Se fit place dans ce monde glaçant d’indifférence
Et se réfugiait le soir dans son minuscule nid.

Elle souriait toujours mais son cœur qui saignait
Faisait de ses grands yeux deux fontaines de larmes
Jaillissant à tout mot, douleur ou même fantasme
Lorsque son abominable passé elle peignait.

Je la revis enfin, si fière quoique marquée
Par le Mal. Mais elle vit, elle travaille et gagne
De quoi oublier sa solitude, compagne
Des malheureux qui sont par la Vie exilés.

Rabat, le15/12/2009, la gare routière, 11h15.

*AZIZA, prénom arabe qui veut dire « Chère, précieuse ».

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Mère courage

Un vieil hommage aux femmes toujours d'actualité.



En avoir autant
Sur le coeur
Et ne rien dire
Et pouvoir vivre
Et faire tout vivre
Autour de toi

Avec la foi
Avec la joie
Et le plaisir de servir !
***
Souffrir
Supporter sans te plaindre
Te consumer
Et sans t'éteindre
Inconditionnellement aimer
Etre ange
Et donner sans échange !
***
C'est si étrange
Qu'autour de toi
Il n'y ait de loi
Qui te consacre
Reine des coeurs
Reine des mères
De l'univers !
***
Tu sèmes sans
Toujours cueillir
Tu aimes sans
Toujours trop jouir
Tu donnes tant
Sans t'apauvrir
***
Laisse-moi t'offrir
Ces humbles mots
Qui dans le flot
Des sentiments
Saluent ta rage
Et ton courage
***
Des mots d'amour
Et de tendresse
Des mots qui pansent
Ces maux qui blessent
Des mots caresses
Venant de l'âme
D'une autre femme
Qui sait reconnaître
En ta flamme
L'ardent amour
Qu'en toi tu portes
Et la main forte
Qu'au monde tu tends
Salut à toi
A travers l'air
L'espace le temps
Et tous les âges
Salut à toi
Mère courage!
 
Khadija, Agadir, 2009.
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Soif de Lumière


Comme la rosée chaque matin,
J’arrose de larmes mon jardin
Et j’en vois les lettres épanouies.
Leurs pétales colorés accueillent
Les doux baisers de la Lumière.
Les mots gorgés d’amour renaissent,
Mes phrases frémissent sous les caresses
Des regards tendres de cette Lumière

Étincelante et irisée.
O belles caresses tant désirées !
Caresses aimantes, réitérées
Sur le satin de mes pensées
Pour le bonheur de mes rosiers
Offrant leurs bourgeons aux baisers
De la brise échappée au vent !
Passez encore sur mes velours !
Caressez-en dos et contours !
Leurs cœurs n’en battront que prières
Pour que cet amour désaltère
La soif des fleurs à la Lumière.

Khadija, Agadir, Jeudi 02/8/2012
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Panique blanche


Sur l’arbre séché par l’oubli
Tombent les feuilles des souvenirs
Une à une rouillées de mes plaies
Et la branche se dégarnit
N’en reste que l’écorce gercée
Comme brûlée d’éloignement
O mes larmes cessez de pleurer
Qu’y a-t-il d’autre à regretter

Mes cheveux blancs vous le diront
Et mes pupilles
Voilées par tant d’affliction
Le pain a le goût de mes nuits
Et l’air a le son de mes heures
Qu’envient le silence de mes pleurs
Et la longue et fausse accalmie
Mon album que tue l’amnésie
Pleure ses pages jaunies par le vide
Et ses houleux spectacles que rident
Le ressassement et tant d’ennui
Sur l’arbre séché par l’oubli
Trône un corbeau faisant la fête
Le chant tempête, le vent croasse
Qu’y a-t-il encore de si beau
Dans ce théâtre si macabre
Que les relents des feuilles charognes
Dont le cadavre n’ose danser
Que consume la froide braise
Et que nul volcan n’apaise
Que l’appel du firmament

Khadija, Agadir, Samedi28/7/2012
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Nostalgie

Il est de vieux lieux qui vous tentent

Si tant est qu’ils ne sont que vent

D’une mémoire si lourde d’histoire

Où se pavanent les pas de l’enfance

Et flânent dans la belle insouciance

Des roses ruelles de l’âge tendre

Les beaux fruits de l’innocence

Et des passions immaculées

Des jeux le long des blanches journées

Et des rêves bleus des nuits sacrées

Des rêves si doux et consacrés

A bâtir de cotonneux châteaux

Cimentés de beaux souvenirs

Aux murs crème de soie drapés

Aux fenêtres sur l’amour ouvertes

Sur le désir de lendemains

Lumineux, de radieux chemins

Vers des Éden parfumés

De joies et de plein de jouissances.

 

Khadija, Agadir, Mercredi 25/7/2012

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Aura de lumière

Hier, j’entendis dire

Dans un conte lilas

D’une âme lumière, ces dires

Que je n’oublierai pas :

« Si j’avais don d’écrire,

J’aurais décrit la femme

Comme aura de lumière,

Hautaine mais sage et fière,

Des déesses l’héritière.

Qu’elle soit reine de Saba

Ou princesse Amazigh,

Elle garde dans le sang

Les valeurs, le bon sens,

L’amour, la bienveillance.

J’en aurais fait mon guide,

Ma lumière, mon encens.

Car loin de sa douceur

L’homme ne s'rait que néant

Et le monde ténèbres. »

Khadija, Agadir, vendredi 27/7/2012 à 03h15 du matin.

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Rouge est ce cœur sur la main,
Généreuse offrande enflammée
Venant d’une main bien aimée,
Tout recouvert de doux satin.

Offrande vermeille de timidité
Dans son écharpe raffinée,
Voile hématite au charme inné
Couvrant la gêne de l’invitée.

Un cœur qui bat tout doux tout bas
Pour un être aux sens subtils
Qui pour dire son émoi fébrile
Prend des coloris incarnats.

Rouge et noir ne s’épousent-ils point?
Je les ai vus dans ce bouquet
Si harmonieusement mariés :
Deux amoureux main dans la main !

Pour la joie de le recevoir,
Je n’oublierai cette intention
Si délicate qui, en un instant,
Convertit l’envie en devoir

Envers celui qui l’a donné.
Je me plie à ses volontés
Que je le veuille ou obligée
Parce qu’il sait si bien m’aimer.

KHADIJA , 03/9/2010 à 13h30

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Promesses albâtres


Il m’a promis,
Mon albatros aux palmes roses,
Aux ailes en arc en ciel écloses !
Il m’a promis,
Mon albatros, genou plié
Au pied du socle de l’amour,
Aux sons des chants des troubadours,
De m’apporter
Et à mes pieds les trésors de la méditerranée
Et toutes les roses de tous les prés
Sur son chemin.
Il m’a promis
Qu’un héros tient toujours parole ;
Et moi, je la tiendrai, la mienne
Et je lui tiendrai bien la main
Sur le sable chaud doux et fin
Sur la corniche de nos désirs
Aux sons des battements de deux cœurs
Remplis d’amour sans lendemains.

Khadija, Agadir, Mercredi 19/7/2012, 01h30.

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Transe


Tiens-moi la main
Et qu’on danse !
Que nos deux corps
S’enivrent et vibrent
Et entrent en transe
Sous le bleu des rêves
De nos nuits
Loin de l’ennui
Et cassons cette lourde clepsydre
Tiens –moi la main
Et qu’on tape
Dans le vieux tambour
Du temps
Et que cette harpe
Qui a tendu nos âmes en cordes
Et nos discordes
S’envole en transe
Sous nos pas de danse
Sans cadence


Khadija, Agadir, jeudi 19/7/2012 à 14h52

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Aux portes de l’espoir

Que d'âges mus

Que d'amours tues

Que de feuilles mortes

À l'image des amours nées mortes

Derrière les portes du secret

Des bouches cousues

Par le silence et les regrets

De n’avoir pu

Au soleil étendre les mâts

A l’azur répandre les pas

N’en reste là

Que le bleu des voyages lointains

Que l’encre des sillages marins

Et la pâleur de ces matins

Où dansent deux couleurs éternelles

Que refusent celles de l’arc en ciel

Le noir et le blanc

Celles

Des mâts tout déchirés

Et des nuits blanches immaculées

Et lui qui attend qu'apparaît

Une nouvelle vie derrière la porte.

Khadija, Agadir, Jeudi 19/7/2012 à 20h15

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HYMNE


Ferme les yeux et détends-toi
Ferme-les bien pour mieux me voir
Je suis en toi, le jour ; et dans le noir
Tu me verras au fond de toi
Et sous les toits
Et dans les bois
Sur les lisières 
Et au bord des fraiches rivières
Etends-toi à l’ombre des arbres
Aux bras tendus
Pour t’embrasser
Laisse-toi porter
Par la vague d’encens
Qui se dégage des feuilles et des troncs
Et voyage
Vogue
Vole à tout vent
Les chemins de la découverte
Quoique sinueux et longs
Sont pour l’homme des portes ouvertes
Sur l’oasis bleue du paradis
Sur l’océan vert des vallées
Sur la plénitude des belles plaines 
Beaux tapis de velours semés
Puis ouvre les yeux 
Pour embrasser de ton regard
Les blanches cimes
Tu verras qu’au loin les montagnes
Te font signe
Ecoute leur appel résonner
Hymne par l’écho emporté
Fais ta prière
Dieu est bien là pour l’exaucer !

KHADIJA, Agadir, le mardi 09/11/10, à 16h30

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CŒUR DE PIERRE


Assis face à la mer,
Adossé aux rochers,
Il fit des ricochets
En jetant de petites pierres.
Les pierres dansaient sur l’eau,
On dirait des ballerines
Sur une piste d’ondines
Où tournaient des cerceaux !
Il regardait rouler
Les vaguelettes saphir
Au rythme du zéphyr
Qui loin les emportait.
Et comme par magie,
Il vit devant ses yeux,
Sous la clarté du bleu,
Renaître une nouvelle vie !
Etrange mutation :
Sans baguette et sans fée,
Les gouttelettes irisées
Devinrent jade ou diamant !
Sous le soleil couché,
Le rubis rougissant
Par une monté de sang
Déclara sa fierté
D’être roi des galets ;
Pierres si rares et précieuses ;
De l’hématite heureuse
Il fit donc sa mariée.
Sur un tapis émeraude,
On célébra l'union
Du caillou vermillon
A cette perle noiraude !
Et la topaze jalouse
S’unit à l’améthyste
Et dans un chant si triste
Félicitèrent l’épouse.
Le péridot vert clair,
L’azurite mauve irisée
Calmèrent cette assemblée
Ravalant leur colère.
Notre amoureux comprit
Qu’on en voit en amour
Et de toutes les couleurs
Et qu’il faut à tout prix
Quitter ces frais rochers
Laisser ce subterfuge
Aller chercher refuge
Dans les bras de l'aimée.

Khadija, mercredi 10/11/10, à 22h20

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VOYAGE

 

Demain, je pars

Et si jamais il n’y a nulle gare qui accueille ma tristesse

Je laisserai un mot sur les blancs nuages qui passent

Peut-être les cigognes

Recueilleront l’errance

De mes vierges papiers

 

Demain, si le soleil

Daigne se réveiller ou n’ouvrir qu’un seul œil

Pour veiller mes bagages laissés sur le trottoir

Je m’en irai moins triste

Raconter sur les pistes

Mes veillées étoliennes

 

Demain, loin d’ici

Se poseront mes pas tremblants et réticents

Dans un désert aride que fuient les sauterelles

J’appellerai à mon aide

Les marabouts d’Afrique

Dieu et ses prophètes

 

Demain, si en partant

J’oublie de dire adieu à mes nobles amis

Sachez que dans l’oubli, la peur et l’inquiétude

J’ai perdu tous mes mots

Fait ma dernière prière

Laissé mon lit gelé

 

Demain, si je n’arrive

Vous réveiller à l’aube vous tirant du sommeil

Sachez que j’ai pris goût à ma nouvelle demeure

Pour moi n’ayez point peur

Je saurai me défendre

Du vide et de l’ennui

KHADIJA, AGADIR, mercredi 3 novembre 2010, 19H37 

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LANGAGES

Le temps longuement m’a parlé
De ces deux êtres déchirés
Par la distance et par l’envie
Les bateaux quittent leurs quais heureux
Le leur est triste et hargneux
De trop les voir les larmes aux yeux
Incapables d’aller à bord
Pour rejoindre chacun le port
De l’autre et dans ses bras pleurer
Le temps lui aussi a pleuré
Un ouragan de sentiments
Déversé sur les bâtiments
Et sur les deux corps assoiffés
Les cimes des arbres décoiffées
Par la tempête et les remous
Jalousent les mouchoirs agités
L’amour seul se fout de ces fous
Mais ils sont là sans être las
De s’attendrir et de s’attendre.

Khadija, Agadir, mercredi 9/5/2012 à 23h51

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