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Publications de Hélène (10)

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 cette photo  m'a rappelé un texte écrit il y a quelque temps  je ne pensais pas à un pays mais comme j'aurais  aimé pouvoir faire une telle photo représentant  la personne évoqyée ici.. Naddia qui écrit aussi de la poésie  saura peut être  à l'inverse  adapter ce texte à son verre ...

 

Quelquefois  tu sais ...
 

je voudrais
te trouver au fond de mon verre
Pas comme un glaçon
qui fondrait, trop  vite
non
comme un miroir qui aurait gardé  tes traits,  ton sourire
je te parlerais
dis m'entendrais-tu ?

je bois un second nectar d'espérance
je ferme les yeux    j'entends un murmure
comme une chanson
musique , berceuse
voilà ta présence
illusion silence
et ma tête tourne


j'avais tant envie d'écrire un poème
qui serait un  lien
un  fil de " je t'aime "
qui s'enroulerait    lascif, doucement

me voilà enfin
près de toi  en rêve
je vais m'endormir

et tu seras là

 

 

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SI J'ETAIS LE MONDE

 

Je crois que  dans un premier temps  je serais découragé. La cruauté , les armes, les insultes font  tant de bruit . Alors abasourdi, assourdi,   je serais rétréci, effondré , trempé de larmes  La mer , les rivières déborderaient de mon chagrin .

 

Mais  le monde ne peut accepter de se noyer !

 

Un peu plus tard  j’entendrais enfin  les murmures des sources  , des fleurs balancées par le vent, des oiseaux chantant  à l’unisson avec les feuilles caressées dans les arbres.

 

Puis je verrais  une mère bercer son enfant , aider un aveugle à traverser la rue .  Jeunes et vieux danser  pendant une fête foraine , des animaux en liberté dans un village pas encore tout à fait envahi par la mécanique, et aussi beaucoup plus loin  le sourire satisfait d’une  femme  parce qu’elle a  pu sécher son linge en une heure et  partir se promener en ville pour voir les lumières de Noël .

 

Tous ces bruits infimes,   je les  réunirais en puzzle bariolé  et il couvrirait le bruit des bombes,  des hurlements de  dictateurs sanguinaires . 

 

Resteraient malheureusement  la musique lancinante  et  insupportable des plaintes

 

Je saurais bien  pourtant que même en étant le monde lui-même je ne peux rien contre la méchanceté de certains animaux  fussent-ils des hommes  dotés paraît-il d’intelligence .

 

 Que  ces hommes ces animaux et aussi ces fleurs ces oiseaux ces enfants ces femmes et le vent et la mer et la rivière   font partie de moi-même .

 

 J’apprendrais , effaré  que je suis,  à la fois beauté et laideur , douceur et violence

 

Alors pour l’accepter  j’aurais envie de dicter  de la poésie au vent du large.

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L'adieu du pauvre

L'ADIEU DU PAUVRE

 

Toi,  chouette , tu es seule à me voir .  Alors écoute :

La nuit ouvre tes yeux et j'attendais la nuit.

tu m'observes et je sais tu devines

tu devinais déjà quand tu m'as vu grimper.

 

Pas très fou  pensais tu,  ton regard est si large

Alors pourquoi venir se perdre dans ce bateau perdu

 

Saurait-il ?

Oui.   J'avais entendu

Ils ont dit  : " Construisons une nef pour les fous

Envoyons les se perdre vers la Narragonie.

Tous ces clones de rois de seigneurs  prétentieux

Ces ivres de pouvoir ne pensent qu'à leur ventre. "

 

Et de charger  la nef de poulets, de cerises,

d'alcool , de miel , de gras , de sirops indigestes.

 

"Ils n'arriveront pas  . Oubliés de l'histoire.

ne pourront que se taire .  Leur panse éclatera . "

 

Moi l'oublié, le pauvre , le maigre , le poète ,

je sens l'odeur du diable

Mais j'avais espéré.

Le moine  en sa capuche,  la religieuse noire

eux sauront résister,  jeûner quand il le faut .

Mais leur tête a brisé son sceau au son des luths

Vois !  Le monde agonise même sur ce bateau .

 

Alors ?

Etre  affamé  et  seul en la Narragonie ?

seul pour dire, crier , convaincre , raconter ?

Ma voix  est bien trop faible.

ils ne m'entendront pas , ne pensent qu'au plaisir

leurs yeux  sont égrillards , autre leur gourmandise.

 

Je voulais leur parler ils ne me voient qu'à peine

sont noyés en  leurs sexes 

perdus   au son du luth

Ah loi de chasteté !

oublies -tu l'interdit , ce moteur du désir ?

libres sur ce bateau ils ont oublié Dieu .

 

L'eau est verte.   J'y trouverai  mon espérance

Oui je veux oublier la sombre déchéance.

l'air pue les détritus et les laideurs de l'âme

les abysses m'appellent et ma mort sera douce

mes illusions m'embaument et je rêve de bleu

d'eau salée,  de fraîcheur , ablutions salutaires

allez souris Chouette , tu sais que j'ai raison

mes cheveux sont trempés,  mon sourire  se noie

...

Adieu .

( d'après la nef des fous  de Jérôme Bosch )

 

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CHAVIRER CHASTE

(pour ceux qui adorent les chats... et rire un peu)

 

Juchée sur le machicoulis

Minaude

miaule un tantinet

Mate le  ce minou belle chatte

qu'ondule  ton pelage

En patte de velours va…

fais la chattemite

 

Miaule une chanson 

danse le tcha-tcha-tcha

 

Il est câlin le croc  de mon malin matou

va ronronner sous les petits coussins caressants  de ses pattes

niche toi

 

Il  les mâchonnera ton pelage

ton cou

 

Mais ne tangue pas trop et feule doucement, Chut !

 

Enchevêtrés au creux de la gouttière .

prenez garde au roulis

Choisissez

de chuter sur la jonchée de feuilles

 

C'est chouette une nuit chaude où chouchoutent les chats

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un poète savoyard Jacques ANCET

Note de lecture

 

Jacques ANCET  L’identité obscure  (2010 Lettres vives )

Prix Apollinaire 2009

 

note de l’éditeur « L’Identité obscure » est un poème, un chant intérieur où souffle et intensité, lenteur et accélération, concentration et expansion, méditation et vision, se heurtent, se croisent et se confondent.

 

C’est un recueil très construit.  Composé de treize chants de 76 ( 7+6=13) ou 85 (8+5=13) vers de treize syllabes , une contrainte stylistique pour parler de l’égarement de l’être, du débordement, ces impressions que soi est autre sans qu’on n’arrive pourtant à l’exprimer... De plus, on ne remarque aucun point dans les treize chants qui composent le recueil, comme un souffle qui divague. C’est un roman philosophique profond.

 

***

La poésie de Jacques Ancet est la matérialisation d’une présence  son leit-motiv :

«c’est là».

 

On ne le sent pas seul, il est en compagnie  du « Je » l’ autre de Rimbaud ; un autre qui ne lui est pas étranger et qui nous fait ressentir  un souffle  pas étranger à nous non plus 

Lire sa poésie  nous met en présence de notre propre « je » qui accompagne  notre

« moi »

C’est vivre  une intimité, une tiédeur, une voix secrète c’est entrer dans un pays de résonances.

 

Le recueil vers lequel  je retourne le plus souvent est « Dialogue de l’arbre  et des saisons » la vie d’un arbre en compagnie  d’un poète  dans sa cuisine  où on l’imagine très bien ;  comme si on était proche d’un rideau entrouvert. 

 

Il a, il me semble, des secrets à révéler. Je ne regrette pas d’avoir fait l'effort de le découvrir. Il m’a ouvert  les portes de la poésie espagnole et en même temps bien entendu celles de l'âme de ce peuple riche et passionné. Il habite près d'Annecy où il a enseigné l'espagnol dans les classes préparatoires aux grandes écoles.au Lycée Berthollet  Il a introduit en France l'œuvre de plusieurs poètes comme Luis Cernuda, Vicente Aleixandre, José Angel Valente, Xavier Villarutia., entre autres.

 

            Son écriture  surprend peut être un peu  au début  en ce sens qu'elle se présente comme une poésie faite pour conduire le lecteur aux limites de l'être. On peut la première fois, dans les livres de prose, être déconcerté par ces longs paragraphes, privés des repères habituels ( noms et liens de parenté des personnes)   qui accompagnent dans le récit des histoires humaines. La ponctuation n'étant marquée que par des virgules sans rien qui puisse signifier le début et la fin d'une histoire. Cependant je ressens maintenant la ressemblance de ce fleuve de paroles avec mon propre fleuve intérieur et je commence à y retrouver un chemin familier.

 

Cette poésie invite à un voyage déconcertant, parfois, surprenant toujours.

 

La première œuvre que j'ai eue entre les mains a été « La tendresse » . J'ai été surprise et émerveillée de découvrir comment un homme pouvait ressentir avec autant de profondeur les émotions vécues par une mère en attente et en découverte de son enfant.

 

 En voici un passage

 

"Tu n'as pas de visage et sans doute est-ce pourquoi mes mots s'en vont vers toi cherchant à cerner l'ombre que tu es, un chien aboie, des voix parlent, le silence est toujours si fragile, cette solitude où pour la première fois tu viens au monde, où peut être tu pourras aussi, je ne te connais pas, tu n'es rien que l'obscur de ma phrase, cet appel soudain, au volant, conduisant sur une route en pente, le soleil à gauche éclairait les collines et j'ai su que de quelque façon tu devais exister, ombres, visage négatif, tu était là sans corps, sans nom en moi ce présent [...] Je regarde la femme que j'aime [...] mais c'est toi qui parle maintenant, le sang, la bouche d'ombre, intermittent tu clignotes entre les mots [...]

 

Ce recueil est le  quatrième volet d'un cycle comprenant: L'incessant, La mémoire des visages et Le silence des chiens  J’imagine un être qui poserait face à lui pour mieux les regarder,  les émotions,  l'amour, comme des objets fascinants  et après une observation précise, profonde, aurait été capable de se les approprier. Est ce l'émerveillement de cette sorte de dédoublement qui a lui rendu l'écriture nécessaire ? Ce fardeau merveilleux a-t-il fait déborder son âme jusque sur le papier?  Quand Malherbet ajoute que l'expression de Jacques Ancet est celle d'un être désirant, qui le sait, et qui ne veut pas perdre l'objet de son désir, la nécessité de son écriture  me devient évidente.

 

On lit dans Silence corps chemin : " Écrire c'est être traversé " Et je suis là à me demander si à force de s'approprier les poètes espagnols qu'il aime il n'aurait pas acquis ce don d'emporter en lui tout objet d'amour qu'il soit attendu, présent ou mort.

 

          Qui est ce poète qui dit " La poésie c'est le bruit que fait le monde quand je parle" et encore: " soudain la littérature ce n'est plus parler (écrire) avec la distance que supposent narration, description ou expression, mais c'est être. On n'est plus en face ou à côté : on est à l'intérieur, dans la peau de l'autre. Et on découvre que c'est la sienne"

De son activité de traducteur, Jacques Ancet dit qu'elle est au service du poète et de la poésie; qu'il n'a pas traduit les poètes espagnols seulement pour les faire connaître mais surtout pour se les approprier en les faisant revivre dans sa langue: " je ne traduis pas d'abord parce que je suis hispanisant mais parce que je suis un écrivain français et que je crois ma langue capable de tout "

 

            J'ai rencontré Jacques Ancet plusieurs fois. C'est un être silencieux, très discret. Un être à découvrir. Une feuille qui frémit au moindre souffle de vie Il me semble que dans sa discrétion il vit plus intensément que nous tous.

 

                                                                                                  Hélène SORIS

 

 

Pour en savoir davantage : http://www.blogg.org/blog-55642.html 

 

 

 

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CHANSON BRISEE

 

 

Ils étaient gais parfois les va-t-en guerre, le premier jour

marchaient au pas de l’illusion

blanche encore en sa perspective de bleu

 

Le soleil  y  fondait à foison  des foulées d’espérance

 

Quand  le flanc  de la montagne s’est empourpré soudain.

ils ont cru que le ciel  d’ouest traçait une annonce  de fuhn

ou de tramontane peut être

 

Une brume  enfumée  déjà montait à l’assaut du monastère

alors ils ont compris que feu et sang envahissaient la terre.

 

On n’a plus vu

que leurs chevelures courbées

 

Ne résonnait  plus

que la  note trop longue d’ une ritournelle

 

Brisée

 

 

 

 

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SABRE DE MEMOIRE

 

Dans un champ

 

les hommes de Somme

ont creusé des sillons

Ils y dorment encore

sous les éclats de rire ennemi des obus

 

Dans l'herbe,

où le soleil crache l'aube

dans les roses généreuses de l'oubli

que couperont les amants à midi,

 

Sous l'arbre au front courbé

j'ai grandi

j'ai joué

reposé quand la nuit était tiède .

respiré les fleurs empoisonnées.

 

Un matin,

j'étais assise sous le front lourd de l'arbre .

mon sang a coulé

écrivant sur la terre une première ligne.

 

Souvenir rouge de ces âmes

qui hurlent  dans une herbe en pleurs.

 

J'ai lu l'enfant des fleurs coupées .

 

Demain

je voudrais la semer la graine de l'histoire

que soit tranché pour toujours

ce calque des années absurdes

jusqu'aux racines de la bêtise

 

D'un coup de sabre de mémoire.

 

 

 

 

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Réveil

 

Scintillements en teintes claires

et quelquefois
La poudre d'un souvenir maussade ou désabusé
Alors  il pourrait suivre le vent si un parfum l'appelle

 

Il imagine un envol
un long voyage sans but
très  lointain

Ou à l'inverse
La sensualité d'une eau claire
Bleue ?

... Verte plutôt
en espoir d'algues

 

Décidément ses narines
sont gourmandes d'un océan
ou d'un espace

Il flâne
ses doigts  se désaltèrent de la rosée du matin
les feuilles attendent sa caresse

 

Il s'est déchaussé pour que l'herbe
soit douce à son pas

et la vie le pénètre

 

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puisque j'y habite...

"ABYMES "... D'ANNECY

 

 

Rocaille de fleurs en clairière

blottie près de son lac en source de fraîcheur

et de lumière

 

Ile sans océan

chantournée de soie d'eau

soutache à l'italienne

 

Entrez  dans la cluse entrouverte

à l'abri du vent si souvent

et de la pluie sous les arcades

pierres anciennes

Tables de mémoire  éternelle

 

Rousseau, François de Sales, tant d'autres

des vieux quartiers ont foulé le pavé

l'air en reste embaumé votre cœur le saura.

 

Elle vous surprendra soudain 

moderne en son quartier de verre

ses transparences sur cinémas

ses conforts de néons

Accords du dernier millénaire 

Artifices nés  d'aujourd'hui

 

Mais  retrouver  serein la charmante terrasse

blottie derrière un pont fleuri de géraniums

rival en cascatelle  avec le flot du Thiou

vantant sa promenade.

 

Vous installer,

prendre un verre . . .

 

 

 

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