Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

Publications de Gilbert Czuly-Msczanowski (271)

Trier par

Liberté, liberté chérie !



                                                   Il est important et nécessaire de redonner des frontières aux individus car une liberté débridée n'a jamais fait le bonheur de quiconque.Laissons nous tout faire à nos enfants ? Le constat est forcément alarmant. A chaque jour sa nouvelle destructive, handicapante, angoissante, héritée des errements de l'humanité. Une humanité qui se cherche et qui a cru en déverrouillant les frontières géographiques, intellectuelles, physiques, culturelles que cela serait la solution au bonheur; Au bonheur de qui ? Même si l'on nous affirme que la pauvreté, par exemple, a reculé, le sentiment qui en découle est que cette affirmation reste en contradiction avec la réalité vraie. Le déverrouillage n'a que des effets néfastes même s'il ne s'agit nullement de cesser les échanges et de se claquemurer dans des peurs. Les frontières sont nécessaires.Elles donnent le sentiment à chacun d'un chez-soi, gardé avec attention et qu'un franchissement sans raison peut être sanctionné. D'où une liberté davantage contrôlée par la frontière apportant la sécurité des populations et n'enlevant en rien au plaisir des rencontres.
                                                     C'est l'abus qui nuit en tout et nous en sommes aux portes. Le déverrouillage a conduit aux crises identitaires que nous voyons se développer, aux crises sanitaires mondiales, aux actes terribles d'invasions de toutes sortes dues à la délocalisation des richesses des territoires. S'enrichir plus dans la crainte de manquer et par la force s'il le faut.Délocaliser le travail etc... Cette cacophonie où plus personne ne sait à quel saint se vouer vient de ce trop de liberté qui serait le remède à la paix et l'amour durable. Mais comme à chaque fois, à chaque constat les choses changeront, soyons en sûrs. Le mot transition est souvent évoqué. Ne s'agirait-il pas plutôt de récession, de retour à la maison après un voyage initiatique tempétueux et hasardeux ?



Pensée du jour, 11/07/2020

Lire la suite...

Dieu fait homme



Dieu est le synonyme de la Nature,

Son nom, l'instrument pensant de la création.
L'homme à son image hérita de ses pulsions,
Bon ou mauvais en proie à ses tortures.
L'homme est donc sur terre le secrétaire de Dieu !
Ayant reçu les pleins pouvoirs du divin,
Il sait endosser un manteau moelleux
Et brandir l'épée ou le sceptre du destin.
L'homme et Dieu ne font donc qu'un même esprit,
Se consultent à propos du paradis,
Le distribuent pour de nobles raisons,
Du moins pour celles qu'ensemble ils firent union.
L'un ne contrarie que peu son partenaire,
Tous deux ont des domaines bien réservés :
Le maître du vent s'occupe du tonnerre,
Et le secrétaire des tiroirs empoisonnés !
Même si parfois le maître des lieux
Rappelle à son sbire un peu trop capricieux
Que jouer à l'apprenti de laboratoire
N'est pas une mission divinatoire.
Mais au fond ne sont-ils pas un peu complices,
Car donner à son secrétaire la clef du tiroir
Et lui interdire de toucher aux notices,
N'est-ce pas le tenter à vraiment le vouloir ?



Pensée du jour, 26/05/2020

Lire la suite...

Mon arbre

C'est un ami qui ne me quittera jamais,
Bien mis sur ses jambes tout au fond du jardin,
Il m'annonce les débuts et fins des étés,
Défile, lors des saisons, tel un mannequin !

En hiver, se pare parfois d'un blanc manteau,
Et quand le soir la lune froide l'éclaire,
Des milliers d'étoiles sur un divin traîneau
Fleurissent sa cime de tendres chimères.

Par la vitre froide aux perles d'acanthe,
Les blanches poussières chassées par le vent
Dévoilent soudain une robe chantante
Aux gais refrains reverdis d'un nouveau printemps.

Mon arbre est peintre aux multiples couleurs,
L'automne le vêt du costume d'arlequin.
Et quand à l'été viennent les lourdes chaleurs
Il habille le monde de trois fois rien !

Lire la suite...

Le bruissement de la vie

Sous la brise du feuillage des platanes,
Quand souffle le tendre ramage virginal,
Sous le préau, où de vertes feuilles planent,
Les enfants y chahutent sans le moindre mal.

Sous la brise du feuillage des marronniers,
Quand vite s'engouffre le doux vent de l'été,
Derrière des murs aux cartables rainurés,
Des coeurs déjà y brûlent pour l'éternité.

Sous la brise du feuillage des châtaigniers,
Quand s'engouffre le doux vent de la liberté,
Parmi les glaneurs, tels une grande armée,
De prétendus seigneurs s'échangent des baisers.

Sous la brise des saules de la rivière,
Quand se met à souffler le doux air de l'espoir,
Des songes disent des phrases coutumières,
Lors, aux amants liés à de nobles devoirs.

Puis les feuilles ont jauni sur les platanes,
Venue la froide bise de l'automne.
Des enfants grandis bataillent et chicanent
Sous des préaux jonchés de couleurs ocre-jaunes.

Lire la suite...



Quand le soleil renaîtra nous irons jouer

Main dans la main, en riant au fond du jardin.
Nous verrons toutes les couleurs de nos cahiers
Chanter en vrai comme dans nos rêves, enfin !

Alors nous pourrons humer les plus jolies fleurs,
Cueillir des raisins, flâner sous les vieux chênes,
Au gré des chemins voler toutes les senteurs,
Nous griser des parfums à perdre haleine...

Quand le soleil renaîtra, comme un présage,
Nous franchirons les montagnes et les plaines.
Et s'il pleut demain, l'eau sur notre visage
Lavera nos larmes et aussi nos peines.


Lire la suite...

Rien ne sera plus comme avant ?



                                                                    Sébastien Brant dans sa Nef des Fous aurait pu ajouter une page s'il avait été témoin de notre actualité. Après les trente glorieuses nous voilà le cul par terre. Rien d'étonnant car toute ascension suppose une dégringolade. C'est valable pour le sportif dont les forces décroissent avec l'âge et le manque d'envie comme pour l'économie qui lorsqu'elle plafonne retombe naturellement. Cette dernière est vitale pour nous tous car elle conditionne notre travail, notre capacité à s'alimenter, d'éduquer nos enfants etc...
                                                                      Voilà donc qu'avec l'apparition d'un virus qui affecte la terre entière il va nous falloir redevenir ce que nous étions dans les années 50 après la seconde guerre mondiale. Nous y sommes, c'est la troisième à son stade de début. Pour l'instant les critiques que se font les chefs d'états sur leurs responsabilités, à savoir qui est à l'origine de cette pandémie ne sont que verbales, diplomatiques. Attendons de voir quel sera celui qui, fatigué de parler, voyant ses caisses se vider, son pouvoir s'amoindrir, son territoire menacé, le premier en viendra aux mains ?
                                                                       Les gens qui nous gouvernent sont comme les enfants en cour de récréation qui rêvent de planètes inconnues à la différence qu'en étant devenus adultes il leur faut des moyens qu'ils ne trouvent pas en eux-mêmes. Bientôt le retour aux années 50, la guerre froide, des frontières cadenassées. La méfiance fait son retour grâce à ce virus qui déteste la chaleur humaine, les vieux, l'économie planétaire et qui nous cantonne dans nos maisons sous sa menace en nous susurrant que rien ne sera plus comme avant ou plutôt redeviendra comme avant : plus de travail, moins de loisirs avec le sentiment patriotique de faire redémarrer la machine !

Lire la suite...

L'orgueilleux, le sage et l'ignorant



L'orgueilleux s'aime trop lui-même c'est connu,

Le sage sait trop bien qu'il est de passage
Et l'ignorant, que sait-il, hors ce vocable ?
Mais tout trois sont sur le chemin de l'inconnu !

Le premier est un comédien de sa peine,
Les autres lui paraissent moins bons peut-être,
Peu curieux d'eux il se met seul en scène,
Son miroir seul réconforte son pauvre être.

Le second, glisse sur le dessus d'une vague,
Il voit le ciel souvent peuplé de nuages,
Pleure sur les désirs qui pour lui divaguent
En des déserts confus peuplés de mirages.

Quant au troisième c'est un chat qui paresse,
Ronronne à l'approche de sa pâtée,
Sors ses griffes même si on le caresse
Et se rendort au tic-tac de la journée !

Lire la suite...

Matin, midi et soir



On se lève tôt mais midi vient vite,

A peine le temps de se débarbouiller,
Un coup de peigne, un regard au miroir,
Tiens ! Qui est cette figure pathétique ?
Un petit déjeuner sans rien y voir,
Quelques mots, quelques mains et bredouiller,
Et puis midi à l'horloge, à l'église au loin,
C'est encore une table, chaud, froid, silencieuse,
Des infos, des bombes, des craintes, une météo,
Puis un bureau, une machine, une pointeuse
Qui dit bonjour et l'heure de partir, viens,
Enfin le soir qui tombe sans rien y voir.
La fatigue vient avec le soir, tiens ... !




Pensée furtive. 16/04/2020

Lire la suite...

Sur un pupitre, un arbre, un mur





Un pupitre de bois et un banc attaché ;

Un plumier devant, une plume violette,
Trempée dans l'encrier de verre bleuté,
Y pousse, légère, une ode muette.

Par la fenêtre, teintée de rosée,
La cour d'une école et quatre marronniers
Balancent, frivoles, depuis des années
Les amours à naître promis à leurs pieds.

Et là, gravée sur le mur blanc d'un couloir,
Où y trônent accrochés aux porte-manteaux
Des prénoms entrelacés aux chants d'espoir,
Une fleur est soulignée d'un petit mot.

Lire la suite...

La terre nous appelle

Bientôt les hommes, les femmes aussi, réapprendront la vie simple de leurs aïeux. Celle qui n'a pas changé dans certains pays pauvres où leurs habitants n'ont rien vu du " progrès " que de vagues informations colportées ici et là. Nous les rejoindrons et c'était inévitable. La folie devait bien s'arrêter un jour. Ne plus pouvoir bouger dans les grandes villes, ne plus pouvoir se loger, ne plus pouvoir respirer convenablement, devoir courir des emplois devenus de plus en plus rares et compliqués, entendre le mot croissance à longueur de temps, tirer autant que faire se peut son épingle du jeu avec la peur au ventre et consulter avec anxiété permanente cours de la bourse, avions qui tombent, trains qui déraillent, bateaux qui coulent dans une petite boite cherchant à se rassurer tout de même. Et bien la petite boite a parlé. Ce qui devait arriver est arrivé. Ce qui a porté dans ses bras cette richesse prometteuse : l'avion, le train, la voiture, le bateau pour aller d'un coin du monde à l'autre c'est terminé. N'en déplaise à Léonard de Vinci s'il était là !. Il va falloir revenir aux fondamentaux : se nourrir d'abord. La masse colossale des chômeurs de tout ces métiers après ce choc psychologique qui les attend et qui en détruira tout de suite certains voudra quitter la ville, source de tout ses tourments pour rejoindre la terre nourricière, se précipiter vers elle et réapprendre à vivre plus simplement. Bien sûr d'autres soucis naîtront, les mêmes que ceux pour les ruées vers les villes. Prix des terres cultivables et constructibles à la hausse du fait de la demande importante, etc... Le phénomène n'est pas nouveau mais cette fois l'ampleur sera gigantesque. Aviateurs, cheminots, constructeurs de voitures, plaisanciers reviendront à la terre ou mourront. Il n'y a jamais de déshonneur à se tourner vers elle et cette fois en cette période de totale remise en question elle redeviendra l'espoir que nous avions quelque peu abandonné.

Pensée du jour. 08/04/2020

Lire la suite...



Il fut un temps où le seigneur habitait un chateau,

Ses murailles et ses archers protégeaient sa table et sa mie.
Autour du chateau le vilain récurait les douves.
Dérangées, cela ne plaisait pas aux grenouilles,
Elles le faisaient bien savoir en coassant à tue-tête,
Le jour et la nuit et personne n'y pouvait rien.
Les archers et leurs flèches y étaient bien désemparés;
Et si le vilain craignait des punitions et des amendes,
Les grenouilles, elles, n'en faisaient qu'à leur tête,
Rendaient fous seigneur, mie, courtisans, écuyers...
Qui n'arrivaient plus à dormir, oreillers sur la tête !
Le seigneur convoqua le vilain et lui tint ce propos :
"Si ce cirque continue, tu me devras deux ballots de plus "
Deux ballots de blé, en plus des autres c'était la famine assurée.
Le vilain désespéré rentrant chez lui cherchait une solution,
Comment faire taire les grenouilles tout en continuant de travailler ?
Car les chasser et les tuer n'était pas sa philosophie,
Les confiner, oui, mais où et comment, avaient-elles un chez-elle ?
Mais la nuit porte toujours conseil en cas de dilemme,
Et au petit matin notre vilain savait comment faire :
Il se munit d'une poêle, d'un peu de graisse et de deux pierres pour un feu,
Se mit aux abords du fossé, fit fondre le gras,
Saisit une grenouille et la rôtit à la casserole.
Un grand silence se fit soudainement au marécage,
Les bruyantes habitantes du lieu disparurent aussitôt.
Furent elles chassées par le fumet ou une chaleur aux fesses ?
Mais notre vilain avait sans doute, lui, trouvé la meilleure des recettes !
Cette histoire ne dit pas qui du vilain ou du seigneur
En resta l'inventeur car les droits de l'époque se payaient en ballots !


Pensée du jour. 25/03/2020

Lire la suite...

Trois colombes



Trois colombes, mais deux guerriers dans le jardin

Ne cessent d'aller et venir sur une branche,
Toujours la même au printemps qui s'avance,
Causant un vacarme pas du tout anodin !

Des battements d'ailes continus et des culbutes
Remettent en scène les voltigeurs amoureux,
Venant punir parfois, celui, pris de doute,
D'un roucoulement désespéré et malheureux !

Deux colombes échevelées en état de guerre
Ne cessent de voler de branche en branche,
Luttent au bord de la crise de nerfs
Pour une demoiselle à la robe blanche !

Alors quand viennent les amours aux temps ardents,
Contenues et confinées aux rigueurs de l'hiver,
Les belles colombes aux plumages si fiers
Eliront le tourtereau le plus imprudent !

Lire la suite...

Une poignée de main !



Le monde entier s'est serré la main,
Là-bas de fort loin et en toute innocence.
Comme une bombe, comme un feu incandescent,
Des cendres brûlantes s'éparpillent maintenant sous tous les cieux.
Une poignée de main a tout changé.
Elle était fraternelle, comme un virage,
Comme une page qui se referme sur les ténèbres.
Elle devenait lumière et l'espoir renaissait.
Mais en son creux, dans ce petit univers
Se logeait l'inattendu ou plutôt l'intrus,
Celui à qui jamais on ne pense,
Lequel de par son infinitésimale taille
Ne pourrait ébranler la gigantesque masse
Occupée à courir des images de bonheur !
L'infiniment petit vient parler à nos grandeurs,
Par lui naîtra désormais une vie nouvelle :
Tout est à refaire, à repenser pour demain.
Nous sommes escargots ou tortues redevenus,
Nous accepterons à nouveau une poignée de main,
Mais voudrons-nous qu'elle vienne de trop loin ?


Pensée du jour, 13/03/2020

Lire la suite...

La chenille



En ce mois de Mars battu de pluie et de vent,

A travers la forêt sur un sentier paisible
Une chenille sur des rails invisibles
Se hâte à rejoindre un nid sûrement.

Elle n'est pas seule, toute la famille y est,
Un long cortège où s'agrippent " des mains ".
A s'y m'éprendre en regardant de près :
Une procession de fidèles sur un chemin. !

Elle est Ô combien confiante cette chenille,
Il faut dire que nul bruit n'est à l'horizon.
Et elle n'est pas avec deux ou trois broutilles
Un danger qui soit pire à ses compagnons.

Mais les bruits que l'on n'entend pas sont les pires,
Ils passent vite et sont aveugles des petits.
Alors la chenille que la route inspire
Sous des roues écrasée bêtement finit  !

Lire la suite...

Un long chemin

Un long chemin pour revenir au point de départ - le trésor était sous la pierre ! - Et quel chemin je vous prie ! Comme si une puissance qui nous serait étrangère viendrait en permanence perturber notre bon fonctionnement. Perturber notre envie toute simple celle d'être heureux, anéantir le désir non pas d'affronter la journée, mais de permettre cet assaut cacophonique, ce brouhaha s'emparant immédiatement de nous dès que l'on a posé le pied au sol. Ces rappels au clairon des moments difficiles nous indiquent que la musique n'est pas terminée, qu'elle est faite pour nous, qu'il s'agit de notre invention et que si nous l'avons inventée elle nous est forcément profitable. Que nenni, clairon tais-toi ! Ta musique est fausse et inappropriée. Laisse-nous cinq minutes au moins avant ta torture pour flotter encore sur les nuages de la nuit emportée par le vaisseau des étoiles, allant rejoindre à petits pas la lune pour demain. Quelques minutes glanées comme le mendiant glane son pain quotidien sans penser au lendemain. Sans penser que la vie est dure, décevante, inhumaine souvent, venant tourner les pages contenant ce qu'il y a de plus émouvant et de rebondissant à retenir notre attention. Un long chemin qu'il faut prendre très tôt et abandonner nos jouets, nos joies, nos bonheurs, nos baisers sur le front, nos nuits au clair de lune et ses vaisseaux d'étoiles. Un long chemin, puis un arrêt soudain. Ce long chemin qui a été un attrape-nigaud de tout les jours, une patience extraordinaire à affronter non pas la journée mais jongler avec le bonheur éphémère de vivre, nous disait alors qu'il fallait le suivre et puis aujourd'hui nous en écarter. Ainsi à en revenir à son point de départ et en corriger la trajectoire. Papillons frivoles étions, grands sages désormais deviendrons !


Promenade du jour. 1/2/2020

Lire la suite...

C'est une belle journée

C'est une belle journée qui s'annonce.Enfin le ravissement est arrivé !  Il était temps, direz-vous. Après avoir attendu un demi- siècle, il vient d'arriver ce qui aurait pu arriver en une heure. Mais le mieux est toujours lent et le pire si rapide ! Voilà qu'enfin l'humanité, après tout ce temps, se met à marcher droit. Ses promesses de bon sens, son passé misérable ressassé en permanence, ses conflits pour une goutte d'huile, ses avarices croulant sous le poids d'abondances honteuses, ses préemptions masculines... Terminé tout cela, c'est une belle journée qui s'annonce ! Dehors, alors qu'un léger brouillard lentement se dissipe, le ciel se fracture et laisse passer un généreux rayon de soleil. La journée promet d'être belle. Mon voisin me salue d'un geste amical et son sourire trahit enfin tout les espoirs  longtemps contenus, toutes ces frustrations de bonheur qui attendaient impatiemment la sortie. Comment en effet ne pas retrouver ses joies d'enfant quand les hommes sont enfin passés du stade primaire au stade secondaire voire supérieur. Secondaire n'est déjà pas si mal. Ils tolèrent d'avantage leurs croyances diverses, se battent moins pour avoir saisi l'insupportable souffrance des plaies occasionnées ainsi que l'absurdité des efforts à reconstruire. Sans oublier les famines, les épidémies engendrées, les viols, les vols... que causaient toutes leurs ignorances. Non, tout va mieux maintenant. Vous pouvez dormir tranquille, prendre l'air dans votre jardin, humer le doux parfum des fleurs et lever les yeux au ciel. Le bruit que vous entendez n'est pas celui d'un avion de chasse ou d'un bombardier d'eau. Tout cela est du passé maintenant. C'est une belle journée qui s'annonce !


Pensée du jour. 31/01/2020

Lire la suite...

On nous dit



On nous dit qu'il existe des pays tout blancs,
Qu'en cette saison la pluie est comme le vent,
Légère, transportée aux souffles du froid,
Bâtissant des palais de verre entre les doigts.

On nous dit que cette pluie est un manteau blanc,
Qu'elle recouvre les plaines, les parcs et les bancs,
Qu'elle mouille à peine et fait rire les enfants
Quand de joie ils la serrent entre leurs gants.

On nous dit qu'en cette saison où il y fait froid
Il y a des maisons avec des cheminées,
Qu'on y a coupé un arbre illuminé
Et que demain un vieux monsieur s'y arrêtera.

On nous dit tout cela mais on ne le croit pas.
Ici les palais ne tombent jamais du ciel,
Ils ne sont pas de pluie et il n'y fait pas froid ;
On nous dit tout cela mais est-ce vraiment réel ?

Lire la suite...

Chaud, chaud

La terre n'est plus cet immense point d'interrogation d'il y a quelques siècles.Ce temps où l'on croyait cette dernière plate jusqu'à ce que certains voyageurs intrépides démontrèrent qu'elle est bien ronde et qu'on ne tombait pas à son extrémité ! Maintenant la terre on la connaît bien. Elle est petite, on en fait vite le tour, nous sommes nombreux dessus et elle est en piteux état. Celui qui abandonne sa bouteille en forêt, ses cartons graisseux dans les buissons ne peut plus ignorer sa contribution à la défaire. Ainsi qu'à chaque tour de clef le nuage noir qu'il envoie sur ses propres enfants. Et s'il se dissipe à ses yeux il vient tout la haut s'ajouter à tous les nuages noirs qui bientôt nous recouvrirons tous, êtres et plantes. Y verrons-nous quelque chose ? Y respirerons-nous encore le parfum du printemps, de l'automne, du blé et des vendanges. Non, tout sera noir, couleur charbon et la moindre étincelle enflammera le charbon. C'est donc la chaleur qui s'est emparée de la terre et de nous qui sommes en surchauffe de tout connaître, de tout avoir, traqués par le besoin d'arpenter villes, villages, musées, statues, vallées et montagnes afin d'emporter en nos tiroirs des parcelles de bien commun.Et oui, elle est bien petite la terre et bien fragile ! Maintenant qu'on le sait on ne jettera plus sa bouteille de champagne à la mer; Promis, enfants jouisseurs !


Pensée du jour. 5/12/2019
Lire la suite...

Le siècle du mépris


Quand le feu couve sous la cendre il finira par surgir au moindre coup de vent ! Et ils sont nombreux les coups de vent ! Les mécontentements grondent sur la planète. De tous ordres, de toutes communautés d’hommes et de femmes qui se plaignent sans cesse et ne reçoivent pas de réponse à leurs questions et surtout à leurs souffrances. On pourrait penser que le “progrès” qui nous soulage au quotidien, celui d’appuyer sur un bouton, a mis fin à ces souffrances. Bien au contraire, il manque l’essentiel : l’amour. Et voilà que d’être privé d’amour l’homme a sombré dans le mépris. Il le reçoit d’en haut, s’en défait et le propulse vers le bas comme pour gagner un peu de temps à se prémunir d’une catastrophe imminente. Car c’est bien cela la vraie question à laquelle nous sommes tous confrontés. Pourquoi sommes -nous si méprisants à l’égard des uns et des autres ? Serait-ce la peur d’avoir à partager ? Serait-ce de penser que nous valons d’avantage que notre voisin ? Serait-ce la peur d’être submergé ? Par d’autres populations que notre voisin devenu insupportable ou par la mer qui menace de nous engloutir ? Par les calculs incessants, privatifs de liberté, abandonnant et étouffant les cris de désespoir au profit d’ambitions plus nobles, plus élevées que ces cris jugés inacceptables, trop coûteux, voire injustes ? Attention , le mépris est un danger suprême. Il submergera les côtes des continents, leurs fameux “progrès” illusoires, les rêves des familles pour leurs enfants. Il est temps d’éteindre ce feu qui couve. Définitivement. Ainsi ce départ nouveau pourra véritablement porter le nom de révolution des idées et ne s’inscrira plus hypocritement au bas des stèles de villages censées avoir résolu la fin du mépris.

Pensée du jour. 23/11/ 2019

Lire la suite...

1914


Je suis née le premier jour de la "première guerre ",

Mon berceau était secoué sur un vélo de fortune.
Les gens fuyaient, quittaient dans un tonnerre,
Sous des cieux rouges leur terre avec amertume ;
Des enfants couraient ébahis et sales
Derrière des matelas, des meubles de famille,
Embarqués sur des charrettes, en guenilles,
Pleurant et criant  " non " à l'horreur qui s'installe.

Je suis née ce jour là pensant que c'est une " fête "
Aux couleurs arc-en-ciel et pétards qui fusent,
Je pensais déjà dans ma petite tête
Qu'ici courir, pleurer, abandonner seraient mes muses ;
Ce fut ainsi pendant quelques années,
Je grandissais les yeux éberlués,
Et puis, sortie de ce cauchemar,
J'ai rêvé à des cours d'école, des poupées, des jeux de hasard,
Une vraie robe, un morceau de vrai pain,
Un savon pour laver les mains,
N'ayant surtout pas l'idée, la moindre venue m'effleurer
Qu'en coulisses la scène s'apprêtait à être rejouée.


Une maman parmi tant d'autres. Celle-ci née le 11 janvier 1914.

Lire la suite...