Dès notre réveil matinal nous nous demandons que faire de notre journée ? Pour certains cette question n'a pas lieu d'être puisque l'engrenage dans lequel ils sont emprisonnés ne leur laisse pas la liberté de décider. Parfois ils sont même qualifiés de courageux par tout les autres tout aussi obsédés qu'eux. Mais obsédés par quoi ? On peut voir deux catégories qui se dessinent. La première rassemble les produits estampillés de la société dite moderne, celle qui travaille pour rembourser des prêts immobiliers souvent importants, des prêts liés aux automobiles qui permettent d'aller au travail et d'autres prêts largement consentis pour l'ameublement et autres inutilités qui tapent à l'œil et la confortent dans l'aisance superflue. Même les vacances sont à crédit ! Cette vie-là gravite autour du crédit octroyé sur la base d'un travail qui le rembourse. Travail devenu si précaire qu'il conduit tout naturellement à l'obsession de tout perdre et de finir à la rue. Cette première catégorie s'inscrit dans le "toujours plus" où tout sens du raisonnable semble avoir disparu. Les pauvres craignent de devenir encore plus pauvres et les riches de tout perdre. Ils sont pareils. Ils ont perdu toute mesure du nécessaire, du " juste assez ". C'est le ravin qui s'approche et hante les rêves nocturnes les plus sombres. La seconde catégorie qui nous touche tous est celle de la mémoire. La mémoire est une obsession perpétuelle. Elle nous fait nous souvenir de nos instants passés. Elle nous rend gais parfois et tristes aussi. Elle engendre par un mécanisme secret des travers indomptables. Nous aimons la faire vivre comme une réalité et lui permettons de prendre le chemin comme un guide de nos jours. A son extinction, il semble bien que la paix revienne et que toutes les obsessions, hormis la dernière sans doute, s'évadent avec elle laissant place à un immense désert. Nous naviguons donc parmi nos obsessions occultes comme nous aimons le chant du petit oiseau dans sa cage où nous l'y avons enfermé afin de le protéger du vilain chat !