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Publications de Claude HARDENNE (67)

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TALONS AIGUILLE

12272842675?profile=original(C.HARDENNE,  dessin àl'encre,  1981)

 

Si fins infiniment tes deux talons aiguille

Marquent l’heure d’aimer aux cadrans de mes jours

A mes nuits chair de lune et leur pointe me vrille

Et le corps et le cœur dont s’emballent les tours

 

 

 

Archipels de mes nuits rivière sans retour

Tes pas claquent au cœur des ténèbres – Magie

Du silence cloué comme Christ à rebours

Trotteuse de mon cœur Amour Le temps vacille

 

 

 

Tel un soûlard rivé aux tavernes infâmes

Et m’imprime à jamais comme une odeur de femme

Le rythme de tes pas dans le flux de mon sang

 

 

 

Pèlerin ébloui de miracle en prodige

J’irai prier souvent dans ce temple indécent

Dont les colonnes sont tes deux talons vertige

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V I S A G E S

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Garder infiniment mémoire des visages

Qui croisés dans les rues et les places des villes

Te vrillèrent le cœur de leurs troublants messages

 

 

Tracer d’un crayon fin les traits durs ou graciles

Et l’innocence claire à travers les ridules

La tendresse l’amour et cet or si fragile

 

 

De la beauté Aussi saisir les ridicules

Et l’envie et la haine et les rides maussades

Transformer tout cela en l’amour majuscule

 

 

Comprendre les destins les rires les passades

De ce peuple d’humains errants quoi qu’il advienne

Détruire à coups de cœur toutes les palissades

 

 

Que l’encre de ta plume intimement devienne

Le sang de leurs visages et la chair de leurs âmes

Alors tu seras de ces maîtres qui détiennent

 

 

Ce pouvoir de mener vers l’éternel splendide

Ces visages humains à jamais ces visages

Rencontrés par hasard dans ces villes livides

 

 

Et puis savoir qu’un jour bien au-delà des âges

Quelqu’un dira de tes dessins : «  mais qu’elle est belle

Cette femme au sourire énigmatique et sage ! »

 

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A U B E

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Toujours de nouveaux chants se compose le monde

Tu es la chambre seule et noire dans la nuit

Le papier que tu griffes la lueur du jour

A peine rutilant au lointain pur de l'ombre

 

 

 

Autour de toi au loin passent les avions

Les bateaux les autos les espoirs et les rêves

Les humains à tout faire à tout vivre s'ébrouent

Et tu les suis de loin calme vie isolée

 

 

 

Tu feras le chemin inverse des araignes

Détissant de ta toile une absence de règne

Vers ton futur sanglé de divine harmonie

 

 

 

Point du jour Le matin - Une paix infinie

Berce tes yeux meurtris de veille et de sanie

Les rayons du soleil sont des bras qui s'étreignent

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L E S G E A N T S

 

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(Huile, C. Hardenne)

 

 

Aux grands arbres d'ici on enlève le droit

De devenir jamais les géants de la terre

Qui protégeaient jadis les destins délétères

Des humains qui vivaient comme nous à l'étroit

 

 

Massacrés dépeuplés à jamais tous les bois

La forêt pétrifiée en sinistre ossuaire

Géants silencieux grands arbres solitaires

Tous gisant à jamais sous l'ombre de la croix

 

 

Une lune de mort sur ce désastre passe

La clairière sans fin le désert sec de roc

J'y errerai au son des fers tranchant d'estoc

 

 

La terre n'est plus verte elle meurt se crevasse

Forêt de Broceliande où les dieux se sont tus

Leur sang souille le sol Le ciel s'y est pendu

 

("Poussière d'âme", éd. Chloé des Lys, 2009)

 

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DIT D'UNE SCULPTURE EN TERRE...

Regarde-la: c'est de la boue

   12272812852?profile=original                  Regarde-la c'est de la boue    

 

                   Regarde-la: c'est une femme

 

 

                Es-tu vraiment plus réelle qu'elle?

 

 

                Regarde-la

                Ton regard lui donne la vie

 

 

                Ecoute battre ton coeur

                Et imagine le sien

                Qui bat...

 

 

 

 

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LA BELLE ATTENTIVE

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Elle toujours elle partout elle sans cesse

Du plus amer des nuits de longue solitude

Du plus profond des jours de lente quiétude

Elle - L'âme du temps n'est plus longue paresse

 

 

Elle brasier de feu et clarté de tendresse

Elle - Les jours qui vont à l'envers d'habitude

Ont retrouvé leur sens profond leur rectitude

Par elle tourbillon de fleurs que l'aube presse

 

 

Et pensivement lente et belle de patience

Elle lime pour toi les barreaux de la cage

Où t'enferma l'enfer des intimes absences

 

 

Toujours elle sera dans tes villes hâtives

Que tu traverseras sans luxe et sans bagage

La calme silhouette et la belle attentive

 

 

("Poussière d'âme", éd. Chloé des Lys, 2009)

 

 

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N O C T U R N E

 

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La lune sur la plaine étendait ses longs voiles

A chaque onde qu'imprime une ornière au chemin

Se coulait l'ombre douce Un très léger venin

S'accroupissait dans les buissons et dans leurs moëlles

Faisait couler de lents poisons sans lendemains

En longs sourcils branlaient les aqueducs romains

Claire traînée de nacre au milieu des étoiles

 

 

Les rives s'affaissaient en lents coteaux très pâles

Un fleuve bien trop calme agonisait obscur

Une source apaisait ses lévriers d'azur

De grands saules pleuraient La nuit était fatale

Les branches des grands arbres écoutaient le ciel pur

En son silence épais En brefs claquements durs

Craquaient les griffes des profondeurs végétales

 

 

L'été venait mourir au seuil noir de l'automne

De hauts châteaux rêvaient sur leurs pics rocailleux

En stalagmites froids les donjons bisaïeux

Laissaient couler l'or blanc de leurs tuiles atones

Les feuilles lentement  allaient au fil des cieux

Moi noyé dans l'or blanc je plongeais mes deux yeux

Dans tes deux yeux de braise où le ciel s'abandonne

 

 

Qu'il faisait bon rêver tous les deux sur la mousse

Ma chair contre ta chair bercés par l'infini

Sous la voûte des branches enduites d'un vernis

De fils de lune blanche Ah! ta douce frimousse

L'été pouvait mourir tes yeux avaient uni

Cette nuit pour moi seul la chaleur des midis

L'or des épis et la fraîcheur des jeunes pousses

 

 

 

T'en souvient-il ô toi de ces étreintes lentes

Qui alors écrasaient nos corps blonds tout en feu

Sur un brasier d'amour? T'en souvient-il ce voeu

Que tu balbutias aux étoiles filantes

C'était ce temps où deux rimait avec heureux

Et comme pour bénir nos baisers d'amoureux

Vint se poser sur nous une feuille tremblante

 

 

L'aqueduc écroulé dans la vallée verte

Me parle encor de toi et quand siffle le vent

Je pense à l'or soyeux de tes cheveux mouvants

Hélas tu n'es plus là et les pentes désertes

Ont beau dire ton nom aux oiseaux du levant

Jamais je n'entendrai ta voix dorénavant

Tant que je chercherai encor ta découverte

 

 

(inédit)

 

 

 

 

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O N D E E

 

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                Or la ville étalait tous ses petits

                métiers par les rues pavées

 

                Vers cinq heures la pluie catastropha

                les heures dorées vers les touristes

                pensifs

 

                Sur d'immenses terrasses devisions au

                sein des fumées de pipes

 

                Soudain, ô Gamaliel, un rayon d'or

                traversa le ciel et l'on vit en chair

                dorée rutiler le beffroi sous les

                fronces du ciel funèbre

 

(Poussière d'âme , éditions Chloé des Lys, 2009)

 

 

 

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N E I G E

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Comme un semblant de poésie

Venue du pays des enfants

La neige se pose en rêvant

Et les lignes s'anesthésient

 

 

Je marche et le temps me fait trêve

Et le paysage s'endort

Ma tête est un vol d'oiseaux d'or

Je marche et je rêve je rêve

 

 

La neige luit comme le sable

D'un infini particulier

D'où partent pour se délier

Toutes les choses périssables

 

 

C'est le temps des défuntes roses

Voici un an - T'en souvient-il ? -

Le temps est bougrement subtil

Qui fait se brouiller toutes choses

 

               

 

 

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T R I O M P H A N T E

 

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Superbe et haut perchée

Sur ses talons pointus

De cuir et de vertu

Tout entière harnachée

 

 

Crinière panachée

Et - plutôt bien foutus -

Ses petits seins têtus

Sous la robe lâchée

 

 

Elle dandine leste

Les rondeurs de son cul

Qu'elle veut ambigu

 

 

Et impose d'un geste

A mon coeur sous ma veste

L'âcre loi des vaincus

 

 

("Poussière d'âme", éditions Chloé des Lys, 2009)

 

 

 

 

 

 

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LE CHIFFRE

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Ce que dit l'univers aux humains

Est écrit en petits caractères

Dans les plis sinueux de la terre

Comme dans les lignes de ta main

 

 

Tu le sais et ce n'est pas demain

Que tu déchiffreras ce mystère

Si le ciel continue à se taire

Et à te traiter comme un gamin

 

 

Ainsi du commencement des âges

Nous viennent de chaleureux messages

Dont le code est à jamais perdu

 

 

Ils passent de l'un à l'autre pôle

Doucement te saisir aux épaules

Le Mystère te parle - Entends-tu ?

 

 

("Poussière d'âme", éditions Chloé des lys 2009)

 

 

 

 

 

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D E B U T S

 

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Je voudrais – me crois-tu ? – enfin si c’est possible

Revenir en arrière au temps de ces amours

Les nôtres au début les pures les sensibles

Ma belle d’aujourd’hui d’hier et de toujours

 

 

Nos débuts coin de table et lumière du jour

Sur ton corps alangui et qui devient la cible

De mes yeux éblouis en quête d’indicible

Par le pinceau tracé en un subtil contour

 

 

La rue aux pavés gris le ciel en carillons

Parcourant de beffroi en clochers l’étendue

La ville aux toits d’ardoise et puis nous qui rions

 

 

Bohême simple - élans - nos âmes éperdues

De ce bonheur nouveau saupoudrant d’or nos yeux

Et ce sentiment vif d’être pareils aux dieux

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D A N S E U S E

 

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Or elle

Telle d’un temple l’architrave

Tablant sur la puissance grave

De son corps souple dont l’étrave

Fend l’air immaculé

Et danse

 

 

Oui Elle

Seins bombés sans retenue sans

Aucun scrupule et indécent

Peut-être mais comme elle le sent

Son corps de flamme

Se nue

 

 

Car elle

C’est la danseuse ourlée de vie

Dont aucun des pas ne dévie

D’un absolu qui vous défie

D’une innocente

Puissance

 

 

Elle danse sur mes paupières

Et je ne puis fermer les yeux

 

 

Tangente !

 

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La muraille

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LA MURAILLE

 

 

Passer indifférentes royales hautaines

Devant le mur gris des visages pétrifiés

Qu’on ne sait quels démons ont un jour édifié

Pour punir le mensonge et l’orgueil et la haine

 

 

La grimace à jamais figée dans la veine

Calcaire et le rictus à jamais momifié

Ils envient du gris de leurs yeux putréfiés

La démarche splendide des trois souveraines

 

 

La première est la joie d’être en vie et de plaire

Et de suivre au soleil un chemin exemplaire

La seconde  rassemble en ses yeux d’infini

 

 

Tous les clairs idéaux  en faisceau réunis

Et la troisième suit douce et tendre et très sage

Après tout ces trois-là ne sont que de passage

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T'AIMER

 
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T’AIMER !
 
Par tout le sang versé Par l’amour apocryphe
L’amour aux dragons fous aux hurlants hippogriffes
Par le ciel au soir noir balayé de lavandes
Par les chants fredonnés Par les nuits qui se tendent
Par le néant vomi des gueules qui se fendent
      D’amour T’aimer encore et puis encore
            T’aimer !
 
 
Par les seins nus glacés des vierges impeccables
Par les rayons d’argent tendus comme des câbles
Du plus vaste du ciel à nos enfers intimes
Par le couteau luisant du sang noir des victimes
Et ces ordres de mort que l’Ombre nous intime
      Et de haine à crever Et puis encore
            T’aimer !
 
 
Par les chants consternés des amours dérisoires
Par ces guerriers de deuil et leur chant de victoire
Et ces villes brûlant vers des lunes tragiques
Les états muselés Les foules anarchiques
Les cris Les roulements de ces tonneaux bachiques
      Aux ripailles du vice Et puis encore
            T’aimer !
("Poussière d'âme, éd. Chloé des lys 2009)
 
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RESCAPE !

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J’ai enfin repris pied sur le continent Femme
Marin seul naufragé jouet des mers pantin
Ma langue ne savait que le sel qui affame
Et j’avais oublié la couleur des matins

Perdu dans les flots noirs sous les soleils de flamme
D’avoir été jeté du vaisseau levantin
Des voiles de la Mort lancé au froid des lames
Moi réprouvé bandit rebelle à tout mutin

Moi qui coulais au fond des abysses, caillou
Lancé par les hasards cruels de la vie brève
Je découvris la nuit étoilée, à genoux

Nuits coulées d’amour verts alluvions du rêve
Marin pâle noyé rejeté sur la grève
De ton corps fleuve blond aux sauvages remous

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L' E X I L

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L’EXIL

 

 

 

 

Te voilà l’exilé de ces villes conquises

        Et tour à tour perdues

Esquisses d’entrechats perruques de marquises

        Tant de voix s’y sont tues

 

 

Tu ne sauras jamais ce que le soir déguise

        A ton âme éperdue

Cités – Festins de rois immenses qui aiguisent

        Ta faim jamais repue

 

 

Tu es seul dans la tour au sommet isolé

        Cette fois bien plus proche

Que tu ne fus jamais des célestes palais

 

 

        En vain tu t’y accroches

Toi le roi devenu mendiant triste et moche

        De ton rêve en-allé

 

 

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MODELE

 

 

 

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MODELE

 

 

Le soleil magnifique a jeté sur le tard

Son manteau de gala sur toi qui posais nue

L’esquisse sur la toile est alors devenue

Cortège rutilant aux rouges étendards

 

 

Courbes des seins des hanches toi mieux qu’une star

Tu devenais de l’or dans l’ombre trop connue

De l’atelier silence où le jour s’atténue

Miracle de ton corps virant à l’œuvre d’art

 

 

Mes pinceaux saisissant la ligne simple et belle

Allaient de la cheville à l’épaule en passant

Par ces trésors subtils d’un nacre éblouissant

 

 

Brusquement accroché à ta bouche rebelle

Un sourire mutin te rendit d’un coup d’aile

Amoureuse et tu vins vers moi en frémissant

 

("Poussière d'âme", éditions Chloé des Lys, 2009)

 

 

 

 

 

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MUSE SAUVAGE

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MUSE SAUVAGE

 

 

 

                Alors je vis la Flamboyante

                Issant superbe des bois noirs

                Cheveux dorés au front du soir

                Tissés de flammes rougeoyantes

 

 

                Alors je vis la Flamboyante

                Casquée de rêves apparoir

                Mesurant le jeu des miroirs

                Au feu de ses yeux de voyante

 

 

 

                Sortant sauvage des ramures

                Elle n’avait rien sur le corps

                Que sa beauté telle une armure

 

 

 

                Et me fixant de ses yeux d’or

                Elle m’ordonna de la suivre

                - J’y ai gagné le goût de vivre

 

("Poussière d'âme", éd. Chloé des Lys, 2009)

 

 

 

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LE NUCLEAIRE

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(dessin réalisé dans les années 70

 

LA FIN 

 

 

 

                C'était comme un avion aveugle

                Avec sa charge de neutrons

 

 

                C'était comme un avion aveugle

                Qui glissait dans l'air du matin

                En harmonie avec le monde

 

 

                Inoffensif oiseau splendide

                Cuirassé de gris et d'argent

                Etoilé d'idéaux humains

 

 

                Les hommes qui dormaient là-bas

                En ignorant l'oiseau fantôme

                Etaient enfin au plus haut point

                D'amour et de paix retrouvée

 

 

                Leurs coeurs battaient dedans les villes

                De haute civilisation

 

 

                C'était un avion aveugle

                Avec sa charge de neutrons

                Dans le dernier matin du monde

 

"Poussière d'âme", ed. Chloé des lys 2009

 

 

 

       

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