EPAVES
Jouets d'une tempête imaginaire et sombre
Et couchés à jamais levant haut leurs étraves
Dérisoire érection vers le ciel qui les lave
Rêvant dans leurs flancs creux de naufrages sans nombre
Au creux des verts polders somnolent les épaves
Jalousant leurs frères les navires qui sombrent
Chargés de gloire et de lumière - A eux l'ombre
De l'oubli peu à peu qui les couvre de bave
Cette bave putride usant leur cimetière
Pas marin pour un sou - Ah! vivre encore entier
De rapt en abordage au temps des flibustiers
Et puis infiniment brûler sous les sabords
Et couler d'un seul coup pour faire sa litière
Au creux de l'Océan couvert de gloire et d'or