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Publications de Bruxelles Culture (33)

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TOONE : LES TROIS MOUSQUETAIRES

TOONE : LES TROIS MOUSQUETAIRES
Avec leur habit brodé d’or, leur chapeau au panache blanc et leur épée (ici pas de mousquet !), Athos, Porthos, Aramis et le fougueux d’Artagnan s’apprêtent à enflammer à nouveau la scène du Théâtre de Toone. Mais attention, ici, les héros du roman d’Alexandre Dumas prennent des accents bruxellois et s’expriment en usant d’expressions bien locales, grâce à une adaptation malicieuse, fidèle à l’esprit iconoclaste de la maison. Écrit en 1844 par Alexandre Dumas, en collaboration avec Auguste Maquet, Les Trois Mousquetaires fait partie des romans les plus populaires de la littérature française. Les aventures de ces quatre inséparables compagnons au service de Louis XIII se veulent un savant mixage d’action, d’humour et de romance. Dans cette adaptation bien de chez nous, les personnages prennent vie sous forme de marionnettes à tige, véritables icônes du folklore local.
L’histoire commence avec l’arrivée de d’Artagnan à Paris. Jeune Gascon au tempérament de feu, il débarque sur son célèbre bidet jaune, muni d’une lettre de recommandation pour M. de Tréville, capitaine des gardes. Mais avant de porter la casaque des mousquetaires, il doit faire ses preuves. Et quoi de mieux qu’une série de duels ? Ces affrontements, loin de semer l’animosité, cimentent une amitié indéfectible entre d’Artagnan et ses futurs compagnons d’armes. Sur scène, ces duels sont autant de prétextes à des dialogues croustillants, où l’humour bruxellois fait mouche à chaque réplique. Athos devient un vieux sage à la gouaille acerbe, Porthos un bon vivant un peu fanfaron et Aramis un séducteur qui n’a pas peur des sermons. L’un des épisodes les plus mémorables du roman, celui des ferrets de la reine, prend ici une saveur toute particulière. Anne d’Autriche, épouse de Louis XIII, a offert ces précieux ferrets (ornés de diamants) à son amant anglais, le duc de Buckingham. Une maladresse qui pourrait bien lui coûter sa réputation, surtout lorsque le cardinal de Richelieu pousse le roi à demander à son épouse de les porter lors du prochain bal. D’Artagnan et ses amis se lancent alors dans une mission périlleuse : récupérer les ferrets avant que l’opprobre n’éclate. Chez Toone, ces ferrets deviennent un collier, clin d’œil à un autre roman de Dumas, Le Collier de la Reine et à l’affaire du collier de 1785, célèbre scandale qui avait éclaboussé Marie-Antoinette. Dans cette version, qui joue la carte des anachronismes, on ne s’embarrasse pas de cohérence historique. Les saynètes se succèdent joyeusement sans temps mort, les mots truculents s’invitent dans les répliques et les dialogues regorgent de clins d’œil à la culture populaire belge. Une recette qui fait tout le piment de cette transposition, nourrie d’un profond respect pour l’œuvre originale, tout en demeurant convaincu qu’Alexandre Dumas ne se fâcherait pas pour quelques irrévérences.
Fondé au XIXᵉ siècle, le Théâtre de Toone reste une des plus anciennes institutions bruxelloises, où l’art de la marionnette se mêle à la satire et à la swanze. Alors, prêts à crier : Tous pour un, un pour tous ! avec les protagonistes de cette histoire ? Une chose est sûre, avec les marionnettes, l’épopée de Dumas ne s’est jamais avérée aussi vivante … et aussi bruxelloise ! Une pièce à découvrir tout au long du mois de février 2025. Voyez la programmation détaillée sur le site www.toone.be
Impasse Sainte Pétronille - Rue du Marché-aux-Herbes, 66 à 1000 Bruxelles
Sam Mas (copyright : Bruxelles Culture février 2025)

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EXPOSITION : L’ART AU CROISEMENT DES CULTURES

EXPOSITION : L’ART AU CROISEMENT DES CULTURES
L'art, selon Alicja Polechonska, joue un rôle fondamental dans les liens qui fédèrent les citoyens. Un moyen de dialoguer entre voisins, souvent issus de cultures différentes et amenés à cohabiter avec l’espoir de bâtir une société meilleure. Ce message se retrouve au cœur de cette exposition, qui invite le public à une réflexion sur la diversité culturelle et l’interconnexion humaine.

La couleur comme langage émotionnel
Pour Alicja Polechonska, la couleur fait office de langage et fonctionne davantage qu’un simple élément d’élaboration. Elle se métamorphose sous son pinceau pour devenir une extension de sa personne. Chaque teinte, chaque nuance traduit une émotion profonde, un fragment de son inspiration. Ses toiles captent le regard par leur dynamisme et leur richesse chromatique, tissant une interaction immédiate entre le spectateur et l’œuvre. La première impression est décisive !, affirme l’artiste. Cet échange visuel amorce un tutoiement unique, intime et universel à la fois.

Une inspiration ancrée dans le réel
Les créations d’Alicja Polechonska sont nourries par son environnement et ses expériences. Elle s’inspire des scènes du quotidien, des luttes sociales mais, aussi, des beautés discrètes qui façonnent son entourage. Chaque création devient alors un témoignage vivant de son regard sur la société.


Un art porteur de messages positifs
Au-delà de l’esthétique, Alicja Polechonska place l’humain au centre de son travail. Les théma-tiques qu’elle aborde sont vastes et profondément ancrées dans les préoccupations contemporaines : l’immigration, la mondialisation, la foi, l’éduca-tion et le métissage. Sa démarche ne se contente pas d’illustrer ces thèmes. Elle les interroge, les sublime et les partage avec le public. En contemplant ses toiles, on ressent une invitation à explorer ces enjeux avec empathie et ouverture.

Jeter un pont entre les cultures
Dans une époque où les tensions et les incom-préhensions peuvent diviser, Alicja Polechonska milite pour un art qui rapproche les citoyens. Ses tableaux jettent des ponts entre les cultures et célèbrent la diversité ainsi que l’humanité com-mune. Chacune de ses expositions représente une opportunité de briser les barrières et de susciter une réflexion sur notre manière de coexister.

Un rendez-vous à ne pas manquer
Alicja Polechonska propose une quinzaine de ses œuvres à Escales du Nord (Centre culturel d’An-derlecht) du 15 au 22 février 2025 L’occasion de regarder notre monde avec une autre lunette. Une exposition à découvrir, pour mieux comprendre, ressentir et s’émerveiller 13 au 22 février 2025 à l’EDN Bar / Salle Maurice Carême. Voyez tous les détails pratiques, ainsi que les jours et heures d’ouverture via le site www.escaledunord.brussels

Centre culturel d’Anderlecht
Rue du Chapelain, 3 à 1070 Bruxelles
Paul Huet (copyright : Bruxelles  Culture fébrier 2025)

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DÉCÈS DE BERTRAND BLIER

DÉCÈS DE BERTRAND BLIER
Bertrand Blier, fils du célèbre comédien Bernard Blier, s’est imposé comme l’un des réalisateurs les plus singuliers du cinéma français. Avec son ton provocateur, son humour grinçant et sa vision acerbe des relations humaines, il a marqué des générations de spectateurs et a influencé nombre de cinéastes. Dès ses débuts, il a imposé un style reconnaissable. Les Valseuses (1974), film culte qui révéla Gérard Depardieu, Patrick Dewaere et Miou-Miou, a choqué autant qu'il a séduit. Véritable ode à l'insouciance et à l'anticonformisme, ce road-movie anarchique est devenu un phénomène social, même s'il a suscité des controverses pour son audace et ses thèmes dérangeants. Bertrand Blier a poursuivi sa croisade contre tous les pisse-froid avec Calmos (1975), histoire misogyne en pleine année de la femme, lui-même suivi par Préparez vos mouchoirs (1978), qui lui a permis de renouer avec le duo masculin de Les valseuses et de révéler au public le tout adolescent Riton Liebman. L’année suivante, il a accouché de Buffet froid (1979), une œuvre d’un humour noir glaçant, qui explore l'absurdité de l'existence et les zones d’ombre de ses contemporains. Ce film lui a valu le César du meilleur scénario, récompensant son écriture subtile, même si déroutante pour une partie du public. Que dire de Beau-père (1981), long métrage dans lequel Patrick Dewaere s’amourache de la toute jeune Ariel Besse et que personne n’oserait produire aujourd’hui ? Jamais à court de provocation, il a opposé Isabelle Huppert à Coluche dans La femme de mon pote (1983), fait jouer à Alain Delon le rôle d’un alcoolique invétéré dans Notre histoire (1984) et a imposé Josiane Balasko en maîtresse de Gérard Depardieu au grand dam de Carole Bouquet dans Trop belle pour toi (1989). Même si le rythme n’a plus été aussi soutenu, les titres ont continué à s’enchaîner, avec toujours une verve acide et des sujets qui font hurler les âmes prudes. Avec Tenue de soirée (1986), il a signé son grand retour en allongeant dans le même lit Michel Blanc et Gérard Depardieu, laissant végéter Miou-Miou dans le corridor. Les années 90 et la première décennie des années 2000 l’ont impacté, au point de l’amener à diluer le vinaigre de sa plume dans beaucoup d’eau. Les mœurs ont évolué et certains thèmes ne sont plus tolérés. On en est arrivé même à lui reprocher plusieurs séquences de Les valseuses, l’incriminant d’incitation au viol et aux gestes déplacés à l’encontre de la gent féminine. Loin de se repentir, Bertrand Blier a continué de filmer, sachant fort bien qu’une page venait de se tourner. Sa carrière se jalonne d’œuvres où le verbe se dresse tel un poing. Servi par un ton grinçant et paradoxalement poétique, il n’a jamais cessé d’explorer des sujets comme la sexualité, la solitude, la stupidité, la vanité et la violence. Bertrand Blier portait également sur ses épaules la réputation d’un formidable directeur d’acteurs. Il avait permis à des comédiens comme Alain Delon, Jean-Pierre Marielle, Brigitte Fossey, Carole Bouquet ou, encore, Anouk Grinberg des prestations mémorables, souvent à contre-emploi. Si certains critiques le fustigent toujours pour son style provocateur et parfois hermétique, ses fans saluent son audace créatrice et sa capacité à mêler profondeur philosophique et comédie subversive. Peu de réalisateurs osent, comme lui, bousculer les conventions et affronter les contradictions de la nature humaine avec pareille sincérité. Son décès survenu le 20 janvier dernier laisse la sphère cinématographique dans un désarroi complet. Il avait quatre-vingt-cinq ans !
Daniel Bastié

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LES ZOUAVES PONTIFICAUX

LES ZOUAVES PONTIFICAUX
Le régiment des zouaves pontificaux demeure une page méconnue de l’histoire européenne du XIXe siècle. Créé en 1861, il avait pour vocation de défendre les États pontificaux contre les menaces pesant sur le pouvoir temporel du pape. La création de ce corps armé a commencé dans un contexte de bouleversements politiques et religieux. En 1860, l’unification italienne menée par le royaume de Piémont-Sardaigne, sous l’impulsion de Victor-Emmanuel II et de son ministre Cavour, a ébranlé l’équilibre entretenu jusqu’alors. Ces territoires, gouvernés par le pontife en tant que souverain, se sont trouvés précipités dans la tourmente. Pie IX a alors décidé de renforcer sa défense et de fonder officiellement cette troupe d’élite, inspirée des unités de zouaves de l’armée française, afin de rassembler des volontaires issus de différents pays, tous fervents catholiques et généralement nés dans le giron de la noblesse ou de la bourgeoisie, chacun en étant animé par une dévotion profonde et un désir de protéger l’Église face à ce qu’elle percevait comme des attaques anticléricales. Sa mission principale consistait à protéger Rome contre les incursions des forces italiennes. Sans fléchir, ces hommes ont mené plusieurs batailles, avant d’être renvoyés dans leurs pénates ou incorporés dans d’autres bataillons. Bien que leur existence ait été brève, ils laissent un héritage significatif et incarnent un temps lointain, au cours duquel le clergé et la politique se liaient intimement. Aujourd’hui, leur souvenir suscite encore l’intérêt des historiens et des passionnés de faits militaires. Leur exemple rappelle que notre continent a longtemps été marqué par des conflits où se mêlaient aspirations nationales et luttes spirituelles. .Jean-François Vivier au scénario et Emmanuel Cerisier pour le dessin reviennent sur ce corps d’élite, dont ne parlent pas ou peu les manuels scolaires. Un oubli ici réparé !
Ed. Plein Vent – 48 pages
Daniel Bastié

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Françoise Van Herreweghe : OPUS FOCUS

OPUS FOCUS
Née à Bruxelles en 1963, Françoise Van Herreweghe vit à Paris depuis plus de trois décennies, après des études marquées par une formation à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Là, elle a posé les bases d’une esthétique singulière, entre exploration visuelle et quête de sens. Pour elle, le chant, la musique et les images ne constituent pas de simples médiums, mais des facettes d’un prisme coloré à travers lequel elle sonde l’univers. Ce prisme devient un outil de révélation, permettant d’explorer les dimensions profondes, étranges et symboliques de l’existence. Cette approche s'inscrit dans une tradition artistique où l'expression poétique transcende les formes et invite à une méditation sur la beauté et le mystère du quotidien. Son dernier ouvrage, Opus Focus, un recueil de poèmes, témoigne de cette démarche. Entre surréalisme et symbolisme, chaque texte invite à percevoir le monde sous un angle inédit, tel un miroir reflétant les forces sacrées et vivifiantes, dont parlait Goethe. Dans ce recueil, la nature, les émotions et les rêves se conjuguent pour esquisser des espaces où la frontière entre le réel et l’imaginaire s’efface. Chaque ligne parle de sentiments décalés, aborde une vitesse ou une fréquence oublieuse de son quotidien direct et tactile, proche de ce pont traversé où Nerval expliquait les migrations des âmes. Migrations des sens, nature ouverte à l’indicible. Arrière-mondes multiples et dissidents où nous entrons par les portes d’ivoire, aussi bien dans la nuit que le jour. Et encore par ce pont étrange où, de l’autre côté, les fantômes viennent à notre rencontre, chargés des symboliques profondes et personnelles. Ce recueil ne se limite pas à l’écrit. L’artiste a choisi d’aller plus loin en confiant la lecture publique de ses poèmes à Jean-Claude Dreyfus, acteur au timbre et à la présence uniques. Une collaboration qui a durablement marqué celles et ceux qui ont assisté à cet événement. Avec Opus Focus, l’artiste semble vouloir rappeler que la poésie, comme toute forme d’art, reste une invitation à ralentir la reptation de l’existence, à observer et à ressentir tout ce qui gravite autour de nous.
Ed. Unicité – 83 pages
Sam Mas

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Federico Ariu : Sombres Inspirations

 

Sombres inspirations 

Recueil de nouvelles 

Éditions Artfusion

 

Dans ce volume, les récits variés captivent et terrifient, en explorant des aspects complexes de la psyché humaine. Par exemple, dans Carwash 2, Milva et Nicole se retrouvent face à une présence maléfique dans un carwash apparemment banal, transformant une simple journée en une lutte pour la survie contre des forces obscures. Le Portail des âmes suit les médiums Isabelle et Laurent qui, confrontés à un portail surnaturel, doivent faire face à des défis qui mettent à l'épreuve leur courage et leurs croyances face au paranormal. Une nouvelle particulièrement saisissante, Trous Noirs, suit Nordine, un homme luttant contre son addiction à l'alcool. Ses périodes de trou noir ne sont pas seulement des pertes de mémoire, mais des portes d'entrée pour une entité maléfique qui cherche à le dominer.

Federico Ariu enrichit ces contes de nouvelles dimensions émotionnelles et philosophiques, explorant les conséquences des peurs et des désirs enfouis. Les frontières entre le réel et l'irrationnel deviennent encore plus floues, les récits oscillant entre l'horreur psychologique et les manifestations paranormales qui remettent en question la perception de la réalité des personnages.

Chaque nouvelle du recueil explore un aspect différent de l'horreur psychologique ou paranormale, utilisant le style distinctif de Federico Ariu pour plonger profondément dans les angoisses humaines. Conçus pour effrayer autant que pour inciter à la réflexion, ces récits provoquent une introspection sur les peurs intérieures que chacun tente de surmonter.

Avec Sombres Inspirations - Volume 1, Federico Ariu réussit à captiver l'imaginaire des lecteurs, les laissant à la fois terrifiés et avides de tourner la page suivante. Ce deuxième volume confirme son talent pour créer des atmosphères denses et des histoires qui résonnent longtemps après la fin de la lecture.

L'auteur :

Federico Ariu est scénariste, réalisateur, producteur et photographe installé à Bruxelles. Dès son plus jeune âge, il manifeste une passion indéniable pour l'art de raconter des histoires. Il se consacre à l'écriture de scénarios, démontrant une capacité remarquable à tisser des récits captivants. Son talent pour la narration prend une nouvelle dimension en 2023 avec la sortie de son premier roman, "Confessions d’un bourreau", où il fusionne son expérience de scénariste et de réalisateur pour offrir une perspective très personnelle à l'écriture. 

 

 

 

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FATIDA LEHYAN : rzncontre

RENCONTRE : FARIDA LEHYAN
Bruxelloise, Farida Lehyan a étudié les arts plastiques. Cinéphile depuis toujours, elle a entrepris une formation complète de cinéaste au sein de l’école Raindance Brussels. Cursus qui lui a permis d’obtenir son diplôme. Elle a ensuite participé à plusieurs tournages en tant que scripte ou assistante. Elle a récemment réalisé son premier court-métrage « Pas moi », dont elle a également écrit le scénario. Rencontre.

Qui est Izza, le protagoniste de « Pas moi » ?
Izza, le personnage central de mon court-métrage est une femme de quarante-quatre ans, divorcée avec deux adolescents dont elle a la garde et pour lesquels elle veut assurer une vie confortable. Totalement libre et épanouie, elle incarne la dualité de ses origines, née à Bruxelles et enracinée dans la richesse culturelle marocaine. Cette immersion dans deux mondes différents a façonné sa personnalité unique et son approche de l’existence. Forte de son parcours, elle a surmonté les défis d’une famille modeste pour devenir une décoratrice d’intérieur talentueuse. Son amour pour l’art et le design l’a guidée vers cette carrière passionnante, où elle peut exprimer sa créativité et son sens inné de l’esthétique. Son travail méticuleux et sa vision artistique font d’elle une figure reconnue dans le milieu professionnel.

De quelle manière avez-vous imaginé Izza ?
Elle est une transposition de moi-même et j’avoue que je ressens une impression unique lorsque les spectateurs s’identifient à elle. Cela témoigne de la puissance du travail en tant que réalisatrice avec l’actrice principale, capable d’endosser un rôle d’une manière si authentique. C’est cette connexion qui rend le cinéma si puissant et qui permet au public de s’immerger complètement dans l’histoire pour ressentir une gamme d’émotions assez large.

Pouvez-vous nous livrer des indications sur la comédienne Leila Laaraj ?
Au fil de mes investigations pour le casting principal, j’ai découvert Leila Laaraj sur le site comédien.be. Elle a participé à de nombreux projets cinématographiques, tant pour des courts que pour des longs-métrages. Cette capacité d’adaptation témoigne de sa polyvalence en tant qu’actrice et j’ai été particulièrement impressionnée par son mimétisme. Leila Laaraj a étudié le théâtre à New York et à New Haven. Elle est belge d’origine marocaine. Nous avons donc à peu près les mêmes similitudes culturelles et sociales. Elle est polyglotte et son petit accent germa-nophone m’a beaucoup séduit. Elle a été une partenaire formidable tout au long du processus de tournage. Sa passion pour le métier, son dévouement et son talent ont indéniablement contribué à enrichir le projet.

Alors qu’Izza vient de signer l’acquisition d’une boutique de décoration, le médecin lui annonce un can-cer. De quelle façon réagit-elle face à ce verdict ?
Ce qui rend cette scène particulièrement forte tient dans la manière dont Izza choisit de faire face à ce verdict. Plutôt que de se confronter immédiatement à la réalité de la maladie, elle se déconnecte du monde réel et trouve refuge dans celui intérieur de sa défunte mère. A travers cette introspection, le spectateur découvre une facette vulnérable d’Izza. Une femme qui, face à l’adversité, se replie sur les liens familiaux et les souvenirs d’un amour inconditionnel. Un moment de catharsis durant lequel elle cherche à puiser la force nécessaire pour affronter les mois difficiles qui l’attendent. L’avantage d’une fiction c’est qu’on peut jongler avec le réel et l’imaginaire, en y ajoutant des côtés décalés.

Comme de nombreuses femmes d’aujourd’hui, elle entretient des relations houleuses avec son ancien mari et père de leurs deux enfants. Pourquoi lui dit-il au téléphone : Moi, je ne fais pas la pute !
En général, les divorces s’accompagnent de tensions émotionnelles et de disputes entre les parties impliquées. La séparation d’un couple s’avère une période difficile, chargée d’émotions fortes et de bouleversements. Il est fréquent que les conjoints se sentent stressés, tristes, en colère ou déçus. Les décisions concernant la garde des enfants, la répartition des biens et des finances peuvent devenir complexes et entrainer des désaccords. Les différences de points de vue et de ressentiments accumulés rendent souvent la communication chaotique. Cependant, il est important de garder à l’esprit que chaque divorce reste unique, et qu’il existe des moyens de rendre le processus moins conflictuel. Il est essentiel de faire preuve de patience, de compréhension et d’empathie tout au long de ce parcours. Dans certaines cultures, les hommes peuvent parfois faire preuve de machisme dès que leur partenaire prend son envol, devient plus autonome ou lorsque la femme affirme moins sa soumission. Dans ces situations, une certaine rivalité peut surgir de la part du mari envers son épouse ou sa compagne, qui est alors encouragée à rester en en dessous de lui. Certains peuvent être en proie à des peurs et des réactions impulsives, voire mêmes violentes. Je pense que cette attitude est souvent due à une éducation traditionnelle.

Dans quels quartiers avez-vous planté votre caméra ?
J’ai choisi de tourner sur la place Poelaert, près du Palais de justice, car cet endroit se prêtait parfaitement à la scène de la chorégraphie représentant la vie. Un clin d’œil aux comédies musicales de Jacques Démy. La vue imprenable de Bruxelles en arrière-plan ajoutait une dimension visuelle spectaculaire. Mon objectif était de mettre en avant la capitale où je vis et de la faire connaître à travers le monde du cinéma. La symbolique de cet endroit, de par sa hauteur associée à la chorégraphie, permettrait de transmettre un message fort sur l’existence, ses défis et ses beautés, tout en mettant en relief la splendeur du lieu.

 Qui est la femme en blanc qui joue le rôle de la consolatrice à mi-film ?
La femme en blanc incarne la mère défunte d’Izza, emportée par le cancer du sein. Dès le début du récit, elle accompagne sa fille, la comble de sa présence et son soutien silencieux, bien avant que le drame ne soit révélé. Cette figure maternelle reste à ses côtés, symbolisant une connexion profonde au-delà de la vie terrestre. Elle joue un rôle crucial dans le voyage émotionnel d’Izza. Malgré les obstacles, la représentation de cette relation dans ce monde parallèle renforce le thème de l’amour et de la persévérance.

Vous êtes-vous inspirée de personnes touchées par le cancer pour en parler avec pareille justesse?
Pour ce projet, mon inspiration provient en grande partie de ma propre histoire, bien que certains détails aient été ajustés. J’ai cherché à me rapprocher de personnes directement concernées et j’ai écouté attentivement les récits de celles qui ont vécu ce mal. Échanger avec elles, discuter de leurs expériences et offrir une oreille attentive a été incroyablement libérateur. Ce partage a permis un sentiment de compréhension mutuelle et a été extrêmement bénéfique.

Aujourd’hui, comment réalise-t-on un premier film en Belgique ?
Pour ma part, j’ai dû me débrouiller, étant donné que je n’ai pas bénéficié de subsides. La décision de réaliser ce film a été prise de manière précipitée, en pleine période du covid. Heureusement, tous les participants ont généreusement offert leur aide de manière bénévole pour concrétiser ce projet. Financièrement j’ai dû intervenir uniquement pour le catering, le transport de chacun et au moment de la post-production. Et je tiens à exprimer ma gratitude à toute l’équipe. Son soutien a été essentiel pour porter ce projet jusqu’au bout, malgré les défis que nous avons dû surmonter.

De quelle manière avez-vous choisi les comédiens qui interviennent tout au long du récit ?
Durant la phase d’écriture, mon attention était principalement cristallisée sur Izza. Les autres personnages sont venus progressivement par la suite. Comme mentionné précédemment, la période du covid était en cours et, en raison de ces circonstances, j’ai été contrainte d’organiser un casting sauvage. J’ai dû mobiliser rapidement mes ressources pour trouver à la fois des acteurs professionnels et non-professionnels, des figurants et même d’aller piocher dans mon cercle privé, pour inviter des amis et des membres de la famille à participer.

Quels retours avez-vous déjà eu concernant « Pas moi » ?
Mon film a été sélectionné à six reprises dans des festivals internationaux, ce qui équivaut à une reconnaissance significative du travail accompli. J’ai même eu le privilège d’être invitée à participer en tant que membre du jury au Festival du Cinéma de Tanger. En outre, à la demande d’une association de lutte contre le cancer, j’ai créé une vidéo de sensibi-lisation qui vise spécifiquement les enfants atteints de la maladie. L’association a été particulièrement touchée par la sensibilité de mon travail. J’ai également été sollicitée pour un partenariat dans le cadre d’un projet de documentaire au Liban. Ces développements ouvrent la porte à de nouvelles opportunités dans le domaine du cinéma et de la création. Je suis enthou-siaste à l’idée de continuer à explorer différents types de projets et de collaborations qui permettront de mettre en avant des sujets importants pour toucher un public varié.

Même s’il s’agit d’une fiction, « Pas moi » cherche-t-il à faire passer un message ?
Mon objectif principal était de susciter une forte sensibilisation chez le spectateur et de lui faire ressentir, en quelques minutes seulement, l’expérience vécue par toutes ces personnes. J’ai voulu briser l’illusion de sécurité, dont on se croit trop souvent bénéficiaire, et monter que n’importe qui peut être affecté par le cancer. À travers mon film, j’ai cherché à créer une connexion émotionnelle profonde, permettant aux spectateurs de s’immerger dans les émotions et les défis suscités face au couperet de la maladie. En dédiant ce court-métrage à toutes celles et à tous ceux qui ont courageusement lutté contre ce mal, j’ai également souhaité rendre hommage à leur combativité, à leur détermi-nation et à leur résilience. Le film sert enfin à rappeler que derrière chaque histoire, se trouvent des individus qui subissent des épreuves difficiles.

Avez-vous un autre projet que vous cherchez à mettre en chantier ?
En perspective, j’ai l’idée d’un court-métrage qui relate le phénomène social des femmes dans la rue et les défis auxquels elles font face au quotidien. L’ajout d’une touche personnelle et d’une approche décalée, avec une pointe d’humour et de fantaisie, peut être un moyen efficace de créer un impact tout en maintenant l’attention du public. En mêlant la réalité à des éléments artistiques et imaginatifs, vous pouvez créer une expérience cinématographique qui pousse à la réflexion, tout en restant accessible et engageante pour aborder un sujet sérieux de manière innovante. En vue de bénéficier de subsides pour réaliser ce film dans les règles de l’art, j’ai déposé un dossier à la commission du film (Fédération Wallonie- Bruxelles). Malheureusement, mon projet a été recalé à deux reprises et j’avoue que c’est assez décourageant. Les raisons de ces refus peuvent parfois sembler floues et peu explicites. Chose qui rend la situation encore plus frustrante. De nombreuses raisons interviennent lors de l’évaluation d’un projet et il est possible que les perspectives des jurys ne soient pas identiques aux miennes. Puisque je souhaite persévérer dans la réalisation de ce film qui me tient à cœur, j’envisage d’explorer d’autres sources de financement ou de soutien tels que des partenariats, des bourses, des subventions privées ou même des plateformes participatives. Les obstacles et les refus font partie du cheminement créatif et de nombreux réalisateurs et réalisatrices talentueux ont dû les surmonter. De mon côté, je garde ma détermination intacte.

Découvrez « Pas moi » gratuitement et légalement sur la chaîne officielle YouTube de Farida Lehyan https://www.youtube.com/watch?v=0WfqswBD7JE
Propos recueillis par Daniel Bastié

 

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                                                                                                Livre : Clint Eastwood

Avant d’être considéré par la presse internationale comme un acteur-réalisateur de haut niveau, Clint Eastwood a connu le mépris des uns, qui appelaient au boycott de ses films policiers jugés fascisants, et l’adoration des autres, qui voyaient en eux la réponse la plus appropriée à infliger à la déglingue sidérante de nos sociétés occidentales. Respecté de tous à présent, y compris de ses détracteurs, il est devenu un sujet de thèse dans les universités, une innombrable littérature lui a été consacrée, les cinémathèques n’ont pas cessé de programmer ses films, les festivals l’ont porté aux nues et les producteurs sont mêmes allés jusqu’à lui signer des blancs-seings, vu les profits économiques sans précédent de ses succès. L’artiste n’en est pas moins resté modeste face à son œuvre, qu’il ponctue de ce commentaire abrupt: “Je suis un homme qui fait des films, rien de plus.”

De 1964 à 2024, Jean Lhassa a suivi la carrière de Clint Eastwood, qui s’est révélé successivement grand acteur, grand réalisateur, grand producteur et même grand musicien. Il a consacré deux volumes à l’artiste, le premier couvrant la période de 1955 à 1989 et le deuxième allant de 1990 à 2024.

Ed. CinéPlus - 384 pages13399641301?profile=RESIZE_400x

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RENCONTRE : FEDERICO ARIU

RENCONTRE : FEDERICO ARIU
Depuis son adolescence, Federico Ariu manifeste une passion inébranlable pour l’art de raconter des histoires. Après des études traditionnelles, il se lance dans la réalisation de courts-métrages de fiction, tout en travaillant pour la publicité, le documentaire et la conception de clips pour divers artistes de la scène belge. Régulièrement, ses œuvres sont diffusées sur BX1. Après deux romans, il vient de sortir un recueil de nouvelles intitulé Sombres inspirations. Rencontre.

Pourquoi le titre Sombres inspirations ?
Sombres inspirations est directement né d’idées qui se bousculent dans mon esprit depuis l’enfance. Une période au cours de laquelle j’ai été captivé par les films d’horreur et les récits fantastiques. Les romans de Stephen King et la série La Quatrième Dimension m’ont particulièrement marqué, au point de m’entraî-
ner dans un monde où la réalité cède souvent la place à l’extraordinaire et à l’indicible. Ces inspirations de jeunesse ont éveillé en moi un désir tenace d’imaginer des récits où l’étrange et l’effroi se combinent au quotidien. Dès l’âge de douze ans, encouragé par l’acquisition d’une caméra VHS offerte par mon père, j’ai commencé à réaliser des petits films d’horreur, bricolés avec les moyens du bord. Cela a été le début d’une aventure qui continue de s’épanouir aujourd’hui, puisque je suis devenu cinéaste. Comme réalisateur, j’ai bouclé quelques courts-métrages axés sur ce genre, dont un en hommage à Wes Craven, qui a longtemps été mon metteur en scène de prédilection.

Combien de nouvelles contient ce recueil ?
Il regroupe dix textes plus ou moins longs. Chacun explore des thèmes cristallisés sur la peur intime, les monstres et les fantômes qui surgissent dans la quotidienneté pour enlacer le quidam et lui pourrir la vie. Il s’agit du premier volume d’une série. Pour la plupart de ces histoires, il s’agit d’idées que j’ai imaginées il y a parfois bien longtemps, qui se sont assoupies dans un coin de ma mémoire et dont certaines sont devenues des ébauches de scripts non aboutis pour l’écran.

A quel genre de récits se trouve-ton confronté ?
Ce recueil englobe des étiquettes variées qui touchent toutes à l’horreur, que ce soit la veine surnaturelle, le fantastique ou la science-fiction. Je ne m’astreins à aucun cadre. Il s’agit de sujets qui se rapprochent autant du mystérieux que du terrifiant. Un exemple en est la nouvelle Prison de graisse, dont l’épouvante émerge non pas de forces surnaturelles, mais des peurs intrinsèques, profondément vissées dans l’ADN du protagoniste. Ici, les kilos accumulés durant la période de confinement COVID-19 se métamorphosent en une sorte de créature qui réveille des traumas endormis et qui, lentement, prend possession de tout ce que vit le personnage, au point de phagocyter ses habitudes.

Pourquoi cette couverture qui fait songer à une affiche de film ?
Parce que je suis cinéaste à la base et que j’adopte spontanément une écriture qui renvoie au septième art, qui m’est cher. La couverture a pour objectif d’attirer l’attention des lecteurs férus de tout ce qui touche à ce domaine. Elle a été conçue pour annoncer explicitement le contenu du livre, sans chercher à pousser celui qui va l’acquérir dans une mauvaise direction. Puis, le noir et blanc renvoie aux classiques des années 1940 et 1950, le fantastique et l’horreur étant des genres exploités depuis plus de cent ans à l’écran avec, déjà à l’époque du muet, de nombreux incontournables tels que Nosferatu de Friedrich Wilhelm Murnau et The phantom of the opera avec Lon Chaney. Bien entendu, dans les années 1920, on ne s’emparait pas de ces sujets avec la même violence que de nos jours. Pour attirer les gens dans les salles, il a fallu aller toujours plus loin dans l’audace et la violence, donnant à voir certains longs métrages qui flirtaient avec la nauséabond et le gore. Au XXIe siècle, le fantastique et l’horreur sont devenus des matériaux bankables. Les studios misent beaucoup sur eux et, régulièrement, une grosse production débarque, fédérant toujours plus de spectateurs férus de frissons et de sensations fortes.

Quelle est la part de vous-même dans ce recueil ?
Ces récits parlent des fantasmes, des phobies et des cauchemars que j’ai entretenus pour alimenter ma créativité. D’une certaine manière, ils représentent une version stylisée de moi-même, entouré par des idées sombres qui jaillissent et qui exorcisent mes propres cauchemars. En plus de plonger dans des abysses personnels et universels, chaque nouvelle s’accompagne d’une postface dans laquelle je révèle l’origine de l’inspiration derrière chaque narration. Cet échange direct me paraît essentiel pour montrer que je ne triche pas avec moi-même et explique la genèse de chaque récit.

Sans galvauder le plaisir des lecteurs, pouvez-vous raconter le début d’une des nouvelles contenues dans ce recueil ?
Sac de merde inaugure cet ensemble. Il s’agit d’un court récit de science-fiction axé sur un quidam doté d’une stomie ou poche externe pour réceptionner ses déjections. Bien entendu, il subit des railleries et est régulièrement rejeté à cause de cette particularité. Sa vie adopte un tournant inattendu lors de l’arrivée d’extraterrestres, venus chercher une matière qu’on ne trouve nulle part ailleurs que sur la planète bleue. Le reste, je vais vous laisser le découvrir en lisant la nouvelle ! Autre exemple, L'Accabadora, dont l’action se déroule en Sardaigne, la terre de mes ancêtres. Cette histoire mêle réalité et mythe autour d’une vieille femme qui, autrefois, aidait les mourants à passer de l’autre côté du miroir, en pratiquant l'euthanasie en secret. Lorsqu’un enfant rencontre la susdite Accabadora, celle-ci lui prédit un destin inquiétant et lui précise qu’elle viendra un jour spécialement pour lui. Une prédiction qui talonnera le protagoniste tout au long de son existence ! Ces histoires sont conçues pour captiver et perturber, même si j’espère que chacun prendra autant de plaisir à les découvrir que j’en ai eu à les rédiger.

Quelles sont vos influences en matière d’horreur en littérature?
Mes influences en matière d’horreur littéraire sont diversifiées et profondément ancrées. Des auteurs comme Stephen King, Clive Barker, Richard Matheson, Poppy Z. Brite, Dean Koontz et Dan Simmons sont des évidences pour quelqu’un comme moi. Chacun apporte une texture unique à ses univers et rend l’horreur ordinaire, loin du grand-guignol qui vomit des montres éructants et des geysers de sang. Dans le domaine de la science-fiction, Isaac Asimov reste un maître absolu, de ceux qui ont codifié la manière d’amener le découpage et le processus narratif. Il m’a grandement inspiré par la complexité de ses narrations et son exploration de l’âme humaine face aux affres de l'inconnu. La musique joue également un rôle crucial dans mon processus créatif. Pour Confessions d’un bourreau, j'ai fait tourner en boucle la musique de Hans Zimmer composée pour La Ligne Rouge de Terrence Malick, dont l'intensité émotionnelle a influencé l’ADN du roman. En ce qui concerne Sombres inspirations, je me suis immergé dans les ambiances sonores de La chose de John Carpenter, film mis en musique par Ennio Morricone, et Les Griffes de la nuit par Charles Bernstein, dont les mélodies ont guidé le rythme et la tension de mes récits.

Pourquoi doit-on se procurer cet ouvrage ?
Sombres inspirations est un livre écrit pour les amateurs de frissons, qui apprécient le suspense et qui veulent être surpris par des récits qui se concluent par une chute inattendue. Dois-je en dire davantage ? Parce que ces histoires vont au-delà du simple divertissement et explorent les peurs profondes, souvent inavouées et qui résident en chacun de nous. De la crainte de l’inconnu à la confrontation avec nos propres démons intérieurs. Une palette de sujets qui résonnent en tous ceux qui cherchent à comprendre les ombres qui se tapissent dans les angles les plus noires de la psyché.

En combien de temps l’avez-vous rédigé ?
La rédaction s’est étalée sur plusieurs années. Un véritable voyage temporel, autant que créatif ! Certaines nouvelles existaient déjà sous diverses formes, tandis que d’autres ont émergé et ont été développées spécifiquement pour ce projet. Ce que j’apprécie le plus dans le processus d’écriture est le moment où je m’assois devant l’ordinateur et que je commence avec un canevas préétabli du chemin que je souhaite explorer. Souvent, le récit se développe de lui-même, d’une manière presque autonome. Disons que, dans cet instant précis, je deviens un simple catalyseur entre les phrases qui se succèdent et la page que je vais imprimer, lorsque je mettrai le point final. Autrement formulé, chaque session de rédaction se veut à la fois mystérieuse et exaltante, au cours de laquelle le prévu et l’imprévu se percutent pour une expérience dont le résultat est à découvrir plus tard.

En tant que cinéaste, vous êtes- vous essayé à la franchise horrifique ?
Bien sûr ! Mon parcours dans la réalisation de films d’horreur a commencé très tôt. Parmi ceux-ci, le court-métrage Karma me tient particulièrement à cœur. Il a été réalisé dans les bâtiments de l’Ecole vétérinaire de Cureghem et a été salué par la critique, au point de remporter le Grand Prix lors du Festival du Film Indépendant de Bruxelles. Par la suite, j’ai également réalisé des projets à tonalité plus dramatique, tels que Hudûd et Babaï. Toutefois, en raison des difficultés liées au financement en Belgique, je me suis éloigné de l’horreur. Chez nous, les commissions du film n’ont jamais été très ouvertes à ce genre. Chose regrettable, parce que j’ai rencontré beaucoup de scénaristes et de réalisateurs qui auraient aimé explorer davantage ces thèmes.

Quelle est la grande différence entre réaliser un projet cinématographique et donner naissance à une histoire sur papier ?
La réalisation cinématographique et l'écriture littéraire sont deux modes de création qui, bien qu’ils partagent des fondements narratifs similaires, divergent radicalement en termes de ressources et de liberté créative. Lorsque j’écris un scénario, je suis souvent confronté à une série de défis logistiques et financiers. Un scénario peut demander des scènes d’action élaborées, des effets spéciaux coûteux ou des décors complexes, qui nécessitent un investissement important. Chaque élément, de la conception des personnages à la recherche des lieux, doit être envisagé en fonction des moyens disponibles. Cela peut parfois restreindre l’ambition ou nécessiter des compromis artistiques. En revanche, lorsqu'il s’agit d’écrire une nouvelle ou un roman, je bénéficie d’une liberté absolue et personne ne vient me souffler des rappels à l’ordre. L'écriture pure ne requiert pas de budget si ce n’est un ordinateur, un peu d’électricité, du papier et de l’encre. Si je souhaite insérer une scène dans un château majestueux ou sur une planète éloignée, je peux y aller sans me soucier du budget. L’écriture me permet d’explorer des idées vastes et complexes avec pour seules limites celles de mon imagination. Je peux construire des mondes, développer des arrière-plans détaillés et orchestrer des intrigues sans jamais avoir à réfléchir à l’aspect pratique de leur mise en scène. Cette distinction est cruciale ! Par contre, au cinéma, cette vision doit être filtrée à travers les capacités et les volontés d'une équipe entière, qui peut enrichir le projet mais aussi, parfois, le diluer.

Retrouvez Federico Ariu sur le site www.federicoariu.be
Propos recueillis par Daniel Bastié pour Bruxelles Culture de janvier 2025.

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ALICJA POLECHONSKA expose à Anderlecht

ALICJA POLECHONSKA - L’ART AU CROISEMENT DES CULTURES
C’est dans la Salle Maurice Carême du Centre Culturel d’Anderlecht que l’artiste contemporaine Alicja Polechonska présente son exposition intitulée L’art au croisement des cultures. Axée sur le thème de l'immigration, cette série de peintures plonge les visiteurs dans les méandres des trajectoires humaines façonnées par l'exil, la quête d’un ailleurs et les bouleversements identitaires. Originaire de Pologne, Alicja Polechonska connaît intimement les réalités de l'émigration. Elle-même ayant traversé les frontières pour s’installer en Belgique, son travail artistique se nourrit de récits personnels et collectifs. « L’immigration, c’est mon histoire, mais aussi l’histoire universelle de ceux qui cherchent à survivre, à reconstruire et à espérer », confie-t-elle. L’exposition se cristallise sur des toiles de grande taille, où les silhouettes humaines se mêlent à des paysages fragmentés. L’artiste y superpose des couleurs sombres et lumineuses, symbolisant les instants de rupture et d’espoir qui jalonnent le parcours des migrants. À travers des coups de pinceau énergiques, elle évoque les valises pleines de souvenirs et les frontières invisibles que les exilés traversent à la fois physiquement et psychologiquement. À travers cet événement, Alicja Polechonska veille à ne pas à représenter l'immigration comme une tragédie. Elle en explore la richesse culturelle et la capacité des individus à surmonter les obstacles. Ses œuvres témoignent d’une profonde empathie et d’un regard lucide sur le monde contemporain, où les questions de frontières et de territoires occupent une place centrale dans les débats sociaux et politiques. Une exposition à voir du 13 au 22 février 2025.


Accès

Mer : 10:00—18:00
Jeu/ven. : 12 :00—18:00
Sam : 10:00—16:00


Adresse
Espace Maurice Carême - EDN/Bar - Rue du Chapelain 3, Anderlecht. Entrée Gratuite

Informations complémentaires sur le site https://escaledunord.brussels/

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BELLOR, PEINTRE SURRÉALISTE

BELLOR, PEINTRE SURREALISTE
Serge Miessen est aujourd’hui à la tête de la succession de l’œuvre picturale et graphique de son père René Miessen dit Bellor, peintre symboliste et surréaliste belge. A l’occasion d’une exposition dans le centre de Bruxelles, j’ai eu le plaisir de m’entretenir avec cet Ucclois. Rencontre.

Qui était votre père ?
Mon papa, de son nom officiel René Miessen, a vu le jour le 30 juillet 1911 à Arlon. Son père était gendarme et sa mère femme au foyer. Après des études à l’Institut Sainte-Marie des Frères Maristes, il s’est inscrit à l’Académie des Beaux-Arts de sa ville natale où, fort vite grâce à sa maîtrise du dessin, il a réussi à étonner ses professeurs. Ensuite, il a suivi un cursus pour devenir architecte à l’Académie de Tournai, mais il a stoppé sa formation suite à un différend familial. Crochet chez les Chasseurs Ardenais pour le temps de conscription obligatoire et le voilà ensuite à Bruxelles pour gagner sa vie. Ses qualités de dessinateur l’ont bien vite fait remarquer dans le domaine de la publicité et plusieurs grandes enseignes se sont arraché ses services. La période de la guerre a tout remis en question. Après sa démobilisation, il a accumulé une succession de petits boulots dans la sphère de la presse et de l’affichage cinématographique, tout comme dans la publicité peu active à cette époque. La victoire des alliés lui a permis de reprendre sa vie en main et il est devenu free-lance. Parallèlement, il a développé sa carrière de peintre attiré par le surréalisme et le symbolisme. Contrairement à beaucoup de créateurs de cette époque, il n’a jamais voulu s’intégrer aux cercles artistiques. Il privilégiait l’intimidité de sa famille et n’aimait pas la médiatisation. Il a peint jusqu’à son décès survenu le 13 février 2000.

Pourquoi la signature Bellor ?
Au début des années 60, lorsqu’il résidait à Paris dans une chambre de bonne au sixième étage d’une maison située rue Nicola, au bout du boulevard Montparnasse près des Jardins de l’Observatoire, son entourage massacrait son patronyme, sans doute trop difficile à prononcer pour des Parisiens. Alors, il a choisi d’opter pour une signature courte et facile dans toutes les langues. Voilà de quelle manière Bellor est né !

Quels sont les principaux thèmes abordés dans ses œuvres ?
Il n’existe pas de constante dans son travail pictural mais, à mon avis, son œuvre est plus symboliste que surréaliste. Même si certains m’objecteront le contraire ! On y trouve en permanence une présence féminine. Daisy, Féline comme il l’appelait tendrement, avait été la raison de la rupture de son couple. Idéalisée, elle est restée jusqu’à son décès sa muse et elle lui a servi de modèle pour de nombreuses toiles et dessins.

Combien d’œuvres a-t-il produit ?
Même s’il n’est pas toujours facile d’établir une nomenclature, mon père a réalisé quelques cent vingt peintures tous formats confondus et plus de deux mille dessins, gouaches, pastels et quelques gravures.

Quelles techniques et matériaux utilisait-t-il ?
Il pratiquait la technique du glacis et celle du sfumato. Le glacis est une manière de peindre qui remonte à l’Antiquité et qui continue à être utilisée par de nombreux artistes contemporains. Cette méthode consiste à superposer des couches transparentes de couleur diluées sur une surface déjà peinte, afin de créer des effets de luminosité et de profondeur. Quant au sfumato, il dote le sujet des contours imprécis au moyen d’une texture lisse et transparente. Il s’agit d’une manière de travailler extrêmement moelleuse, qui laisse une certaine incertitude au niveau de la terminaison du contour et sur les détails des formes, lorsqu’on regarde l'ouvrage de près. Toutefois, cela n'occasionne aucune indécision, quand on se place à une juste distance.

Quel a été l’impact du mouvement surréalisme sur son style et sa vision artistique ?
La seule vision artistique de mon père a été la qualité et il refusait de s’identifier à des artistes producteurs comme il le répétait souvent. Il se considérait davantage comme réaliste fantastique que comme surréaliste, sans négliger les tendances figuratives du XXème siècle. Sur la même période de vie de certains grands noms du marché de l’Art, il réalisait un tableau alors que ses confrères en faisaient dix, voire plus ! Il appartenait aux Beaux-Arts et non au Marché de l’Art, puisque sa vision était également axée sur l’Art figuratif. A ses yeux, l’abstraction, les performances et autres n’étaient que la suite des Arts Incohérents, mouvement né en 1892 et qui n’a duré qu’une courte décennie.

Quels sont les tableaux les plus célèbres de votre père et pourquoi sont-ils emblématiques ?
Sans hésitation, je dirais Le miroir à trois faces, avec son autoportrait dans le coin en bas à gauche, et L’analysant, toile rouge très symbolique qui représente la femme du XXème siècle avec ses atours spécifiques tels que Bellor les voyait : boucles d’oreilles, cigarette, bijoux, téléviseur et l’esprit malin du mannequin subissant la mode. A cela, le titre fait également référence au spectateur qui observe la susdite femme. J’ajouterais encore La quadrature du cercle et une œuvre hors du commun intitulée L’abandonné, un pastel de 1951.

Vivait-il de son travail artistique ?
Toute son existence, il a vécu de son dessin et de ses pinceaux. Même s’il n’était pas vendeur de son œuvre personnelle, qu’il gardait pour lui. Toutefois, les aléas de la vie, des expositions et quelques rencontres ont fait qu’il cédait de temps en temps une œuvre pour améliorer son quotidien.

Fréquentait-il les artistes du mouvement surréaliste à Bruxelles ou ailleurs ?
Il était un solitaire et, sans être misanthrope, il n’aimait pas les regards qui se focalisaient sur sa personne. Il adorait le confort de son foyer et n’en sortait que par absolue nécessité pour exposer ou, encore, croiser un acheteur potentiel. Il refusait de jouer des coudes pour s’imposer ou tricher avec lui-même. Il souhaitait avant tout garder son autonomie artistique, sans que personne ne vienne lui dire ce qu’il devait peindre ou pas. Il se fiait à ses goûts et refusait qu’on se mette à lui dicter une manière de procéder. A ma connaissance, il n’avait pas de relations amicales connues avec d’autres artistes. Aux grandes discussions autour d’une table à refaire le monde ou à digresser sur l’évolution des courants artistiques, il préférait mille fois se balader dans les musées. Généralement seul !

Comment l’œuvre de ce peintre a-t-elle été reçue par la critique et le public à son époque ? Qu’en est-il aujourd’hui ?
Bien que n’ayant pas la renommée de René Magritte, il faisait l’objet d’une grande considération lorsqu’il exposait. Le public a toujours été fasciné par la précision de sa technique et les sujets qu’il développait, en les enrobant toujours d’une aura de mystère, avec une symbolique qui amenait tout un chacun à se poser des questions, à s’interroger ou à ouvrir des portes qui renvoient au monde des vivants, tout en plongeant le public dans l’inconscient si cher à Freud. Je ne connais qu’un seul bémol venu d’un critique, sans doute jaloux de ce qui avait été rédigé par ses confrères, alors qu’il ne connaissait pas l’œuvre de mon père. Il y a une dizaine d’années, Gwennaëlle Gribaumont, critique d’art à la Libre Belgique, titrait : Bellor, le génie négligé !

Qui veille actuellement à pérenniser son œuvre ?
Je suis son héritier légal, mais c’est mon fils Vivian qui possède le copyright sur l’ensemble de la production de son grand-père. Ensemble, nous veillons à organiser des expositions et entretenons des contacts avec les instances officielles ?

Quel regard portez-vous sur le marché de l’art ?
Je crois fermement à l’idée que le tableau seul doit justifier le prix et pas le nom de l’artiste, souvent fabriqué par les marchands et les investisseurs comme cela se passe généralement. Si un artiste n’entre pas dans une catégorie, il restera en marge de la reconnaissance publique. Il faut aussi que des critiques sérieux parlent de son travail. Maintenant, il existe de nombreux galeristes qui restent des loueurs de murs, sans vrais contacts et qui acceptent trop souvent d’exposer tout et n’importe quoi en faisant croire à de la qualité. Par contre, certains artistes sont connus par le passage de leurs œuvres dans les ventes publiques, qui se sont multipliées au cours du siècle passé et le début du nôtre. L’art est devenu un produit comme tant d’autres, destiné à être vendu et acheté. Mais sur quoi se base-t-on pour affirmer qu’un artiste est bon ou non inintéressant, que ses toiles ou ses sculptures possèdent de la valeur ? Tout dépend bien sûr de gens qui font et défont les cotes. Au fond, j’adopte la position de mon père, qui consiste à ne pas fréquenter le milieu des vendeurs d’art, dont une majeure partie promet énormément pour finalement accoucher d’une souris.

Retrouvez l’œuvre de Bellor sur le site www.bellor1911.be
Propos recueillis par Daniel Bastié pour le journal Bruxelles Culture (décembre 2024)

 

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EXPOSITION : ALICJA POLECHONSKA : ILLUSTRATIONS DU NOUVEAU TESTAMENT

L'église Saint-Luc a le plaisir d'accueillir une exposition qui met à l'honneur les œuvres d’Alicja Polechonska. Passionnée par l'illustration du Nouveau Testament, cette artiste nous propose des pièces uniques, réalisées à l'aquarelle ou à l'acrylique. Son style se distingue par un dessin simplifié qui capte les silhouettes essentielles, tout en apportant une dynamique étonnante aux couleurs. Cette approche artistique met en lumière des scènes bibliques à la fois vibrantes et méditatives. Ce qui rend cet événement encore plus spécial tient au fait qu'il s'agit du premier d'une série qui parcourra les lieux de culte bruxellois. Alicja Polechonska ne se contente pas de présenter ses réalisations, elle s'inscrit dans une démarche plus profonde qui invite chacun à réfléchir aux Évangiles, en les actualisant par le biais de dessins contemporains dans un espace propice à la contemplation et au recueillement. Ses réalisations, loin d'être figées, proposent une représentation accessible de scènes de la vie du Christ et sollicitent les visiteurs, croyants ou non, à redécouvrir les récits sous un angle neuf, plus léger mais tout aussi intense.
Dans une société au rythme souvent effréné, cette exposition se veut une parenthèse de douceur et d’émerveillement. Elle suggère de ralentir la cadence, de s'arrêter, d’observer et de trouver un sens à son cheminement terrestre. Ce travail nous offre surtout une nouvelle perspective sur des textes millénaires, tout en respectant leur essence. Les œuvres d'Alicja Polechonska nous plongent dans un univers où la spiritualité se mêle à la modernité. Chaque toile et chaque dessin renvoient à l'échange. Les pratiquants y verront une nouvelle manière de lire les Écritures, tandis que les non-initiés pourront s'immerger dans un univers artistique empreint de symboles. Cet événement s’adres-se à tous : familles, enfants, adultes, chrétiens et non-chrétiens. Les compositions font appel à l'imaginaire, tout en demeurant profondément ancrées dans le témoignage des apôtres. Chacune raconte une séquence, un moment de vie qui, par la structure du dessin et sa palette chromatique, convie à une réflexion personnelle.
Evidemment, il n’importe pas d’asséner de jugement, même si on admet que notre civilisation doit ses fondements à une naissance survenue il y a deux millénaires et qu’elle en a hérité maintes traces, principalement dans l’art qui, autrefois, se voulait essentiellement religieux.
Enfin, les œuvres d’Alicja Polechonska ne se limitent pas à une seule vision esthétique, mais encouragent à renouer avec les questionnements journaliers, à dialoguer avec soi-même autant qu’avec les autres. Le parcours de cette exposition dans différentes églises de Bruxelles fait partie d’une démarche engagée, vise à vulgariser le message de Dieu et laisse la parole s’exprimer sans carcans.
Elle est accessible au public chaque dimanche du 8 décembre 2024 et ce jusqu’à la fin du mois de 9 à 11 heures à l’église Saint-Luc. Une belle occasion de venir en famille ou entre amis pour partager un moment de contemplation et de tradition !
Chaussée de Mons, 614 à 1070 Bruxelles
Sam Mas

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EMMANUELLE (2024) : critique du film

CINÉMA : EMMANUELLE

Drame érotique d’Audrey Diwan, avec Noémie Merlant, Will Sharpe, Naomi Watts, Chacha Huang, Jamie Campbell Bower et Anthony Wong. France 2024, 102 min. Sortie le 25 septembre 2024.

 Résumé du film – Emmanuelle arrive à Hong-Kong pour superviser la direction d’un hôtel de luxe. Dans cette ambiance de fête, d’odeurs et de couleurs, elle multiplie les expériences au hasard des couples qu’elle croise et fait la rencontre de Kei, un Chinois qui ne cesse de lui échapper. Plus il refuse ses avances, plus elle a envie de lui.

 Commentaire – La réalisatrice française Audrey Diwan, d’origine libanaise, s’empare du personnage d’Emmanuelle créé par la roman-cière Emmanuelle Arsan en 1959 et interprété par Sylvia Kristel dans une douzaine d’adap-tations au cinéma et à la télévision entre 1974 et 1993. Bangkok, ville d’origine de la romancière, cède ici le pas à Hong-Kong, dans les couloirs tamisés d’un hôtel de luxe où se croisent de riches clients qui se frôlent, se rencontrent, se cherchent. Tous leurs sens à l’affût.

Le plaisir est à portée de main, mais c’est l’ombre de ce plaisir que recherche Emma-nuelle, portée à regarder les autres jouir de leurs étreintes. C’est le regard féminin sur la jouissance qu’Audrey Diwan et sa coscénariste Rebecca Ziotowski explorent, avec la part belle au voyeurisme. Rien n’est montré dans l’acte sexuel lui-même, tout est seulement suggéré. Ou métaphorisé, comme cette cigarette qu’Emmanuelle a prise au Chinois, objet de ses désirs, mais sans l’allumer : c’est son plaisir laissé en attente, laissé en suspens. « J’ai eu envie d’explorer le plaisir, confie la réalisatrice. J’aime filmer le corps en le regardant de tout cœur mais sans provocation. L’érotisme repose autant sur ce que l’on montre que sur ce que l’on cache. C’est de là que vient l’excitation. »

Elle monte, cette excitation qui va crescendo et qui est chaque fois interrompue par la frigidité d’Emmanuelle, qui s’est construite une carapace autour de son corps. Et qui essaie de lâcher prise pour connaître, elle aussi, l’extase des sens. Tout le film montre ce lent cheminement vers l’orgasme féminin. « Je m’intéresse davantage à ce qui se passe dans la tête d’une femme lorsqu’elle éprouve du plaisir, ce qui n’est pas facile à montrer. Mais il ne s’agit pas de filmer une partie du corps. Je n’essaie pas de capturer de la pornographie », ajoute la réalisatrice de L’Evénement, Lion d’or à Venise en 2021.

Son choix, d’abord porté sur Léa Seydoux, s’est arrêté finalement sur Noémie Merlant qu’on a vue dans Portrait d’une jeune fille en feu qui l’a révélée en 2019, et dans Tár (2022) où l’actrice interprétait l’assistante de Cate Blanchett, cheffe d’orchestre. Après deux nominations, Noémie Merlant a remporté le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour L’Innocent en 2023. On découvre ici son corps, non dans un fauteuil d’osier laissé aux premières Emmanuelle, mais dans une baignoire où elle s’épile les jambes et tout le reste. La caméra glisse lentement sur elle et sur ses fantasmes sexuels.

Le tournage en anglais s’est déroulé à Hong-Kong d’octobre à décembre 2023, avec comme clap de fin une photo de Noémie Merlant allongée nue dans un lit d’hôtel luxueux et savourant ses aises.

 Avis – Un regard très féminin sur la jouissance des femmes à travers le personnage d’Emmanuelle. Eternellement vôtre, aurait pu dire Emmanuelle Arsan.

Michel Lequeux

Article paru dans Bruxelles Culture d'octobre 2024

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EMMANUELLE AU CINÉMA

EMMANUELLE AU CINÉMA
La sortie du film « Emmanuelle » d’Audrey Diwan est l’occasion de rappeler la parution du livre « Emmanuelle au cinéma » (2023) de Daniel Bastié. Une analyse des films inspirés de l’œuvre d’Emmanuelle Arsan et qui ont marqué toute une génération, en bousculant les mœurs. L’illustration de couverture a été réalisée par le graphiste Yves Isselé. Une étude rigoureuse basée sur les filmset les romans signés Emmanuelle Arsan.
Editions Ménadès – 213 pages
ISBN : 978-2931135167
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Exposition : te world of Bansky

EXPOSITION : THE WORLD OF BANSKY

Banksy, l'artiste énigmatique dont l'identité demeure un mystère, a marqué le monde de l'art contemporain par son style distinctif et son engagement social. Ses œuvres, souvent politiquement chargées, se manifestent à travers des graffitis, des peintures murales et des installations provocantes. En dépit de son succès mondial, Banksy reste dans l'ombre, se cachant derrière le voile de l'anonymat. Son talent artistique transcende les frontières conventionnelles, fusionnant l'art de la rue avec une critique audacieuse de la société. Ses images emblé-matiques, telles que la fillette relâchant un ballon en forme de cœur ou le manifestant jetant un bouquet de fleurs, sont devenues des symboles de la contestation pacifique et de la quête de justice sociale. Banksy utilise l'art comme moyen de communication, mettant en lumière des questions cruciales telles que les inégalités sociales, les conflits politiques et les méfaits environnementaux. Ses œuvres transmettent souvent un message puissant, incitant le spectateur à réfléchir sur le monde qui l'entoure. L'artiste se sert de l'espace urbain comme supports, transformant des murs gris en toiles vibrantes qui suscitent la réflexion. Sa renommée mondiale n'a pas émoussé son engagement envers l'anonymat. Sa capacité à rester incognito malgré la célébrité témoigne de son désir de focaliser l'attention sur ses créations plutôt que sur sa personne. Cette mystérieuse aura entourant sa personne alimente le mystère et l'intrigue, renforçant l'impact de ses œuvres dans le monde entier. Bien que certaines critiques considèrent son travail comme purement subversif, d'autres louent son ingéniosité et son audace. Son influence sur le street art contemporain est indéniable, ouvrant la voie à de nouveaux dialogues sur la place de l'esthétique dans l'espace public et son pouvoir de provoquer des changements sociaux. The World of Banksy propose une exposition qui rassemble le plus grand nombre d’œuvres murales grandeur nature de cet artiste. Ces œuvres reconstituées à la perfection, ainsi que d’autres pièces relatant la riche carrière de Banksy, ont été installées dans les locaux mythiques d’une ancienne maison de tissus au cœur de la ville de Bruxelles. On le sait, la plupart des travaux exposés et reconstitués à l’identique d’après des photographies ont disparu. Une occasion unique de faire connaissance avec la figure la plus énigmatique du monde de l'art moderne ! Voyez tous les détails pratiques sur le site www.theworldofbanksy.be

Rue de Laeken, 28 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

(Source Bruxelles Culture octobre 2024)  https://issuu.com/eag.gallery/docs/bruxelles_culture_5_octobre_24Banksy-affiche-visuel-2.jpg

 

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AGNÈS TIOLLIER : RENCONTRE

AGNÈS TIOLLIER : RENCONTRE

Le travail d’Agnès Tiollier s’articule sur la couleur, la lumière et la transparence. Son bonheur consiste à observer la nature pour en tirer toute sa richesse, autant que sa diversité.

 Qui êtes-vous ?

Je suis née à Lyon, au sein d’une famille tournée vers les arts. Depuis mon plus jeune âge, le dessin et la créativité ont toujours fait partie de mon quotidien. Progressivement, je me suis dirigée vers la peinture et je n’ai jamais arrêté. J’ai eu la chance de vivre une petite enfance heureuse où, bien que citadine, j’ai découvert la beauté de la nature dans le cadre de promenades matinales à travers la campagne, main dans la main avec mon grand-père. Ceci, j’en ai la conviction, m’a aidée dans la perception et la contemplation de ce qui nous entoure. Très tôt, je me suis rendu compte que je possédais quelque chose de singulier par rapport à mes camarades de classe et que je devais cultiver cette différence, cette sensibilité artistique pour, à mon tour, partager ce que j’avais reçu. Mon attirance pour la couleur s’est rapidement fait sentir. A l’époque, je travaillais beaucoup aux crayons de couleur et à la gouache. A l’adolescence, j’ai découvert la peinture à l’huile, en utilisant les vieux tubes Rembrandt de mon arrière-grand-mère peintre. Depuis, je suis restée fidèle à cette marque, tant la consistance et les couleurs me plaisent.  

 De quelle manière avez-vous évolué dans le milieu artistique ?

Au fond de moi, je rêvais d’être styliste et j’ai rempli des carnets entiers de dessins de croquis. Je rêvais couleurs, tissus, soieries, motifs et j’étais fascinée par les créations d’Yves-Saint-Laurent, qui me paraissait être le modèle parfait à atteindre. Finalement, au terme de trois années d’Arts Appliqués, j’ai découvert le dessin textile lors de stages car, en tant que Lyonnaise, j’avais l’avantage de me trouver sur place et de côtoyer le milieu des soyeux et des cabinets de dessin textile. La peinture sur soie, alors en vogue, m’a permis de laisser libre cours à mon imagination et de réunir mon amour des couleurs et du textile, avec des carrés de soie et de grands panneaux décoratifs.

 A quand remontent vos pastels ?

Cette histoire a débuté il y a une dizaine d’années. J’ai toujours été fascinée par les portraits du XVIIIème siècle et les danseuses d’Edgard Degas. Ma mère pratiquait le pastel et j’aimais l’aspect velouté et lumineux de ce médium.  Souvent, on me demande où va ma préférence ? Pour moi, il n’y a pas à choisir entre l’huile et les pastels, car ces deux techniques se complètent, tout en étant aussi riches en créativité et en rendu de la couleur, aussi bien que de la lumière. Je choisis donc en fonction du sujet et de mon envie du moment. Aussi selon ce que j’ai sous la main !

 

Quels formats privilégiez-vous ?

Je travaille essentiellement sur de grands formats, car je rentre beaucoup mieux dans mon sujet. Je me trouve alors en immersion totale. Mon attirance pour la nature et ses paysages m’entraîne tout naturellement vers les jardins, renommés ou pas, comme celui de Giverny et celui de Majorelle, qui m’a déjà inspiré à lui seul une vingtaine d’œuvres à l’huile ou au pastel.

 Avez-vous une maxime ?

Je dirais simplement : Osez, osez !

 Qu’allez-vous présenter à Espace Art Gallery ?

Des paysages qui s’harmonisent avec la nature et la sérénité de certains lieux. Des endroits arborés, des lacs silencieux, des plantes colorées et, notamment, des nénuphars qui paraissent défier l’éternité.


Retrouvez les travaux d’Agnès Tiollier du 4 au 27 octobre 2024 à Espace Art Gallery. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.espaceartgallery.eu

Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles

Propos recueillis par Daniel Bastié

 

Article publié dans Bruxelles Culture d'octobre 2024/

https://issuu.com/eag.gallery/docs/bruxelles_culture_5_octobre_24

 

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Henri Seroka : rencontre

RENCONTRE : HENRI SEROKA

Né à Anderlecht, Henri Seroka est un globe-trotter. Après des débuts de chan-teur, il s’est fort vite imposé comme compositeur pour l’écran, multipliant les projets. Il est aujourd’hui de retour avec un conte musical intitulé « La clairière enchantée ». Rencontre

 

Quel est le sujet de La clairière enchantée ?

Lucas, un jeune adulte, est amené à quitter sa terre natale devenue inhospitalière. Il traverse les frontières et se retrouve loin de chez lui, complètement dépaysé dans un lieu dont il ignore les usages. Ce voyage, qui prend une proportion intime, l’amène à croiser la route de gens bienveillants et d’autres qui le sont moins. Bien entendu, les apparences ne sont pas toujours celles auxquelles on se réfère et le verni peut craquer !

 

De quelle manière vous est venue l’idée de ce conte musical tout public ?

Il y a bien longtemps, j’avais composé Alicja, une partition pour le réalisateur Jacek Bromski. Un film qui mettait en scène Jean-Pierre Cassel, l’actrice britannique Susannah York et la jeune Sophie Barjac, à peine sortie du succès de L’hôtel de la plage, et dans lequel tous poussaient la chanson. Bref, une comédie musicale ! En fait, je me suis trouvé en possession d’une série de nouvelles musiques et je cherchais un parolier. J’ai eu le réflexe de faire appel à Jacques Mercier, homme de télévision et de radio, qui m’avait interviewé à mes débuts. Entre nous, le courant est directement passé et, dès l’écoute des morceaux, il a marqué son accord. Il nous a encore fallu deux mois pour concrétiser et boucler ce projet. Des semaines d’écriture pour lui, afin d’imaginer un récit linéaire et mettre des paroles sur mes mélodies. Il s’agit de quelqu’un de très respectueux de la partition. C’est à dire qu’il s’est calé parfaitement sur mon travail. De mon côté, il a fallu effectuer quelques petites rectifications et imaginer visuellement le spectacle.

 

Quel type de musiques entend-on dans La clairière enchantée ?

Il m’importait d’éviter le ton Disney, efficace mais trop sirupeux selon mes goûts. Comme pour Alicja, je souhaitais une combinaison de genres musicaux, avec une palette variée allant de la valse au tango, du jazz à la ballade et, encore, du rock au classique, afin de montrer les différents univers que traverse Lucas, mais surtout pour rendre singulière chacune de ses rencontres.

 

Comment vous y êtes-vous pris pour le casting ?

Je suis allé chercher Wawrzyniec Kostrzewski, le metteur en scène, à Varsovie. Un artiste qui possède une sensibilité semblable à la mienne. Un spécialiste du monde théâtral et qui a le don de changer en or tout ce qu’il touche. Il est venu à Bruxelles pour diriger les comédiens et assurer les répétitions. Quant aux acteurs-chanteurs, je voulais des voix, mais également des gens capables de jouer la comédie. Le ton et l’émotion qu’ils mettent en s’exprimant sont tout autant nécessaires que leurs possibilités vocales. Il leur fallait, enfin, une vraie personnalité pour endosser un personnage particulier. N’importe qui n’est pas capable de tout faire ni de tout interpréter !

 

Y aura-t-il un orchestre live ?

Non, la musique sera diffusée en play-back, mais les interprètes chanteront en direct. C’est le cas de nombreuses productions scéniques un chouia ambitieuses. Imaginez le coût que peut générer un orchestre sur scène, auquel s’ajoute le salaire des comédiens et celui des nombreux techniciens. Sans omettre la confection des décors et de costumes !

 

Un disque est sorti en numérique et est téléchargeable sur différentes plateformes. Correspond-il à ce qu’on entendra lors du spectacle ?

Exactement ! L’album rassemble dix-sept titres dont Jacques Mercier a rédigé les lyrics, alors que je me suis attelé à la composition. Mon fils Julien a pris en charge Bouh, le hibou, en collaboration avec Renoar Hadri pour obtenir un son actuel qui sort des postes de radio, et Dominique Corbiau a composé le tango du chat. Normalement, il y aura un disque physique qui sera vendu à la sortie, pour que les familles puissent emporter chez eux un souvenir de cette création.

 

Comme tout conte réussi, il propose une lecture à deux niveaux …

Pour les enfants, il s’agira d’une odyssée. Un peu comme les générations précédentes ont découvert le voyage du Petit Prince sur notre planète, imaginé avant la guerre par Antoine de Saint-Exupéry. Un récit d’initiation, doublé d’une leçon de vie. Les adultes prendront conscience de la complexité et de la précarité des migrants, qui doivent tout abandonner derrière eux, s’adapter à un cadre qui n’est pas le leur, en apprendre les usages et se familiariser avec une culture qui, parfois, leur semble étrange. Enfin, la clairière enchantée rappelle la nécessité de prendre soin de la terre, dont nous sommes seulement les locataires et que nous avons la charge de transmettre à nos enfants et à nos petits-enfants.

 

Pour nos lecteurs qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous succinctement vous présenter ?

J'ai débuté en 1968 en tant que chanteur. En 1976, comme je connaissais le réalisateur Joao Correa, il m’a chargé de composer la partition de son film Un premier été.  Mon entrée dans l’univers du cinéma avec une bande originale qui a été enregistrée au fameux studio Davout à Paris. En 1979, j’ai travaillé pour le long métrage Ataturk, orchestré par Willy Mortier, et dont la B.O. a été jouée par l'Orchestre symphonique du Luxembourg. A partir de là, je me suis vraiment intéressé au langage cinémato-graphique.

 

 Votre écriture de compositeur pour l’écran débute-t-elle dès la lecture du scénario, lors de la phase du montage ou dans le cadre d’échanges avec le metteur en scène?

 C'est variable ! Parfois à la lecture du scénario. Très souvent lors de la vision des rushes, mais cela m'est parfois arrivé d'enregistrer avant le tournage. Cela a été le cas en 1980 avec Alicja, puisque les chansons et les pas de danse devaient être interprétés par les acteurs.

 

Il y a une douzaine d’années, on a découvert Credo, une œuvre mystique à la fois moderne et classique pour grand orchestre, chœur et soprano. Faut-il être croyant pour composer une pièce de ce type ?

Non, pas du tout ! Au départ, il y a eu une partition composée pour le film U Pana Boga w ogródku, qui a eu beaucoup de succès en Pologne et dont l’Ave Maria est aujourd’hui régulièrement utilisé lors des mariages. J’ai donc imaginé une messe reprenant plusieurs parties de ce score pour les développer avec cinq, puis six morceaux. Depuis, j’ai énormément circulé avec cette partition. Cette œuvre m’a d'ailleurs permis de réaliser un rêve : celui de saisir la baguette et de devenir chef d'orchestre. Récemment, j’étais en concert à Szczecin, toujours en Pologne, pour un concert. Du pur bonheur !

 

Avec Odyssea, poursuivez-vous cette démarche qui consiste à combiner musique classique et pop ?

Tout à fait ! Il s’agit d’une cantate moderne basée sur le livre d’Homère et qui raconte les exploits d’Ulysse. Pour donner vie à cette épopée, il fallait embrasser le genre symphonique, le doubler d’une chorale, faire intervenir un soliste et des instruments actuels.  Sans doute, ma façon de montrer que nous menons chacun à notre manière une odyssée. Qu’il s’agisse d’hier ou d’aujourd’hui !

 

Le conte musical La clairière enchantée sera présenté au W:Hall du 17 au 20 octobre 2024. Plus de détails sur le site www.whall.be

Avenue Charles Thielemans, 93 à 1150 Bruxelles

Propos recueillis par Daniel Bastié

https://issuu.com/eag.gallery/docs/bruxelles_culture_5_octobre_24

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